@Attilax
Non je ne vois pas le rapport, étant donné que les miens votent contre la majorité des propositions de LREM...
Si je suis votre raisonnement, parce que « le peuple » (ou du moins une partie) veut voir son député à la fête de la saucisse ou à la kermesse de l’école locale, il vaut mieux qu’il laisse tomber son rendez-vous avec l’inspection d’académie (disons... pour essayer de préserver une école), ou avec l’ARS (pour empêcher la fermeture d’une maternité par exemple) ? Mieux vaut un élu qu’on voit partout plutôt qu’un élu qui travaille ses dossiers et met en mouvement les choses pour obtenir des résultats concrets, c’est bien ça ? Ça c’est la pire facette de la politique : la pêche aux voix, pour se maintenir en poste. Et pour quoi faire ? Pour montrer sa belle gueule d’élu à l’Assemblée Générale du club du troisième âge ?
Malheureusement les gens tombent dans le panneau à chaque fois !
Ce n’est pas parce que l’on ne se lance pas dans une procédure coûteuse en temps et en énergie, et dont le résultat sera complètement nul sur le plan concret (même si ça nous permettrait de gagner quelques voix), que l’on ne fait rien. Le problème, c’est que pour se rendre compte de ce que l’on fait vraiment, et de tout le travail que cela représente, il faut s’y intéresser un minimum...
Selon moi, ce qui est vraiment important, c’est que le « peuple en colère » comprenne que s’il ne s’occupe pas de la politique (parce que c’est chiant, parce que ça fait intello, parce que ça ne sert à rien, que sais-je encore...), eh bien les politiques eux, s’occuperont de lui, mais pas toujours pour son plus grand bien (et depuis plusieurs décennies on peut même dire que les politiques défendent une idéologie mortifère au service de quelques uns).
Encore une fois je le répète : il n’y aura pas de changement pacifique sans passer par les institutions actuelles, aussi imparfaites et même révoltantes soient-elles. Et cela veut dire se retrousser les manches et aller au charbon pour prendre les mairies, prendre son département, sa région, le parlement, etc. L’autre voie c’est la violence, la guerre civile et le chaos, et l’histoire nous enseigne que lorsque de telles situations se produisent, ce n’est généralement pas le camp des humanistes qui l’emporte...
@Croa
Certains députés ne se sont pas privé de faire toutes sortes de propositions, notamment de loi nouvelles, dont ils savaient pertinemment qu’elles ne pouvaient aboutir. Nous pourrions aussi parler des motions de censures...
Une fois par an en effet, les groupes d’opposition ont la possibilité de présenter des lois dans l’hémicycle. Il s’agit là d’une vitrine importante pour leurs idées, et je crois que cela contribue au débat « démocratique ». Le plus souvent ces propositions n’ont aucune chance d’aboutir, mais si les groupes politiques ne le faisaient pas, on leur reprocherait probablement d’une manière ou d’une autre.
Croyez-moi j’ai bien compris le message, rassurez-vous. J’ai même répondu il y a quelques mois, en mon propre nom et pas celui de mon député, que nous étudierions toute proposition de renverser Macron par des voies légales, et que nous ne raterions certainement pas une telle occasion. C’est ce que j’ai fait d’ailleurs, étudier la proposition, d’où cette tribune. Mais cela n’a pas empêché l’UPR de classer mon député dans la catégorie « Protège Macron ». C’est vous dire le niveau de ceux qui ont fait ce tableau...
Pour lancer la destitution il faut malheureusement plus de députés que nous n’en avons. Or quand on voit le travail que ça a été pour mettre d’accord les groupes d’opposition afin de lancer une motion de censure l’été dernier, pour le résultat que vous connaissez, à quoi bon ? La procédure de destitution est ainsi faite qu’avec des motifs aussi légers que ceux proposés par l’UPR, et avec une majorité acquise au Président de la République, c’est peine perdue.
Il y a tellement de travail à faire par ailleurs pour éviter, par exemple, que des écoles ferment, ou pour sauver quelques emplois ici et là, ou pour éviter qu’on enferme un enfant de 7 ans juste parce qu’il ne s’appelle pas Richard, ou encore pour empêcher un nouvel écocide à tel ou tel endroit, etc. On est tout le temps sollicité pour tout un tas de questions concrètes que l’on peut régler si l’on y met un peu d’énergie, alors pourquoi la gaspiller dans des voies sans issue ?
La peur de se faire dégager ? Expliquez-moi : comment le Président peut-il « dégager » un député sous la 5e République ? Je ne connais pas cette procédure, pardonnez-moi. En revanche je crois savoir qu’il faut un certain courage pour aller au bout de sa pensée, lorsque l’on a en face de soi une majorité présidentielle qui systématiquement vous ignore, vous méprise ou, dans le meilleur des cas, vous insulte. De même lorsque vous vous donnez 60 à 80 heures par semaine avec la conviction de servir une cause humaniste, et que l’on vous traîne dans la boue en retour, à longueur d’antenne, je crois qu’il faut là encore une certaine dose de courage.
Je vous souhaite sincèrement d’en faire l’expérience un jour. Ainsi vous réaliserez sans doute qu’entre la réalité que l’on peut construire, avec des bouts de préjugés et quelques morceaux de connaissances, confortablement assis derrière son ordinateur, et la réalité que l’on éprouve avec ses tripes lorsque l’on est plongé au cœur de l’arène politique, il y a quelques nuances de taille...
Fraternellement
@révolQé
Ce n’est pas moi qui le dit, c’est ainsi. Et je partage votre avis : c’est un scandale.
Je ne pars pas comme perdant et défaitiste, monsieur, mais je ne crois pas que l’on puisse changer les choses pacifiquement autrement qu’en tenant compte des institutions actuelles, aussi critiquables soient-elles, et en les utilisant à bon escient.
L’histoire nous enseigne que lorsque l’un pays prend la voie de la guerre civile, ce ne sont généralement pas les humanistes qui gagnent...
Mais il faut arrêter d’attendre que les politiques en place règlent tous nos problèmes. Chacun doit s’impliquer, se regrouper avec des personnes justes et dévouées au bien commun, prendre les mairies, les département, les régions, le parlement, etc.
Tant qu’on laissera la politique aux « politicards », rien ne changera. Mais c’est sûr que s’engager dans un mandat, c’est de l’investissement personnel, beaucoup d’investissement. Et c’est être exposé comme jamais.
Heureusement que les GJ sont là et qu’ils remuent toute cette m***d accumulée depuis des décennies, mais je crois que cela ne suffira pas. Il faut transformer l’essai, politiquement.
@Croa
La proposition de la France Insoumise n’avait aucune chance d’aboutir. Mais une fois par an, les groupes d’opposition peuvent « obliger » à majorité à écouter leurs propositions de loi. C’est ce que l’on appelle les « niches parlementaires ». Il s’agit aussi d’une importante vitrine médiatique et qui contribue au débat public. C’est donc normal qu’ils profitent de cette opportunité pour faire des propositions qui vont dans le sens des idées qu’ils défendent. S’il ne le faisaient pas, ne les accuserait-on pas d’être des fainéants ou quelque chose comme ça ?
Concernant la question de la destitution vous pointez le nœud du problème : pour destituer un président, quelle que soit la gravité de ses manquements à son devoir, il faut qu’une grande majorité de députés souhaitent son départ. Etant donné le travail et l’exposition publique que cela représente
de lancer une procédure de destitution, avant de la lancer, il faut s’assurer
que les conditions soient réunies. Or, rappelez-moi, quelle est la situation aujourd’hui ?
@Eric83
En cherchant mieux : si il y a bien eu au moins une proposition de résolution dans ce sens, mais renvoyée à la Commission de la défense nationale et des forces armées (et donc bloquée, merci qui ?) :
http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion0664.asp
La proposition est d’enquêter sur un champ plus large que la seule intervention en Syrie, mais je crois comprendre que c’est ce genre d’enquête que vous appelez de vos vœux ?
@tiers_inclus
La transparence ce serait de publier la réponse de chaque député sans faire de commentaire. Quand il y a interprétation, ce n’est pas de la transparence.
Là il s’agit bien de menaces puisqu’il est écrit que les députés seront classés dans une liste, selon leur réponse, en tant que soutien à Macron ou soutien au peuple. C’est d’ailleurs ce que l’UPR a fait sur son site. Mais qui décide ? Qui contrôle l’interprétation des réponses ? Selon quels critères ? Comment sont-ils établis ?
En l’occurrence, c’est l’UPR qui décide, et quel est son objectif ?
« Elle permettra [la liste] en particulier de faire la différence, parmi les parlementaires qui affirment soutenir le mouvement des « gilets jaunes », entre ceux qui le font devant une caméra par simple opportunisme, et ceux qui sont prêts à engager la seule action juridique réelle permettant d’empêcher Macron de continuer à nuire : la destitution. »
Euh... Je veux dire... On a le droit de penser autrement genre, que ça ne tient pas la route comme idée, ou bien ça y est on nage en plein fascisme ?
Le comble de la malhonnêteté, c’est que les réponses des collaborateurs parlementaires ont été traitées comme si c’étaient celles des députés eux-mêmes. D’accord, j’ai remarqué que beaucoup de gens, lorsqu’ils n’arrivent pas à faire valoir leurs idées, attaquent leurs adversaires, cherchent à les traîner dans la boue. Mais c’est la pire manière de faire de la politique ! Et cela fait partie des choses que je déteste le plus dans ce milieu. Alors pour le coup l’UPR comme donneur de leçon, j’ai déjà vu mieux...
Vous me parlez de « cheval de Troie » ? Et cette campagne menée par l’UPR au sein des GJ, sur les réseaux sociaux, en proposant cette lettre et en bassinant tout le monde avec le Frexit (Article 50 !!!), ce n’est pas un cheval de Troie ? Ah non, pardon, c’est vrai, ça c’est plutôt un bulldozer de Khuza’a...
@Eric83
Peut-être que c’est parce que la demande a été déposée par le RN ?
En faisant une recherche sur cet outil, vous pourrez rechercher les proposition de résolution déposées pour demander la création d’une commission d’enquête.
@Emohtaryp
Si vous aviez lu ma contribution vous auriez vu que je mentionnais cet épisode...
La proposition de résolution déposée par LR fin 2016 a été jugée « non recevable » par le Bureau de l’Assemblée Nationale, à 13 voix contre 8.
Je ne vois pas le rapport avec le fait que M. Hollande ne se soit pas représenté.
@L’Astronome
Je le souhaiterais aussi, sincèrement. Mais si ça n’a pas déjà été fait, c’est parce d’une part il faut construire un dossier béton qui prouve incontestablement que le Président a commis un ou plusieurs « manquement » incompatibles avec l’exercice de sa fonction (là déjà il faut s’accrocher), et parce que d’autre part, la procédure telle qu’elle est inscrite dans la constitution ne peut réussir que si le Président est lâché par le Bureau, par la commission, et par une majorité de députés...
@Cyril22
Il y a bien eu une proposition début 2019 : http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion1558.asp
Mais la majorité LREM l’a rejetée...
@non667
Je crois que vous vous méprenez. D’abord je ne les mets pas sur le même plan : les « comploteurs » souffrent beaucoup moins de cette paresse intellectuelle dont je parle, ils sont même très bien informés et servent leurs intérêts du mieux qu’ils le peuvent.
@gogoRat
Excellent réflexion, merci !
@leypanou
Vous vous méprenez.
@Spartacus
Votre emploi du terme « collectivisme » est curieux. Moi je l’emploie dans le sens économique, pour désigner un modèle dans lequel la propriété commune domine sur la propriété individuelle.
@César Castique
Oui je pense que les personnages cités ont, sur certains aspects de la réalité, une analyse pertinente, mais ils ne sont pas d’accord sur tout, et ils abordent tous les problèmes sous des angles différents.
Il serait peut être temps de s’interroger sur le pourquoi du comment, non ? C’est vrai qu’il y a de plus en plus de gens qui pensent par eux-mêmes et s’informent autrement. Qui vous a dit que Poutine était un « autocrate » ? Qu’est-ce qui différencie Poutine d’un Hollande, ou d’un Sarko ? Son illégitimité ? Vous croyez vraiment que Hollande représente mieux les français que Poutine les Russes ? Qu’est-ce qui vous permet de dire ça ? Tf1 ? Le journal le monde ?
Pour ceux qui s’intéresse au problèmes soulevés par les processus actuels de création monétaire, voici un article que j’avais publié il y a quelques années, et qui avait reçu un bon accueil (Ce qui est remarquable, vu le lynchage qu’on subit parfois sur AV) : L’arnaque monétaire internationale
« L’étau se resserre... »
Si certains ici pensaient qu’il suffisait de se rendre aux urnes une fois l’an pour être citoyen et donner naissance à une démocratie, alors vous risquez d’être déçus.
Nous ne sommes pas dans une démocratie, malheureusement. Nous ne l’avons jamais été.
Le régime actuel est un « gouvernement représentatif ». On permet au peuple par le biais du vote de désigner, parmi la « classe politique », qui exercera le pouvoir de tout décider pendant une période déterminée.
Rappelons-nous ce que déclara l’abbé Sieyès le 7 septembre 1789 : "Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et
doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté
particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus
cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le
répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait
l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants.«
Le vote en démocratie sert aux citoyens à prendre des décisions (lois ou autre). Les serviteurs du peuple ne sont pas des »hommes politiques« toujours guidés avant tout par la quête du pouvoir et du succès plutôt que par un noble désir altruiste ou une faculté exceptionnelle d’abnégation (l’homme juste ne désire pas le pouvoir, il ne saurait l’exercer).
En démocratie les serviteurs du peuple sont des citoyens tirés au sort parmi d’autres citoyens pour remplir une fonction déterminée dans son champ d’action et dans le temps. Ces fonctions impliquent des droits et surtout des devoirs. Les sanctions en cas de faute sont exemplaires car la responsabilités de ces citoyens est énorme et engage le peuple entier (donc pas »d’immunité parlementaire« ou autres »parachute« ).
Continuez à choisir vos maîtres si vous le désirez, je respecte votre attitude, mais n’appelez plus cela »démocratie« , et cessez d’affirmer que les abstentionnistes sont des abrutis irresponsables qui se désintéressent de la chose politique.
Pour une partie d’entre nous en tout cas, c’est tout l’inverse : l’abstention fait partie d’un ensemble de mesures mises en application dans nos vies quotidiennes et qui constituent des actes politiques. La politique en démocratie, c’est une activité quotidienne, comme manger, dormir, baiser et chier...
Il est amusant de constater à quel point il est »mal vu« et »ridicule« de soutenir encore aujourd’hui la valeur du »sang bleu« , alors qu’il semble tout à fait normal de défendre le pouvoir bourgeois...
Il est aussi amusant d’entendre les »intellectuels« nous rabâcher à quel point il est essentiel que règne »la confiance« (sous-entendu dans les »élites« bien sûr), alors que dès que quelqu’un parle de donner plus de pouvoir au peuple, on hurle au populisme. Autrement dit : les »élites« autoproclamées savent mieux que nous ce dont nous avons besoin et ce que nous désirons pour nous et nos enfants. Le peuple est comme un enfant inculte et inexpérimenté qu’il faut guider avec amour et autorité (laissez-moi rire).
Qui peut encore soutenir que le peuple à un quelconque pouvoir aujourd’hui ?
C’est tout à fait empirique ce que je vais dire, mais pour avoir côtoyé aussi bien la grande bourgeoisie que les milieux ouvrier et paysans, j’ai le sentiment qu’il y a une proportion plus importante de »malades mentaux« dans la première catégorie que dans les autres, et j’ai trouvé une plus grande sagesse dans le côté très terrien de certains paysans que dans le verbiage pseudo-intellectuel de la plupart des »gens de bonne famille" (salut papa ;)
Et là on a un problème, car ce sont ces gens-là à qui on confie le pouvoir aujourd’hui : des malades mentaux gonflés d’orgueil, aveuglés par leurs ambitions personnelles, complètement déconnectés de ce qui est, couards comme pas deux, et toujours empêtrés dans des intrigues de cours.
Il y a des profiteurs, il ne faut pas se leurrer. Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. Tant qu’il y en a qui font des millions en délocalisation, fraude fiscale, pillage organisé, massacres et viols d’enfants, alors on aura des gens qui magouilleront à petite échelle aussi...
Le retour de l’honneur et de la vertu, ça n’est pas pour demain.
Mais il y a aussi des gens qui utilise cette opportunité qu’est le « chômage » pour mener des activités non rémunérées, des activités à caractère culturel, social, politique. D’autres réussissent à monter leur projet professionnel et parviennent à s’émanciper partiellement du travail aliénant. Il y en a qui jettent leur télé et se mettent à regarder autour d’eux...
Quoiqu’il en soit, passé deux-trois ans, c’est le chômage longue durée et le RSA pour tous. Là on tombe deux fois en dessous du seuil de pauvreté (400€ et des brouettes) alors pour ce qui est de « profiter », je ne sais pas si c’est le terme qui correspond.
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