Réaction au communiqué qu’a signé l’Udes avec les autres syndicats patronaux
Plusieurs associations de l’économie sociale et solidaire se démarquent très fortement du communiqué de presse que l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire vient cosigner avec les employeurs du secteur lucratif :
« L'union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (UDES) vient de signer (le 25 mai) un communiqué de presse commun avec les organisations patronales du secteur lucratif condamnant les luttes actuelles qui s'opposent aux modifications du droit du travail. On y lit notamment que "La surenchère actuelle dépasse le cadre acceptable d’un mouvement de contestation. La violence des propos et des actes ne sont pas admissibles. Si la grève est un droit, il y a également un droit de la grève qui ne peut avoir pour seule finalité de semer le désordre."
Pourtant l'économie sociale et solidaire se caractérise par des principes :
- de gestion, donnant la primauté du projet humain sur sa seule rentabilité financière,
- de gouvernance, respectant le principe "une personne - une voix",
- de politique salariale, tendant à réduire ou même supprimer l'échelle de salaire,
- d'attention portée à la solidarité, au développement locale et à l'environnement.
En tant qu'employeuses ou employeurs, salarié-e-s ou ancien-ne-s salarié-e-s de l'économie sociale et solidaire, nous sommes en désaccord avec les positions de l'UDES. Le projet de loi sur le travail qui suscite la contestation désapprouvée par l'UDES, ne peut que favoriser la dégradation des conditions de travail en privilégiant entre autre des négociations locales déséquilibrées et en précarisant les salariés.
Nous sommes donc solidaires et engagés dans les luttes menées actuellement par les syndicats et différents mouvements sociaux contre la loi réformant le code du travail. Nous soutenons leurs revendications, participons à leur lutte et appelons au retrait de cette loi.
Les premiers organismes signataires : T’OP ! théâtre de l’Opprimé [Jean-Fraçois Martel] - Culture et liberté [Gilles Sert] - Midaf, Mouvement international pour le développement de l'Afrique francophone [Françis Le Hérissé] - Miam, Maison inter associative de Millevaches [Alain Détolle] - Sciences citoyennes [Christophe Morvan] - MRJC, Mouvement rural de la jeunesse chrétienne[Pierrick Monnet] - Opale, culture & économie sociale et solidaire [Luc de Larminat] - CAC, Collectif des associtions citoyennes [Jean-Claude Boual] - Scop Exprimpresse [Irena Havlicek] - ADESS 95 [Jean-Philippe Brun] - ALICECOOP [François Bernard] - ARC EN CIEL THÉÂTRE [Yves Guerre] - Coordination Communiste [Vonthron] - La biscuiterie du plateau [martin] - Mouvement de l'Economie Solidaire [Lasnier Bruno] - Scop La Navette [Gianre Emilie] »
Les employeurs associatifs ne sont pas des employeurs comme les autres, ils partagent des valeurs et défendent des principes inscrits dans les statuts de leurs organismes.
La Solidarité n’est pas une étiquette ou un slogan mais une façon d’être et de faire.
C’est quoi la surenchère dénoncée par le communiqué commun des employeurs, c’est celle du gouvernement qui refuse de discuter sérieusement avec les organisations syndicales ou celle des syndicats qui défendent le code du travail malmené ?
Quant aux violences, elles sont condamnables mais elles ne sont pas du fait des organisations syndicales mais d’éléments extérieurs.
Le 1er ministre évoque la possibilité d’interdire les manifestations revendicatives à Paris, ce qui serait une remise en cause du principe du libre exercice du droit de manifester et il n’émet pas la même menace pour les rencontres de l’Euro foot !
Jean-François Chalot
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