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Monolecte

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Poil à gratter du web depuis 2003 !

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  • Premier article le 05/12/2006
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Derniers commentaires



  • Monolecte Monolecte 4 mars 2019 18:04

    @Sophie
    Pour ce qui est de pauvreté, on est 100% d’accord, elle est assez massive… et aussi pas mal cachée. Beaucoup de gens ont ici un niveau de vie supérieur à leurs moyens réels, comme j’en parlais avec un élu local. Les salaires et les retraites sont minables, mais beaucoup de gens sont par ailleurs propriétaires de leur bicoque (dans le monde agricole, c’est écrasant !), même s’ils y vivent parfois dans des conditions assez terribles. Le « coup de main », les réseaux familiaux, les potagers, tout cela permet à beaucoup de vivre tout de même mieux que ce que leurs revenus pourraient leur permettre s’ils étaient isolés ou sans jardin. Mais il y a aussi de grosses inégalités, comme partout, et donc des gens qui ont plutôt tendance à planquer la réalité de leur revenus, mais dans l’autre sens, cette fois.



  • Monolecte Monolecte 4 mars 2019 17:58

    @Sophie
    Ce n’est pas la même délinquance, effectivement, mais ce n’est pas non plus la même densité de population ou les mêmes conditions de vie.
    Les pompiers ne se font pas caillasser, il faut dire que la plupart du temps, ils vivent au milieu des gens qu’ils sauvent, ils ont souvent grandi avec et ils se connaissent, donc nous n’avons pas les problèmes qui viennent de l’anonymat ou de mauvais rapports à l’autorité (enfin, pas trop).
    Le monde des jeunes ruraux, ça dépasse un peu le pétard et la mobylette, qui datent plutôt des années 80, dans le coin. D’après les jeunes et les services sociaux, ça deale un peu plus dur, à présent, à la sortie du lycée. Par contre, les femmes tabassées, les gamines violées, les conflits qui se gèrent en se menaçant du bout du fusil de chasse, faut parler avec les élus, les fonctionnaires, les services sociaux, les voisins, pour en avoir un petit aperçu. Oui, tout le monde laisse tout ouvert, mais après, quand le matos agricole disparaît dans le hangar au bout du chemin, les gens accusent les « gitans ». Je suis certaine que vous voyez parfaitement de quels types de problèmes je parle.

    Ce que j’ai remarqué, c’est le traitement de la délinquance ordinaire : les jeunes qui piquent la caisse de l’asso du coin, qui pètent l’éclairage public, c’est assez rare que ça aille jusqu’aux gendarmes : ça se passe plutôt à huis-clos, entre le maire, les parents, les gens concernés et les réparations et punitions sont décidées entre soi. Ce sont les gosses de gens « pas du coin » qui se feront éventuellement balancer aux flics ( et encore, honnêtement, sur ce genre d’affaire, tant que c’est possible, tout le monde préfère en rester au niveau local, avec les élus). Sur plusieurs cas d’« agressions sexuelles », j’ai pu voir qu’il y avaient tractations et pressions en amont et pas de déclenchements de procédures (ce qui m’a clairement étonnée).
    Pareil pour la délinquance routière : les gens préfèrent éviter de déclarer un accident s’ils le considèrent pas trop grave et j’ai déjà vu des cousins ou des oncles sortir le tracteur à la fraîche pour sortir la caisse du fossé, ni vu ni connu.

    Sinon, il y a la castagne de baloche, les mornifles de la « vie ordinaire » (d’après plusieurs gendarmes que j’avais interviewés, les violences familiales, les délits routiers et les cambriolages font le gros de leur activité, dans cet ordre décroissant, les violences arrivant très largement en tête) et des fois, ça part vraiment mauvais, mais là aussi, les processus d’auto-régulation fonctionnent suffisamment pour que ça ne sorte pas trop.

    Beaucoup de ces faits se passent discrètement (les gens grandissent et font des gosses et travaillent et passent à autre chose), alors qu’avec des brigades de saute-dessus qui doivent faire du chiffre, il y aurait beaucoup de ces histoires qui auraient été judiciarisées avec tout ce que ça implique au niveau de la vie des gens impliqués.

    Mais bon, après 20 ans de terrain ici (plus une partie de mon enfance), je ne dis surement que des conneries !



  • Monolecte Monolecte 4 mars 2019 17:00

    @Fergus
    Assez d’accord. J’ai l’impression que tout le monde cherche à additionner des choux-fleurs et des carottes pour faire le job. Il me semble y avoir beaucoup de manque de civisme dans ces histoires, comme dans beaucoup de décès accidentels. Quand tu es coincé dans un bouchon, tu ne joue pas au malin en passant par le bas-côté ou en repartant à contre-sens (putain, tu espères quoi ? Ton temps est plus précieux que la vie des autres ?), tu prends ton mal en patience et tu appelles éventuellement pour prévenir que tu vas être en retard.

    J’ai déjà été dans des manifs bloquantes et il y a un vrai travail de dialogue et de maintien au calme. J’allais discuter avec les gens coincés et dans certains cas, après discussion, on organisait un cordon d’évacuation ou de passage sécurisé (une infirmière attendue au bloc, par exemple) : il s’agit de dialoguer et de ne pas s’énerver. Il fallait aussi calmer les manifestants qui se prennent un peu pour des chefs et les éloigner des gens qui n’étaient pas contents (ce qui est parfaitement légitime et compréhensible). Et se fader les nombrils du monde qui ne pouvaient supporter quelques minutes d’attente et étaient effectivement prêts à écraser des gens pour montrer leur importance, le tout, en évitant que les manifestants s’énervent de leur côté.

    Donc oui, la contestation sociale, c’est chaud, c’est difficile, mais à moins de souhaiter vivre dans une putain de dictature, cela fait intégralement partie de la démocratie.



  • Monolecte Monolecte 4 mars 2019 16:47

    @Fergus
    Bien vu, d’où l’anarchisme ! smiley



  • Monolecte Monolecte 4 mars 2019 16:31

    @Cadoudal
    Vu que je vis dans la grande ruralité, je peux t’assurer que les jeunes chez nous sont comme partout : ils galèrent aussi diversement, font des conneries, comme des rodéos de bagnoles dans les villages, ont des accidents graves en roulant bourrés, cassent des biens publics par connerie et/ou désœuvrement, se droguent, picolent, violent, etc.
    Le truc, c’est que nous sommes au far west : ici, les gendarmes sont de plus en plus loin (beaucoup de brigades ont fermé et ont été regroupées) et donc ne peuvent pas être partout et dès que c’est possible, les gens du coin « lavent leur linge sale en famille ». En gros, on est invisibles à plus d’un titre, y compris dans les stats de la criminalité. Bien des choses se passent derrière les volets fermés, et dans la cambrousse, la nuit, personne ne vous entend crier, contrairement à la cité avec ses murs en papiers et ses quartier denses où s’entassent dans quelques bâtiments autant de gens que chez nous dans 5 cantons !

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