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Commentaire de Paradisial

sur La langue arabe, son histoire, son originalité et son influence


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Paradisial Paradisial 25 juin 2010 19:51

Quand l’auteur tente de séparer l’arabe classique de l’arabe dit vulgaire ou bien dialectal, en séparant l’arabe littéraire de l’arabe qu’il a nommé du Yémen, de Téham, de la Mecque, bédouin, syrien, maronite, druse, gyptien, marocain, tunisien, algérien (avec ses variantes : nedromi, djidjélien, oranais), lybien, le hassaniyya .... comme s’il y avait plusieurs langues arabes, c’est qu’il se goure.

Au contraire, touuuuuuus ces dialectes ont un socle commun et la même racine, à savoir l’arabe classique, dont ils dérivent touuuus.

Malgré la distance et la variance de ces dialectes, grâce à leur origine commune (l’arabe classique) des gens issus de toutes sortes de contrées pourraient se comprendre entre eux même si chacun aurait à user de son propre dialecte (malgré quelques difficultés qui pourraient naître). Certes, ce serait plus facile qu’ils conversent tous en classique, pour éviter les torsions de prononciation et de sens se retrouvant dans les dialectes.

A Paris j’avais vraiment croisé des maltais. Leur rencontre c’était faite de façon inopinée, et je les avais débusqués car un langage bien étonnant mais si étranger et familier à la fois tomba dans mes oreilles : c’étaient des occidentaux parlant un arabe quelque peu tordu. J’avais échangé avec eux quelques courtes phrases en arabe classique, et nous fûmes mutuellement ravis de tant de proximités et de différences.

Sinon, quand l’auteur dit : "Mais cette langue savante, qui suppose toujours un certain degré de culture, n’a pas toujours été accessible aux peuples qui font usage de l’arabe vulgaire"

Je réponds que dans le temps des anciens arabes, les citadins avaient pour tradition d’envoyer leurs enfants apprendre la langue arabe puuuuuure auprès des bédouins. Par ce, j’entends que l’éloquence la plus pure et parfaite se retrouvait plus respectée et véhiculée chez les campagnards plutôt que chez les citadins.

Le berger à l’époque pouvait parler un arabe plus pur que celui d’un riche commerçant de la Mecque.

Avec l’apparition du Coran, l’amour, l’apprentissage et la véhiculation de la langue arabe ne se cotonna pas à l’Arabie, à son désert et à ses citées, mais essaima de par touuuut l’empire musulman, allant jusqu’aux frontières russes et chinoises à l’Est, et à celles françaises à l’Ouest.

De même, grâce à la sacralité du Coran - et partant - de sa langue, tous les membres des peuples convertis trouvaient un grand honneur à apprendre et à parler cette langue. L’initiation des enfants se faisait à bas âge dans les écoles coraniques, et la langue était vraiment parlée autant par le lettré que l’illettré, le riche comme l’indigent ; ce n’était point l’apanage des seuls scientifiques. Ce n’est que dans ces deux siècles que les cultures se sont faites nivelées par le bas : l’arabe classique s’était fait perdre dans la rue populaire de la même manière que le bon français commun est en train de perdre graduellement son françois. Je ne vous dis pas le niveau du français sévissant en Ecoles de Commerce (n’en parlons même pas de la télé) ; pour l’anecdote, en période de stage dans une filiale de la CDC certains de mes collègues me reprochaient carrément un style châtié. smiley

Au Maroc j’ai pu constater la même régression : jadis, dans la presse affichée, écrite et audiovisuelle les pub étaient en arabe classique, combien je fus étonné de réalisé du jour au lendemain qu’elle devint vilement dialectale et affreusement imbuvable.

A l’image des maltais, l’arabe classique aurait pu se perdre définitivement sans l’existence du Coran.

Que je fus étonné un jour dans mon ancienne (grande) Ecole de Commerce : un son familier mais pas du tout coutumier dans les lieux tomba dans mes oreilles alors que j’étais en salle de calcul. Je l’ai dépisté, et que je ne fus trop étonné : je tombais sur une classe apprenant l’arabe classique ; les étudiants et le professeur étaient tous français.

Je regrette de ne pas avoir frappé à la porte de la dite classe : j’aurais pu me faire plein d’ami(e)s comme maitre-assistantsmiley


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