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Le revenu de base servirait-il à moraliser le sport professionnel ?

La loi sur l'imposition à 75% des hauts revenus et le récent rapport de la cour des comptes sur le sport nous ouvre les yeux sur les problématiques de ressources entre le sport professionnel et le sport amateur. Les deux pratiques sont liés mais si l'une a du mal à se financer, l'autre regorge de ressource. Les rémunérations indécentes, et les scandales dans le sport à haut niveau incite l'opinion à vouloir moraliser ces activités et en premier lieu à une meilleur répartition des rémunérations importantes des clubs et des sportifs connus.

 

Le rapport de la cour des comptes sur le sport avait déjà pointé la problématique des différences de ressources entre le sport professionnel et amateur.

http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Sport-pour-tous-et-sport-de-haut-niveau-pour-une-reorientation-de-l-action-de-l-Etat

 

La solidarité entre le sport amateur et professionnel a une portée limité. Et cela a cause des fédérations qui se sont constituée ligues professionnelles qui n'y sont pas tenues.

La cour soulève en outre un problème d'inégalité marqué dans l'accès aux clubs. Les femmes et les handicapés y sont sous représentés.

Cela est dû en partie que les subventions de fonctionnement versés au CNDS sont trop faibles pour éviter un saupoudrage. Le CNDS ou centre national pour le développement du sport a pour objectif essentiel de corriger les inégalités d'accès à la pratique sportive pour le plus grand nombre et d'encourager une promotion résolue et systématique de la santé par le sport. Il assure une logique de plus value sociétale.

Ces aides se font par l'intermédiaire de subventions qui complètent ou pas d'autres subventions venant de collectivités territoriales ou d'autres rentrées financières. Pour les petites structures amateurs, les subventions du CNDS sont essentielles à leurs survie.

http://www.cnds.info/web/Aides-aux-associations/Presentation

 

Malheureusement les objectifs du CNDS se heurtent aux résultats indirects de la pratique du sport professionnel à haut niveau. Les scandales sur le dopage des sportifs par exemple vont à l'encontre d'une logique d'une bonne santé dû à la pratique du sport. La vénalité sous sous-jacente des propriétaires de clubs ou d'équipes explique ces pratiques. Le montant colossal de certains joueurs, entraineurs et propriétaires n'est de ce fait plus accepté par une majorité de français car ils ne reflètent plus les vertus censées être favorisées par la pratique d'un sport.

De là, la comparaison avec un mode de vie de plus en plus difficile, dû à la crise pour la classe moyenne qui elle suit les règles et les millions brassées par les sportifs connus. La même comparaison peut être faite entre le sport amateur et professionnel.

 

De plus, ces grands sportifs ont été formés pour la plupart par la jeunesse et sport dans des clubs amateurs. Ensuite, les sportifs à haut niveau sont très suivie médicalement Ils ont bénéficié de la sécurité sociale. Donc leur réussite vient pour une grande part de l'aide publique accordée par l'état.

La taxation des sportifs ayant un haut revenu à 75% semble alors être une mesure juste et pleine de bon sens, un premier pas vers une mesure de redistribution plus large qu'approuverait une majorité de français.

http://www.huffingtonpost.fr/2013/10/24/taxe-75-football-pourquoi-greve-impopulaire_n_4156876.html

Une mesure de redistribution comme le revenu de base où l'on ne pense pas seulement pénaliser les hauts revenus, mais une mesure qui reconnaîtrait ainsi le travail de milliers de bénévoles serait plus pertinente (lien).

Le revenu de base permettrait aussi comme l'a préconisé la cour des comptes de rapprocher le monde du sport avec les associations. De plus, il pourrait diminuer le clivage entre les grands clubs et les structures amateurs. Et surtout, pour ces derniers, pérenniser leur avenir sans passer par la professionnalisation donc de ne pas faire reposer leur avenir sur l'octroi d'une subvention suffisante.

Ainsi, les femmes et les handicapés qui sont actuellement sous représentés auraient un meilleurs soutien et une meilleur visibilité. Les bénévoles pourraient travailler pour eux à plein temps sans avoir de soucis alimentaires ou sans se demander si telle ou telle subvention sera accordée.

Une initiative citoyenne est en cours pour soutenir cette mesure qui moralisait définitivement le sport et lui redonnerait ses valeurs. Le lien vers la pétition est : http://basicincome2013.eu/ubi/fr/

 


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13 réactions à cet article    


  • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 2 novembre 2013 21:02

    "Les bénévoles pourraient travailler pour eux à plein temps sans avoir de soucis alimentaires ou sans se demander si telle ou telle subvention sera accordée.« 

    Le fameux bénévolat (sic) »à la française", qui cache en fait des contreparties, évidemment financières quand elles ne sont pas en nature (marchandises, services).

    Qui va croire encore qu’en France les associations ne sont pas des entreprises déguisées ?

    Quand va cesser ce foutage de gueule ?


    • gaijin gaijin 3 novembre 2013 07:53

      ben voyons
      ben non la majorité des associations ne sont pas des entreprises déguisées ! et les contreparties en nature se limitent le plus souvent a une bière gratos au bar le jour d’une manifestations de l’association ...........
      ça vous emmerde qu’il y ait des bénévoles ?
      ça nuit a votre vision d’un monde centré sur l’argent ???


    • Emmanuel Coux Emmanuel Coux 3 novembre 2013 21:28

      La grande majorité de l’activité dans les association se fait de manière bénévole sans contrepartie financière. La plupart des associations ne touchent pas de subventions. Pourtant, le travail de ces associations est énorme et indispensable.

       

      Malheureusement, une grande partie de l’activité régalienne (c’est à dire de l’état, donc une activité qui relèverait du service publique) est passé dans les associations comme par exemple la gestion de la pauvreté et de la faim.

      Et cette passation s’est faite sans les budgets ou soumises à des subventions qui peuvent diminuer ou disparaitre.

      En France, les associations ne sont pas des entreprises déguisées. Elles sont la béquille d’un état qui n’assume pas ses responsabilités car les bénévoles coûtent moins cher que des fonctionnaires. 

       


    • olivier cabanel olivier cabanel 3 novembre 2013 07:27

      bravo pour cet article opportun

      merci

      • Francis, agnotologue JL 3 novembre 2013 10:11

        Aux prêci-prêcha du revenu de base : lisez donc l’article de Robert Bibeau (par exemple), et revenez me dire ce que vous pensez du revenu de base.

        Mais vous pouvez aussi ne pas lire ce qui vous défrise : Dans ce cas, vos opinions ne méritent aucune considération : Un lobbyiste est comme un monomaniaque qui ignore délibérément ou rejette avec mauvaise foi tout ce qui serait susceptible de remettre en cause ses mantras.


        • Emmanuel Coux Emmanuel Coux 3 novembre 2013 11:48

          Le revenu de base est la réponse à une volonté de changement d’un monde basé sur le productivisme qu’il soit capitaliste ou anti capitaliste.

          Il se base sur la redistribution des richesses comme il n’y en a jamais eu auparavant. C’est la suite logique des luttes de la CNR pour une émancipation de la classe ouvrière.

          Mais ce qu’apporte de fondamental le revenu de base, c’est la déconnexion entre revenu et activité, ce qui est une véritable révolution, au delà de l’aspect capitaliste ou anti-capitaliste.

          D’ailleurs, nous sommes traités de communistes par les capitalistes productivistes et de suppôt du grand capital par les anti-capitalistes productivistes.

           

          Pour info, c’est beaucoup plus facile pour un salarié de négocier son salaire si il a déjà un minimum (revenu de base, ou autre) que si il n’a rien. L’exemple de l’Allemagne avec les lois Hartz doit quand même vous interpeller.

          Les chômeurs sont obligés de travailler pour 2 ou 3 euros de l’heure si ils ne veulent pas tout perdre. Le revenu de base quand à lui est inconditionnel. Et cela c’est une force. Cela permet de refuser un travail.

           

           


        • Francis, agnotologue JL 3 novembre 2013 12:04

          @ Emmanuel Coux,

          vos ’arguments’ éculés ne sont que des mantras qui se résument à ça : demain on rase gratis.

          Au mieux, le revenu de base est une fausse bonne idée. Cette fausse bonne idée je l’ai caressée quand j’avais quinze ans. Depuis, voilà plus de cinquante ans que j’observe le monde capitaliste, j’ai eu le temps d’y réfléchir, et je sais que ça pourrait devenir un cauchemar.

          Avez vous lu l’article que j’ai cité, de Robert Bibeau ? Si vous me dites oui, nous pourrons peut-être discuter plus avant.


        • Emmanuel Coux Emmanuel Coux 3 novembre 2013 15:00

          J’ai lu l’article ci dessus et ma réponse est ci dessus. Ce que vous voulez, c’est le grand jour ou le grand soir. Le revenu de base ne vous l’amènera pas et ce n’est pas son rôle. C’est comme si vous demandez aux allocations familiales de résoudre les problèmes du capitaliste. C’est un non sens.

          Par contre, c’est vrai que le revenu de base risque de changer fondamentalement un des piliers de la société qu’est le travail. Et là, on va vers une nouvelle forme de société qui n’a jamais existée auparavant.

           


        • Francis, agnotologue JL 3 novembre 2013 15:37

          Mais vous demandez l’instauration d’un revenu de base à quelle instance ? Au pouvoir politique ? A un Pouvoir endetté, donc ? Vous plaisantez ?

          Vous rendez vous compte que le vrai pouvoir est le pouvoir économique ? Et le pouvoir économique est un monstre froid qui ne vous accordera un Revenu de base que si et seulement si cela sert ses intérêts. Or, tout prouve que ses intérêts ne sont plus, et depuis longtemps, compatibles avec l’intérêt des êtres humains.

          Je pense moi, que dans cette société mercantile qui interdit, détruit ou salit tout ce qui est gratuit, un revenu de base ne pourrait être institué que dans la perspective où il permettait aux possédants de brader encore plus aisément, encore plus vite ce qu’il reste encore des services publics et des dernières richesses naturelles ou patrimoniales collectives et gratuites. Et, du fait qu’un tel revenu, donc une telle dépense publique, serait inévitablement la variable d’ajustement des comptes publics : il deviendrait ipso facto une peau de chagrin.

          Imaginez vous en train de lutter contre les gaz schistes en face d’un pouvoir qui vous entretient comme du bétail : cela ne vous saute pas aux yeux que vous entretenez là un rêve absurde ?

          En attendant, ce monstre froid est bien aise de voir que cette attente cristallise la vraie bonne revendication, à savoir, la mise au pas de l’économie qui doit être au service des peuples, et pas l’inverse.


        • Emmanuel Coux Emmanuel Coux 6 novembre 2013 00:00

          Justement, je fais parti d’un collectif qui lutte contre les gaz de schiste. L’argument principal des promoteur du gaz de schiste est l’emploi. Et cet argument touche beaucoup de personnes, non pas pour le travail en lui-même, mais au niveau du revenu qu’on en tire pour subsister.

           

          Donc, oui, ce sera plus facile de lutter contre le gaz de schiste ou contre un aéroport notre dame des Landes avec un revenu de base puisqu’on ne dépendra plus des créations ou de la promesse de création d’emploi de ces projets.

           

          L’acceptation sociale des grands projets inutiles se fait avec une promesse de futurs emplois. Ne vous leurrez pas si le grand capital aurait voulu le revenu de base comme vous le dites, la pub pour signer la pétition serait apparue avant et pendant le journal de TF1 tous les jours. Et on aurait depuis longtemps réunit les 1000 000 de signatures.

           

           


        • marina zem marina zem 4 novembre 2013 10:32

          Le revenu de base est la solution pour une meilleur répartition des richesses mais aussi pour la reconnaissance des activités non marchandes indispensables pour le bon fonctionnement de notre société.


          • Francis, agnotologue JL 4 novembre 2013 11:53

            Les activités non marchandes ce sont les Services publics.

            Un revenu de base tuerait à coup sûr les derniers Services publics. C’est pourtant facile à comprendre, sauf bien sûr pour les bisounours et les lobbyistes.


          • Emmanuel Coux Emmanuel Coux 14 janvier 2014 17:44

            Le revenu de base en aucun cas ne nuirait au service publique. Il l’enrichirait. Le revenu de base permettrait aussi l’innovation pour les générations futurs.

            Par exemple, est ce que parce que ils ont été rémunérés que la permaculture a été inventée ? Les énergies renouvelables ont été développés en grande partie par des personnes dont le but était de montrer qu’il y avait des alternatives au nucléaire et non pour un salaire. Ceux qui espéraient une rémunération sont allés travailler dans la filière pétrolière ou nucléaire. Pourtant, tout ce qu’on a au niveau des énergies renouvelables vient de ces personnes.

            Les services publiques doivent être revus. Est ce que l’énergie ne peut pas être décentralisée ? Est ce qu’une plus grande solidarité ne peut pas accompagner le service publique ? C’est le système actuel qui tue le service publique et pas l’inverse.

             

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Emmanuel Coux

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