Lettre ouverte aux « païens » dont je suis, aux monothéistes en général, ainsi qu’aux « athées »
Être païen aujourd'hui, c'est curieux pour tout le monde. Le pape a beau fustiger notre époque en parlant de "repaganisation" en général, tout le monde se demande "mais de quoi il parle ?"... en dehors des milieux païens. Et il a beau condamner la pédophilie au sein de l'Eglise, en la comparant à d'antiques sacrifices païens, il ne trompe pas la recherche scientifique : malgré des sacrifices humains, c'est vrai, la recherche scientifique observe surtout le sacrifice de condamnés, de prisonniers, de volontaires gâtés, et même de rois en temps de malheur... et des nécropoles infantiles, de rares fois liées à une sélection "validiste" vues les rudesses d'époque, et massivement liées à la mortalité infantile élevée : c'était toujours le cas, voilà moins de deux siècles seulement, dans nos contrées.
Pour prendre de la hauteur : la peine de mort est largement pratiquée sur Terre, et n'a contre elle que la crainte d'imprudentes erreurs judiciaires - malgré les précautions, aujourd'hui instaurées, dans les pays développés - ainsi que des pruderies du type "qui sommes-nous pour..." pour nous débarrasser de criminels ? "Nous serions comme eux si nous faisons ça" : en quoi une méthode similaire, suscite-t-elle une identité naturelle ? Rien : c'est de la métaphysique émotionnée.
Hélas, il faut s'appesantir sur des phénomènes marginaux tels que les sacrifices humains, pour défendre le néopaganisme, du moins de l'Europe pré- et péri-monothéistes : pré- = ibère, celte, germano-scandinave, hellénique, romaine... péri- = scandinave viking, balte, slave, scythe... toujours durant la féodalité. Des phénomènes qui, déjà antiquement, étaient exagérés par les Romains concernant leurs voisins, afin de se donner bonne conscience pour les conquérir - tout comme on fit avec le colonialisme dernier, ou comme on fait face à la Russie - et qui le furent, évidemment, par les ecclésiastiques, afin de diaboliser ceux qu'ils combattaient (et qui les combattaient, d'ailleurs, aussi, en répondant aux tortures par des tortures).
Bref : dans nos contrées, le sacrifice humain, c'est surfait, et surtout, c'est un thème abusif, rapport à d'autres dérives ecclésiastiques, coloniales - qui sont aussi en partie ecclésiastiques, - industrielles et occidentales. Or, tout le monde sait que l'Europe n'est pas forcément l'Occident : revenons vers cette Europe non-occidentale, de nos jours bouffés par l'Amérique comme un burger anti-russe.
Le paganisme donc, c'est aujourd'hui curieux, parce que l'époque moderne, s'est faite sur un préjugé progressiste. Au départ, ce préjugé est techno-scientifique.
En philosophie, Auguste Comte - qui rêvait d'un monde dominé par les entrepreneurs, pas comme dans Cyberpunk 2077, mais c'est quand même son Devenir... - Auguste Comte, disais-je, parla de "positivisme". Le terme de positif a d'abord un sens juridique - en justice, on appelle positive une preuve, un fait, matériels ou empiriques : le positivisme ne jurent donc qu'à l'oeil, au témoignage corroboré, au faisceau de faits, une expertise, d'autres témoignages concordants. On peut dire que c'est méthodique dans son genre, le nez dans le guidon des choses.
Mais le positivisme, a un préjugé progressiste au plan moral, aussi. Connement, ça sonne comme la positive-attitude... mais le préjugé moral est le suivant : "l'Histoire religieuse de l'humanité, est l'Histoire d'une rationalisaton". D'abord des esprits foisonnants - Dieux ou autres, - ensuite un résumé en Dieu - invisible comme la pensée raisonnante, - puis avec tout ça - et après encore en philo - des pensées métaphysiques - de plus en plus raisonnables selon le positivisme, - jusqu'aux sciences - heureusement enfin hallelujah.
Le problème, c'est que les techniciens, métaphysiciens & savants n'ont pas attendu le monothéisme, pour exister, et le monothéisme fut et est toujours, largement un frein, pour les savoirs justes, de nos jours : parce que des monothéistes prétendent avoir le seul vrai Dieu, plus ou moins sur la base de leurs textes - mais plus moins que plus, quand on lit la Bible : ce Dieu ne demandait que l'exclusivité... - bref, parce que des monothéistes ont un Dieu exclusif, ils ont toujours du mal à encaisser les savoirs, qui contredisent leurs écritures saintes - sionistes, créationnistes, (petits) djihadistes, etc. - ou bien ils adaptent l'Histoire universelle, dans une perspective eschatologique - millénaristes, évocréationnistes, apocalyptistes, etc. En général ils pratiquent la dissociation cognitive entre le savoir et la croyance.
Où bien sûr, certains historiens de l'Antiquité nous rappellerons que, tout n'était pas rose, dans les religions polythéistes : après tout, Socrate fut condamné pour impiété. Peut-être, mais justement, le phénomène est suffisamment rare, pour être souligné, et Socrate n'était ni homérique, ni hésodien, dans sa vision de Dieux parfaitement justes : il était étranger. Atavisme clanique dans le civisme hellénique, quand dans un clan, quelqu'un remet radicalement tout en cause, on l'exclut - Socrate avait le choix de s'exiler, il préféra lui seul, se suicider. On ne fait pas pire, mais pas mieux non plus, de nos jours, avec les gêneurs. Or les suicidaires, se vengent contre le monde, en se suicidant, et je ne parle pas des suicides morbides ou séniles (euthanatiques) : les stoïciens frimèrent avec le suicide philosophique, on en connaît peu qui se suicidèrent, in fine, en dehors de circonstances tordues, telles que la commande de Néron à Sénèque.
Ainsi, c'est lorsque l'Europe chrétienne fit sa Renaissance - Renaissance des lettres antiques, dans le christianisme, occasionnant l'humanisme - que les Européens performèrent les sciences, telles que nous les connaissons méthodiques, comme aujourd'hui.
A lire aussi : « Lettre ouverte aux païens dont je suis,
et aux monothéistes en général »
C'est là que, comme dans ma première lettre ouverte aux païens dont je suis, et aux monothéistes en général - lettre qui ne s'adressait alors pas aux "athées", pour l'anecdote - il faut saluer l'existence du Dieu exclusif. Pourquoi ?... Parce que, à défaut d'être "le seul vrai Dieu", il reste le Dieu de la Vérité.
Vous savez, il y a des Dieux et des Déesses du tonnerre, de l'océan, de la guerre, de l'amour... cela ne signifie pas qu'ils se contentent de tonner, nager, guerroyer, énamourer. Un Dieu de la forge, tel que Gobannos chez les Celtes, se bat aussi, brasse la cervoise des Dieux, tout en incarnant le feu divin. Tanit, chez les Ibères, cumule l'amour et la guerre, mais domine aussi le culte ibère : cela motive sûrement le combattant dans son aspiration. Ou bien le Dieu Apollon, cumule soleil et art formel, et vit des amours malheureuses. Il n'y a pas d'imperméabilité. Ainsi le Dieu exclusif, a beau arguer intégralement d'exclusivité, il se trouve qu'il commet bien d'autres démarches, qui n'ont rien spécialement à voir, avec la Vérité. La guerre, l'alliance, etc. qui étaient basiquement du ressort d'autres Dieux, tels que le babylonien Erra ou l'avestique Mithra.
Naturellement, il fait ça pour la défendre, la Vérité. Or, dans un polythéisme sain, malgré la reconnaissance de ce Dieu de la Vérité, d'autres Dieux et Déesses, entreprennent des démarches véritables, véraces, véridiques, et vraies. Il n'y a pas d'exclusivité. Tout est transversal, comme la Vie. On peut même raisonner, en comprenant que les mensonges, en tant que mensonges, sont vrais : ce sont vraiment des mensonges, par essence, dans leur nature. De sorte qu'un Dieu, tel que Loptr chez les antiques Germano-Scandinaves/Loki chez les Scandinaves vikings, a aussi une vérité. Seuls les dupes, sont en fait dans le faux : le mensonge, en soi, a la vérité de l'artifice - et au diable Platon.
En tout cas, c'est parce que le Dieu exclusif, est un Dieu de la Vérité, que, culturellement, les sciences purent être inventées. C'est avec son souci d'exigence véritable, vérace, véridique, vrai, de la Vérité, qu'il mit lui-même fin à son propre règne. En effet, c'est dans un esprit de vérité, que les "athées" le contestent régulièrement. Du moins, au nom des sciences.
Je vais ici expliquer, pourquoi je mets le mot athée, entre guillemets : son usage est fautif. Athée signifie couramment, le sens qu'on suppose. Mais athée signifie proprement sans aucun Dieu - à l'état pur, un athée peut avoir une spiritualité. Par exemple, il peut être shaman, et croire aux esprits, c'est juste qu'il ne leur donnera pas une envergure divine. En fait, beaucoup "d'athées" adorent croire aux fantômes, au New Age, et tout un tas de théories complotistes, à caractère spiritualiste : c'est triste à voir. De même, le mot païen est mauvais, d'ailleurs, car il vient du latin paganus, signifiant rustre, et son emploi se généralise dans la Rome vaticane, par exclusive divine, toujours...
Le Dieu exclusif, est le Dieu de la Vérité, en effet, même pour un "païen" - un polythéiste. Tout d'abord, parce qu'on n'en connaît pas exactement d'autres. Il y a un purisme du Dieu exclusif : c'est d'ailleurs par purisme, qu'il s'est rendu exclusif. Mais aussi, pour d'autres raisons, dont l'une fut évoquée dans la première lettre...
La Vérité est fragile, la Vérité est faible. Nous le voyons bien de nos jours. Faussetés, fallaces, propagandes, obsessions événementielles, obsessions perspectives, ploutocratie, médiacratie, médiocratie, usucratie, résocratie, ochlocratie : du haut en bas de l'échelle sociale, la Vérité est menacée. Comme dans la Bible, on a du mal à la voir en face, elle est pauvre, et marginale ; comme dans le Coran, il y a des personnes qui encourent la colère, des égarés, des dénégateurs. Oui, c'est vrai.
Mais, le plus curieux, c'est qu'alors, ce Dieu de la Vérité, se prend pour la pure Vérité. Il faut dire, qu'il a de quoi : c'est le Dieu de la Vérité après tout... Hélas, en tant que tel, il ne supporte ni l'artifice, ni l'erreur, ni le détournement intellectuel (condamné pour purement diabolique) ni le détournement passionnel (condamné pour diaboliquement tenté).
Voilà comment, le Dieu de la Vérité, elle qui est si faible, devient le Dieu Vengeur, Colérique et Jaloux, ainsi que le Dieu Ascétique, Disciplinaire et Juridique : il voudrait que la Vérité détienne l'autorité suprême, et il en devient autoritaire, exclusif et violent. Mais il est vrai que l'autoritarisme, l'exclusivité et la violence, sont des expressions pures de l'instinct débridé : le Dieu de la Vérité n'a donc aucun problème à les employer. En tant que telles, elles sont idiotes (pareilles à elles-mêmes), tautologiques, exprimant un agir pur. Bref véritables, véraces, véridiques, vraies. Comme lui, elles sont ce qu'elles sont ("Je suis celui qui suis" ou "J'adviens tel que j'adviens", plus proche de l'araméen). C'est terrible, et on tremble devant lui.
Et pourtant, il abuse gravement, pardonne aux pires pécheurs, et du moins les aime. Car aimer, c'est prendre comme tu es, reconnaître tel quel. Seul un Dieu de la Vérité, peut faire ça, en effet. Ce qui ne l'empêche pas de te condamner : c'est tragique, pour lui, mais si tu refuses la Vérité, il te refuse, par tous les moyens, même les plus extrêmes, tels que la Géhenne éternelle - selon le mythe monothéiste. Où "forcément", c'est "lui" qui "a créé l'univers", en ce sens que l'Être de l'univers, est vrai. Le Dieu de la Vérité, a des prétentions sur l'Essence Cosmique. Son Verbe, en effet, ne peut qu'en énoncer la Vérité.
Toutefois, un polythéiste ne pense pas que ce Verbe, a besoin d'être chronologique : c'est abusif. Le "Commencement" des temps, n'a rien à voir là-dedans, il n'y en a peut-être pas, l'Être Cosmique est peut-être Cyclique. D'ailleurs, le Dieu exclusif se veut éternel, indépendant du temps. Son "Commencement", pour un polythéiste, signifie sa primeur, ou la pérennité de son principe, c'est-à-dire que tout est divinement vrai, que la Vérité trame le Tout. Nul besoin de Création continuée ni continue, selon les créationnistes et les évocréationnistes, monothéistes. Tout est toujours-déjà divinement manifesté.
De nos jours, même les "athées", poussent les vices du Dieu de la Vérité, à l'extrême. D'abord les scientifiques de la nature : nous l'avons vu, avec le positivisme. Il faut voir, aussi, le physicalisme. Des thèses au fond fantaisistes, car demeurant fidéistes, telles que celle du livre Dieu, la science, les preuves émergent alors : on admire l'univers au miroir de nos modélisations, donc on admire nos modélisations, tout ça pour dire, à la fin, que, "quand même, ça relève du miracle, un tel Dieu doit bien exister".
Même chez les "athées", le dogmatisme est sous-jacent, le matérialisme est spirituellement ressaisi, et les New Agers abondent (pseudo-physique quantique hindoue de psychologie transpersonnelle, etc.). Des dérivations, parfois des sectes, souvent une mentalité sectaire sans communauté, des formes de complotismes hagards. Finalement, les scientifiques préfèrent l'entre-soi. Mais répétez après moi le mot d'Einstein : "Dieu ne joue pas aux dés." Le problème, c'est que hasard vient de l'arabe, pour jeu de dés, et qu'après tout, l'existence du Verbe divin comme de nos modélisations si précises, peut métaphysiquement relever du hasard. Ce serait même leur liberté.
A ce point, il faut évoquer d'autres scientifiques. En sciences humaines, c'est la prétention à la Vérité, qui nous fourvoie, par exemple, dans le wokisme, entendu comme "vengeance de la Vérité (de certaines vérités) utilisées de façon abusives, comme prétendus arguments ad personam". Par exemple, les gauchistes accusent régulièrement les droitistes, de ne citer que les études scientifiques, qui appuient leurs idées anti-gauchistes ; au contraire, que font les gauchistes ? Ils citent les études, qui appuient leurs idées anti-droitistes. Tout le monde se renvoie les dés pipés.
Et moi-même, regardez : j'utilise bien les sciences humaines, pour la reconnaissance du polythéisme moderne, c'est-à-dire du renouement avec le polythéisme antique.
Je dis bien : renouer avec le polythéisme antique, car il y a des "néopaganismes" sans lien. Les prétendus druides, aujourd'hui, sont loin des druides, par exemple. En tout cas, c'est généralement le cas. Ils descendent, précisément, de la Renaissance, pourrait-on dire. Ils font suite à l'humanisme, aux interprétations aventureuses, de cette époque pionnière pour le néodruidisme. Par exemple, la confusion du mégalithisme et du druidisme, alors que les mégalithes remontent à plusieurs millénaires avant les Celtes, et même avant la déferlante indo-européenne, de laquelle advinrent contingemment les Celtes.
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Et pourtant, leur néodruidisme s'est développé, dans les contrées d'héritage post-celtique, au moins linguistique, dans la modernité, mais aussi légendaire, féodalement : Irlande et (Grande) Bretagne seulement... l'Espagne étant une errance moderne, héritée de la propagande raciste franquiste - du moins, concernant le Portugal, la Galice, les Asturies, antiquement italiques (on ne peut pas le dire autrement des Lusitaniens), helléniques (Galiciens, Asturiens) et puniques (Basques) certes avec des influences proto-celtes (hallstatiennes), celtes (laténiennes) et ibères (helléno-puniques) : ils ont tous une base indo-européenne, génétiquement, au départ. Prenons cette errance en exemple :
On peut dire qu'il y a bien eu des Celtibères au centre, sur les deux derniers siècles avant l'ère du Crucifié, qui ont doucement essaimé, çà et là, vers la Lusitanie, la Galice et les Asturies, certainement sous le coup de la romanisation, qui elle-même charria, et généralisa, des toponymes de type celte. Vraiment, on est sur du celt-ibéro-romanisme, pas du tout comparable aux Gallo-Romains dont le celtisme, précédait de longtemps. Le celtibérisme, c'est un essaim pré-romain, vite dissipé, et le festival interceltique de Lorient est dans l'erreur, depuis qu'il intégra le Nord-Ouest hispanique, dont les langues sont latines au point que, aujourd'hui, on dit des Galiciens qu'ils sont préposés à l'apprentissage du latin, avec leur variété linguistique. Cela remonte à l'époque lusitanienne, d'implantation italique... sans compter qu'à l'époque celtibère, les Romains témoignent, que les Galiciens se revendiquaient de Sparte.
Voilà bien tout l'enjeu néodruidique. C'était un exemple. Le Dieu de la Vérité réclame ses droits, en historiologie. Et pourtant, un néoceltibérisme est né, au Portugal, en Galice, dans les Asturies. Le celtisme est un phénomène culturel, logiquement. En tant que tel, à "Dieu" ne plaise, le celtibérisme est vrai, comme tel, phénomène culturel.
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Les questions qui se posent là, sont vieilles comme la philosophie polythéiste : ce sont les paradoxes d'Eubulide de Milet et de Plutarque de Chéronée : le paradoxe d'Eubulide de Milet, plus connu sous le paradoxe du sorite, c'est-à-dire du tas, demande la chose suivante : "si je rassemble des cailloux un par un au même endroit, à partir de quand puis-je dire qu'ils forment un tas ?" et le paradoxe de Plutarque de Chéronée, plus connu comme le paradoxe du bateau de Thésée, demande la chose suivante : "si j'hérite du bateau de Thésée, ainsi que mes héritiers sur plusieurs générations, et qu'il faut en changer progressivement les pièces défaillantes, au point que plus aucune pièce d'origine ne s'y trouve, puis-je toujours dire que c'est le bateau de Thésée ?" - des questions qui se posent avec la médecine prothétique, la médecine palliative, et le transhumanisme : "Où commence et où finit l'humain ?"... En fait, nous nous retrouvons là, face à des problèmes définitoires, qui engagent la logique pure, le logos, le Verbe, justement. Si le Dieu exclusif était un robot, il grillerait une diode. Mais, heureusement, nous avons ChatGPT, qui est mieux programmé :
Moi : Comment résous-tu ces paradoxes ?
ChatGPT : Les paradoxes philosophiques, tels que le paradoxe du tas ou le paradoxe du bateau de Thésée, sont souvent des questions complexes qui suscitent des débats et des réflexions parmi les philosophes. Il n'y a pas de résolution définitive à ces paradoxes, car ils soulèvent des questions fondamentales sur des concepts tels que l'identité, le changement, la continuité, etc. Cependant, différents philosophes ont proposé diverses approches pour les aborder. Voici quelques-unes des approches couramment utilisées :
1. Réexaminer les présupposés : Les paradoxes peuvent découler de présupposés sous-jacents ou de problèmes dans la formulation des questions. En réexaminant ces présupposés ou en clarifiant les termes utilisés, il est parfois possible de trouver une résolution ou une compréhension plus claire du problème.
2. Explorer des distinctions conceptuelles : Les paradoxes peuvent souvent découler d'une confusion entre des concepts apparentés, tels que l'identité et la similarité. En explorant et en clarifiant ces distinctions conceptuelles, on peut apporter des éclaircissements sur la nature du problème.
3. Considérer différentes perspectives : Les paradoxes peuvent parfois être résolus en examinant différentes perspectives ou cadres conceptuels. En adoptant des points de vue variés, il est possible de trouver des réponses ou des approches qui prennent en compte les différentes facettes du problème.
4. Proposer des solutions alternatives : Certains philosophes ont suggéré des solutions alternatives aux paradoxes, souvent en remettant en question les suppositions sous-jacentes ou en proposant de nouveaux cadres conceptuels. Ces solutions peuvent ne pas être largement acceptées, mais elles peuvent fournir des perspectives intéressantes pour aborder le problème.
Il est important de noter que la résolution de paradoxes philosophiques reste souvent sujette à débat, et différentes écoles de pensée peuvent avoir des perspectives différentes sur la manière de les aborder. Ces paradoxes continuent de susciter l'intérêt et la réflexion des philosophes, et leur exploration continue contribue à notre compréhension des questions philosophiques fondamentales.
Bref, le Dieu exclusif a des présupposés, des distinctions conceptuelles établies, sans considération perspective ni solution alternative. Et pourtant, bien que les Anciens Celtes soient "les Vrais Celtes anciennement", nous avons affaire à des Néo-Celtes, vrais en tant que tels (autoproclamés néo-celtiques), quoi qu'ils divergent parfois fâcheusement des Anciens Celtes. Et, ce, d'autant plus historiquement, qu'ils héritent de contrées de langues celtiques contemporaines... et encore, ce, d'autant plus historiquement, qu'ils parlent ces langues, en fait - exactement comme les Basques sont Post-Ibères. On a plutôt affaire à des Post-Celtes anciens, des celtophones advenus historiquement, dans la chrétienté puis la modernité. Et pourtant, si ces celtophones revendiquent un héritage, et même si des non-celtophones non-locaux, revendiquent un renouement gaulois, en tant que tels, ils ne sont pas faux : "Dieu" ne peut que faire la réponse du Perceval de Kaamelott, là. Il est impuissant.
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Et en même temps, il est tout-puissant. Puisque tout est vrai, le Dieu de la Vérité est partout : avec les Anciens Celtes, comme avec les Néo-Celtes les plus éloignés, de ce qu'on peut qualifier de post-celtique. Son Verbe trame tout le monde, puisque la Vérité a la primeur en tant que principe pérenne, c'est-à-dire que tout est divinement vrai, que la Vérité trame le Tout.
A ce stade, vraiment, on se croirait chez les sophistes. Les sophistes sont donc dans le vrai, mais on a perdu le Dieu exclusif, du monothéisme, au contraire, pour le Dieu de la Vérité, entre tous les Dieux et les Déesses polythéistes. C'est un Dieu inclusif, qui inclut même les exclusions. Qui les admet, les reconnaît, les tolère, les laissent s'épanouir, les laissent s'affronter, les laissent s'entretuer parfois. Qui s'en fout, parce que la Vérité est la Vérité, et il sait qu'elle a beau être faible et détorquée, elle reste pérenne et inviolable, éternellement.
De quoi rendre fou, en fait. Et c'est là qu'on aurait tort, de négliger les autres Dieux et Déesses. Car il est bien vrai que, pour vivre, il faut digresser. C'est la Vérité de la Vie, que d'être transversale : Darwin ne nous contredirait pas, avec toutes "les impasses évolutives" observées. Au hasard, le New Age...
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Et c'est là que je suis obligé de proposer un moratoire, auprès de tous les reconstructionnistes scrupuleux : ils veulent reconstruire une Antiquité, qui elle-même était pétrie de dynamiques folles, que nous ne sommes capables de reformer qu'à grands traits synthétiques, au prisme des traces. Leur démarche est sisyphéenne, au sens camusien, mais, au sens antique, elle est effectivement perçue comme criminelle et punitive, aujourd'hui.
C'est pourquoi les "païens" plus légers, s'offusquent des négations reconstructionnistes des Devenirs, entre-temps. Il est vrai qu'il y a des détournements fous, au point qu'on puisse dire que des amas ne correspondent pas aux tas observés, que des bateaux n'ont jamais pu être de Thésée. Mais il y a un immense no man's land, entre les thèses historiologiques et les récupérations. C'est à n'y rien comprendre, et tout le monde en profite, même un peu les reconstructionnistes, en faisant semblant de prendre les thèses historiologiques, pour des corps doctrinaux. Nous sommes devant l'impossible du Réel, psychanalytiquement. Mais de même, les imaginaires instituants abondent et trament vraiment les sociétés.
Néanmoins, il vaut mieux s'appuyer sur les thèses historiologiques, que les délaisser.
Prenons l'exemple des wiccans : c'est une adaptation moderne, Gerald Gardner ne s'en cachait pas, tout en se réclamant d'une inconnue Dorothy, prétendue sorcière traditionnelle de son état. Et la sorcellerie, héritière rurale des abâtardissements "païens", c'est quand même quelque chose, de même que la gnose, héritère érudite des spéculations "païennes". Tout cela s'appelle le Devenir. Par exemple : les Anciens Celtes et Germano-Scandinaves ne célébraient pas le solstice d'été, mais les chrétiens y placèrent à peu près les feux de la saint Jean, sur la base subvertie de la fête slave de Koupala, dédiée au soleil évidemment : de fil en aiguille ecclésial et sorcier, on s'est imaginé que les Celtes et Germano-Scandinaves fêtaient le solstice, et on les fête désormais en leur néo-nom, sur la seule base d'un moine nommé Bédé le Vénérable, qui évoqua une certaine fête de Litha, dont on ne sait absolument rien, et qui pourrait être issue de son imagination symétrique. Il est vrai, que ce n'est pas le polythéisme ancien, et pourtant des Dieux et Déesses sont mobilisés. Au sens large, non-gardnerien, involontaire, plastique, moi aussi, je suis un wiccan... et tous les "néopaïens" sont des wiccans. Rien n'empêche de rassembler toutes nos mouvances, autant qu'elles sont, sous ce terme de wiccanisme, des plus fascistes au plus anarchistes, des plus nordicistes au plus transculturalistes, des plus identitaristes au plus mondialistes.
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Wiccan, racine indo-européenne pour sacrifice. Car les polythéistes veulent la connaissance, mais toute la connaissance : pas seulement ce qu'on appelle scientifique, couramment... et elle implique bien des sacrifices, spirituellement, divinement, religieusement. Sous cet angle, ecclésialement, le Christ, en tant que sacrifice ultime, est un sacrilège : les "athées" lui doivent bien ça, qui désacralisent tout, et narguent toute tentative de resacralisation. Enfin c'est culturel, car théologiquement c'est tout de même l'autosacrifice d'un Dieu, Dieu de la Vérité, pour que la Vérité éclate, en effet, et la manifester et l'imposer. Mettons qu'un tel autosacrifice résonne divinement dans l'éternité.
Pourtant culturellement, cette nouvelle religion agitatrice sociale, pour se démarquer, renonça à la pratique du sacrifice remplacé par le mémorial de la Cène, au prétexte de cette éternelle résonance. Voilà pourquoi les chrétiens doivent toujours et tant, insister sur la Passion du Christ, au détriment de sa Résurrection : ils perdirent ainsi le sens traditionnel, et leur monde devint moderne, au bonheur des "athées", jusque dans le New Age, etc.
Un retour au sacrifice semble inévitable, que conservent les juifs et les musulmans dans leurs genres, raison de leur actuelle pérennité... quoi que, comme les chrétiens, ils commettent la tragique erreur de l'exclusivité. Comme Platon et d'autres, ils sont nombreux à préférer l'esprit de système et croient pouvoir être sauvés par le purisme de la Vérité, mais la Vérité c'est que la Vérité n'est pas la pureté, et la compagnie des Dieux et Déesses redevient salutaire, pour ne pas tomber dans l'égoïsme d'un seul Dieu...
... sans quoi, comme dans les péplums, nous en restons les victimes juives, les esclaves du Christ, les soumis islamiques - subordination, il est vrai, que ses meilleurs mystiques ont su comprendre comme acceptation, plutôt que contrition, la contrition n'étant qu'un moyen doloriste, singulier : le diable n'était que l'épouvantail, l'ombre projetée de "Dieu", pour qu'on ait la foi. Nul besoin de foi, quand on sacrifie : un coeur suffit, sans mauvais jeu de mot, mais ce coeur peut être celui d'un animal. Car les hommes et les Dieux ont vocation à se déjouer les uns les autres, au hasard, dans le sacrifice.
Le Dieu de la Vérité nous avait bien eus...
La boucle est bouclée.
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