Lequel précéda l’autre : l’araméen ou l’hébreu ?!!!
Ce sujet mériterait plein d’intérêt, et son traitement est très très difficile, et les ressources bibliographiques très très biaisées, tellement la
question est
complexe, et tellement y eut-il, au grès des siècles, beaucoup de
déformations
et de désinformations relayées par les historiens, les archéographes
et les
biblologues uniquement dans le but de coller par pur concordisme
aux
idées véhiculées classiquement autour de l’Ancien Testament et autour
de
l’histoire du Judaïsme.
Si l’on considère (selon la Bible) l’histoire de la sortie
d’Abraham
de la ville d’Ur,
sa migration vers la Palestine, la naissance d’Ismaël et de Jacob, la
migration de Jacob avec sa famille en Egypte, puis le retour de Moïse
avec les
enfants d’Israël (Jacob) en Palestine, on pourrait déduire les
éléments
suivants :
-
Abraham ne pouvait inventer une langue
nouvelle pour
parler aux siens l’ayant accompagné dans son périple.
-
Isaac, né en Palestine, pouvait à la rigueur
hériter
de sa langue paternelle, mais devait certainement maîtriser la langue
locale
de son lieu de naissance, tel tout émigré de deuxième génération,
qu’il
enseigna à ses propres enfants.
-
Appartenant à la deuxième génération, cet héritage devait davantage s’amoindrir chez Jacob, qui aurait été plus enclin à parler la langue des locaux plutôt que celle de ces aïeuls lointains avec qui géographiquement et culturellement il n’a plus aucun contact.
-
Installée en Egypte, la famille de Jacob,
portait
ainsi un double héritage linguistique, et devait s’initier à la langue
égyptienne, celle du pays dans lequel elle allait se sédentariser
après la
grande famine qui toucha la Palestine, pour tenter ainsi de
s’émanciper par
les soins et à l’image de Josèphe qui devint grand intendant du
Royaume
Egyptien.
-
Séjournant - selon la Bible - 400 ans en
Egypte, on
ne saurait imaginer les enfants d’Israël inventer une nouvelle langue
indépendante de l’égyptien, ni capables de pérenniser fidèlement
celles de
leurs aïeuls [Jacob le Palestinien et Abraham le Babylonien], pour ne
pas
souffrir de tant d’handicaps culturels dans leur nouvelle patrie
désormais.
-
Errant dans le désert durant 40 années,
après leur
fuite d’Egypte, on ne saurait imaginer les hébreux inventer, là non
plus, une
nouvelle langue, et ce, en pleine austérité du désert en sus, au
retrait de
toute civilisation.
-
Dévastant la Palestine, ce n’est que là que
les
hébreux durent tenter de s’inventer une nouvelle langue, afin de
confirmer et
d’asseoir leur fraîche indépendance politique via une indépendance
culturelle,
lesquelles ne pouvaient s’affirmer que par le billet d’une tentative
d’indépendance linguistique.
Je voudrais par de tels appels et mise en
gardes
faire remarquer que la langue hébraïque ne dut pas naître par
enchantement,
mais dut certainement provenir du brassage des hébreux avec plusieurs
peuples
et civilisations, au contact desquels, ces nomades, une fois
sédentarisés,
finirent par adopter une langue syncrétique s’inspirant des
langues de
tous ces peuples et civilisations, tels
l’akkadien, le babylonien, l’égyptien, le phénicien, l’araméen, ainsi
que
toutes les branches cananéennes, et même la langue arabe *, voire
l’ancien
persan (dont d’ailleurs on retrouve des traces dans l’hébreu
biblique).
Oui, je dis araméen, car personnellement, je
n’estime pas que la langue araméenne soit postérieure à l’hébreu,
comme le
prétendent par concordisme certains archéographes, mais plutôt le
contraire,
allant jusqu’à considérer l’araméen comme étant la langue mère
principale de
l’hébreu, fait qui pourrait justifier à lui seul le retour des enfants
d’Israël vers la langue araméenne après leur période hébraïque.
A ce titre on pourrait remarquer que l’Ancien Testament migra d’une première phase dit Jéhoviste, vers une seconde que les biblologues appellent Eloiste. D’ailleurs, le terme YéHuWaH (le tétégramme) est plus connecté avec la langue et la culture des anciens égyptiens, tandis que ceux de El, Eloah, Elah sont strictement sémitiques.
Vu les détails et logiques livrés
précédemment, j’y
vais même jusqu’à imaginer la Torah de Moïse comme étant
originellement
araméenne et non pas hébraïque.
La Bible même, dans le Deutéronome 25:6 désigne Jacob comme étant un ARAMÉEN.
PS : La langue arabe
est
parente avec l’araméen. Sont-elles soeurs ?!! Ou bien, l’une
serait-elle la
parente de l’autre ?!! Nul ne pourrait le confirmer. Par contre, il
est
certain que l’écriture arabe a été dérivée de l’écriture nabatéenne
(du Sud de
l’Arabie), laquelle avait été tirée de l’araméen.