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La Libération (37) : un malaise certain

Les français ont donc eux aussi eu recours aux scientifiques qui avaient épousé les thèses hitlériennes, que certains ne renieront jamais. Chez nous, on les employa à outrance pour fabriquer une industrie aérospatiale, née comme toutes les autres à base de V2. Et comme dans d'autres pays, afin de les garder, on les attira par plusieurs offres alléchantes, dont un bon salaire et l'assurance que leur passé nazi ne serait pas divulgué. Jusqu'à ce jour de 1999 où deux journalistes exhumèrent les archives du centre de Meudon, où l'on découvrit le nombre important d'échappés de Peenemünde qui y avaient travaillé pendant des années sans qu'on ne le sache trop. Etait-on allé trop loin avec certains en leur déroulant un tel tapis rouge ? Certainement, comme nous allons le découvrir aujourd'hui.

Les français avaient fait comment pour en retrouver autant ? Comme l'équipe de Karman et Arnold, pardi, nous disaient dans l'Express Vincent Nouzille et Olivier Huwart : "la chasse au butin est ouverte. Une équipe du 2e bureau de l'armée de l'air découvre ainsi près d'Oberammergau une vingtaine de caisses plombées, contenant 2 500 documents ultra secrets du bureau d'études de l'avionneur Messerschmitt. Des trésors inestimables, ramenés à Paris pour être exploités par les industriels. Les formes d'ailes en flèche des futurs chasseurs français Ouragan et Mystère sont inspirées de ces documents. Près de 50 000 tonnes de matériels divers sont également envoyées en France durant l'année 1945. Des centaines d'équipements des usines aéronautiques de Dornier et Zeppelin à Friedrichshafen franchissent la frontière. La soufflerie subsonique d'Ötztal, dans le Tyrol autrichien, est démontée avant d'être réinstallée à Modane-Avrieux sous les auspices de l'Onera (Office national d'études et de recherches aéronautiques)". Pour la soufflerie, on peut relire ceci.

A Oberammergau, là où les américains avaient aussi trouvé le Messerschmitt P1101, à ailes repliables, on avait construit 987 fuselages entièrement équipés de Me 262 à turboréacteurs, dans les tunnels connus sous le nom de "Cristal de Roche"... Cela confirme parfaitement ce que j'ai pu écrire ici sur le très étrange paradoxe des avions Marcel Bloch, devenu Dassault, l'homme rescapé des camps et dont les avions seront motorisés par des moteurs fabriqués par des ingénieurs nazis ! Et il n'y pas que lui : au plus haut de l'état, on a décidé de "s'équiper" des savants allemands, en les sélectionnant au mieux, selon un rapport établi par le tout récent état-major de la Défense nationale. Un propos écouté avec grande attention par DeGaulle en personne : "soucieux de redonner rapidement à la France les moyens d'une grande puissance, le général de Gaulle délivre, le 17 mai 1945, une instruction personnelle et confidentielle : « Il y aura tout lieu de transférer en France les scientifiques ou techniciens allemands de grande valeur pour les interroger à loisir sur leurs travaux et éventuellement les engager à rester à notre disposition ». D'une certaine manière, c'était aussi absoudre des personnes dont l'engagement auprès du nazisme ne faisait pourtant aucun doute. "Grande valeur", ou pas.

On refit tout d'abord travailler les scientifiques allemands sur place  : "Le fait que les spécialistes allemands recommencèrent leurs travaux le même jour où le « Troisième Reich » déclara sa capitulation sans condi tions, éclaire la volonté des autorités françaises de ne pas être soupçonnées de traiter les balisticiens en tant que prisonniers de guerre. En effet, l’État- Major général de la défense nationale s’était déjà aperçu de l’importance que les travaux des instituts de recherche dans la zone de la première armée pourraient gagner pour l’évolution de l’armement français. C’est pourquoi, le 16 mai, on adressa une fiche au général de Gaulle, selon laquelle « l’activité et l’ampleur des résultats obtenus, dans le domaine des armes secrètes notamment », auraient vivement impressionné ceux qui les ont examinés : "Le personnel est à l’abandon, démoralisé, mais désireux de reformer des centres de recherches et de se remettre au travail. Les Alliés s’intéressent naturellement à cette question. Des contacts ont déjà été pris. Certaines personnalités, têtes de file, ont été emmenées en Angleterre, d’autres pressenties pour travailler en Amérique dans des conditions avantageuses. [...] Il apparaît en effet que bon nombre de ces savants cherchent à se raccrocher à un pays allié dans l’espoir d’y trouver les concours nécessaires à la reprise de leurs activités." Les principaux chercheurs emmenés fissa par les américains (ils fuyaient avant tout les russes), les français se retrouvent avec des laborantins, mais aussi quelques "pointures", dont surtout Heinz "Henri" Bringer., le père du moteur d'Ariane. Les américains ont vu plus loin, en "adaptant" leurs propres lois d'immigration : le président des Etats-Unis Harry Truman signe le 6 septembre 1946 une loi d’immigration spéciale qui permet aux "rats lines" de se mettre en place, et les ingénieurs qui arrivent aux USA sont placés sous contrat de cinq ans à compter de décembre 1945 pour produire un missile balistique...

Les français, à vrai dire, ramèneront peu de matériel : les américains, à Dora, leur ont déjà grillé la politesse en emportant une bonne centaine de V2 en bon état, qui plus est. En mai 1945, sous la direction d'Henri Moureu, c'est le véritable père de l'astronautique française, le commandant Barré, qui se rend lui-même voir à Ober-Raderach (au bord du lac de Constance), une usine où les V2 étaient testés, ce qui a pu être pris aux allemands. Toute l'usine est vite mise en caisse et ramenée en France le 17 mai 1945. En juin, les deux scientifiques arrivent cette fois à Nordhausen, et repartent avec 9 wagons pleins, comportant quatre V- 1 déjà montés et quatre V2 en pièces détachées. Les V2 seront remontés à Argenteuil, par la Société pour l’Application Générale de l’Electricité et de la Mécanique (ou SAGEM). Au vu de ce qu'on embarqué les américains (300 wagons de matériel de V2 !) c'est assez pitoyable. A leur retour, Barré en est à la version nouvelle de sa fusée, baptisée EA-1946 « Eole » qui fonctionne à l’oxygène liquide et au kérosène, comme les V2... l'engin après de nombreux échecs, sera abandonné au profit de Véronique en 1952, qui fonctionne à l'’acide nitrique et au pétrole. Barré abandonnant les fusées en 1959 en passant chez à la SEREB et à la SNECMA. Sur place, Moureu et Barré avaient été rejoints par les professeurs Lwoff et Berthelot, du CNRS, envoyés par Joliot-Curie comme experts scientifiques. Ce qui n'est pas sans poser problème : civils, ils n'avaient donc pas d'uniformes et tardèrent à se faire reconnaitre aux contrôles, au point de provoquer un courrier excédé de DeLattre qui réclame de leur imposer les habits militaires ! Pour faciliter les choses, on les bombarda par la même occasion lieutenants-colonels !

On en profita aussi pour échanger des connaissance sur l'atome : "La mission CNRS joua également un rôle prépondérant dans les liens privilégiés qui se créèrent à cette époque entre un certain nombre de laboratoires de physique nucléaire allemands regroupés dans le cadre de la nouvelle université de Mayence et le commissariat à l'Energie atomique dirigé par Frédéric Joliot. Grâce à l'intervention du CNRS cet institut put être doté d'un grand caisson à air comprimé qui était retenu en zone américaine et recevoir dans les plus brefs délais de la zone anglaise, les pièces détachées pour un générateur de neutrons". Les français désiraient capitaliser les connaissances allemandes sur l'atome, en ne les privant pas de matériel, à l'inverse de ce que feront les américains au Japon en 1945. "On ne sait pas encore très bien quelle a été la contribution des savants allemands au développement du programme nucléaire français, car les archives ne sont pas encore toutes accessibles. Il est exact que les Américains s’étaient emparés très tôt, dès 1945, de la plupart des spécialistes allemands du nucléaire et de leurs archives. Mais il semble toutefois attesté aujourd’hui que quelques savants allemands ont collaboré au programme nucléaire français. Ainsi, outre Oskar Doehler, nous trouvons le physicien Rudi Schall, ancien membre de la NSDAP. En dépit de ce passé, il a reçu de l’Etat français une haute décoration en 1977 (en fait il devait l'avoir, mais il ne la recevra pas). Aujourd’hui, âgé de 85 ans, ce Berlinois vit sur les rives du Lac de Constance" ajoutait en 1999 Helmut Müller..

En aviation ou en armement, voire en matière atomique, même chose : la France a recruté des nazis avérés ou sympathisants, ayant hérité de postes à responsabilité pendant la guerre. Tel Hubert (Reinhold Hermann) Schardin (décédé en 1965) ancien responsable du centre de recherches de la Luftwaffe à Berlin-Gatow, et de la firme Mauser, créateur de la première caméra rapide en 1929, et capturé par les français à Biberach, où avait été transféré l'Université technique de Berlin, par le commandant Lutz, de la 1re division blindée de l'armée française. Schardin, chargé en 1944 d’affaires des recherches balistiques » (Bevollmächtigter für ballistische Forschung) dans le «  Conseil supérieur de la recherche du Reich » (Reichsforschungsrat) . A peine arrêté, il est aussitôt remis au travail, au même endroit, contrôlé cette fois par les français  : "le 7 mai 1945, Lutz indique à Schardin qu'il aura « toute liberté d'action ». Le lendemain, jour de la capitulation allemande, le savant note dans son agenda : « Le travail a repris » ... Avec une trentaine d'autres ingénieurs, il s'installe près de la frontière franco-allemande et devient codirecteur du Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques de Saint-Louis (Haut-Rhin), créé spécialement par le ministère de l'Armement". Schardin avait été accueilli par Lutz par un vibrant "Nous ne faisons pas la guerre contre des scientifiques ! ".  Il s'y installe le 1 août 1945, avec 32 de ses collaborateurs, à qui on n'a pas demandé davantage quel était leur degré d'implication dans le nazisme. On avait soigneusement "oublié" une de ses pires inventions, réalisée à partir de ses recherches, ayant abouties à une description dite de "l'effet Misznay-Schardin" ou effet plateau, découvert conjointement par l'ingénieur hongrois József Misznay. Leur projet n'eût pas le temps d'avoir de réalisation matérielle : fort heureusement, car il ne s'agît rien d'autre que celui des mines dévastatrices actuelles, ces IEDS à base de plateaux de cuivre capable de percer les blindages en se transformant en vol en obus-fléchettes. Il deviendra la mine AT-2 créée par Dynamit Nobel (lancées par les véhicules Skorpions), et le procédé sera repris par la mine Claymore US...

Des fusées, et des spécialistes du guidage, dont on se méfiait davantage, semble-t-il. "Le service des Poudres, les laboratoires de l'Arsenal aéronautique de Châtillon et celui de CSF, où officiaient des ingénieurs allemands, ont contribué à leur mise au point. Non sans quelques précautions : « Oskar Doehler, spécialiste des tubes hyperfréquence à CSF, a étudié la protection des charges, se souvient l'un de ses collègues. Ses rapports étaient classifiés, mais lui ne pouvait pas avoir accès à toutes les informations ? Secret défense ? à cause de sa nationalité allemande. Il prenait cela avec philosophie. » Doehler, qui en 1955 déposait aux USA un brevet sur la détection des rayons magnétiques par un "radio relay system comprising a travelling wave tube", utilisé de nos jours par Dexela et ses capteurs CMOS d'imagerie médicale. Restait à trouver un lieu, même provisoire, pour les regrouper : "en fait, des locaux furent découverts près du barrage de l’énergie électrique du Haut-Rhin à Kembs : C’étaient les bâtiments de l’ancienne usine Leichtmetallwerke Gmöhling à Saint-Louis (dans le Haut-Rhin, donc). On leur trouva d'autres points de chute en France...

Pendant que l'on ramassait le matériel, le capitaine Fayolle fut celui qui organisa la collecte des cerveaux, et leur prépara les papiers nécessaires : "durant ce temps, Fayolle s’était fait établir à Paris des contrats de travail en blanc (à dater du 1er août) et avait obtenu l’assurance du LCA que les appareils scientifiques qui avaient été expédiés de Biberach à Paris au début du mois de juin pouvaient être renvoyés à Saint-Louis. Donc les contrats entre la DEFA et les scientifiques allemands purent être signés. Ces contrats imposaient aux signataires allemands l’obligation que seules les autorités françaises étaient habilitées à utiliser leur compétence technique et scientifique, et ils s’engageaient à respecter le secret sur les travaux de recherche. Ainsi le noyau allemand du futur laboratoire de l’armée française était constitué et ce « Laboratoire de Recherches de Saint-Louis » fut officiellement créé le 1er août 1945. Les chercheurs autour du professeur Hubert Schardin furent alors employés de la République française". Allemands, toujours, mais travaillant désormais pour la France.

Reste à loger tout ce monde : "du 4 au 6 décembre 1946, arrivent à Vernon en provenance de Fredrichschaffen, les premiers ingénieurs et techniciens allemands ( "75) du groupe Maybach grand industriel allemand et fabricant, entre autres, de moteurs de chars. Les spécialistes des fusées ( 70) de Peenemünde suivront quelques mois plus tard. Des bâtiments provisoires, le camp E, sont construits à l'entrée du domaine militaire et hébergeront les techniciens allemands. Ils compléteront, après aménagement, les 3 bâtiments (E1, E2 et E3) construits en dur avant la guerre pour les compagnies de renforcement et servant de réfectoire aux employés de l’AVN.  Deux bâtiments (E8 et E9) en bois composés chacun de 19 chambres accueilleront les techniciens allemands « isolés » du groupe MAYBACH. Quatre bâtiments (E4 à E7) accueilleront des familles complètes, un bâtiment complet étant réservé au professeur Karl Maybach qui n’arrivera à Vernon avec sa famille que le 29 septembre 1947. Cité de la Madeleine 6/19 Le confort de ces bâtiments laissent à désirer tout comme les conditions de travail au sein de l’entreprise. A son arrivée, Karl Maybach prend la défense de ses collaborateurs et oblige, selon lui, les autorités françaises à installer l’électricité et l’eau dans les ateliers et habitation. " Il formeront un quartier, en lisière d'un bois, et auront des enfants qui se souviendront des années après avec émotion de leur enfance dans ce qu'ils appelleront le "Buschdorf", sur les terrains jadis achetés par Edgar Brandt en 1928 pour tester les obus de mortier fabriqués tout près, à Châtillon sous Bagneux. L'usine deviendra en 1936, l'AVN, où l'on prévoyait de construire en 1939 un camp d'hébergement pour accueillir les futurs employés de l'entreprise. Les allemands occuperont en 1940 les maisons déjà bâties, où viendront s'installer les techniciens venus d'Allemagne, 6 ans après ! 

On y trouvait donc, à Vernon, Doehler, ou encore Henrich Mueller, un beau cas d'espèce celui-là, en effet, spécialiste lui aussi des télécommunications et du guidage qui a rédigé lui-même sa biographie, lisible ici : un de ceux qui resteront le plus longtemps au service des français, travaillant sans discontinuer depuis le V2 jusque la fusée Ariane... il débutera sa "bio" par un "j'étais obligé officiellement de travailler dans l'institut HAP", son travail consistant à guider au mieux la fusée V2 : "ces études concernaient des essais sur la stabilité en fréquence d'oscillateurs à quartz en vue de la possibilité de mesurer la vitesse de l'engin A4 à l'aide de deux émetteurs, l'un dans l'engin l'autre au sol (à la base de l'effet Doppler)". Mueller monta ainsi en grade "comme Chef adjoint aider le chef du Département guidage et pilotage dans la surveillance et coordination de toutes les études et réalisations, dont le Département était chargé : gyroscopes inclus plate-formes stabilisées, servomoteurs, études de stabilité (calculs numériques et développement de simulateurs analogiques à coefficients variables), réalisation d'un système de guidage latéral à l'aide d'un accéléromètre, minuteries..." comme il le stipule lui-même. Comme il précise qu'il est venu plusieurs jours en repérage à Paris et même à Calais, "en compagnie des professeurs Steinhoff, Hoelzer, et Vilbig" pour y donner " plusieurs conférences avec des militaires". En fait pour vérifier les sites d'installations tels que celui de Watten-Eperlecques. Pour mémoire, c'est Steinhoff qui présenta le projet V2 le 7 juillet 1943 à Hitler. Il fut embarqué le16 Novembre 1945 à bord de l'Argentina au Havre, pour les Etats-Unis, dans le cadre de l'opération Paperclip. Il s'intalla là-bas, pour mourir le 12 février 1987 à Alamogordo, là-même où avait été essayé la première bombe atomique. Les nazis avaient tout prévu : via la firme IG Farben, notamment, ils s'étaient implantés économiquement dans plusieurs pays dans le monde, au cas ou : l'argent y était déposé par Ludwig Freude, de la "Banco Germanico," argentine. Dans chaque pays visé, des sociétés allemandes avaient été créées exprès : il en y en avait 58 au Portugal, 112 en Espagne, Spain, 223 n Suède, 214 en Suisse, 35 en Turquie et ... 98 en Argentine, le pays qui semblait avoir été le plus actif dans le genre, dès 1946 (nous en reparlerons bientôt).

Mueller, lui, arrêté, sera successivement transféré (en février 1945) à Nordhausen-Bleicherode, puis à Oberammergau (en avril), pour finir par être interné par les américains à Garmisch-Partenkirchen. En juillet , il participe à une campagne de tirs de V2 au profit des anglais, c'est l'opération "Backfire", à Cuxhaven, et travaille quelque temps pour le Ministry of Supply anglais". Trois ou quatre missiles seront tirés, les 2, 4, 15 et (peut-être 17) octobre 1947. Les seuls entiers qu'avaient hérité les anglais.... Un document au tampon datant du 30 avril 1946 atteste de sa participation.   Il note lui-même ensuite ce qu'il fera, avec ses collègues : "au début du mois de mai 46, un groupe restreint d'ingénieurs allemands (Jauernik, Habermann, Weiss, accompagnés du Chef administratif du Bureau d'études d'Emmedingen, prenait contact avec des autorités françaises à Paris Objet : Travail éventuel pour les autorités françaises de deux groupes pilotage (EAG)2 et propulsion (EAP) d'ingénieurs et techniciens allemands (TAP) ayant travaillé à Peenemünde ou dans des instituts chargés d'études pour le A4 ou le Wasserfall." Engagés, ils se retrouvent... à Vernon : "Les familles EA furent logées par les autorités françaises (installées à Offenburg) à Riegel (EAP) et à Denzlingen (EAG) (des villages près de Emmendigen). Ensuite elles furent transférées à Vernon dans le cadre des logements disponibles à dater de fin 1947 jusqu'à environ fin 49 (ces logements étaient provisoires.  Le LRBA construisit ultérieurement une cité résidentielle ; les familles des TAP encore sous contrat furent installées en cette cité entre 1952 et 1957)". Il hérite alors d'un visa de la part des français qui "l'autorise à se rendre en France pour travailler" (voir ici * en fin d'article). Pour ce faire, il a reçu un sauf-conduit et même une somme d'argent.  Il est clairement recruté par le ministère de l'armement français, et la "nature de son travail", sur son contrat est stipulée"études de guidage de la fusée".

Dans son mémorandum, il cite tous les noms de ses collègues : les professeurs Kraehe, Sohn, Wierer, Priesner, et les ingénieurs Pinsker, Steinicke, Klobe, Zimmermam, Martin et Reiche. En 1956 ; il y est toujours et reçoit même un satisfecit signé du secrétariat à la Guerre, via la direction à l'armement de St-Cloud, pour le travail effectué, notamment sur le missile Parca (et son affût de Flak !) Puis il fera les essais de Véronique et d'Europa, à Hammaguir, Woomera et Biscarosse avant de faire ceux de Coralie et de Diamant. Il est alors à la SEP, avec Bringer, Habermann et Keiner. A la fin de sa biographie personnelle, il signale qu'il a été interviewé par Daniel Costelle, avec Habermann, à propos de la fusée A4, dans son émission de télévision : "La bataille d'Allemagne" (1973 ou 1974). Il a aussi été interviewé à Colomb Bechar avec Pilz et Nettersheim "pour des revues de vulganisation des sciences et techniques faites à l'occasion de campagnes de tir Véronique". Vérification faite, c'est bien le cas pour Costelle. Il y apparaît bien, avec son collègue Habermann, affichant un rire qui rend... fort mal à l'aise (**).

L'Allemagne vaincue, on se servit aussi sur place (les allemands ayant assez détourné la recherche française pendant l'occupation) : "le CNRS put ainsi récupérer 800 tonnes de matériel scientifique constitué en grande partie par des machines outils, mais aussi par divers appareils de laboratoire, notamment des microscopes électroniques qui étaient inconnus en France jusque là (sur la photo, celui du belge Albert Claude). Ce matériel, évalué à 50 millions de francs figure sur un inventaire transmis à la commission de Répartition, mais une quantité au moins égale d'équipements fut répartie entre l'enseignement technique (500 machines outils), les laboratoires de Bellevue-Meudon (100 tonnes de matières premières introuvables à l'époque comme du nickel pur, des aciers spéciaux, du laiton, etc...), de Grenoble (2 installations de Rayons X, un microscope électronique) et de la Sorbonne.Tout ce matériel n'avait coûté jusque là à la France que le prix de son transport, encore celui-ci n'était-il pas sans risques. André Lwoff  (futur Prix Nobel de médecine en 1965, avec François Jacob et Jacques Monodapprenait ainsi le 31juillet 1945 que des wagons ôtaient systématiquement détournés de leur destination en gare de Lindau par des équipes qui changeaient les étiquettes apposées sur ceux-ci. C'est ainsi qu'un wagon destiné au CNRS et chargé dc machines outils avait été dirigé sur les usines Renault à BoulogneBillancourt. Dans un autre, destiné au centre de Bellevue, les machines envoyées sans aucun calage, ni emballage, ni amarrage, s'étaient renversées les unes sur les autres pendant le trajet et étaient inutilisables" raconte Marie-France Ludmann-Obier.

Du matériel, mais aussi et encore des ingénieurs, tel Rudi Schall, bien plus sulfureux, cet ancien membre du NSDAP, arrivé lui aussi à St-Louis, qui s'obstinera à ne jamais regretter son passé : "c'est vrai que j'étais membre du parti nazi, comme beaucoup de mes collègues qui y étaient plus ou moins obligés, sans être forcément actifs. En 1945, les Américains nous ont embarqués, mais ils nous traitaient comme des moins que rien. Les Britanniques, eux, m'ont proposé de m'embaucher, mais sans que ma femme puisse me rejoindre. Alors que les Français ont été très chaleureux. La dénazification des postes était en cours en Allemagne. Mais on nous a dit que cela ne nous concernait pas. Je suis arrivé début 1946 à Saint-Louis ». Rudi Schall succédera à Schardin comme codirecteur de ce laboratoire, devenu en 1959 le symbole de la nouvelle coopération militaire franco-allemande !" Schall, spécialiste comme Schardin de la "détonique", et qui se verra plus tard barré des listes de remises de médailles, eu égard à son sulfureux passé "Quant au Dr Rudi Schall, de l'Institut de recherches de Saint-Louis (Haut-Rhin), il apporta ses compétences en matière de détonique. « Il m'est arrivé, à titre amical, de discuter des phénomènes d'explosion atomique avec certains scientifiques français », reconnaît ce dernier, invité, avec quelques Allemands, au congrès qui suivit la première explosion de la bombe française. La Délégation générale pour l'armement proposera d'ailleurs en 1977 que Schall soit décoré, en remerciement de ses contributions. Mais les autorités finiront par abandonner ce projet devant les preuves du passé nazi du scientifique... « Je n'avais jamais rien nié », dit Schall, toujours marri de cette vieille histoire..." ajoute encore l'Express.

Jusque là, on ne se préoccupait pas trop des nationalités, pour tout dire. Ce n'est que quelques années plus tard qu'on va s'en soucier : à l'avènement de l'Europe, tout bonnement, ou lorsque l'Allemagne libérée va nouveau songer à refaire une Défense (et une Lutwaffe, qui va retrouver pas mal de ces anciens cadres, mais pas le général Galland, revenu fonder son entreprise privée en 1955 après être allé jouer les prophètes de l'air en Argentine, avec Kurt Tank). Jusqu'alors, on parle de "coopérants techniques" et non de techniciens raflés ou ramassés avec leurs matériels ou leurs laboratoires de recherche au complet. "Un exemple particulièrement marquant de cette institutionnalisation de la coopération technique en matière d’armement est l’Institut Saint-Louis (Ansbert BAUMANN). L’institut de balistique de l’académie technique de la Luftwaffe avait été créé par les nazis, puis transféré de Berlin vers Biberach an der Riss, avant d’être occupé par les Français. En raison du grand intérêt manifesté par les Français pour la recherche fondamentale allemande en matière de balistique, le personnel scientifique qui travaillait avec Hubert Schardin fut récupéré du jour au lendemain : le même personnel, qui avait travaillé pour les nazis fut désormais employé par le gouvernement français. Ces scientifiques furent requis de travailler pour la France dans un laboratoire créé à Saint-Louis, en Alsace, le 1er août 1945. Quand l’Allemagne devint l’alliée de la France au sein de l’OTAN, on ne put plus justifier l’existence d’un laboratoire où travaillaient des spécialistes allemands pour l’intérêt exclusif de la défense française. Une nouvelle solution dut être trouvée : le 31 mars 1958, trois ans tout juste après l’adhésion de l’Allemagne à l’OTAN, Franz-Joseph Strauss et Jacques Chaban-Delmas fondèrent officiellement l’ISL en tant qu’institut franco-allemand." Le problème était résolu par un tour de passe-passe politique ! L'institut existe toujours.  Et sans oublier bien sûr Helmut Zborowski, ingénieur chez BMW, ancien Waffen SS. et père du Coléoptère... dont nous avons déjà évoqué le cas ici. Les chercheurs allemands du LRBA fabriqueront le premier étage de la fusée Diamant, celle qui placera le premier satellite français en orbite ; le 26 novembre 1965, puis ce sera la longue saga Ariane. 

A la lecture du dossier de l'Express, un certain malaise se fait pourtant sentir. Certes, tous n'étaient pas nazis, pour sûr. Mais des cas restent plus que troublants : ils sont plus que gênants et embarrassants, sinon révoltants : "le gouvernement tient également à conserver quelques chimistes allemands. Arrêtés par les Américains, Walter Reppe - qualifié de « nazi bon teint » - et Karl Wurster - présumé « criminel de guerre » - seront blanchis et rejoindront leurs postes à l'usine de Ludwigshafen, avec la bienveillance des Français (Wurster, décoré de la Croix de Fer, restera à la tête de BASF jusque 1974  !). Tous les Alliés pratiquent le même cynisme, "not, écœurée, l'auteur "Le cas d'Otto Ambros, un des directeurs d'IG Farben, est exemplaire. Ambros a participé à la décision d'utiliser le zyklon B dans les chambres à gaz. Il a également supervisé une usine de caoutchouc synthétique à Auschwitz-Buna-Monowitz, dans laquelle de nombreux déportés ont été maltraités. Interrogé par des militaires français en août 1945, il rédige un rapport ultrasensible sur la production allemande de nouveaux gaz de combat (tabin, sarin, soman). De quoi intéresser les promoteurs d'armes chimiques françaises ! Puis, selon l'historienne Marie-France Ludmann-Obier ***, ce scientifique, considéré comme « criminel de guerre », est invité par le ministère de la Guerre à Paris pour faire des conférences ! Après des mois de pressions américaines, les Français finissent par livrer Ambros à des GI.  Un tribunal de Nuremberg le condamne en 1948 à huit ans de prison pour esclavage. Libéré en 1951, il fera carrière comme conseiller d'un grand groupe chimique aux États-unis..." Réclamé par les américains, pour être jugé, et pourtant... il ne semble pas que cela eût été leur véritable préoccupation. Car l'histoire d'Ambros est tout simplement scandaleuse ! On avait pourtant exhibé à Nuremberg un de ces courriers aux SS demandant l'accélération de la construction de son usine "ralentie par quelques bureaucrates"... et pourtant.

On possède les photos du procès des dirigeants d'IG Farben en 1948, à Nuremberg, instruit en ce qui le concerne à la demande d'une requête américaine, comme indiqué. Otto Ambros, arrêté par des français, s'y tient, debout le casque de traduction sur les oreilles. La sentence sera prononcée les 29 et 30 septembre 1948. De tous les accusés d'IG Farben, la plus lourde sentence tombera sur lui, en le condamnant à 8 années de prison... Il n'en fera à peine que trois ! En 1951, il rejoignait discrètement le groupe chimique et de bâtiment américain W. R. Grace and Company, dirigé par le petit-fils du président fondateur, arrivé au pouvoir en 1945, un personnage pour le moins... surprenant. Qui portait paraît-il constamment un pistolet Beretta sur lui, et qui était à la fois Chevalier de Malte, Chevalier de l'Ordre du Grand Sépulcre, membre de la Pilgrim Society et de la John Birch Society, deux parmi les plus réactionnaires des Think Tanks US. Mais qui était aussi un des piliers du fascisme aux Etats-Unis, là où sont nées les thèses eugénistes hitlériennes (voir ici), dont le leader s'appelait Henry Ford (ici et là), et où sévissait ce leader laïc revendiqué de l'Eglise Catholique qui fut à la tête du "Commerce Department Committee on the Alliance for Progress" sous Kennedy (et travailla plus tard avec Reagan). Historiquement, c'est prouvé, c'est en effet un de ceux qui a le plus œuvré pour blanchir les nazis de l'Operation Paperclip, via la CIA notamment. Et tout cela sous l'étiquette démocrate ! Il s'est également beaucoup investi dans la propagande de Radio Liberty et de Radio Free Europe, qui furent pour beaucoup dans l'exfiltration de l'espion nazi Reinhard Gehlen. Son implication dans la protection des nazis fut démontrée tardivement, le 16 janvier 1980 seulement, dans une émission d'ABC intitulée "Escape from Justice : Nazi War Criminals in America"Il est mort en 1995 (et Ambros en 1990). 

Si le mot ordure a encore un sens, Peter J.Grace en fut une belle, multipliant les méfaits, à tous les stades ;  comme celui d'avoir ravagé la ville de Libby avec l'extraction de la vermiculite zonolite, rongeant les poumons de ses travailleurs et ceux de la ville d'à côté : P.J. Grace étant de loin le champion de la pollution par l'amiante aux Etats-Unis (qui truffait le WTC !). Il n'y a pas que les nazis, en effet à dénoncer : il y a ceux qui ne se déclaraient pas l'être, mais qui ont tout fait pour les protéger. Et Grace en fit partie, pour sûr, au plus haut point. 

(*) Le visa de Mueller :

(**) le document de Costelle est là : "La bataille d'Allemagne - I - le dernier sursaut, épisode 5"

http://www.dailymotion.com/video/x36pfo_la-bataille-d-allemagne-i-le-dernie_tech

Les deux personnes citées, dont Mueller, arrive vite dans la vidéo, à à peine à à peine 47 secondes du début. Ils sont nettement présentés comme adjoints directs de Von Braun. Et bien au service des nazis. Pour Mueller, qui rit quand on lui demande "contre qui c'était", le document est accablant, il répond "contre ceux qui attaquaient l'Allemagne".

(**) auteure de l'excellent "la mission française du CNRS en Allemagne, 1945-1950, lisible icihttp://www.histcnrs.fr/CahiersCNRS/M%20F%20Ludmann.pdf

un trés bon dossier général ici :

http://www.hydroretro.net/etudegh/v2armestrat.pdf

Le site de "Joseph", arrivé en 1957 au LRBA, pour tomber sur une équipe connue "J’ai intégré l’équipe des techniciens et Ingénieurs Allemands, spécialisés dans l’Aéronautique des V2, et recrutés parmi les anciens de Peenemünde et de Friedrichshafen."

le dossier de Christian Vanpouille sur le Buschdorf est ici :

http://www.buschdorf.eu/histoire/MadoHistoire.pdf


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28 réactions à cet article    


  • jako jako 8 juillet 2011 09:19

    Quelle enquête ! je n’ai jamais entendu parler de cela c’est passionant un grand merci


    • morice morice 8 juillet 2011 09:21

      et ben voyez qu’on peut apprendre à tout âge.... et attendez, ce n’est pas fini ! y’en a pour tout l’été !


      • BABAYAYA BABAYAYA 8 juillet 2011 10:06

        bonjour Morice, 


        une petite question, pourquoi vous ne compilez pas tous vos articles ?

        vous feriez un fort agréable ouvrage.

        merci en tout cas, même si je ne commente que peu vos articles, je les suit régulièrement, très utile de connaitre le dessous des cartes de cette période...

        bonne journée à tous

        • morice morice 8 juillet 2011 10:26

          une petite question, pourquoi vous ne compilez pas tous vos articles ?


          la compile ?

          J’aime déjà pas en disques, alors...

          • BABAYAYA BABAYAYA 8 juillet 2011 10:28

            ah oui alors là forcément............


          • morice morice 8 juillet 2011 10:37

            non c’est pour rire, je n’y ai même pas pensé à vrai dire : quand j’en serai à 50, qui sait... cet été !


            • BABAYAYA BABAYAYA 8 juillet 2011 11:00

              j’avais bien compris.


              bon cela dit toute la partie du mois d’aout je vais la rater, faudra que je « compile » en revenant....

               smiley

            • jluc 8 juillet 2011 11:31

              tout à fait, cela mériterait bien un site.
              surtout que vos articles ont été créés au grès de votre intérêt du moment, cela permettrait de faire une table des matières suivant les différents thèmes, etc.... une gestion que ne permet pas Agoravox. Bon, le boulot a faire est déjà énorme avec 37 articles, mais je vous en sens capable.
              Et puis, les trolls, pffffft


            • morice morice 8 juillet 2011 11:49

              tous les 10 numéros, je mettrai les liens vers les numéros précédents rassurez vous



              • morice morice 8 juillet 2011 11:35

                lisez ça, sur les sites....



                très enrichissant, non ?

                de l’art du trolisme, on peut appeler ça...

                • pepin2pomme 8 juillet 2011 12:36

                  Bonjour Morice,

                  Excellent article comme d’habitude. J’ai lu celui-ci avec encore plus d’intérêt que d’hab, puisque je connais bien l’institut de St-Louis, mon père y a fait toute sa carrière.
                  Et surtout, ne vous laissez pas décourager par les trolleurs, je ne sais pas ce qu’ils vous reprochent, et je ne veux pas le savoir, mais ce serait dommage qu’ils gagnent en nous privant de vos contributions.
                  Voilà, c’est dit, les moinsseurs, à vos souris.


                • morice morice 8 juillet 2011 14:15

                   puisque je connais bien l’institut de St-Louis, mon père y a fait toute sa carrière.

                  faites-nous donc un article ; il doit bien le mériter, non ?

                • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 8 juillet 2011 14:00

                  En résumé, ça donne ceci :

                  http://www.youtube.com/watch?v=tYl0-29-nC8

                  Merci Kubric !


                  • morice morice 8 juillet 2011 14:16

                    je ne pense pas qu’un mec ayant un pseudo du père d’Hitler puisse avoir son nom à dire sur la question ! 




                        • Dzan 8 juillet 2011 16:16

                          Bonjour Morice
                          Je continue a suivre avec intérèt votre« saga », même si j’ai lu pas mal sur le sujet.( Fana et autres)
                          Moi aussi je vous suggère une compile.
                          Mais je vois que les trolls, continuent à sévir rien qu’à votre pseudo et certainement sans avoir lu, car là , ils sont à court d’arguments contrairement à la politique.

                          Allez Momo, Allez Momo, Allez !


                          • morice morice 8 juillet 2011 21:17

                            Allez Momo, Allez Momo, Allez !


                            merci pour vos encouragements, vous qui avez de saines lectures, dont Barbaud... 


                          • Gorg Gorg 8 juillet 2011 20:28

                            Bonjour Morice,
                             J’ai lu ces derniers temps qq uns de vos articles, et bien qu’ayant déjà connaissance (d’une partie) de tout cela, je ne peux que vous féliciter du travail de recherche que vous avez ainsi accompli. Néanmoins je voudrais vous poser une petite question : Vous semblez assez contrarié que la France ai engagé ces scientifiques et techniciens Allemands (mais peut être que je me trompe ?). Si c’est le cas, qu’aurait du elle faire d’après vous ? Elle était pourtant bien aise de faire des cocoricos grâce à la technologie et le savoir faire de ces ingénieurs qu’elle était bien bien incapable d’avoir sans eux.... Pas de réacteurs, donc pas d’avion performants, pas de missiles, pas de moteurs de fusées... j’arrête tout de suite, la liste tiendrait des pages. Voyez, depuis qu’ils ont presque tous disparu, la France ne sait plus faire que des bagnoles (encore moins bien que les Allemands), du tourisme et du commerce...


                            • morice morice 8 juillet 2011 21:14

                               Vous semblez assez contrarié que la France ai engagé ces scientifiques et techniciens Allemands (mais peut être que je me trompe ?). Si c’est le cas, qu’aurait du elle faire d’après vous ? 


                              oh, vous savez ce n’est pas ça la question. 

                              La question est : combien de nazis convaincus à t-on accepté en connaissance de cause...

                              vous savez, quand vous ne triez pas bien les graines, la mauvaise herbe peut toujours repousser.... hélas !

                              • Gorg Gorg 8 juillet 2011 22:00
                                « La question est : combien de nazis convaincus à t-on accepté en connaissance de cause... »

                                 Vous savez, Morice, j’attache beaucoup d’attention à la valeur des mots : ces scientifiques et techniciens Allemands n’ont pas été acceptés, la France est allée les chercher, nuance. De plus, la grande majorité d’entre eux n’était pas des nazis, il avaient simplement fait partie d’un système dont ils se seraient surement bien passés. Avant de juger, il faut se retrouver soit même en situation pour bien apprécier celle-ci et pour être sur que l’on aurait agit différemment. Les nazis, les vrais, n’étaient pas des tendres, et un mot de travers pouvait conduire à des représailles extrêmement désagréable, voire mortelles pour soi-même et pour sa famille... La France a fermé les yeux sur bien des collaborateurs qui eux n’ont pas eu un couteau sur la gorge pour commettre leurs crimes et plus grave, il l’on fait au bénéfice de l’ennemi.... Des mauvaises graines il y en a de partout...

                              • morice morice 8 juillet 2011 22:32

                                « , j’attache beaucoup d’attention à la valeur des mots :  »


                                ça tombe bien, moi aussi.

                                « Des mauvaises graines il y en a de partout... »

                                résultat, il ne fallait pas juger les nazis : avec des arguments de bistrot de cet acabit, on sait à quoi ça mène...

                                c’est avec ce genre d’argument qu’une blondasse nous présente un fascisme évident relooké présentable : alors si vous tenez tant que ça aux MOTS, il vous faudrait reconnaître que non, on ne les a pas tous recrutés, d’ailleurs je l’ai ECRIT mais vous ne l’avez pas lu (car ça vous arrange !) : ils sont venus et on les a ACCEPTES. Sans trop se poser la question de leurs convictions nazies.

                                Vous n’avez donc RIEN lu ni retenu de ce que j’ai donc écrit. J’ai pourtant cité  Karl Wurster, reconnu criminel nazi et accepté sans problèmes, comme Ambros aux USA. Votre phrase «  »Des mauvaises graines il y en a de partout..." est DEPlORABLE, car elle vous permet de MINIMISER leurs crimes, non jugés. Bref, votre argument est l’argument-type des négationnistes, c’est bien pour ça que je le récuse avec la plus grande fermeté.

                                La prochaine fois, lisez au moins le texte.

                                • morice morice 8 juillet 2011 22:40

                                  ....confirmation de votre idéologie ici même, « Gorg »


                                  Par Gorg (xxx.xxx.xxx.233) 31 mai 19:19

                                  La traque, le procès et la condamnation des criminels de guerre ne sera vraiment crédible que lorsqu’elle concernera à la fois le camp des vaincus et celui des vainqueurs.

                                  le coup des vainqueurs est l’argument préférés des néo-nazis ou des identitaires, et le reste de vos posts ici , qui évoquent l’UMPS, est bien la preuve de votre orientation extrême-droitiste. Comme quoi ce sont toujours les mêmes qui ne savent pas lire, ou tentent encore une fois de détourner le propos en n’ayant rien lu.

                                  vos propos ici confirment largement ce que je dis :

                                  Par Gorg (xxx.xxx.xxx.47) 6 septembre 2010 21:15

                                  Excellente la soupe au lard, et si certains trouvent qu’elle sent les aisselles comme je l’ai lu plus haut, leur hygiène corporelle doit laisser à désirer …, bientôt ils nous dirons qu’elle sent les poils de c…, en tout cas leur argument est un peu court, C’est cela lorsque on a rien d’autre à dire ou qu’on est limité de la neurone. Le couscous au porc n’est pas mal non plus …, si, si, sans rire j’ai essayé.

                                  le conseil d’Etat l’a reconnue discriminatoire et le groupe qui en est à l’origine est bien celui des IDENTITAIRES, dont vous avez épousé toute l’idéologie vaseuse.


                                  • Gorg Gorg 8 juillet 2011 23:34

                                    Bonsoir Morice,

                                     A l’évidence vous n’avez rien compris et vous me connaissez encore moins…Et votre grandiloquence ainsi que votre ton de donneur de leçon (à deux balles)n’y changera rien.

                                    « résultat, il ne fallait pas juger les nazis : avec des arguments de bistrot de cet acabit, on sait à quoi ça mène... »

                                    Je n’ai jamais dit cela et je le pense même pas et le seul fait que vous l’affirmiez confirme votre étroitesse d’esprit et votre manque d’arguments.

                                    « La traque, le procès et la condamnation des criminels de guerre ne sera vraiment crédible que lorsqu’elle concernera à la fois le camp des vaincus et celui des vainqueurs. »

                                    Je maintiens, les crimes de guerre doivent être reconnus et puni, quel que soit le camp qui les a commis, cela s’appelle l’équité.

                                     

                                    « Excellente la soupe au lard, et si certains trouvent qu’elle sent les aisselles comme je l’ai lu plus haut, leur hygiène corporelle doit laisser à désirer …, bientôt ils nous dirons qu’elle sent les poils de c…, en tout cas leur argument est un peu court, C’est cela lorsque on a rien d’autre à dire ou qu’on est limité de la neurone. Le couscous au porc n’est pas mal non plus …, si, si, sans rire j’ai essayé. »

                                    Je maintiens également, je ne vois pas pourquoi on jetterait l’opprobre sur la viande de porc…

                                    Morice, vous n’avez sûrement pas bien lu mes post, mais si vous le faisiez avec un peu plus de sérieux (plutôt que d’en retirer que ce qui vous arrange), vous vous rendriez vite compte que ce n’est pas à la blondasse que je compte apporter mon bulletin de vote… Mais c’est sans doute trop vous demander, persuadé d’avoir raison envers et contre tous. De plus Morice, vous êtes un manipulateur doublé d’un redoutable calomniateur, si, si, votre façon alambiquée pour le faire est remarquable, vous devriez changer de pseudo, Freisler vous irait très bien par exemple.

                                    D’après ce que j’ai lu de vous, nous devons être à peu près de la même génération, vous me faites penser à certains gamins dans les années cinquante, à l’école communale, sans doutes enfants de résistants de la 25e heure …, enfin non, cela est une autre histoire et puis cela ne vous regarde pas bien que ça me démange.

                                    Pour ma part j’en resterais là, vous ne méritez que le mépris et l’indifférence, gatouiller donc en paix, distillez votre haine (due à votre mal être peut être), mais rappelez vous une chose Morice, vous ne me connaissez pas et vous n’avez rien compris...

                                     


                                  • morice morice 9 juillet 2011 00:16

                                    De plus Morice, vous êtes un manipulateur doublé d’un redoutable calomniateur, si, si, votre façon alambiquée pour le faire est remarquable, vous devriez changer de pseudo, Freisler vous irait très bien par exemple.


                                    la modération : demande de retrait.

                                    « Freisler vous irait très bien »

                                    «  sans doutes enfants de résistants de la 25e heure … »

                                    sont bien des INJURES. voilà qui était Freisler 

                                    « Ses actes les plus célèbres sont la condamnation d’Hans et Sophie Scholl, d’Alexander Schmorell et des autres membres de la Rose blanche, à la peine capitale, ainsi que celle des conjurés de l’attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler. »

                                    il ya donc bien de sa part diffamation, et il tient bien ici des propos identitaires.

                                    rappel de vos positions ici :

                                    Par Gorg (xxx.xxx.xxx.12) 11 novembre 2009 19:55

                                    Laissez Pluto, c’est inutile d’essayer de vous justifier face à des gens à l’esprit trop étriqué pour comprendre que pendant cette période les allemands n’étaient pas tous nazis et que la plupart d’entre eux  n’ont fait que leur devoir comme beaucoup de soldats d’autres nations. S’ils ne l’avaient pas fait ils se seraient exposés au tribunal militaire. Le problème pour certains est qu’Hartmann était Allemand et il leur est impossible de ce fait d’admettre qu’il pu être quelqu’un de correct. C’est le même état d’esprit à la fin de la grande guerre (le mauvais traité de Versailles) qui a semé les germes de la seconde guerre mondiale et permit à Hitler de prendre le pouvoir.


                                    • Gorg Gorg 9 juillet 2011 00:47

                                      Une dernière question Morice (je ne peux pas y résister), lorsque vous traitez les gens de fachos, extrême-droitistes... etc..., je passe sur la richesse de vos qualificatifs, Morice, dans ces instants, avez vous une érection ? Ceci pourrait expliquer cela. Auquel cas je vous conseille de consulter. Si, si, un bon médecin peut vous soulager... Le bromure, vous avez essayé ?


                                    • heraclite 9 juillet 2011 02:06

                                      Si Freisler a bien été le président du Volksgericht qui a jugé et condamné les conjurés de l’attentat du 20 Juillet, il est par contre faux de lui attribuer la condamnation de Hans et Sophie Scholl et plus généralement des membres de la Weisserose.

                                      Il est bon de préciser que Freisler était un communiste repenti (au sens hitlérien du terme) et qu’il s’est inspiré dans sa conduite d’un certain Vichinsky, le juge stalinien des procès de Moscou, qu’en son temps l’intelligentsia française louait pour avoir démasqué les ennemis du peuple. 

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