Les manipulateurs de marionnettes derrière Breivik (29)
"Surréaliste", disait-on hier, avec cette incroyable visite de Yad Vashem. On peut en trouver d'autres exemples encore, de ces manipulations, toutes aussi surréalistes. Une frange de l'extrême droite US, ayant accédé au plus haut du pouvoir, est-elle à la tête d'une sorte de gouvernement parallèle, comme semblait déjà le dire Webster Tarpley dans son livre fondamental (*), lorsqu'il évoquait cet organisme faisant appel à l'Ange (une histoire confirmée en vidéo par Liz Cheney !), le nom de code de l'avion présidentiel, en plein attentat du 11 septembre ? Pour fomenter partout où c'est possible des attentats susceptibles de provoquer un sursaut patriotique ou à minima un agrandissement de la demande d'armement, favorisant ainsi de facto un complexe miltaro-industriel à laquelle il est viscéralement associé ? Arrivé à la fin de cette enquête, j'en suis en effet désormais persuadé moi aussi. Et ce qui m'a convaincu, à vrai dire, ce n'est ni Anders Breivik, ni Peder Jensen, ni Paul Ray, ou plutôt ceux-là n'auront été que les plus morceaux d'iceberg qui surnagent et dénoncent le système établi. Non, c'est un de ceux que j'avais déjà croisé lors d'une autre enquête et d'une autre révélation de taille qui est à l'origine de ma conviction.
On a vu qu'il y a plusieurs méthodes pour influencer le public. La méthode du DVD violent, distribué à 28 millions d'exemplaires, une des opérations de propagande islamophobe parmi les plus coûteuses jamais faites. Destiné à fabriquer le dégoût de cet islamisme extrémiste. Il y a la méthode MEMRI, consistant à mettre en ligne les vidéos les plus sanglantes pour obtenir le même effet. L'infiltration d'ONG plutôt de gauche, pour provoquer un rejet et faire tourner le public vers un israël présenté comme étant bien plus démocratique, bien sûr. Il y a aussi l'entretien de sites recruteurs, bizarrement tous installés sur des serveurs US, où l'on pratique une haine journalière et où on encense de l'autre côté les "martyrs", qui ne savent pas toujours très bien qui leur ordonne d'aller se faire sauter le caisson, vu que la vie après la mort est toujours meilleure. Voilà déjà un panel capable de fabriquer une bonne génération de candidats au suicide, non ? Mais cela ne suffit pas encore : il reste en ce cas une autre méthode, beaucoup plus subtile et beaucoup plus organisée. Elle consiste elle aussi à infiltrr une ONG, et à cette fois présenter un israël tellement démoniaque que là encore les candidats au suicide vont à nouveau se bousculer au portillon. Et comme on a affaire avec l'équipe qui a tourné autour de Dick Cheney à ce genre de malade, logique de tomber sur un prototype représentatif de cette méthode.
Cette extrême droite utilise en effet une méthode extrêmement perverse pour arriver à ses fins. Il y a en effet plusieurs manières d'y arriver, en effet. Au départ j'ai eu du mal à me faire à l'idée, mais le cas Ben Laden et encore plus la mise en scène de sa fin prétendue m'ont convaincu encore davantage. Les gens capables d'entretenir pareille faribole (comment croire à pareille mise en scène ?) doivent être capables en effet de faire pire encore. On a vu en effet, que des officines, telles que le Memri et et SITE, largement subventionnées par Israël avaient fabriqué de toutes pièces un Ben Laden-Frankenstein et des clowns grotesques censés être les représentants d'islamistes au couteau entre les dents. Adam Gadhan le grotesque étant l'archétype même du personnage. On vient de voir que des hitlériens réfugiés à Malte s'étaient ralliés à Israël, en allant même y jouer les espions pour ridiculiser une association humanitaire pro-palestinienne. On a vu que dans l'affaire de l'otage Berg, ce genre de manipulation était également évidente, une méthode tortueuse révélée en détail par Wikileaks. Toutes avaient un point de convergence : c'est indirectement l'état d'Israël et son partage présenté comme impossible qui était visé. Mais pas encore assez, semble-t-il. Restait à faire encore monter la sauce, en diabolisant encore plus Israël pour attiser encore davantage l'extrêmisme islamique adverse. Une tâche dont s'occupe depuis pas mal de temps maintenant avec brio un homme, parti se déguiser en bonne âme humanitaire pour mieux passer inaperçu. Suivez-bien, car ce qu'il a fait à ce jour est du grand art... question manipulation des masses !
Notre homme, c'est bien entendu l'humanitaire que j'avais contribué à démasquer, en compilant et en répercutant les incroyables informations glanées sur sa personne sur le net. Marc Garlasco, employé par Human Watch, organisation humanitaire, tout en allant glaner les morceaux de métal laissés par les israéliens lors de leur assaut de l'opération plomb durci, se révélait être un drôle de personnage. Une sorte de Paul Ray, mais en beaucoup plus intelligent cette fois. L'humanitaire chargeant la barque d'Israël était particulier, pourrais-je dire, dans le sens où il avait bien mené son monde par le bout du nez, de deux manières. La première, en se faisant bêtement pincer par des blogueurs curieux ayant remarqué un hobby fort douteux pour une homme de paix.
La collection d'artefacts hitlériens, dont il était devenu une sorte de petite sommité, expliquant en long et en large en forum pourquoi cette croix gammée là était plus importante que l'autre, ou s'exclamant devant un manteau de cuir de SS. Etrange collectionnite pour un employé chargé d'aider ceux qui venaient de recevoir des obus, quand on se fait surnommer sur le net "Flak88". Notre homme avait beau tenter d'expliquer qu'un proche de sa famille avait bien été responsable d'un poste de DCA en Allemagne, difficile de ne pas penser que le vocable lui allait parfaitement, à lui, et à lui seul. Surtout qu'un autre élément ne penchait pas en sa faveur : notre néo-nazi en herbe avait siglé sa propre voiture, qu'il avait lui-même photographié en sorte de trophée, une nouvelle mini anglaise de la même appellation "88". Un chiffre qui signifie autre chose encore, on le sait bien dans ce milieu de déjantés d'admirateurs du Furher : deux fois la huitième lettre de l'alphabet, le H. Ce qui donne donc en clair "HH", pour bien entendu "Heil Hitler".
A partir de là, inutile de tenter de me faire croire que Garlasco n'était pas un petit nazillon : davantage encore que ses colifichets, sa plaque minéralogique triomphante trahissait sa pensée véritable. On n'appose pas ça sur sa voiture en allant après se faire l'apôtre de la paix sur terre ! Sa présence à des foires d'échange, en compagnie de sa petite fille, vêtu d'un tee-shirt portant une croix et un slogan nazi était l) était là pour me conforter dans l'opinion. Mais la découverte de ses goûts artistiques et politiques n'étaient encore qu'un petit bout de l'iceberg qui se cachait derrière lui et ses actions.
Très vite, en dehors de ses vitrines à svastikas ou à Croix de Fer, notre cas s'était révélé d'une belle duplicité. En premier lieu, sur ces titres de supposé "expert" en explosifs. N'affichant aucun diplôme de la sorte, peu féru sur le sujet, en définitive, il avait passablement intrigué ceux qui avaient ou le croiser au travail. Des détracteurs ne faisaient pas que mettre en cause ses compétences en armement, ils avaient surtout trouvé qu'à chaque fois qu'il faisait quelque chose, d' étranges signatures sur le web apparraissaient, pour venir le féliciter de son travail d'investigation. Trop beau pour être vrai, ce travail ? Garlasco se faisait-il aider ou poussait-il la duplicité à venir se féliciter lui-même à ce point ? Ses photos en train de manipuler des vestiges d'obus explosés, à Gaza, semblaient des mises en scène, l'homme prenant ostensiblement la pose pour soupeser les morceaux ou se positionner sur les scènes de crimes. Tenant même sur le net des albums photos complets de ses diverses interventions. Comment ne pas être révolté à la lecture de ses clichés de sous-munitions ou de charniers en Irak, de ses enfants jouant sur des débris de maisons en Palestine ou même (il faut le faire, et c'est à partir de cette photo que je me suis aperçu de son effrayante duplicité !) de photos des bombardements visant Saddam Hussein en Irak ... Aujourd'hui, on sait que l'on peut retirer le vocable "sembler". C'était bien du théâtre, destiné à impressionner les foules candides (comme beaucoup, j'étais aussi tombé dans le panneau, rassurez-vous : l'homme avait un certain talent à vrai dire !).
Un blog plutôt de droite l'avait judicieusement remarqué : "Garlasco n'avait aucun des talents requis pour officier sur les lieux de crimes de guerre ou des scènes de bombardement" assénait le blogeur. "HRW, pour tenter de présenter Garlasco comme étant un historien militaire sérieux et supprimer les conséquences évidentes morales sur quelqu'un d'aussi étroitement impliqué dans des condamnations en série d'Israël, a effectué une offensive intolérable. Mais HRW a aussi une longue pratique derrière elle de fausser totalement les qualifications de ses supérieurs comme étant des "experts militaires ». L'humanitaire Garlasco, en tant qu'auteur ou co-auteur de plusieurs rapports qui invoquaient souvent les revendications des « crimes de guerre" et des "violations du droit international" -s'est heurté à des problèmes complexes pour lesquels il n'avait aucune expertise. Et les rapports de Garlasco présentés aux médias comprennaient de nombreux exemples d'affirmations technologiques et des avis sur l'examen judiciaire des scènes de bataille et de cadavres pour lesquelles il n'existait aucune preuve. Il n'y a rien non plus dans le dossier montrant que Garlasco ait jamais reçu une quelconque formation en médecine légale". En somme, l'expert du HWR n'en n'était pas vraiment un, dans aucun des domaines où il sévissait ! Et le HRW une équipe qui paraissait alors fort peu professionnelle, à l'avoir engagé avec aussi peu de références ! Alors qu'il affichait ceci sur un forum ?
Et pourtant : avant même que je ne découvre ses hobbies, et avant même de s'être occupé du rapport sur l'opération Plomb Durci, il avait déjà sévi. Avec une histoire que tout le monde a en mémoire, encore, mais que je n'avais pas évoqué à l'époque, car on y avait déjà minimisé son rôle. L'histoire a en effet retenu cet incident dramatique, survenu à Gaza le 9 juin 2006. Ce jour là, sur la plage de Beit Lahia, huit civils, étaient tués par ce qui semble être de prime abord un tir d'obus ou de char (le 4 juin 2005, huit civils dont sept membres d'une même famille avaient déjà été tué par un tir de char au même endroit).
En 2003, une école avait été détruite par un bulldozer israélien après l'occupation du secteur par l'armée. Cette fois, parmi les victimes, sept membres d'une même famille, celle d'Ali Ghaliya, tous palestiniens. Tir d'obus ou explosion de bombe oubliée, au départ on ne se pose même pas la question, avec le passé du coin. Et le monde entier n'a plus alors en tête le que désespoir poignant de la petite Huda Galia pleurant ses frères et sœurs déchiquetés. Pour beaucoup, c'était en effet le même scénario qui s'est reproduit, et très vite la presse s'était enflammée pour condamner violemment israël. Le ressentiment était très vif devant un tel massacre touchant surtout des enfants innocents .
La presse l'avait fait d'autant plus qu'un homme s'était empressé d'amener les preuves de sa cullpabilité en montrant dès le 12 juin des morceaux de schrapnels provenant du site, selon lui. L'homme est employé chez Human Rights Watch, et il publiait dès le 13 un article sans ambiguité, intitulé "Israel : Investigate Gaza Beach Killings Artillery Strike Probably Killed Palestinian Family”. Le texte était précis, et les accusations péremptoires, alléguant de la présence d'un gros morceau d'obus déchiqueté non oxydé de155 mm, "estampillé", qui serait compatible avec un obus d'artillerie tirés par le véhicule d'artillerie automoteur FDI M-109".
En fait, aussi c'est la la pièce artillerie auto-propulsée aujourd'hui la plus répandue dans le monde et ce que dans l'IDF on appelle le "Doher'. Il n'avait pas été le chercher très loin. Le même jour, un autre texte du même responsable paraît, c'est l'interview de deux palestiniens qui racontent avoir "entendu le bruit d'un projectile arrivant et avoir vu un mouvement flou dans le ciel avant l'explosion qui a tué les sept civils." L'auteur appuie en prime ses dires avec une assertion : "les résidents du nord de Gaza sont familiers avec les sons réguliers de tirs d'artillerie ."
On ne pouvait être plus précis : pour lui, c'est sûr, c'est bien une attaque délibérée des israéliens !Trois jours plus tard, le même employé déclarait au Guardian que "Vous avez la taille du cratère, les éclats d'obus, les types de blessures, de leur emplacement sur les corps. Que tous les points relevés décrivent un obus tombant du ciel, et non pas d'explosifs sous le sable ...J'ai été à l'hôpital et a vu les blessures. Les médecins disent qu'elles portent principalement à la tête et sur le torse. Cela est cohérent avec un obus au-dessus du sol, et non pas une mine enterrée". Plus il en dit, et plus la colère des palestiniens monte, de l'autre côté. On manifeste, on crie on vocifère contre cet état qui massacre des enfants. Cela tourne à la confrontation violente. Les propos de Garlasco fabriquent bien une haine profonde de l'état hébreu. En réponse, du côté israélien, le major général Meir Klifi annonce sereinement à la presse que l'obus provient en fait d'un cratère situé à 200 m de là, où l'armée israélienne avait effectivement déjà tiré. L'obus, non éclaté, était resté enfoui sur place et c'était lui qui avait sauté, des mois après son lancer. Les palestiniens sont alors toujours en train de réclamer une enquête et les manifestations commencent à prendre de plus en plus d'ampleur. On craint une montée de l'escalade, qui, on le sait, arrive très vite dans la région. Les télévisions ne retiennent qu'une seule chose : les manifestations palestiniennes, qui montrent les scènes habituelles de drapeau brûlé et d'effigies pendues... la routine, hélas, dans cette région.
Or le19 juin, alors que l'on s'attend à des heurts encore plus violents, à la suite d'un entretien entre Meir Klifi et l'employé d'HRW, tout retombe, ce dernier reconnaissant que "nous sommes venus à un accord avec le général Klifi comme quoi la cause la plus probable [de l'explosion] a été celle de munitions israéliennes non explosées". Plus surprenant, HWR ne reviendra jamais sur les déclarations précédentes, qui mettaient donc en cause celui qui avait tout mis en branle, avec ces faux interviews, sa fausse expertise et sa fausse visite d'hopital. Or cet homme s'appelait (déjà) Marc Galarsco, et c'était donc bien le même qui avait récidivé avec les débris d'obus provenant de l'opération Plomb Durci en 2009, un rapport qui avait pesé son poids auprès de l'envoyé Goldstone, qui, souvenez-vous aussi, brusquement, après avoir remis un rapport condamnant sévèrement israël ; était revenu de manière incompréhensible sur ses premières conclusions. S'était-il aperçu trop tardivement que certaines informations qui lui avaient été transmises étaient erronées ? En dehors des pressions qu'il avait pu subir, la volte-face de Goldstone continue en effet à étonner. Entre temps, on avait eu droit à deux effervescences et des manifestations anti-israël un peu partout dans le monde. Pour faire détester Israël, Marc Galarsco était bien le champion toutes catégories : c'était bien un bon, un très bon fabriquant de haine ! Qui était-il donc pour s'empresser autant d'attaquer israël pour obtenir automatiquement une effervescence palestinienne ? Il n'en restera pas là, pourtant, avant d'être finalement démasqué : dans un de ses derniers rapports, il accusait Israël d’avoir utilisé des drones tueurs (à 6 exemplaires !), indiquant des cibles erronées qui avaient provoqué la mort de 29 civils au total. Or à l'époque les fameux drones israéliens Heron n'étaient et ne sont toujours pas armés, semble-t-il. Il fera aussi beaucoup de photos, pendant l'offensive de Gaza, on l'a dit. Comme celle d'un obus de 155 non explosé ou celle d'un dispositif de lancement de roquette Kasam (exactement le genre de cliché qu'auraient aimé faire les services secrets israéliens). A chaque fois, l'occasion d'une autre flambée de haine anti-israël !
La réalité était tout autre. Car son histoire personnelle jette un froid sur cette propension affichée à favoriser en apparence la cause palestinienne : avant d'entrer chez HWR, notre collectionneur d"objets nazis, à la plaque d'immatriculation célébrant Hitler et un obusier anti-aérien exerçait un autre métier. Il travaillait... au Pentagone, figurez-vous ! Auparavant en effet, Garlasco était "cibleur" de bombardiers. Celui qui à l'aide des services de renseignements, qu'il connaissait donc bien et lui faisaient aussi entièrement confiance, décidait où aller tomber le déluge de feu de l'attaque contre l'Irak et avant tout lors des toutes premières vagues contre Saddam Hussein. "Choc&Awe", la "Blitzkreig" des temps modernes, le 19 mars 2003, c’était donc lui !!! l'organisateur des cibles des 1 700 sorties aériennes, et des 504 objectifs entrés dans les mémoires des missiles de croisière, c’était lui aussi ! Au départ, on le sait, la clique de Bush souhaitait éliminer Hussein, et tous les bombardements des premières vagues le visaient. Et celui qui déterminait où ça tombait s'appelait Garlasco. Ou plutôt visaient tous les endroits où il avait été annoncé pouvoir être. Garlasco n'avait pas beaucoup vérifié la crédibilité de ses cibles désignées parfois par des renseignements de seconde ou de troisième main. L'idée fondamentale, était qu'avec la masse de bombes déversées, Saddam Hussein avait statistiquement de fortes chances de se retrouver dessous : on bombardera par exemple ce soir-là... un restaurant, où il avait été annoncé, ce qui n'était qu'une rumeur. C'était à Mansour, dans la banlieue de Bagdad, où il aura 18 civils de tués, une attaque en forme de bavure mémorable menée d'un B-1 lançant ses JDAM des bombes guidées par GPS de 2000 livres (facturées 56 000 dollars chacune). A ce jeu stupide, Garlasco et ses amis rateront le dictateur, mais pas 6 616 civils, morts ce soir là et les jours qui suivront dans l’attaque du pays, violemment écrasé sous les bombes. Tout cela selon des chiffres provisoires du moment : c'était déjà aussi le double du nombre de morts des attentats du 11 septembre !!!
Le 5 avril 2003, Garlasco avait désigné une autre cible à Al-Tuwaisi, un quartier de Bassorah. Selon les renseignements réunis (et vérifiés) par Marc Garlasco, y résidait en effet Ali Hassan al-Majid, alias d’ "Ali-le-Chimique", un surnom hérité pour avoir gazé les Kurdes irakiens. Ce soir-là, Garlasco avait assisté au largage en direct de 2 bombes de 500 kg, en s'écriant joyeusement au moment de l'explosion, des témoins l'ont confirmé : "on a fait sauter Ali le Chimique". Quinze jours après, les services de renseignements US avertissaient Garlasco qu'à la place de la cible visée, 17 civils, avaient été tués, et plusieurs autres blessés. Pas de quoi vraiment l'inquiéter : il savait que le Pentagone ne déclenchait une enquête qu'au delà de 30 tués, en cas de bavure ! Et de cela aussi il se vantera plus tard : c'est là encore que l'on peut affirmer que le souci de l'existence de ses propres victimes, il n'en avait aucun. Comment peut-on après autant d'années d'activité dans un sens basculer dans l'autre ? Sa rédemption, je n'y crois pas deux secondes ! Au comble de la duplicité, c'est lui-même qui rédigera plus tard le compte rendu des dégâts et des erreurs de l'armée US pendant le bombardement pour Human Watch !!
Voici comment j'avais résumé son action, pleine d'approximations et en définitive fort peu "professionnelle" : "selon Garlasco lui-même, les cibles étaient le plus souvent déterminées (par lui) grâce aux appels téléphoniques de l’entourage du dictateur. Sans trop se soucier, visiblement de ce qu’il pouvait y avoir autour comme civils sur place. Déjà, à l’époque, on avait cité le réseau Thuraya, dont on vous a déjà parlé ici comme étant celui utilisé plus tard en Irak par Blackwater, et retrouvé également à Mumbai. Permettant une localisation précise à 100 m près, pas plus, en GPS, selon les experts, la bombe elle-même l’étant de 10 m. Selon Slate, cette imprécision fondamentale était connue des militaires US. Et donc obligatoirement aussi par celui qui déterminait pour eux les cibles : autrement dit par… Marc Ernst Garlasco, puisque tel est son nom complet. Selon le Spiegel toujours, Garlasco avait quitté son poste à peine quinze jours après le fiasco d’Al-Tuwaisi, en fait l’un des derniers d’une longue série… Le Pentagone en a-t-il eu assez de ces rapports faussés ? L’homme est-il parti de lui-même ? Nul ne le sait. De toute manière, ce qu’on peut relever, c’est quand il part, la vague de bombardements en Irak est terminée, et son bilan... un vrai fiasco. Saddam Hussein était toujours vivant, il se cachait dans les environs de Tikrit, sa ville natale, où il sera découvert le 13 décembre 2003. Ce qu’il y a de plus intriguant encore, c’est que selon le site "Our Bombs", à la suite du bombardement d’Al-Tuwaisi, Garlasco et HRW se sont rencontrés sur place pour aller voir les dégâts... et selon lui c’est là qu’il aurait pris conscience des erreurs de bombardement ! Dès lors, en tout cas, HRW sait à qui elle a affaire et n’ignore rien de son rôle au sein des militaires !" Prendre conscience, la belle excuse pour infiltrer un mouvement et le détourner de son but initial en dénonçant toujours les mêmes, en l'occurence... israël. L'homme qui est responsable de plus de 6000 morts civils aurait retourné casaque en si peu de temps ??? J'ai franchement du mal à le croire !
Un Garlasco resté longtemps très proche du pouvoir US, au plus haut sommet, donc, et ayant ses racines en Allemagne comme se plait à le raconter Der Spiegel : "de hauts responsables ont commencé à apparaître dans le bureau de Garlasco pour des briefings presque quotidiens. Ils comprenaient la moitié de l'administration Bush, du vice-président Dick Cheney - dont le médecin attendait ans la pièce suivante dans le cas où son patient souffrirait d'une crise cardiaque - et le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, qui ont rarement prêté attention à ce qu'il disait. George Tenet, le directeur de la CIA à l'époque, était le visiteur le plus fréquent. Contrairement à M. Rumsfeld, Tenet a toujours été extrêmement intéressé par ce que Garlasco avait à dire. Garlasco s'est envolé pour l'Allemagne au nom du Pentagone au moins une douzaine de fois, où il a rencontré des contacts à l'agence allemande de renseignements, le Bundesnachrichtendienst (BND), à Pullach près de Munich - et a visité des parents. Sa mère est allemande, et son grand-père allemand lui a souvent demandé « Pourquoi diable es-tu dans l'armée ?" Le grand-père, un ancien soldat de la Wehrmacht allemande, était depuis longtemps devenu un fervent pacifiste « J'ai vécu une guerre, Marc,« a-t-il dit à son petit-fils, "et "c'est horrible."
Ce qui n'avait pas fait changer l'idée première du petit fils. Garlasco, et sa rhétorique fort particuière, disons, sur les victimes collatérales américaines exprimées ici lors d'une interview en Allemagne : « Je ne pense pas que les gens apprécient vraiment la gymnastique que l'armée américaine effectue afin de s'assurer qu'elle ne va pas tuer des civils,« pointe Garlasco. « Si tant de soins sont pris pourquoi tant de civils se font tuer ?" lui demande alors le journaliste qui l'interview (nommé Pelley) ce à quoi Garlasco répond « Parce que les talibans ont violé le droit international, et parce que les Etats-Unis n'ont tout simplement pas assez de troupes sur le terrain. Vous avez là des talibans qui bénéficient de la protection dans les maisons de la population. Et vous avez de l'autre côté ce petit nombre de troupes sur le terrain. Et parfois, la seule chose qu'ils peuvent faire est de lancer des bombes." On a la quoi, à bien y regarder ? L'absolution portée aux bavures US en Afghanistan au prétexte que chaque maison cache un Taliban ! Une phrase dite alors qu'il travaille déjà dans l'ONG ! Et on bout, des phrases de Garlasco, sur les "bombardements obligatoires", on obtient en fait... ça. Ou ça ! "la seule chose qu'ils peuvent faire" ? Comme à Ishaqi ? Et ce gars-là se prétend "humanitaire" ? L'argument de Garlasco conduit à quoi, à le relire attentivement ? A faire que l'on augmente la présence US et non que le retrait prévu ne se fasse ! Sous prétexte d'humanité, on est bien en face d'une pression neocon pour qu'Obama revienne sur sa décision de retrait !!!
Un Garlasco qui aurait donc tourné casaque à 180 degrés, en 2004 ? C'est fort difficile à gober en effet. "Peu après la chute de Bagdad" continue le Spiegel, "Garlasco a quitté le Pentagone et a passé beaucoup de son temps auprès des bombes qui continuaient à tomber à travers le monde. Il a été en Irak, en Afghanistan, au Liban, en Géorgie et à Gaza". Le déclencheur des bombardements d'antan aurait passé la suite de sa vie à aller... constater les effets de ses décisions ? Après être passé par la CIA et les services secret allemands, qui auraient hébergé de la graine d'idéaliste pacifiste ? Ce n'est tout simplement... pas crédible ! Garlasco est resté sept années au service du Pentagone, à finir par croiser le plus haut sommet de l'Etat et à rencontrer régulièrement les services secrets ! Et il aurait après arpenté la Terre entière pour s'absoudre ? "Encore et encore, Garlasco est allé sur les sites où les Américains ont fait la chasse aux terroristes, avec des erreurs, en Irak et en Afghanistan, mais il a aussi vivement critiqué l'utilisation de bombes à fragmentation en Géorgie et au Liban et aussi recherché des cas présumés de torture dans les prisons américaines. Il a été le premier à nommer les pays européens dans lesquels les américains avaient torturé leurs ennemis durant l'administration Bush afin de contourner les Conventions de Genève, tels que la Pologne et la Roumanie".
On aimerait bien y croire, à ce revirement pacifiste, mais à l'analyse cela ne tient pas non plus : lorsqu'il le fait, pour les tortures en Europe, de nombreuses associations autres que la sienne ont déjà tout découvert, des activistes pointés tous les vols et tous les passages d'avions de "rendition". On a surtout l'impression qu'il le fait pour montrer à HRW qu'il est encore efficace, et qu'il le fait quand il ne peut plus faire autrement : il ne devance rien et ne découvre rien qu'on ne sache déjà. Le tout sans vraiment convaincre. Ce qu'il clame, plutôt, sans trop se gêner, c'est qu'il est l'objet de menaces... des militaires US. Rien de tel pour le rendre en effet plus crédible ! Lorsqu'il interviewera un des tortionnaires présumé du camp Huachuca nous sommes déjà en septembre 2009, et les tortures sont déjà bien connues. Mais il commettra ce jour là une grossière erreur, en laissant le journaliste d'Esquire écrire "qu'Huachuca est l'école d'interrogatoire de l'armée, "l'académie d'immersion linguistique". Garlasco connaît ces choses, car il a passé six ans comme analyste du renseignement au Pentagone, où il a interrogé des prisonniers, a informé le Secrétaire de la Défense, et tracé les coordonnées de la campagne de bombardement contre Saddam Hussein dans les premiers jours de la guerre. Elle fait de lui un confesseur idéal pour un soldat avec une conscience troublée". Ce jour-là, Garlasco a été dépeint comme pas seulement un "cibleur" mais bien comme l'un des interrogateurs du Pentagone, dont on connaît les méthodes.. musclées. Interrogateur, cela veut dire aussi qu'il à du aussi aller sur place, et notamment auprès des blessés ramenés en Allemagne, pour obtenir ces fameux renseignements : autrement dit celui qui a dénoncé les vols de "rendition" y avait aussi très sûrement participé : Dick Cheney et Donald Rumsfeld, qu'il croisait donc régulièrement, ayant en personne accordé le droit de torturer ! Mieux encore avec la fin de son interview fort complaisant d'Esquire où il se dénonce une deuxième fois sans s'en rendre compte : "et c'est ainsi que Garlasco repart jusqu'à l'autoroute incroyablement verte de Strom Thurmond (un congressiste raciste de Californie) et rate son vol de correspondance et se retrouve bloqué dans la ville de l'amour fraternel, pour finalement arriver la maison dans un petit avion qui glisse à travers une batterie de nuages noirs. À la maison,sa femme est en bonne santé à nouveau. Sa fille de cinq ans est ravie avec sa poupée d'anniversaire, qui peut boire son biberon. Sur son répondeur, il trouve un message d'un ami de la CIA qui veut lui parler." Oui, vous avez bien lu : à la fin d'un interview où l'homme dénonce ce que tout le monde sait déjà depuis plus d'un an maintenant, un de ses collègues de la CIA l'appelle pour lui demander ce qu'il a bien pu dire... sur ordre, à n'en point douter !
Ce qui n'empêche pas à l'extérieur de le présenter de façon contraire : "En échange de ses efforts, Garlasco est devenu la cible de la haine manifeste du personnel militaire dans le monde. Il a reçu des courriels lui souhaitant la mort, aux mains de terroristes. Les Israéliens ont essayé de toutes les façons de le tenir éloigné de la bande de Gaza. Un représentant du gouvernement à Jérusalem a même dit carrément à Garlasco « Nous ne voulons pas de vous ici, " raconte Der Spiegel, visiblement convaincu de ses élans pacifistes et de sa nouvelle virginité : or dans son long interview, réalisé chez lui, aux Etats-Unis, le magazine allemand ne pipera mot de la collection d'objets nazis que Garlasco tenait tant à proposer en photo sur le net ! L'avait-il sciemment cachée ? Ou étaient donc ses vitrines à trophées ? Ailleurs que chez lui ? En tout cas, la juxtaposition de cet interview où il se présente comme une belle âme repentante des crimes qu'il avait commis et l'obsession de la détention d'artefacts nazis choque profondément : ce gars là n'est vraiment pas clair !
Voilà donc qui était cet homme, plus que trouble, dirons-nous, que l'on va retrouver maintenant mêlé à une autre histoire, qui nous rapproche davantage celle-là de la fabrication en masse de documents pour favoriser l'apparition d'un violent mouvement pro-islamiste, et même, nous allons le voir, cette fois-ci un assassin islamisé. C'est la technique inaugurée par les vidéos du MEMRI ou celles de SITE Group : montrer le plus possible de choses horribles pour à la fois attirer les candidats islamistes, et en même temps faire monter leur pression : en Belgique (et en Suisse !), "Malika" El Aroud et son réseau réseau "Minbar-sos", la veuve tant protégée de l'assassin de Massoud, ne faisait pas autre chose, en bénéficiant longtemps d'une bien étrange mansuétude ! Son clone allemand s'appelant Filiz Gelowicz, membre elle de l'Ansar al-Mujahideen surnommée "fisebilillah", accusée de fomenter elle aussi des attentats contre des militaires US en Allemagne ! Surveillée, comme par hasard par les services que visitait régulièrement Garlasco quand il se rendait en Allemagne ! Particularité du site, comme celui d'El Aroud : d'être en anglais, ces deux là ne parlant pas et n'écrivant pas l'arabe ! Autre particularité des deux : le même (si pratique) déguisement ! Je ne m'attendais à le revoir sur scène après les révélations sur son hobby, fort peu compatible avec une réelle compassion humanitaire. Et pourtant, il est bien réapparu, et dans le rôle qu'on pouvait attendre de lui. Celle d'un fieffé menteur, une nouvelle fois, venu rajouter de l'huile sur le feu, sa grande spécialité. C'est en prime tout récent, cela concerne un procès qui n'est pas encore terminé à l'heure où je rédige, celle d'un jeune kosovar ayant tué deux soldats US en Allemagne, dans un moment de haine, inspiré, selon tueur de GIs, par une séquence vidéo vue sur le net. Or cette séquence elle-même résume le principe de fonctionnement mis en place par cette extrême droite téléguidée qui fonctionne bien au dessus de la CIA. Ce n'est même pas une vidéo islamiste au départ, et même tout son contraire....
Cette fois l'histoire commence le 30 août dernier par le début d'un procès. Celui d'un jeune Kosovar de 21 ans, Arid Uka, jusqu'ici sans antécédents judiciaires ni soupçon d'une quelconque activité extrémiste ou islamiste, qui vient de tuer deux jeunes soldats US dont un père de famille, Nicholas Alden et Zachary Cuddeback, après avoir attaqué le bus dont ils descendaient, sur l'aéroport de Francfort. L'auteur avait crié "Allah Akbar" avant de tirer sur eux et de s'enfuir, son pistolet s'étant ensuite enrayé. L'enquête avait vite retrouvé le tireur, qui avait agit à visage découvert et qui avait aussi avoué à la Police n'être devenu islamiste que depuis quatre mois seulement. Et avoir surtout pris sa décision de commettre un attentat après le visionnage d'une scène horrible sur "You Tube". Une scène où l'on voyait des Marines, en Afghanistan, entrer dans une maison, violer une petite fille et tuer tous les habitants. Cette scène, je vous en ai déjà parlé ici, celle du viol suivi de l'assassinat de la petite Abeer Qassim Al-Janabi., qui s'était passée en Irak, à Mahmudiyah, en 2006 ; Une scène... "filmée", donc, cette fois ? Oui, car il s'agissait en fait de la restitution du crime, mais figurant dans un film de fiction, celui de Brian de Palma, inspiré directement de ce fait réel passé en Irak et non en Afghanistan. Quelqu'un avait proposé cette séquence sur le net, le 20 novembre 2010, agrémentée de divers commentaires anti-américains sur le net, rédigés en allemand, sous le nom d'inscription de "24jasmina", dont le CV ne comportait qu'un long extrait du Coran. On pouvait aussi voir le même extrait en américain, sans aucun commentaire en allemand, sous le nom de "rape footage of Abeer Qassim", précisé comme étant bien un extrait du film de de Palma, "Redacted", sorti en 2007 déjà. Trois autres séquences du film étaient montrées dans l'extrait.
Un autre extrait avait été mis en ligne, le 21 février, toujours sur le YouTube allemand, neuf jours seulement après l'assassinat des deux soldats par Arid Uka. Cette fois proposé par "IslamDwR" ("Die wahre Religion", ce qui signifie "l'islam, la vraie religion"), avec comme titre "un soldat américain viole et tue une petite fille". Un clip extrait d'une émission de télévision, diffusée en août 2010, sur la chaîne de télévision ARD, montrée pendant l'émission "Panorama". Or c'est cet extrait-l, figurant déjà dans la toute première mise en ligne, qu'Uka avait tout de suite désigné comme l'ayant décidé à tuer des soldats américains, en quelque sorte pour venger la mort de la malheureuse petite fille. Lors de la diffusion, la scène suivante montrée était celle du barbecue qu'avaient fait les soldats sur place après leur crime, un fait qui avait été démontré lors du procès du principal responsable. Un commentaire acerbe ajoutant que ce genre de choses et de comportement n'avait pas été isolé durant cette guerre. La chaîne ARD avait visiblement fait acte de propagande en ne séparant pas vraiment l'œuvre de fiction de de Palma de la réalité. On peut voir ce mélange assez infect ici même, avec au début Sarah Childress de Newsweek, évoquant l'alcoolisme des soldats et l'histoire sordide de Steven Green, l'assassin principal. On peut faire du journalisme et on peut facilement le transformer en propagande purement anti-américaine : ce soir-là, l'ARD avait choisi son camp.
Elle l'avait d'autant plus fait, que ce soir-là un drôle d'expert avait été invité pour appuyer cette thèse. Un individu venu dire que "tous les irakiens détestaient les américains", et "qu'au moins 15% des soldats US avaient un passé criminel".
Or cet "expert" n'était autre à nouveau que... Marc Garlasco. Que venait-il faire là à nouveau ? La séquence de l'émission fut elle aussi postée sur YouTube, amenant des commentaires à chaque fois du genre "maintenant je hais les américains encore plus" ou un "arrêtez les juifs" ("stopptdiejuden").... l'intervention appuyée de Garlasco semblait une nouvelle fois avoir porter ses fruits. Selon un observateur perspicace, se serait plutôt l'habitude en Allemagne de mélanger extraits de films et séquences d'infos, davantage encore sur l'autre chaîne, la ZDF qui a puisé régulièrement dans le film "The Road to Guantanamo" (**) de Michael Winterbottom. Le 26 février, une autre séquence vidéo montrant une femme entièrement voilée venant évoquer son viol par des soldats US apparaissait. Toujours avec des sous-titres en allemand. Une vidéo en provenance d'Al-Jazeera paraissaît-il, sur un viol survenu dans le quartier Al-Amil de Bagdad... Pour ce qui est du film sur la petite Abeer Qassim Al-Janabi, selon l'auteur de l'article sur la vidéo de la chaîne allemande, c'était bien de la propagande anti-américaine, faite par deux récidivistes du genre : Volker Steinhoff et John Goetz, qui n'en étaient pas à leur première tentative du genre. Fabriquer une haine, façon MEMRI, en utilisant pour ça des moyens fort éloignés de l'éthique journalistique. On voudrait fabriquer des vengeurs masqués (ou pas) qu'on ne s'y prendrait pas autrement, et le jeune Arid Uka était tombé dans le panneau, ne s'étant même pas rendu compte que le film qu'on lui montrait n'était pas la réalité, même si De Palma avait en fait fabriqué une scène d'un réalisme... proprement insoutenable. Le pauvre réalisateur, de voir son film utilisé à l'inverse de ce pourquoi il l'avait fait doit aujourd'hui le rendre malade !

Ce soir là, l'ange noir était à nouveau passé pour pousser à la haine, en sachant pertinemment que l'extrait diffusé n'avait rien de réel. Que faisait-il en Allemagne ? Et que fait-il donc désormais ? Là encore, de savoir où il atterri nous donne à nouveau une indication importante comme quoi il est resté proche des services secrets US. Il travaille aujourd'hui... pour les Nations Unies ; à l'UNAMA (United Nations Assistance Mission in Afghanistan), chargé d'établir des liens avec les Talibans, notamment dans la Province "délicate" du Kunar. Le 27 juillet dernier, il faisait cette déclaration "Marc Garlasco qui travaille à la protection des civils de l'UNAMA (ici son représentant Martin Köbler arrivant à Kunduz) a ajouté que la pression sur les forces afghanes et étrangères relatives à la prévention des pertes civiles a été utile, mais que les vies des Afghans sont toujours menacées par des frappes aériennes et les explosions de bombes dans le pays". Les américains sur place, n'ont plus d'USAID dans la région, jugée trop dangereuse, qui leur a toujours servi à autre chose que d'apporter des vivres ou des médicaments aux populations.
Mais il y a un "humanitaire", placé sous la bannière protectrice de l'ONU, qui, sur place, ne doit pas se contenter "d'aider les populations". Pour Human Rights, Garlasco avait remis en 2008 un rapport sur les effets désastreux des bombardements américains en Afghanistan, devenu depuis un livre, intitulé "Troops in contact", qui préconisait d'avoir recours à la doctrine.... Petraeus, dont on connait aujourd'hui les errements. Comme le notait le site de droite dure Breitbart, le livre de Garlasco était sorti juste au moment de la venue à Washington d'un Hamid Karzaï fort remonté contre les derniers bombardements qui avaient touché des civils. L'autre invité étant Asif Ali Zardari, représentant le Pakistan.
Il n'empêche ; encore une fois on aurait pu y croire à cette idée du bon rapporteur de l'ONU faisant le procès des bombardements sur les civils. Jusqu'au jour où l'on tombe sur un tout autre avis : "comme les Etats-Unis et son allié le gouvernement afghan sont tous deux membres de l'ONU - et les Etats-Unis est le membre le plus puissant de l'ONU, les chiffres d'UNAMA peuvent être soumis à certaines pressions, vers la baisse, de la part du gouvernement américain. Cela peut même être plus le cas sous Obama - qui tient à montrer que les chiffres des morts de civils causées par l'OTAN en Afghanistan sont en baisse - que sous Bush. Il y aurait eu une baisse du nombre de victimes civiles par les frappes aériennes de l'OTAN selon les médias et le gouvernement afghan. Cela peut apparaître une chute réelle, comme dans le passé Karzaï avait pu déjà le dire". Ce à quoi s'ajoute les propos de "l'Afghanistan Independent Human Rights Commission", une organisation elle aussi bien étrange et orientée surtout, selon le même auteur : " l'AIHRC n'est pas aussi indépendant que son nom pourrait suggérer, étant donné que ses membres ont tous été nommés par Hamid Karzaï, le président afghan installé par les Etats-Unis. Son président est une femme -Mme Sima Samar -qui a reçu des menaces de mort à la fois les talibans et les seigneurs de guerre fondamentalistes alliés à l'OTAN et qui ne serait pas autorisée à se présenter dans n'importe quelle réunion publique si elle n'était pas sous la pression des gouvernements de l'OTAN. Elle et ses collègues commissaires ont été nommés par le président Karzaï, qui a été nommé par le président Bush. Elle a en effet dit qu'elle espèrait que les troupes de l'OTAN "resteraient pour finir le travail que vous avez commencé". Donc, si l'AIHRC représente une opinion c'est plutôt d'être d'être plus pro-OTAN qu'anti-OTAN (...)". L'humanitaire qui édite aujourd'hui des rapports minimisant les pertes civiles, avouez que l'on reste bien dans le même cas de figure de la manipulation d'opinion (l'autre étant celle de l'ONU, qui emploie quelqu'un dans une action à but humanitaire alors qu'il venait de démissionner d'une autre effectuant la même chose pour sympathies nazies...).
Mélanger les films de fiction ou les jeux vidéos de plus en plus réalistes pour en faire des reportages d'information biaisée, pour présenter les choses autrement, cela tente tout le monde désormais. Les anglais de la BBC l'ont fait récemment. Manipuler les gens est en effet tout un art. En ce moment, de fortes suspicions portent sur la découverte du charnier de la prison de Kadhafi d'Abou Salim où on aurait peut-être tenté de nous refaire le coup de Timosoara (***). D'aucuns ont crû voir dans les morceaux de squelettes d'os de chameaux. L'étude de légistes permettra de trancher : cela ne veut pas dire que je ne pense pas qu'il ait eu des exactions (j'en avais déjà moi-même parlé avec le cas d'Al-Libi, remis à ses bourreaux par Bush), mais je pense qu'en la matière il faut faire davantage attention. En l'occurence, tout le monde aura remarqué avec quelle célérité les extrémistes de droite étaient venus présenter un Breivik complètement fou, ce qui leur permettait de se disculper eux-mêmes bien entendu. Breivik a été lui aussi manipulé, par des gens qui ne sont pas loin de Garlasco, les mêmes personnes que celles que je viens de vous décrire, mais dans un autre but. Plus israël était montré du doigt, plus son image était ternie, et plus Breivk pouvait s'afficher comme étant son supporter inconditionnel ou son chevalier blanc prêt à mourir pour lui. Cela aussi, ça s'entretient, et visiblement, avec Breivik ça a particulièrement bien marché !
(*) l'Indispensable ouvrage : "La Terreur fabriquée, Made in USA", éditions Demi-Lune, septembre 2006.
(**) visible ici, et indispensable. Celle de trois détenus anglais de Guantanamo emprisonnés deux ans, torturés et relâchés sans autre forme de procès. Terrible témoignage !
http://video.google.fr/videoplay?docid=1049620062815918342
(***) "On rapporta qu'il y aurait eu 1 104 tués et 3 352 blessés pendant l'insurrection, en opposition avec le nombre réel de 93 morts à la fin de celle-ci. Les images de cadavres dont l'origine véritable avait été cachée furent abondamment diffusées dans le monde entier. Ce n'est qu'en février 1990 qu'il fut officiellement établi qu'il s'agissait là d'une intoxication. Le nom de Timișoara est dès lors resté associé aux manipulations dont les médias sont toujours susceptibles d'être à la fois les dupes et les relais3. Dès la première diffusion des images aux téléspectateurs il était visible, pour un observateur un tant soit peu attentif, que les corps déterrés portaient de nombreuses cicatrices de plaies soigneusement recousues trahissant des interventions chirurgicales".
PS : Garlasco se fendra d'une lettre pour s'expliquer au Hufftington Post, un des journaux les plus conservateurs aux USA. Elle est ici : il 'a envoyée un 11 septembre (2009).
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