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Commentaire de easy

sur Qu'est-ce que le blasphème ?


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easy easy 30 novembre 2011 13:07

Paille et poutre.

Oui le blasphème a très souvent semblé ne concerner que la religion.
Mais il suffit de regarder plus loin que le bout de son nez, il suffit de ne pas être chasseur de religiosité pour voir qu’il avait été tout autant blasphème de dire que le roi était un con ou de prêter de l’argent contre intérêt entre gens de groupes ayant convenu de le prêter sans intérêt.
Certes, ce constat oblige à élargir l’acception du mot blasphème ou à récupérer ce mot des mains des religieux. Mais soyons sérieux. Puisqu’un blasphème conduit à une mise à mort ou au minimum à un anathème, examinons tous les cas de mises à mort et nous verrons qu’il y a toujours eu une accusation en allure de blasphème contre le malheureux, Nicolas Fouquet et Jeanne d’Arc inclus (parmi les trois motifs contre la pucelle, il y avait le fait qu’elle portait pantalon)

Il est stupide, borné et manipulateur à la fois de n’accorder au mot blasphème qu’une enveloppe religieuse, aussi bien de la part des religieux que de la part des anti religieux, des laïcistes donc.

Je reconnais que ce mot a été particulièrement utilisé et porté par les religieux, qu’ils se le sont monopolisés mais le monde laïc n’ayant pas su inventer un mot équivalent pour dire les millions de blasphèmes non religieux qu’il vivait, n’ayant su que proposer « crime de lèse majesté » et « diffamation » qui semblent avoir un sens un peu différent, « Blasphème » est resté la concession, l’apanage des religieux.

Les non religieux, s’ils étaient honnêtes, ne devraient pas jouer sur ce priviliège blasphémiste des religieux pour les attaquer sur leur rigidité. Car le monde non religieux comporte clairement mille et un sujets sur lesquels des gens voient blasphème et exigent mise à mort.

Le jour où les non religieux ne se taperont plus jamais dessus pour des questions de moeurs, de fric, de tabac, de parking, de poubelle, de ressource, de retraite, de politique, de bouffe, de logement, de propreté, de sexage, de droits de vote, ou de club de foot différents, ce jour là seulement, ils pourront à juste titre dire que seuls les religieux sont blasphémistes.

En attendant ce jour là, religieux et non religieux resteront tous intégristes.


Le jour de la fin du concept de blasphème ne surviendra jamais à mon sens.
Très très au-dessus de son avatar le racisme ou physisme, règne le facteur coagulateur : « Même avis (ou moeurs au sens large) »
Quelles que soient leurs différences ou similitudes physiques deux personnes vont coaguler dès l’instant où elles se voient partager un même avis, une même préoccupation et plus exactement, le même projet (de destruction ou de construction).

La coagulation, qui a toujours un projet, crée une force surindividuelle, sur humaine et cette force crée une super dynamique faisant l’Histoire. Et cette coagulation peut, lorsque le périmètre des considérations s’élargit, réunir beaucoup de gens disposés à construire-détruire.
Pour les individus regroupés,autour de quelque Harley ou Uluru, tous les autres groupes ou tous les autres individus qui énoncent quoi que ce soit de dénigrant sur cette coagulation, sera considéré blasphémateur et proposé à la mort au plus vite. Ce jugement sévérissime résulte de la coagulation même, de la force issue du regroupement. Le regroupement engendrant une énorme conviction de sévérité, une énorme intolérance, une énorme force coercitive.


Et comme il y a des millions de groupes (constructeurs-destructeurs) ça fait des millions de conventions d’intolérance-coercition.
Il en ressort que face à cette mécanique de groupe qui fabrique d’énormes forces, les individus isolés ou coagulés à de trop petits groupes, doivent subir la Loi des groupes les plus importants et actifs.

Nous ne sortirons jamais de « Celui qui n’est pas avec nous est contre nous » 
 


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