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Pierre Meur

Pierre Meur

Que suis-je ? Je suis un libre-penseur et un humaniste. Je refuse tout autre étiquette parce que celles-ci nous enferment plus qu’elles nous libèrent. La libre-pensée est née de l’affrontement de l’ordre clérical oppressif et des intellectuels de la société civile qui aspiraient à la simple expression dans un cadre qui ne soit plus imposé et convenu. Elle a proposé le déisme pour l’opposer au théisme qui était la marque de l’oppression de l’époque. Sa plus grande victoire a été la laïcité qui avant d’être une institution a été la marque philosophique des libres-penseurs.

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  • Premier article le 18/09/2008
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Derniers commentaires



  • Pierre Meur Pierre Meur 22 septembre 2008 09:05

     @Naja : "En bref : il me semble que ne pas s’indigner revient à cautionner. Donc, oui, cela sert la prise de conscience collective. Premier pas de la lutte contre l’inertie au changement. Non ?"


    L’objectivité et la subjectivité. Votre cas personnel et le traumatisme subit tend à vous faire projeter celui-ci sur tous les actes inéquitables, mais malheureusement, c’est pour les comparer à votre cas personnel qui est devenu votre référence incontournable. Ce n’est pas pour rien que l’on parle de traumatisme.

    Croyez-moi, je compatis à votre souffrance, mais on ne lutte pas contre l’iniquité par de bons sentiments ou par ressentiment. Il faut comprendre les mécanismes qui amènent à l’iniquité, et cela ne peut se faire que par une analyse rigoureuse, si on veut que la solution soit efficace.

    Mon constat sur l’iniquité repose sur la prédominance de l’individualisme dans la perception du réel. Mais cette perception est un leurre et pousse l’individu à s’inscrire dans un parcours personnel qui est une aberration sociale, un repli sur soi-même. Si l’individu n’était pas inscrit dans un vécu relationnel, s’il n’était pas mortel, je dirais : "Oui, l’individu est l’unité de l’humanité", mais ce qui est vraiment important, c’est la qualité de la relation que l’on a avec ce qui n’est pas soi, et au delà de la qualité, la relation elle-même.

    Quand j’écris, je ne pense pas à moi, je pense à l’enfant qui me reste (chacun à ses malheurs) et je me demande comment je peux lui assurer le meilleur destin possible, et par extension, cet enfant devient l’humanité, parce que si je perdais de vue ce avec quoi mon enfant sera amené à être en relation, je serais un père indigne.

    Donc, il me faut comprendre l’humanité et l’iniquité, et savoir à quoi je dois m’en tenir. D’où l’intérêt d’avoir une vision objective sur l’humanité et l’iniquité, si je ne veux pas être envahi par une subjectivité qui se conçoit bien mais qui n’est qu’une loupe qui grossit les traits de l’objet observé jusqu’à le déformer. La subjectivité à une fonction essentielle, mais s’arrêter à la subjectivité, c’est oublier qu’elle est un travail préparatoire qui doit mener à l’objectivité qui est d’une autre nature, et qui est la seule propre à trouver des solutions inscrites dans la réalité, et non dans l’abstraction.

    Pour le reste, d’individu à individu, vous avez toute ma sympathie. Si nous étions face à face, je vous prendrais dans mes bras, afin de vous faire oublier, un moment, ce qui vous a meurtri, et surtout pour vous redonner confiance en l’humanité. Il n’y a pas que des salauds. Ca aussi, c’est une évidence.

    Le pire qui puisse arriver à l’être humain, c’est le repli sur soi-même et la crise de scepticisme qui vous détruit peu à peu, et qui vous transforme en prédateur.


  • Pierre Meur Pierre Meur 22 septembre 2008 09:03

    @Naja : "En bref : il me semble que ne pas s’indigner revient à cautionner. Donc, oui, cela sert la prise de conscience collective. Premier pas de la lutte contre l’inertie au changement. Non ?"

    L’objectivité et la subjectivité. Votre cas personnel et le traumatisme subit tend à vous faire projeter celui-ci sur tous les actes inéquitables, mais malheureusement, c’est pour les comparer à votre cas personnel qui est devenu votre référence incontournable. Ce n’est pas pour rien que l’on parle de traumatisme.

    Croyez-moi, je compatis à votre souffrance, mais on ne lutte pas contre l’iniquité par de bons sentiments ou par ressentiment. Il faut comprendre les mécanismes qui amènent à l’iniquité, et cela ne peut se faire que par une analyse rigoureuse, si on veut que la solution soit efficace.

    Mon constat sur l’iniquité repose sur la prédominance de l’individualisme dans la perception du réel. Mais cette perception est un leurre et pousse l’individu à s’inscrire dans un parcours personnel qui est une aberration sociale, un repli sur soi-même. Si l’individu n’était pas inscrit dans un vécu relationnel, s’il n’était pas mortel, je dirais : "Oui, l’individu est l’unité de l’humanité", mais ce qui est vraiment important, c’est la qualité de la relation que l’on a avec ce qui n’est pas soi, et au delà de la qualité, la relation elle-même.

    Quand j’écris, je ne pense pas à moi, je pense à l’enfant qui me reste (chacun à ses malheurs) et je me demande comment je peux lui assurer le meilleur destin possible, et par extension, cet enfant devient l’humanité, parce que si je perdais de vue ce avec quoi mon enfant sera amené à être en relation, je serais un père indigne.

    Donc, il me faut comprendre l’humanité et l’iniquité, et savoir à quoi je dois m’en tenir. D’où l’intérêt d’avoir une vision objective sur l’humanité et l’iniquité, si je ne veux pas être envahi par une subjectivité qui se conçoit bien mais qui n’est qu’une loupe qui grossit les traits de l’objet observé jusqu’à le déformer. La subjectivité à une fonction essentielle, mais s’arrêter à la subjectivité, c’est oublier qu’elle est un travail préparatoire qui doit mener à l’objectivité qui est d’une autre nature, et qui est la seule propre à trouver des solutions inscrites dans la réalité, et non dans l’abstraction.

    Pour le reste, d’individu à individu, vous avez toute ma sympathie. Si nous étions face à face, je vous prendrais dans mes bras, afin de vous faire oublier, un moment, ce qui vous a meurtri, et surtout pour vous redonner confiance en l’humanité. Il n’y a pas que des salauds. Ca aussi, c’est une évidence.

    Le pire qui puisse arriver à l’être humain, c’est le repli sur soi-même et la crise de scepticisme qui vous détruit peu à peu, et qui vous transforme en prédateur.



  • Pierre Meur Pierre Meur 22 septembre 2008 00:26
    @foufouille (21 septembre 2008 à 11H25) : "il devra s’agir d’une éducation forcée car je doute qu’ils souhaitent perdre leur toute puissance".
     
    L’éducation forcée a montré ses limites, et surtout sont incapacité à réformer les gens. On attire pas les mouches avec du vinaigre. Diriez-vous que l’humanisme est un vinaigre ? Non, s’en doute, mais vous pensez que c’est une utopie, voire une chimère, et je vous donne entièrement raison.
     
    Comme mon raisonnement ne doit pas être perçu comme absolu, je dis qu’il faut partir de ce que l’on sait de l’humanité afin de proposer des solutions qui tiennent compte de l’ampleur du problème, et une éducation cohérente qui favorise la solidarité plutôt que l’égoïsme, est une grosse partie de la solution.
     
    @foufouille : "1789 nous a montrer que les puissants se font juste remplacer".
     
    C’est exact, c’est pour cela que les révolutions qui opposent la violence à la violence sont menées par des chefs pour qui la violence peut être un moyen justifié par la fin qu’ils recherchent. Comme Gandhi je crois à la non-violence active et à la non-collaboration à ce qui est inéquitable.


  • Pierre Meur Pierre Meur 22 septembre 2008 00:01

     @Naja (21 septembre 2008 à 23H26) : "Et si il n’a pas eu de parents bienveillants ? Est-il pour autant condamné à demeurer dans une position de faiblesse qui aura perduré de sa naissance à sa mort ?".

     

    On apprend à être parents par la pratique, et si il n’y a pas de parents parfaits, il y a également peu de parents qui ne vous amènent à l’âge adulte. Comme vous êtes vivante, je suppose que vous avez pu survivre au traumatisme de votre éducation malgré l’acharnement qu’on mit vos parents, ou vos tuteurs, à vous rendre la vie impossible. Souriez, votre écran vous regarde smiley

     

    Je ne suis pas Dieu, et j’admet que l’on puisse trouver des failles dans mon raisonnement. Ceci dit, est-ce que votre volonté est de trouver des failles ou de comprendre ce que j’aimerai que vous compreniez de mon propos ?

     

    Je ne fais pas dans l’anecdotique, sinon il faudrait prendre tous les cas de figure qui se sont présentés et ceux qui pourrait également se présenter. La normalité veut que les parents sont plutôt bienveillants, même s’ils commettent tous des erreurs.

     

    @Naja  : "Mais nombreux sont les adultes qui ont grandi aux côtés de parents malveillants et même tortionnaires, ou sans parent ni substitut valable ; merci de ne pas les condamner à une infériorité immuable, congénitale si je puis dire..."

     

    Pourquoi voudriez-vous que je les condamne à quoi que ce soit ? Pour le coup, ce ne serait pas cohérent pour un humaniste. Si je met la période nazie dans le bilan de l’humanité, rassurez-vous, j’y met également la souffrance des victimes de l’humanité.

     

    Le bilan ne pèse pas très lourd pour notre fierté, mais il y a également des choses dont nous n’avons pas à rougir.



  • Pierre Meur Pierre Meur 21 septembre 2008 23:30

    Bonsoir Naja,

    @Naja : "Quelle importance attachez-vous à cette distinction et qu’est ce qui la motive ?"

    On ne peut pas exclure de l’humanité ceux qui ne nous plaisent pas, donc il faut faire avec. On ne peut pas laisser une partie de l’humanité sur le bord du chemin. Pour moi, c’est une évidence comme peut l’être mon approbation de l’abolition de la peine de mort.

    @Naja : "Pensez-vous qu’il vaille mieux se passer de projet politique idéalisé ?"

    Certainement pas, mais qui se soucie de l’arrivée quand on est même pas au milieu du chemin ? Il faut y penser en cheminant pour rester dans la bonne direction, mais il faut garder le contact avec la réalité.

    @Naja : "Qu’avoir à l’esprit une telle visée pour s’orienter serait contradictoire avec l’attitude humaniste que vous exposez ?"

    J’ai déjà répondu à cela à la précédente question, mais je pourrais rajouter qu’un humanisme rêvé reste une abstraction.

    @Naja : "Que ce serait nécessairement nuisible, et si oui, en quoi ?"

    Les projets politiques sont souvent dogmatique, ou le deviennent. Je suis donc partisan d’une solution médiane et progressive, qui tient compte d’un bilan régulier, et dont la finalité, avant d’être celle d’obtenir un résultat optimum, serait déjà d’éviter les reculs probables et malheureusement cycliques.

    Il ne sert à rien de s’indigner du bilan actuel. L’humanité a un potentiel, et c’est ce potentiel qu’il faut développer. Pour cela, il faut d’abord une prise de conscience collective. Une volonté d’agir rationnellement et non par ressentiment. Cela passe aussi par l’adoption volontaire d’un comportement conforme au principe de réciprocité. Et lorsque je dis "adoption volontaire", je précise qu’il ne peut s’agir d’une nouvelle oppression idéologique, mais de l’évidence qu’un comportement social adéquat se révèle plus rentable pour chacun que l’individualisme forcené.

    Ce n’est pas évident à comprendre pour la majorité des individus, mais c’est parce que la société pousse à l’individualisme. Ca aussi, cela fait partie du bilan actuel. Mais de la même manière qu’une question appelle une réponse, la répétition de la question rend également la nécessité d’y répondre plus pressante pour celui qui l’entend souvent.

    Qui n’a pas rit du mouvement écologique à ses débuts ? Qui, aujourd’hui, pourrait nier que la Terre a un sérieux problème écologique ? De la même manière la préoccupation humaniste doit devenir une évidence pour chaque être humain. Sans une véritable prise de conscience, l’humanisme n’est qu’un fantasme abstrait et un catalogue de bonnes intentions, au lieu d’être une volonté de régler la problématique en sortant par le haut.

    Ce ne sont pas les plus grosses contraintes qui apparaissent injustes à l’homme. Qui peut se révolter de ne savoir voler de lui-même ? Ce sont les contraintes sur lesquelles ont devrait pouvoir peser qui nous sont les plus insupportables. Une vision parfaitement humaniste, c’est peu de chose, et cela peut s’acquérir. Encore faut-il le vouloir. C’est contre cette inertie au changement qu’il faut lutter.

    Bien à vous

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