Terrorismes à gogo pour guerres Otaniennes
Notre presse a pris la mouche en ce début septembre.
C'est même la fête à Nemmouche qui n'en demandait peut être pas tant.
On remarquera au passage que la pauvreté grammaticale sévit jusque dans les salles de rédaction de nos grands médias qui semblent avoir oublié l'usage du conditionnel.
Le Sommet de l'OTAN se tenait en fin de semaine à Newport au Pays de Galles avec en toile de fond la Crise d'Ukraine et l'Emirat Islamiste de l'émir Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi.
Le décor était posé : devant la place forte retranchée, hors du vil peuple manifestant, trônait le chasseur F35B à décollage vertical, affirmation de la puissance et de la technologie occidentale.
Seule, la chancelière Merkel gardait les pieds et le regard à terre !
Ce n'était que la scène finale d'un scénario superbement monté dans les jours qui précédaient.
En Ukraine, la situation militaire des forces gouvernementales sur le terrain a semblé lui échapper et le régime de Kiev a multiplié les appels à la guerre de l'OTAN en dénonçant une "invasion russe" ;
De même, lors de la dernière réunion du conseil de sécurité, toutes les délégations occidentales ont repris les accusations de Kiev, avec des variations sur le nombre de soldats russes actifs (de 1000 à 4000) mais sans aucune preuve vérifiable.
Le Bloc occidental et son chef Obama ont donc avalisé ce scénario d'une invasion russe repris à l'unisson par les médias dominants.
Qu'importe si le Secrétaire général adjoint a déclaré à l'issue de la dernière réunion du conseil de sécurité "Le Secrétaire général adjoint a souligné que les Nations Unies n’avaient pas actuellement les moyens de vérifier des informations faisant état de l’entrée de troupes et de matériels russes dans l’est de l’Ukraine." Qu'importe si les observateurs en place de l'OSCE n'ont pas fait mention de déplacements militaires russes dans leurs rapports.
Le 3 septembre, veille du sommet de l'OTAN, le président Porochenko avait annoncé un accord de cessez le feu général conclu par téléphone avec Poutine même si la Russie déclara que cela ne prédéterminait en rien la position des insurgés du Donbass.
Mais cela n'enlèva rien à la détermination d'Obama venu soutenir et armer les Pays Baltes et affirmant sa volonté d'appliquer de nouvelles sanctions contre la Russie. Le Secrétaire de l'OTAN Rasmussen en rajouta dans l'agressivité et le Président Hollande, toujours à l'avant garde des sanctions, annonca qu'il remettait en cause la livraison du premier des deux navires Mistral, obéissant ainsi aux injonctions d'Obama et de la Commission européenne.
Le Moyen Orient avait connu également une montée en puissance de l'intensité dramatique.
- Obama héliporté
Dans un premier temps, c'est Obama, en personne, dans le jardin de la Maison Blanche, devant l’hélicoptère présidentiel, qui donna l’alerte, parlant de massacre des Chrétiens du Kurdistan et même de génocide commis par l'EI. Il s'ensuivit une opération de sauvegarde des Chrétiens et Yazidis, comportant quelques bombardements des djihadistes avec l'armement des pechmergas kurdes en sus et le changement du premier ministre chiite d'Irak.
Mais cela ne suffisait pas pour armer une Grande Chaolition !
Le Califat Islamique revient très rapidement sur le devant des médias avec la décapitation du journaliste américain James Foley et sa macabre mise en scène.
- narco-guerre au Mexique
L'image ci dessus n'est là que pour montrer que l'horreur n'apparaît que là où on la montre.
Et on nous sert toujours les horreurs sanguinolentes des islamistes ; or l'image présentée illustre la guerre des cartels au Mexique, pays chrétien s'il en est, où rien que dans l'année 2011, près de 500 personnes ont été sauvagement décapitées !
Le journal l'Express nous rappelle ici les nombreuses exécutions de prisonniers ou d'otages qui ont marqué l'actualité des dernières années. Nicholas Berg a été le premier Américain décapité en Irak en 2004 à la suite d'une mise en scène filmée où l'on voit l'otage avec la tunique orange de prisonnier américain et les bourreaux voilés en djellaba noire. La décapitation a été attribuée au groupe de Zarkaoui. D'après les fuites de Wikileaks il semblerait que cette première décapitation n'ait pu être qu'un simulacre destiné à masquer le décès de Nicholas Berg dans une prison Irakienne.
Le paradoxe est que cette mise en scène a été reprise ensuite pour l'exécution d'autres Américains dont les dernières, celles de James Foley et Steven Sotloff.
Le site américain Infowar émet de sérieux doutes sur l'authenticité de ces deux vidéos et sur le rôle exact des deux malheureux ; la porte parole du gouvernement syrien aurait également déclaré que la date de la mort de J.Foley était bien antérieure à celle de la vidéo.
L'exécution de James Foley par les djihadistes a quelque peu pris à revers la presse mainstream car elle avait majoritairement accusé le régime d'Assad de l'enlèvement du journaliste. C'est ainsi que Libération avait pu titrer le 4 mai 2013 : "un journaliste américain aux mains de Bachar-Al-Assad", information qu'on retrouvait dans d'autres journaux à la suite du Global Post.Le lien vers la page de Libération a été rompu le 23 aout 2014 car ce n'est pas très glorieux de diffuser de fausses informations non vérifiées ; heureusement le cache de google est encore actif !
Ces deux dernières exécutions ont alors entrainé une accélération de la campagne des occidentaux contre les djihadistes de l'EI avec l'intensification des bombardements aériens et l'envoi de troupes en Irak. La lutte contre l'EI en Irak devient alors une cause mondiale mais le paradoxe est qu'il ne faut pas le combattre en Syrie car cela renforcerait le régime de Bachar Al Assad !
Obama envisage cependant d'utiliser des drones sur la Syrie...Une erreur est si vite arrivée qu'on pourrait même imaginer des dégâts collatéraux sur le palais de Bachar. Peut être même que les Russes ne râleraient que pour la forme car ils sont bien pris ces temps ci.
Quand on regarde la liste des lois américaines désignant les Etats Ennemis :
Iran and Libya sanction act de 1996
The Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Restoration Act (SALSRA) adopté en 2003
Iran freedom support act de 2006
Syria freedom support act de 2013.
On se dit que le calendrier américain de Bush a vraiment pris du retard pour la Syrie et l'Iran ! Obama doit bouillir d'impatience.
La Guerre contre le Terrorisme est devenue maintenant un autre objectif de l'OTAN car les djihadistes occidentaux deviennent à leur tour la nouvelle figure de l'Ennemi Intérieur.
Le Grand Moyen Orient américain, de l'Afghanistan au Nigeria, s'ajoute au nouveau terrain de manœuvre de l'OTAN.
La grande Presse française a voulu apporter son élan à cette grande Guerre contre le Terrorisme. Aprés les premières révélations du Monde sur le rôle supposé de Nemmouche comme gardien d'otages en Syrie on a eu droit à une surenchère de témoignages sur le comportement sadique de l'odieux personnage dans Le Point, Libération, l'Express. Le personnage apparait alors comme un espèce de Ben Laden à l'assaut de la France.
Aucune réserve sur la reconnaissance du personnage, aucune confrontation, aucune présomption d'innocence, aucun conditionnel. Tout comme son idole supposée, Merah, le parcours de Nemmouche comprend pourtant de larges zones d'ombre, et ce n'est pas sa piteuse arrestation dans le bus Amsterdam-Marseille, avec armes et bagages, qui vient peaufiner cette figure de Grand Ennemi de l'Intérieur.
Le comble du rétroterrorisme pour gogos est atteint par Libération qui annonce un attentat merah puissance cinq ourdi par Nemmouche le 14 juillet.
C'est si gros que même le Ministre de l'Intérieur a cru bon de démentir !
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