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Commentaire de Wlad

sur Le français à la sauce bolognaise


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Wlad Wlad 4 juillet 2008 16:28

Vendredi (pas aujourd’hui, encore qu’il l’ait écrit aujourd’hui, mais... rrraaah, en fait c’était fait exprès pour nous embrouiller...).

Vendredi, disais-je, plus connu sous le pseudonyme d’Henri "M&Ms" Masson, nous offre en ce jour une perle digne de figurer au fronton du panthéon de l’ignorance :

"Simplicius Simplicimus, le simplet aux bonbons multicolores" (il parle de moi).

Pendant un moment, je me suis demandé où il voulait en venir, quand soudain PAF, la révélation.

Mon avatar, cher Riton, est un paquet de d10.

De dés à 10 faces, si tu préfères.

Merci pour ce grand moment de rigolade.

N’importe quel olibrius, à défaut d’identifier leur nature exacte de dés, se serait interrogé sur les petits chifres blancs insrits dessus, mais passons.

Ce qui m’amène à un parallèle amusant (et bien plus pertinent que l’arnaque des parlojistes sur le langage des signes) : je le confesse, je suis rôliste.

C’est-à-dire que je fais partie d’une communauté :

restreinte : Didier Guiserix lui-même, très grand auteur de jeu de rôle et Grand Ancien de la communauté, renonce à chercher une méthode fiable de comptabilisation de la population rôliste. Cependant, il estime (et je rejoins son avis) que les rôlistes français représentent un nombre à 4 chiffres. (C’est-à-dire entre 1000 et 9999, probablement plus proche de 4000 ou 5000). En Espagne, Allemagne, au Royaume-Uni et aux ÉUA (principaux producteurs de jeux de rôle), le pourcentage de population rôliste est sensiblement similaire.


éclatée : malgré une forte concentration de joueurs en Île-de-France, une fois en province, c’est la galère pour réussir à monter ne serait-ce qu’un groupe de 5 joueurs. D’un autre côté, on trouve des rôlistes un peu partout.


autrefois ostracisée : le jdr a longtemps été vu comme une activité sataniste par les cathos bien-pensants (http://ptgptb.free.fr/0004/history4.htm) (d’ailleurs fais gaffe que je ne vienne pas sacrifier ton chat, Riton ! )


très probablement sur le déclin : la difficulté de faire de la com autour de notre activité, les a-prioris négatifs du public, la nécessité d’être au moins 3 pour jouer à des jdr pas trop "expérimentaux", l’offre de jeux moins chronophages, le profil social des pratiquants, etc., font qu’il n’est pas évident d’amener des nouveaux par centaines au jeu de rôle.

Ça ne vous rappelle pas une autre communauté ?

Je continue : pourtant, notre activité est (largement, mais cet adverbe n’engage que moi) supérieure aux jeux de société traditionnels :


avec un même jeu, il est possible de vivre une infinité d’aventures (dans un monde donné, cependant. Pour varier les univers, il faut changer de jdr).


- le déroulement d’une partie n’obéit qu’aux choix des joueurs (aux réussites des actions près, mais ce sont les joueurs qui choisissent quelle action tenter à tel moment), ce qui fait qu’avec deux groupes différents, le même scénario dans le même jeu donnera deux aventures très différentes.


les règles ne peuvent pas être contestées ni donner lieu à des désaccords entre joueurs, puisqu’elles sont arbitrairement mises entre les mains du maître de jeu, qui décide tout seul des règles à appliquer dans une situation donnée.


l’interaction entre joueurs est indéniablement plus développée que dans tout autre jeu, puisque tout est basé sur le dialogue et sur la coopération des personnages.


la production de jdr est toujours très développée, comme en témoigne le calendrier des sorties du GRoG.

Pour plus de précisions je vous renvoie à l’ouvrage d’Olivier Caïra, Les forges de la fiction. (Vous noterez au passage qu’Olivier est chercheur au CNRS).

Enfin, le jeu de rôle souffre d’un gros problème : il fait face aux jeux de société (JdS), bien plus répandus (pour des raisons tant historiques que d’investissement : une partie de jeu de rôle de moins de 4 heures, je ne connais pas).

Conclusion : On peut donc rapprocher les rôlistes des espérantistes.

Cependant, nous n’éprouvons pas, contrairement à Masson et sa clique, le besoin de nier le fait que le jeu de rôle vivote doucement mais ne sera jamais une activité de premier plan. Nous ne tenons pas à gueuler plus fort que tout le monde. Nous ne cherchons absolument pas à accabler les JdS de tous les maux. Nous ne présentons pas les concepteurs de JdS comme de dangereux impérialistes oeuvrant pour nous couper du public afin d’optimiser leurs profits.

Bref, nous sommes réalistes.

Serait-ce la raison pour laquelle personne ne nous demande de revenir sur Terre ?


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