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Les commentaires de Philippe VERGNES



  • Philippe VERGNES 4 mai 2013 10:47

    Bonjour Rosemar,

    Merci pour cet article et ce simple rappel tant ce sujet, d’une importance gravissime, dépasse de loin le simple cadre de la violence à l’école.

    Je n’avais pas encore vu le clip d’Indochine qui est tout simplement génial pour ce qu’il dénonce. En 6 mn et par une succession de scénettes, ce clip résume bien la réalité de ce que représente, pour la victime, ce qu’est véritablement un harcèlement : c’est-à-dire un meurtre. Certes psychique, mais meurtre quand même et c’est bien à l’école qu’il faudrait agir si nous voulons enrayer ce fléau.

    J’ai déjà écrit six articles sur le sujet et ces phénomènes comorbides (7 si l’on compte celui sur le harcèlement sexuel paru sur ce site) pour en décrire les forces qui animent cette problématique. J’estime qu’il m’en faudra encore autant pour finir d’en tracer le contour, car ce problème est loin d’être simple. Il met en jeu beaucoup de mécanismes inconscients et en premier lieu celui cité par daniel paul de la peur de mourir.

    Cependant, si nous voulons un jour parvenir à rompre le cycle de la violence, c’est bien à l’école qu’il faut agir. Ce qui nécessite de former les enseignants et le personnel scolaire à la reconnaissance et la compréhension des processus en jeu dans le harcèlement et pour ce faire, il y a vraiment un travail de dingue à réaliser, mais c’est le prix à payer pour « humaniser » notre société.

    Cordialement,



  • Philippe VERGNES 4 mai 2013 10:26

    Bonjour daniel paul,

    Absolument d’accord avec votre développement et encore plus avec votre conclusion : « la violence est le résultat dans le noir glauque de nos cerveaux de la peur de mourir... »

    Je ne traite actuellement que de cela dans mes articles en attendant de rédiger celui qui viendra les synthétiser.

    Si je puis me permettre : on sent le vécu dans vos propos.

    Bien à vous !



  • Philippe VERGNES 3 mai 2013 21:54

    Bonsoir Aristide,

    J’étais en train de consulter ma boîte mail lorsque votre message m’est apparu. J’y réponds donc dans la foulée. Mais tout d’abord merci pour le lien vers cet ancien article qui, malgré mes recherches, m’avait échappé.

    Merci également de préciser que je ne tente, au travers de mes articles et pour l’heure, que d’élaborer une synthèse de ce que nous connaissons de ce trouble de la personnalité que vous faîtes bien de situer au niveau d’une défense intrapsychique, car en tant que synthèse, ces exposés ne sauraient en aucune manière se substituer à la lecture des sources, ce que vous précisez fort judicieusement. C’est d’ailleurs ce qui m’a conduit à parler différemment de cette notion dans mes deux premiers articles qui évoquaient le mouvement pervers narcissique, la pensée perverse et les noyaux pervers. Ce dont personne, professionnel et/ou journaliste qui se sont saisis de ce concept, ne parle.

    Je ne sais si vous avez pu lire la suite de ces quelques billets, mais j’ai également rédigé deux autres articles (ici et ) dont nous ne pourrions faire l’économie pour comprendre ce qu’implique ce système défensif de la psyché particulièrement nocif sur les individus et les groupes.

    Il me reste encore bien d’autres aspects de cette problématique à synthétiser avant de proposer des éléments d’informations qui envisagent ce champ d’investigation sous un nouvel angle, plus large tout en étant plus précis. C’est donc bien tout un programme comme je le dis souvent.

    Quant à la position de s’opposer sans argumenter tout en adoptant des techniques oratoires que l’on dénigre par ailleurs, laisse présager bien des dérives, mais dont la finalité reste tout de même fort instructive. Je les prends donc pour ce qu’elles sont et ne me dérangent pas tant que cela. Au contraire, aurais-je même tendance à dire. smiley

    Cordialement



  • Philippe VERGNES 3 mai 2013 20:18

    Bonsoir Papybom,

    « Qu’importe l’appellation », dîtes-vous ?

    Que nenni ! Et c’est bien là une grande part du problème. Avez-vous déjà entendu parler de la novlang et de son principe directeur, celui de sa pensée originelle ?

    À vous lire, j’ai bien peur que non, autrement, jamais, au grand jamais vous n’auriez émis une telle affirmation. Nous sommes bien plus esclaves des mots et de ce qu’ils représentent que ce que l’on a coutume de croire… Et ce, pour notre plus grand malheur. La manipulation des mots et des concepts contribue à l’enfermement dans lequel les « chefaillons » que sont devenus nos « représentants » tentent de nous confiner. Elle est même devenue aujourd’hui le principal moteur de notre mise en esclavage qui nous entraine vers un totalitarisme « rampant » (ou « mou »).

    L’auteur a très bien introduit son sujet en rappelant que le terme démocratie suivi d’un adjectif « correspond à un détournement du langage pour désigner une pseudodémocratie, démontrant les tromperies auxquelles se sont livrés les candidats au pouvoir pour maintenir les peuples dans la soumission ». Mais ceci peut également s’appliquer au terme de « chef » employé dans son questionnement.

    La question de ce sujet pourrait tout aussi bien être : « de quels représentants pour quel mode de gouvernance les français ont-ils besoin ? »

    Ce qui nécessiterait de définir clairement quels sont les différents types de « chefs » correspondent le mieux aux différentes formes de gouvernement auxquels nous aspirons, et ce afin que nous puissions choisir en toute connaissance de cause alors que ce qui nous est actuellement proposé, n’est qu’un simulacre de démocratie dont les « chefs » jouent dans une immense pièce de théâtre et profite de la confusion qui en découle pour s’en mettre plein les « fouilles ».

    Cordialement,



  • Philippe VERGNES 3 mai 2013 15:44

    Bonjour Bur K,

    Et merci pour cet article et l’invitation au débat qu’il suscite. Je note cependant qu’à l’heure où j’écris ce commentaire, il y a au moins un internaute qui refuse de débattre de cette question centrale, essentielle… voir vitale, qui est celle que vous posez judicieusement à savoir : « De quel chef notre « démocratie » a-t-elle besoin ? » (En parlant de démocratie, je veux dire celle que l’on nous présente aujourd’hui sans extrapoler, pour le moment, à ce qu’est ou doit-être ce régime de gouvernance et c’est bien pour cela que je mets des guillemets pour désigner notre « démocratie » d’aujourd’hui).

    Mais comme vous le soulignez fort justement, poser une telle question est paradoxal dans le contexte d’une « vraie » démocratie. Or, « éviter le paradoxe est une exigence rationnelle élémentaire pour n’importe qu’elle théorie rationnelle, car il s’agit tout simplement d’éviter la contradiction. Pas plus qu’une théorie qui nie l’existence de nos perceptions sensibles, un discours logiquement contradictoire ne peut être une base d’explication rationnelle de la réalité ». Et c’est pour l’instant sur ce point que je voudrais insister, car « toute théorie scientifique (ou philosophique) qui engendre un paradoxe doit être modifiée comme étant une théorie (ou une philosophie) contradictoire ». À ce titre, la réponse à votre dernière question revient, selon à moi, à tenter de résoudre ce paradoxe et ce que l’on réponde oui ou non à cette dernière interrogation.

    A plus,

    Cordialement,



  • Philippe VERGNES 29 avril 2013 12:30

    Bonjour Bur K,

    J’ai pu lire quelques uns de vos commentaires avisés sur le sujet qui vous préoccupe et que vous maîtrisez bien mieux que vos contradicteurs (comme c’est bien souvent le cas d’ailleurs).

    J’ai pu constater que vous étiez particulièrement érudit sur votre thème de prédilection et les problèmes que vous évoquez m’interpellent grandement, mais je ne dispose malheureusement pas de suffisamment de temps pour m’y atteler autant que sur celui qui fait principalement l’objet de mes écrits. Disons que l’un et l’autre sont complémentaires, ce que vous avez du percevoir en vous attaquant à la question des chefs en démocratie (cf. ma citation de Carl Gustav JUNG ci-dessus dans ma réponse à epicure).

    D’un point de vue sociologique, les apports de cette discipline (que je n’ai pas eu la place d’insérer dans mon article) éclairent, eux-aussi, la relation d’emprise sous des aspects non négligeables (le must des ouvrages sur le sujet étant celui écrit par Robert CIALDINI et publié en 1984 : « Influence et manipulation » où il y décrit de manière particulièrement explicite les 8 grands principes manipulatoires par lesquels nous sommes tous mis sous influence). Mais d’autres disciplines comme celle de la psychologie cognitive et comportementale ont pu décrire des états de soumission obtenus expérimentalement sur les rats ou les chiens (selon des principes « pavloviens »). C’est le cas notamment d’Henri LABORIT et de son concept « d’inhibition de l’action » et de Martin SELIGMAN et de sa théorie de « l’impuissance apprise » (ou résignation acquise ou apprise).

    Si jusqu’à présent je n’ai pas traité de ces approches de la problématique que je décris dans mes textes, c’est simplement parce que je compte le faire dans un prochain article qui leur sera spécialement dédiées.

    Toutefois, dans le cadre de ce qui vous intéresse, je ne saurais trop vous recommander le livre d’Andrzej LOBACZEWSKI, « La ponérologie politique, étude de la genèse du mal appliqué à des fins politiques » et bien d’autres références encore qui fustigent « l’inconscience » de nos dirigeants (comme celle entre autre chose du livre de Christophe DELOIRE, « Circus poliicus »).

    Bref, une histoire qui n’en finit pas de se répéter tout simplement parce que l’on néglige un aspect de la personnalité humaine que je dénonce sans mes écrits. Même des anthropologues tel que Emmanuel TODD ou des économistes tel que Frédéric LORDON se mettent à l’étude des problématiques psychiatriques pour pouvoir comprendre l’absurdité de notre société actuelle dont l’exemple qui l’illustre le mieux est la politique économique actuellement menée de par le monde.

    « … Lorsque l’on est confronté à des phénomènes sociaux bizarres, il faut se rendre aux hypothèses psychiatriques en tout dernier ressort. Quand on a épuisé toutes les autres, mais malgré tout il faut bien dire que toute cette affaire à tous les aspects d’une histoire de fous, et très honnêtement, je ne sais pas comment l’expliquer autrement. Donc j’essaie de résister et de ne pas me rendre à cette hypothèse mais tout m’y porte. Parce que voilà, on a… je vous rappelle la séquence en quelques mots, la finance somptueuse et arrogante s’est mangée un gadin qui fera date à l’histoire de l’échelle du capitalisme. Mais la finance n’a jamais le bon goût de choir seule. C’est-à-dire qu’elle entraîne tout le monde avec elle. Il s’en est suivi une récession carabinée avec une explosion du chômage. On a sauvé les banques grâce à l’action des banques centrales et puis aussi en passant aux frais du contribuable et les banques se sont carapatées en s’estimant quitte après avoir remboursé leur prêt auprès de l’Etat français. Sauf qu’elles nous ont laissé derrière : la contraction du crédit, la récession, l’explosion du chômage, l’envolée des déficits et des dettes, et les plans d’austérité. C’est-à-dire double dose pour le chômage. Et nous en sommes là avec des plans d’austérité qui sont généralisés dans toute la zone européenne et qui n’ont rigoureusement aucune chance d’aboutir aux objectifs qu’ils se sont donnés. Alors, le cas typique… c’est la Grèce évidemment. La pauvre Grèce, martyr de la politique économique européenne, est en train de sombrer sous nos yeux et plus on vient à son secours puis on lui administre de quoi la tuer définitivement. C’est ça qui est extraordinaire. Donc si vous voulez, il y a de la part de la politique économique, une persévérance dans l’erreur qu’une ancienne maxime latine, dans son temps, avait qualifié de diabolique : on fait un premier plan de secours, on serre la vis comme c’est pas possible et évidemment il se passe l’exact contraire de ce que l’on attendait. C’est-à-dire que la récession est tellement violente que les recettes se contractent plus vite qu’on ne coupe les dépenses et donc les déficits continuent d’augmenter et les dettes d’exploser. Moyennant quoi la Grèce ne peut toujours pas plus payer que par le passé. On revient à son chevet avec un deuxième plan de secours qui rend le plan d’austérité encore plus dur que par le passé. Bon ! J’veux dire… on peut prolonger la série autant qu’on veut, il se passera ce qui est déjà annoncé, c’est-à-dire que la Grèce fera défaut. Alors, à partir de là, si la Grèce fait défaut on entrera en terres inconnues… là, on va passer le 38ème parallèle… » (Extrait de l’émission radio de Daniel MERMET, « Là-bas si j’y suis » du vendredi 16 septembre 2011)



  • Philippe VERGNES 27 avril 2013 14:02

    Bonjour Volt,


    Merci pour ces précisions !

    Appréhender un auteur selon le sens où je l’entends est toujours « délicat » pour moi. Il faut dire que lorsque je commence, je ne m’arrête généralement pas à ces quelques écrits. Ma principale préoccupation réside justement dans le fait de ne pas mésinterpréter sa pensée ce qui alourdit et complique considérablement la tâche. Ces « perversions » des écrits (ou paroles) d’autrui sont s’y fréquentes (surtout en psychanalyse) que j’évite de parler en lieu et place de quelqu’un dont j’appréhende mal le fil directeur de son œuvre. Et puis, il existe tant d’auteurs intéressants que l’on ne peut tous les étudier, mais la citation de LACAN m’interpelle « profondément » dans le sens où je ne connais que trop ce genre de paradoxe. smiley !!!

    Sur mon point de départ, malheureusement, et comme dans la plupart de mes textes, je rédige un premier jet (qui dépasse largement le cadre des articles proposés à la modération), puis je reviens dessus en supprimant les paragraphes qui s’éloignent le plus du sujet afin de tenter de l’alléger un peu pour le rendre plus digeste. Dans cette opération (c’est même, je crois, un de mes défauts pouvant induire de la confusion) je supprime des passages qui font lien.

    J’avais bien noté dans nos échanges précédents que vous aviez « parcouru la tanière de la bête en long et en large » et je prendrais connaissance de vos liens avec le plus grand intérêt. Lorsque j’ai rédigé mon précédent billet (cité en lien dans cet article qui y fait longuement référence), j’ai été surpris du manque d’étude, voir d’intérêt, que les psychanalystes ont porté aux paradoxes et aux peu d’écrits que l’on trouve sur le sujet. Si vous aviez des références autres celles que j’ai pu fournir (H. SEARLES, P.-C. RACAMIER, D. ANZIEU et R. ROUSSILLON), je serais preneur et vous en remercie d’avance.

    Sur la question de mon « contournement », j’ajouterais qu’elle tient surtout du fait de chercher à comprendre comment sensibiliser des tierces personnes à cette problématique. C’est-à-dire comment impliquer les « spectateurs » qui ne se sentent absolument pas concernés lorsqu’ils sont les témoins de ce genre de « crime », car désormais tous les chercheurs qui maîtrise le sujet s’accordent à le reconnaître, c’est bien sur les « spectateurs » qu’ils faut agir pour faire évoluer une situation d’emprise (ou de harcèlement, etc.). Or, s’il y a consensus sur le moyen d’enrayer ce fléau, personne ne propose véritablement de méthode. La sensibilisation ne fonctionne que très peu et cela me fait penser aux expérimentations en psychologie sociale telles qu’initiées par Kurt LEWIN et les 3 % de « résultats » positifs qu’il était péniblement parvenu à atteindre selon une argumentation « traditionnelle ».

    Bref, c’est un très très vaste sujet qui, comme j’ai déjà pu l’indiquer dans un de mes précédents articles en citant le rapport de la HAS sur la « Prise en charge de la psychopathie », se situe au carrefour su social, du politique, du juridique et du psychiatrique. C’est dire les différentes visions que l’on peut avoir sur la question. D’autant que dans ce texte où « il y a de tout » (en fait, une courte et déjà bien longue présentation de deux courants psychologiques - psychanalyse et systémique - qui ont étudié la relation d’emprise), j’ai du me contraindre à ne pas faire mention des concepts issus de la psychologie sociale qui enrichissent également nos connaissances sur ce thème.

    Votre conclusion vise également juste, pour les raisons évoquées ci-dessus, j’ai également du supprimer une citation de Michel FOUCAULT et les quelques paragraphes qui l’accompagnée pour ne pas trop égarer le lecteur : « Il y a des moments dans la vie où la question de savoir si on peut penser autrement qu’on ne pense et percevoir autrement qu’on ne voit est indispensable pour continuer à regarder et à réfléchir. La seule espèce de curiosité qui vaille la peine d’être pratiquée avec un peu d’obstination est non pas celle qui cherche à s’assimiler ce qu’il convient de connaître, mais celle qui permet de se déprendre de soi-même » (« L’usage des plaisir »).

    Nous sommes bien d’accord et conscient du problème, l’un des principaux freins à sa compréhension réside malheureusement dans le fait de pouvoir trouver des solutions qui permettent de lever les inhibitions et sortir les « masses » (les plus proches « spectateurs » d’une situation d’emprise suffiraient) du dénis dans lequel ils se trouvent pour que l’aide aux victimes de ce fléau puisse se faire sans limitation comme c’est actuellement le cas.

    Bonne journée et merci encore pour vos judicieuses interventions.



  • Philippe VERGNES 27 avril 2013 10:43

    Bonjour Urbain,

    Absolument !!!

    Réjouissons-nous également du fait qu’actuellement de plus en plus de chercheurs dénoncent ce fléau d’un travail qui n’a plus aucun « sens » et dont les conséquences sont purement désastreuses : http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/le-pouvoir-les-crises-la-132493.



  • Philippe VERGNES 27 avril 2013 10:26

    Bonjour epicure,

    C’est effectivement dans le cadre que vous décrivez que la relation d’emprise a été le plus étudiée. Les sectes en sont bien entendu l’exemple le plus flagrant. Il est toutefois malheureux que nous réduisions la compréhension de ce phénomène aux seules problématiques des sectes ou de certaines familles « dysfonctionnelles », car son implication outrepasse les limites de ces dernières.

    Certaines organisations ou mouvements qui se radicalisent n’ont rien à leur envier comme le dénoncent à l’heure actuelle de plus en plus de chercheurs. Et c’est heureux...

    J’aime à répéter une citation de Carl Gustav JUNG : « Lorsque tout va bien, les fous sont dans les asiles, en temps de crise, ils nous gouvernent »... A méditer !!! smiley

    Cordialement



  • Philippe VERGNES 27 avril 2013 10:13

    Bonjour Laurenzola,

    Merci pour ce petit cours de philosophie.

    J’ai bien aimé les positions de KANT et D’ADAM SMITH ; un peu moins celles de LEVINAS et de FREUD. Cet article est très intéressant, notamment pour son rappel à la règle d’or qui en découle : « Ne fait pas à autrui ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse ».

    C’est tout à fait dans le fil du sujet, « l’empreneur » n’ignore pas cette règle d’or, mais la revendique seulement pour les autres.

    "... la justesse de notre perception du monde réside dans notre capacité d’empathie«  : oh comme je vous approuve. Cependant, la capacité d’empathie est fortement variable d’un individu à l’autre et paradoxalement, ce sont les personnes les »moins« empathiques (exemple la figure archétypale de »l’empreneur") qui sont persuadés détenir une vision du monde la plus proche du réel. Cruelle ironie de notre société actuelle !!!

    Vous avez dit perversion ??? smiley

    Cordialement



  • Philippe VERGNES 26 avril 2013 18:44

    Bonjour Volt,

    Et merci pour ce commentaire critique sur lequel j’essaierais de revenir plus tard un peu plus longuement. Je doute cependant du fait qu’il puisse y avoir de nombreux lecteurs qui parviennent à vous suivre dans votre raisonnement, la psychanalyse, et notamment le courant lacanien, n’a malheureusement pas bonne presse. J’essaie de contourner ce problème dans mes écrits, ce qui n’est pas toujours si simple.

    Par contre, qu’est-ce qui peut vous faire dire que je « commence par attribuer l’emprise aux foules » ??? Je ne souhaitais pas dans ce texte prétendre autre chose que ce vous rajoutez : "alors que le créateur de la notion de « pulsion d’emprise » aura constaté, notamment dans « psychologie des foules et analyse du moi », combien ce sont d’abord elles qui peuvent être l’objet de l’emprise...«  Nous sommes bien d’accord sur ce point-là, mais apparemment pas dans la façon de le dire (de mon point de vue) ou (et ?) de l’interpréter (du votre).

    Je suis par ailleurs bien d’accord avec le reste de votre développement, mais comme j’ai déjà pu vous le signifiez, je n’ai pas de culture »lacanienne« . Une lacune que vous m’avez déjà invité à combler de part vos remarques postées à la suite de certains de mes précédents articles. J’y songe, j’y songe... d’autant que j’ai largement abordé la communication qui a lieu dans une relation d’emprise lors de mon précédent article et que si le temps me le permet, je complèterais cet article par une note sur le langage spécifique qu’emploie »l’empriseur". Bref, ce sujet est très loin d’être circonscrit en quelques billets seulement.

    Bien à vous !



  • Philippe VERGNES 26 avril 2013 18:17

    Bonjour Franckledrapeaurouge,

     smiley smiley smiley  !!!

    Vous faîtes bien de préciser, l’image du Tirex est effectivement bien plus appropriée. En modifiant un peu votre analogie, cela me fait penser aux « Raptors » du film « Jurassic park » de Steven SPIELBERG.

    J’y songerais dans pour mes prochains articles ! smiley

    Cordialement



  • Philippe VERGNES 26 avril 2013 14:00

    Bonjour Rincevent,

    Votre formateur avait doublement raison : il faut parfois pouvoir exprimer simplement des notions complexes telles que celle de la relation d’emprise et de son corollaire indissociable qui est la communication déviante (ou paradoxale détaillée dans la première partie de cet exposé). Cela permet de toucher des personnes qui ne se sentent pas concernées par la problématique décrite (quelle qu’elle soit) et c’est aussi une aide à sa compréhension.

    C’est le rôle des allégories, métaphores ou autres aphorismes et jeu de mots. Le tout étant de ne pas céder aux sirènes de la « simplification » (réduction) abusive des concepts en leur retirant par-là toute leur « substance ». Les exemples de ce genre « d’excès » sont malheureusement nombreux. Difficile est la conduite à tenir pour éviter ce genre de piège, mais concernant « la fusion à la con » afin d’étayer votre exemple : j’adhère pleinement tant la « fusion » est ce que recherche « l’empreneur » avant d’assoir son pouvoir sur autrui.

    Merci pour votre commentaire,

    Cordialement.



  • Philippe VERGNES 13 avril 2013 11:17

    Bonjour Morpheus,

    Merci pour cet article qui permet de penser autrement l’évolution de la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui.

    Supprimer la monnaie revient à éliminer la double-contrainte de la création monétaire et donc, quelque part, à stopper le cercle vicieux dans lequel se trouve notre civilisation.

    Dans son traité sur la psychologie des foules, Gustave LE BON disais : « Les véritables bouleversements historiques ne sont pas ceux qui nous étonnent par leur grandeur et leur violence. Les seuls changements importants, ceux d’où le renouvellement des civilisations découle, s’opèrent dans les idées, les conceptions et les croyances ».

    Dans le contexte actuel, évoquer de nouvelles idées qui offrent d’autres pistes de réflexion que celles que nous connaissons n’est pas vain, même si la démarche peut sembler utopique, car un jour des gens viendront qui « ne savaient pas que c’était impossible, alors ils le firent » [Marc TWAIN].

    Cordialement et bonne journée,



  • Philippe VERGNES 12 avril 2013 10:53
    Bonjour Loup Rebel,

    Ho mais... nous sommes bien d’accord ! smiley

    Ce n’est pas pour rien que j’ai conclus mon dernier article en citant Mary-Catherine BATESON, la fille de Grégory BATESON lorsqu’elle écrit : « La double contrainte décrit une distorsion parfois pathogène que l’on peut découvrir dans la communication lorsqu’on l’envisage d’une certaine manière ; mais pour comprendre la double contrainte, il est nécessaire d’apprendre une nouvelle façon de penser la communication, qui repose sur une épistémologie des relations qui est à la base à la fois de la pathologie et de la créativité – ou plutôt désapprendre une épistémologie que la plupart d’entre nous considèrent comme allant de soi. […] L’humour et la religion, l’art et la poésie restent mystérieux, mais peuvent s’avérer essentiels pour l’espèce humaine parce que notre existence sur cette planète est en elle-même une double contrainte et que les doubles contraintes peuvent déclencher la prise de conscience tout autant que le conflit ».

    Si je m’intéresse au « côté » pathologique du paradoxe, je n’en nie absolument pas le « côté » vertueux. Deux pôles d’attractions vers lesquels notre cœur balance. Sauf qu’actuellement, il existe à mes yeux un réel déséquilibre qui fait pencher la balance vers le pathologique. Mais peut-être est-ce là une nécessité pour permettre les prises de conscience nécessaires à un rééquilibrage.

    Pour les illusions, c’est pour moi un peu la même chose : il y a des illusions « positives » et d’autres plus « négatives ».

    Je dis souvent que nous vivons à l’heure actuelle une crise paradigmatique : notre cadre conceptuel actuel ne nous permet pas de penser la complexité du monde d’aujourd’hui d’où le climat de tension qui en résulte. C’est pourquoi je me réfère souvent à Alfred KORZYBSKI qui a fortement inspiré Henri LABORIT pour créer son concept de pensée complexe tel que l’a ensuite défini Edgar MORIN.

    Lorsque je parle ici d’illusion soigneusement entretenu en référence aux croyances que l’on nous inculque, ce n’est que pour souligner qu’il existe d’autres façons de vivre nos illusions. D’autres façons tout aussi valident faut-il préciser.

    Ainsi, vous n’avez pas tort en disant que : « le peuple est comme un enfant qui cherche la protection d’un père » tout comme je n’ai pas tort non plus en renchérissant par : «  je dirais plutôt que le peuple est traité comme un enfant à qui l’on fait croire qu’il a besoin de la protection d’un père » de même que l’interprétation qui vous a été reproché en déformant vos propos telle que : « le peuple est un enfant » peut également avoir un sens dans certains contextes.

    Les problèmes surgissent lorsque nous croyons qu’un seul de ces trois exemples de représentations est valide. Ce qui fait naître dogmes, idéologies « sectaires », « jusqu’au boutisme », (partie politique smiley), etc.

    Je suis cependant un peu plus sceptique quant à l’analogie que vous faîtes entre les outils des artistes et ceux des psys. Si l’image est assez belle, une différence majeure existe cependant entre eux : pour les artistes leurs outils sont « concrets » (ils peuvent les appréhender manuellement), mais pour les psys leurs « outils » sont « abstraits » (ils ne sont appréhendés qu’intellectuellement), ce qui rend la comparaison difficile en les situant sur un même plan. Du fait même de la spécificité de leurs outils, les psys ne devraient-ils pas plutôt les garder à l’esprit tout en restant vigilant aux faits susceptibles de les remettre en question afin d’éviter les éventuelles erreurs conceptuelles qui ne manquent pas d’émerger au fur et à mesure de notre évolution ?

    Bonne journée



  • Philippe VERGNES 10 avril 2013 11:36

    Bonjour Loup Rebel,

    « L’art de la guerre » dîtes-vous ??? smiley

    C’est un domaine dans lequel je possède effectivement quelques connaissances et des « faits d’armes » qui ont fait « trembler » (de peur) plus d’un élu dans ma circonscription sur des dossiers locaux impliquant des détournements de fonds publics et autres magouilles. Mais j’évite de trop en dire sur la question : une des règles majeures dans « l’art de la guerre » consiste à ne jamais trop se dévoiler. smiley

    Toutefois, je sais où sont mes « ennemis » et je ne choisi pas mes cibles sur des forums ou autres lieux de débats publics. Je sais faire la part des choses et abandonner devant l’insistance de certains lorsqu’ils expriment une position de déni et si je m’obstine parfois, ce n’est que pour amener mon contradicteur à prendre conscience de ses propres paradoxes et donc à lui permettre de lever certaines de ses inhibitions. Mais il y a des cas totalement réfractaires à toutes remises en question smiley ce qui fait le bonheur de tous nos gouvernants qui n’ont finalement pas grand chose à faire pour s’imposer à nous.

    Je suis les travaux d’Étienne CHOUARD depuis quelques années déjà et je dois dire que, réticent au départ, ses arguments et sa démarche (auto-corrective par l’analyse et les retours d’info de ses interlocuteurs ou opposants) ont fini par me convaincre. J’émets cependant un bémol qui concerne le sujet principal que je traite dans mes articles que l’on peut résumer à l’étude de la « malignité humaine » ou l’un de mes auteurs préféré est un certain Scott PECK que je n’ai pas encore eu le temps de citer. Scott PECK prêchait pour le développement d’une psychologie du « Mal » dont l’idée commence à faire de plus en plus « d’adeptes » probablement en raison du climat de tension qui se « matérialise » de plus en plus de nos jours. Je n’ai jamais lu, ailleurs que dans ses écrits, des descriptions de cas clinique qui nous fassent aussi bien comprendre ce que peut être la « banalité du mal » (j’en ai pourtant lu des centaines, si ce n’est des milliers). Ses analyses sont si limpides qu’elles permettent à tout un chacun de comprendre « où est le mal » en l’homme. J’essaierai d’en présenter une dans un prochain article.

    Tout comme le RU et la « valeur travail », ce thème possède certaines comorbidités (voir des comorbidités plus que certaines) avec la souffrance au travail (cf. Christophe DEJOURS : « Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés », parties 1, 2, 3, 4 - les témoignages - et 5 - l’analyse à écouter très attentivement en priorité). Ceci est bien évidemment en mettre en lien avec le reportage cité en référence dans mon précédent post : « La mise à mort du travail », mais c’est également en lien avec certaines situations de souffrance vécu en famille ou à des niveaux interrelationnels plus larges tel que, par exemple, celui du « peuple » avec ses édiles.

    Mais le plus important de l’histoire, réside dans le coût de cette souffrance causée par ce phénomène. Il y a plus de deux ans de ça j’avais évalué ce coût entre 78 et 156 milliards d’euros pour la France (fourchette élargie volontairement dans un rapport à destination d’élus pour ne pas trop les effrayer en première lecture) par rapport à des études faîtes dans d’autres pays occidentaux (notamment au CANADA). Un rapport d’information très récent du Sénat (une synthèse ici) fait état d’un coût de 107 milliards d’euros. Il me semble qu’en ces temps d’austérité imposé à la population, cette problématique est suffisamment caractérisée pour être déclarée prioritaire, or, si vous écoutez la cinquième partie du reportage mis en lien, vous pourrez constater qu’il n’en est rien et que nos politiques sont curieusement frappés de « cécité » lorsque l’on aborde ce problème (je peux vous citer les élus qui, à l’Assemblée ou au Sénat, se battent pour faire reconnaître cette réalité ; ils ne sont guère nombreux et se comptent sur les doigts d’une main sur les deux assemblées).

    Pour répondre à votre citation d’Alexis de Tocqueville :« Il y a quelque chose d’imparable dans la mécanique électorale, c’est le consentement : le peuple consent à sa propre dominationC’est le mécanisme même de toute escroquerie. Les escrocs sont toujours des gens très séduisants, jamais des affreux qui font peur aux enfants. Ils nous piègent en nous flattant et en détournant la puissance libératrice de notre volonté : “puisque vous votez, vous êtes le souverain”, nous disent-ils » ; je dirais pour ma part que si « le peuple consent à sa propre domination » c’est avant tout parce qu’il a été mis sous « emprise ». Ce que je traiterais dans un prochain article.

    Petite précision toutefois : « le mécanisme même de toute escroquerie » est le socle de la théorie de la perversion narcissique (mais je n’ai pas encore évoqué ce fait-là) telle que je l’ai présentée dans 5 de mes articles et non pas telle qu’elle est présentée dans nos médias traditionnels.

    Ce qui m’amène à apporter une petite précision concernant ce que vous résumez ainsi : « le peuple est comme un enfant qui cherche la protection d’un père » ; pour ma part je dirais plutôt que le peuple est traité comme un enfant à qui l’on fait croire qu’il a besoin de la protection d’un « père ». Une illusion soigneusement entretenue qui est un puissant moteur contribuant à l’asservissement des populations. Ce qui, du point de vue de la religion judéo-chrétienne, constitue une régression du nouveau testament vers l’ancien. Sous l’impact d’idéologies absconses et grâce à l’avènement des techniques modernes de communication, nous sommes revenus à plus de deux mille ans en arrière du point de vue de nos croyances, même si celles-ci prennent désormais de toutes autres appellations, le fond reste le même : la soumission au père « tout-puissant » qui s’oppose à l’émancipation prêchée par la parole de Jésus (ceci étant à interpréter au sens métaphorique des évangiles dont « ma » lecture adhère aux thèses de René GIRARD surtout en ce qui concerne la violence victimaire et le bouc émissaire).

    Pour ce qui est des « mises à jours » concernant les « révolutions » (ou les « guerres ») à mener, les choses peuvent aller très vites à condition de comprendre « les mécanismes de toutes escroquerie » et donc, chapitre important voir central, la relation d’emprise, car nous en sommes tous « victimes » (à des degrés divers).

    Cordialement,



  • Philippe VERGNES 9 avril 2013 14:41
    Remarque judicieuse que vous faîtes bien de corriger : vous mettez en italique ce que j’aurais du mettre entre guillemets (selon mon « code » d’expression que j’utilise lorsque j’emploie un mot en dehors de son acceptation commune ou qui nécessite des précisions, mais j’oublie souvent ce détail là bien que je fasse un usage, parfois « excessif » des guillemets dans mes écrits). Regrettable est à entendre ici dans le sens de l’expression exclamative de : Quel dommage( !) que... ; très difficilement traduisible par écrit. Ceci dit vous l’avez parfaitement bien compris.

    « 45 000 mots » ???

    En effet... je comprends beaucoup mieux. J’ai un peu le même souci, mais je n’ose pas autant « m’autocensurer » : je fais difficilement moins de 4000 mots. Sûrement un « zeste » de narcissisme dû à mon « jeune » âge smiley smiley smiley !!!

    Vous dîtes : « Si le sujet de ce billet vous passionne, vous serez bienvenue si vous en faites les développements que vous souhaitez. »

    Ha oui... ça je confirme ! Pour me « passionner », il me « passionne ». J’ignore cependant si je peux qualifier mon intérêt pour ce thème de « passion » (c’est beaucoup plus complexe que cela et pourtant, les « passions », c’est déjà pas bien simple), mais par contre, c’est une activité qui m’occupe à temps plein... et bien plus encore  smiley

    La preuve, les développements sont ici (les commentaires qui font suite sont encore plus explicites dans le cadre de votre article) : Le « pouvoir », les « crises », la communication paradoxale et « l’effort pour rendre l’autre fou »... et je suis loin d’en avoir terminé.

    Pour avoir lu pas mal de vos billets, je pense comprendre votre premier objectif : je pourrais affirmer sans risque de me tromper qu’il est assez similaire au mien, cependant, je trouve « regrettable » justement (cf. ci dessus) que vous ne développiez pas plus avant le « pourquoi » selon votre vision des choses.

    Je m’explique :

    Lorsque j’ai rédigé le texte cité en lien, j’ai été très surpris de la relative absence d’études (bien que se développant exponentiellement ces dernières années, mais ce phénomène d’accélération est récent) concernant les liens que j’ai tenté d’articuler entre la dégradation actuelle de la « valeur travail » (et des liens interindividuels dans tous types d’institutions : familles, entreprises, états, etc.) et le management (les relations humaines en général y compris les rapports que nous entretenons avec nos élus) par imposition de paradoxes de plus en plus contraignant vécu comme un véritable fléau par tous ceux qui subissent cette forme de « gouvernance ».

    De part votre expérience personnelle, il me semble que vous pouvez permettre à un plus grand nombre de comprendre ce « pourquoi ». Compréhension d’un pourquoi auquel le grand public n’a pas accès bien qu’elle soit la condition sine qua non pour se libérer de « l’emprise de l’Empire ».

    La tribune s’y prête et les débats aussi. Pourquoi dès lors tenir compte de l’avis de « grincheux » qui bien souvent ne prennent même pas le temps de lire correctement vos articles ???

    L’essentiel étant, bien évidemment, que les notions psys soient compréhensibles par le plus de lecteurs possibles (ce qui n’est pas toujours aisé, je le conçois bien).

    Bonne journée également



  • Philippe VERGNES 9 avril 2013 10:46

    Bonjour Loup Rebel,

    Un bon article qui met en valeur un sujet central dans notre société actuelle dont le paradoxe majeur est fort bien relevé par André GORZ auquel vous faîtes référence : « Jamais la fonction irremplaçable, indispensable du travail en tant que source de lien social, de cohésion sociale, d’intégration, de socialisation, d’identité personnelle, de sens, n’aura été invoquée aussi obsessionnellement que depuis qu’il ne peut plus remplir aucune de ces fonctions. »

    Il est cependant regrettable, compte tenu de votre description, que vous n’ayez pas eu la curiosité d’approfondir ce thème et d’enrichir ce débat en vous inspirant du très bon documentaire sur « La mise à mort du travail » réalisé en 2009 et rediffusé récemment (partie 1 : La Dépossession ; partie 2 : L’Aliénation ; partie 3 : La Destruction). Vous y auriez trouvé pléthore d’arguments pour défendre de RU. D’autant que de plus en plus de professionnels dénoncent l’absurdité des contraintes du travail tel qu’actuellement pensé.

    Des contraintes paradoxales faut-il le souligner, que n’y avez-vous songé ? Serait-ce volontaire de votre part afin de nous présenter une suite à cet article ?

    Cordialement,



  • Philippe VERGNES 2 avril 2013 09:40

    Bonjour Hermès,

    Nullement besoin d’être désolé et merci pour votre commentaire.

    Je crois que vous avez parfaitement bien résumé le fond de ma pensée que je développerais dans d’autres articles : "Tout commence dans l’éducation : si je te fais du mal (en te punissant, en te battant, etc...), c’est pour ton bien !« 

    Je ne développerais pas plus avant les remarques que m’inspirent votre réflexion, car je l’approuve en intégralité.

    Mais si vous avez des suggestions pour mieux faire connaître et comprendre cette problématique n’hésitez pas à me les communiquer, car en rédigeant cet article, et comme je le disais dans ma réponse à Lavine, je n’ai trouvé que peu d’écrits qui tentent d’articuler un lien, comme j’ai essayé de le faire ici, entre les problèmes que nous rencontrons dans notre société et les contraintes paradoxales auxquelles nous sommes tous exposées.

    Vous avez parfaitement raison de préciser que la dissociation (dissonance) provoquée n’est pas uniquement cognitive mais aussi qu’elle est aussi affective (c’est si évident pour moi que j’ai omis de le préciser, merci pour ce rappel).

    Cordialement

    P. S. :
    J’aime bien le pseudo. Je porte les même sandales que lui : je ne suis jamais là où »l’on" cherche à me circonscrire. smiley



  • Philippe VERGNES 1er avril 2013 10:47

    Bonjour Muriel74,

    Je comprends votre désarroi. Je connais bien la situation des infirmières et je dois vous concéder que votre secteur (celui de la santé), et plus particulièrement en milieu hospitalier, est probablement le plus touché par ces contraintes paradoxales imposées par le management actuel (version moderne du « taylorisme », voir ou revoir l’impayable Charlie CHAPLIN dans « Les temps modernes » plus que jamais d’actualité). Bien avant celui de l’éducation ou de la justice.

    Vous êtes pourtant celles et ceux qui résistent le mieux à cette forme de pression très anxiogène. J’en reste toujours stupéfait et il y aurait certainement des choses à comprendre en analysant la façon dont vous vous organisez pour résister aux effets délétères de cette organisation très confusiogène.

    Vous posez la question : « quel est le positif dans ce « malheur » », mais il me semble que vous y répondez également : "La satisfaction d’avoir traversé des épreuves et d’avoir grandi« .

    Votre état peut être apparenté au traumatisme complexe dont j’ai fait part dans ce billet, je ne saurais trop vous conseiller de lire les liens que j’ai inséré dans cet article concernant cette forme de »burn-out". Car la compréhension permet un lâcher-prise salvateur et génère la mise en place de stratégies d’adaptation dont les bénéfices sont toujours appréciables.

    Merci pour vos interventions et les liens communiqués. Christophe DEJOURS est une référence en France sur les problématiques de la souffrance au travail. Je ne l’ai pas cité car je comptais aussi traité dans un futur article le problème du harcèlement dont il est l’un des premiers à avoir dénoncé ce problème (mais avant, il faut que je termine celui sur la relation d’emprise).

    Bien à vous,