Gravité et végétaux : participez à une immense découverte scientifique
Dans l’esprit des enquêtes participatives d’Agoravox, je vous propose de contribuer à une découverte scientifique originale et majeure en réalisant chez vous quelques expériences simples, nécessitant une plante et de la patience.
Une introduction épistémologique pour commencer. En cette époque de piètre pensée et de frénésie manipulatoire, pour ne pas dire manipulatrice, les débats d’idées ne franchissent pas le seuil médiatique et restent confidentiels. Les grandes questions sont occultées. Qu’est-ce que la vie, la matière, la conscience, la civilisation ? Les plateaux de télévisée préfèrent distraire le public en organisant des polémiques. Derrière ce tsunami d’insignifiances se déroulent dans les cercles savants de subtiles controverses qui ne trouvent pas toujours une résolution définitive. Mais que l’on soit scientifique ou philosophe, tout l’art de chercher repose sur l’élaboration d’un questionnement fructueux. Par exemple, que se passe-t-il quand un trou noir avale une planète, une étoile ou carrément un être humain ? En 1976, Stephen Hawking affirmait que tout est irrémédiablement perdu alors que Leonard Susskind optait pour une hypothèse opposée, étant persuadé que la disparition de l’information menaçait l’édifice de la physique contemporaine. La démonstration de cette assertion s’est déroulée sur plus de deux décennies, de quoi décourager un producteur d’émission culturelle qui veut du solide dans l’instant, de quoi fâcher un évaluateur de la recherche qui veut un quota de publication chaque année. Bref, cette affaire de physique, voire de méta-physique, est de la plus haute importance pour qui veut connaître les principes de l’univers et dieu merci, le timing social frénétique n’a pas empêché les savants de prendre le temps pour livrer leurs conclusions. Trous noirs, la guerre des savants, de Susskind, chez Robert Laffont.
La nature de la gravitation reste encore un thème de questionnement. Force attractive ou bien force entropique ? Les physiciens ne savent pas mais l’on peut anticiper sur la seconde option. La gravitation universelle est une réaction anti-entropique, une mise en forme, une disposition des objets massiques dans l’univers. La matière est une substance technique douée d’une faculté de calcul. La gravitation est une réaction de la disposition opposée à la dispersion entropique. L’avenir est riche de controverse et dira la vérité. D’autres questionnements sont en cours et pas des moindres, nous concernant de près, comme la vie. Les biologistes étudient la vie sans savoir ce qu’est le vivant, scindé en deux règnes, celui des animaux qui comme l’indique l’étymologie, sont animés, doué d’une faculté motrice, et celui des végétaux, qui poussent, croissent, se reproduisent mais ne peuvent pas se déplacer. Pourtant, la substance végétale montre d’étonnantes aptitudes pour défier les lois de la gravitation, résister aux intempéries, ruser pour se répandre, déployer des formes majestueuses, des figures florales douées d’étonnantes symétries, souvent des fleurs à cinq pétales, ou parfois six comme pour le lys. Encore plus étrange le cas de ces plantes capables de s’enrouler sur un tuteur fait de bois, de bambou ou de plastique. Le monde des végétaux semble un peu laissé pour comptes par les biologistes et autres philosophes de la vie. Pourtant l’incroyable plasticité de ces êtres vivants dépourvus d’organes et de motricité laisse perplexe. Autant l’affirmer avec force, le monde végétal offre matière à réflexion sur l’essence de la substance vivante mais aussi sur la substance physique.
Actuellement, une controverse agite le monde des biologistes, portant sur la légitimité de nommer une nouvelle discipline appliquée à l’étude des végétaux. Le professeur Stephano Mancuso vient en effet de fonder avec ses confrères un laboratoire international de neurobiologie végétale mais cette nouvelle spécialité est dénoncée pour sa dénomination trompeuse par la communauté des neuroscientifiques qui ont produit une mise au point récente. Aux arguments de Mancuso selon lequel il existe une forme d’intelligence, voire d’aptitude cognitive propre aux plantes, les neurobiologistes font valoir que cette thèse n’a aucun sens étant donné que seuls les êtres vivants possédant un système nerveux, aussi rudimentaire soit-il, sont capables d’effectuer des tâches cognitives. En vérité, la crispation des spécialistes du cerveau est justifiée si l’on reconnaît que l’usage du mot intelligence n’est pas approprié lorsqu’on étudie et caractérise les mondes physiques, végétaux et animaux jusqu’à un certain degré d’évolution. Un insecte, qui dispose d’un système nerveux perfectionné, peut-il être qualifié d’intelligent ? Ne nous y trompons pas, cette petite controverse ne concerne pas les choses étudiées mais l’usage des mots pour les qualifier, voire expliquer et même interpréter. En fait, on sait que tous les êtres vivants disposent de facultés cognitives. Que l’on conçoit aisément comme la faculté de tirer des informations sur le milieu et de les traiter afin d’agir en tenant compte de ce milieu. Ainsi, une simple paramécie possède cette faculté cognitive qui lui permet de se déplacer là où elle trouve de la substance nutritive. Pareil pour une bactérie mais on ne devrait pas désigner ces propriétés comme des formes d’intelligence. C’est l’inverse qui prévaut. Tous les êtres disposent de facultés perceptives spécifiques et d’un système de calcul permettant d’ajuster les réponses aux données perçues. La matière vivante est en fait une substance aux deux propriétés, technique et cognitive (Dugué, Le sacre du vivant, essai soumis pour édition). Ensuite, l’intelligence représente l’aboutissement de ces facultés cognitives à un certain stade de l’évolution. A quel niveau trancher ? Au oiseaux, aux mammifères, ou alors réserver cette facultés à l’espèce humaine qui utilise le langage ? Le plus raisonnable serait de restreindre l’intelligence à la faculté de comprendre intellectuellement le monde en utilisant différents vecteurs abstraits de communication, langage pour l’essentiel, mathématiques pour le lien avec la nature et sa formalisation, arts, musiques… Et par la même occasion, il serait utile de critiquer la notion de matériau intelligent pour désigner ces nouvelles matières sophistiquées fabriquées par les industriels. Comparativement, la substance végétale serait alors hyper intelligente !
Si le langage est le propre de l’homme, tous les êtres vivants ont la possibilité de communiquer, d’échanger des signaux et de percevoir des informations du milieu. Ce n’est que justice rendue aux plantes que de les associer au sein des êtres communiquant, au même titre qu’une paramécie ou un insecte détectant des phéromones. Mancuso rappelle que les plantes utilisent des molécules pour communiquer mais il n’exclut pas une avancée remarquable dans l’étude d’autres moyens de communication pouvant être détectés dans le monde végétal. La substance végétale possède des facultés étonnantes alors que certains génomes de plantes sont plus étendus que ceux d’animaux supérieurs, codant pour des dizaines de milliers de gènes. Les biologistes ne portent pas l’attention aux végétaux qu’ils méritent. Ces êtres vivants constituent un pont entre le monde physique inerte et le monde de la vie. Ils sont capables de créer de l’organique à partir de l’inorganique, contrairement aux espèces animales qui reposent sur le métabolisme de molécules organiques. Mais ce n’est pas sur ce point que le végétal mérite le plus grand intérêt ontologique. Car le plus étonnant serait de découvrir que la nature entropique de la gravitation se dévoile à travers quelques phénomènes produits par les plantes grimpantes et notamment celles dites volubiles, autrement dit dont la tige s’enroule autour d’un support.
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Place à la découverte. Une surprenante idée a germé suite à un rêve. Bissociation de deux pensées : la gravitation entropique et l’observation attentive d’un dipladénia sur mon balcon.
Les plantes disposent d’un sens de l’orientation très poussé. Les mélèzes s’enracinent dans des pentes de plus de 30 % mais ils poussent verticalement. Ce phénomène est nommé gravitropisme, terme signifiant qu’un végétal pousse droit, de bas en haut, en contrecarrant la gravité qui pourrait le faire basculer. Faites l’expérience en inclinant un pot remplis de lys, vous verrez les tiges se redresser. L’héliotropisme signifie que les feuilles d’un végétal s’orientent vers la lumière, en jouant parfois sur les branches ou les tiges. Observez vos plantes d’appartement, vous constaterez que les feuilles se tournent vers la source lumineuse. Tropisme signifie orientation déterminée. D’autres formes de tropismes sont observées, notamment chez les plantes grimpantes, certaines disposant de tiges capables de s’enrouler sur un support. C’est ce qu’on appelle le thigmotropisme ou haptotropisme, autrement dit la sensibilité tactile faisant que les tissus végétaux se développement en gardant le contact avec le support. La présentation de cette propriété des tiges volubile paraît occulter un aspect plus qu’essentiel. Je vais essayer d’être le plus clair possible afin d’exposer une idée somme toute assez intelligible mais dont la compréhension demande de sortir des cadres scientifiques convenus. Les tiges des plantes volubiles croissent selon le mode de circumnutation d’une vrille. La tige s’enroule autour d’un support en dessinant une figure hélicoïdale. Le processus est expliqué mécaniquement, comme une torsion de la tige manifestée par le souci de conserver le contact avec le support. La tige possède une surface spécialisée permettant de capter le contact. La torsion est alors effectuée par les fibres végétales dont la croissance est régulée par une hormone, l’auxine. Jusqu’ici, rien de bien surprenant. Tout est conforme à ce qu’on sait de la physiologie cellulaire des végétaux. Pourtant, une question se pose. Comment la tige fait-elle pour rencontrer son support ?
Sur le site très sérieux de l’université de Jussieu, une notice consacrée à l’haptotropisme explique que la tige effectue spontanément des mouvements de circumnutation pour multiplier ses chances de rencontre avec un support. L’enroulement de la tige semble alors évident, sauf que derrière cette évidence, une observation plus fine permet d’émettre une hypothèse assez surprenante. La plante est en fait attirée par le support et c’est ce qui ressort de l’observation effectuée sur mon balcon où pousse une plante grimpante, le dipladénia, dont les tiges ont la propriété de s’enrouler autour de supports et même autour d’autres tiges. L’expérience est facile à réaliser. Il faut que la plante possède une longue tige écartée du centre dont les feuilles n’ont pas encore poussé, donnant l’impression de voguer sans orientation précise en quête d’un support. C’est maintenant qu’il faut jouer. Je me suis muni d’un tuteur en bambou long d’un mètre, objet qu’on trouve facilement chez un fleuriste. J’ai enfoncé le tuteur jusqu’au fond du pot, afin d’être sûr qu’il ne bougera pas, en le positionnant près de la tige, à une distance comprise en 5 et 10 centimètres. Au bout d’un à trois jours, la tige vient se coller près du bambou tout en amorçant la circumnutation en vue d’un enroulement. Je déplace alors le tuteur, pour le placer du côté opposé mais en laissant un moment pour que la tige retrouve un nouvel équilibre. La tige s’infléchit alors pour reprendre le contact, quel que soit le positionnement du tuteur. J’ai refait plusieurs fois l’expérience en plaçant le support en bambou à l’extérieur du pot, pour éviter tout contact avec les racines et ça marche encore, y compris et surtout lorsque je déplace la plante pour la mettre dans une pièce fermée et obscure pour éviter toute interférence de la lumière ou du vent (ç’est encore plus concluant). Cela signifie que l’orientation se fait en dehors des deux processus que sont l’attraction vers la lumière (héliotropisme) et la quête de verticalité (gravitotropisme). Et pourtant, le mécanisme n’est pas celui de l’haptotropisme puisque la tige n’est pas en contact avec le support dont elle semble attirée par une mystérieuse interaction. A noter qu’au bout d’une dizaine d’expériences, la tige semble ne plus répondre à la sollicitation, évoluant librement comme si elle était guidée par une mémoire. Du coup, j’ai utilisé une autre tige. L’effet est assez surprenant, en à peine une heure, on observe un contact avec le support.
Vous pouvez tous réaliser cette expérience, il suffit d’un dipladénia planté dans un pot et d’un morceau de bambou. L’expérience menée dans une pièce obturée permet d’écarter d’éventuels phénomènes d’interférences lumineuses. Quel pourrait être alors le mécanisme par lequel la tige s’incurve pour se placer au contact du support ? La gravitation pourrait être invoquée, bien qu’elle soit ridiculement faible par rapport à la force attirant les masses vers le sol ; en fait, pratiquement égale à zéro. Ce qui infléchit la tige, c’est une force formatrice, qui donne une forme à la matière végétale et cette force n’est autre, selon mon hypothèse, que la gravitation telle qu’elle se comprend comme une force entropique (d’essence informationnelle). Mais au lieu d’agir en structurant la disposition des masses inertes et en formant l’espace-temps de l’univers, elle exerce une minuscule pression sur la tige afin qu’elle aille finaliser sa destination, se rapprochant du support avant de s’y enrouler telle une spirale en formation.
Maintenant, il faut exposer de manière claire et précise l’hypothèse scientifique permettant d’interpréter cette expérience et de la théoriser. D’un côté nous avons la gravitation physique qui, combinant la cosmologie relativiste et la théorie quantique, perd son statut de force mécanique pour devenir une force entropique, autrement dit une puissance informative, une force formatrice, donnant une expression à l’univers étendu tout en jouant du principe holographique. La force de gravitation qui s’exerce en un point massique correspond alors à une tendance poussant cette masse à rejoindre sa place assignée par la « trame cosmique universelle » (voir Leonard Susskind, La guerre des trous noirs, Robert Laffont, ou mieux encore, les recherches récentes d’Erik Verlinde, présentées ici ). L’attraction de la tige vivante sur son support est causée par un processus de même nature que celui qui produit la gravitation. Autrement dit, c’est un processus entropique, de mise en forme, obéissant à une finalité, mais dont le déroulement se fait par une puissance entropique autonome, inhérente à la plante, dont les cellules contribueraient à cet hypothétique « calcul entropique holographique ». Le monde végétal crée des formes mais ne se déplace pas. Il répond à la seconde catégorie ontologique de Jean Scot Erigène, celle du monde créé qui crée, alors que l’univers physique inerte est un monde créé qui ne crée pas (auxquels s’ajoutent l’incréé qui ne crée pas et l’incréé qui crée) Le végétal façonne sa force entropique en jouant sur la gravitation entropique, autrement dit, il transgresse la gravitation pour la dériver en vue de sa finalité propre qui est de trouver un support pour s’enrouler et supporter le poids du feuillage et des fleurs. La substance végétale se sculpte, prend forme en jouant avec un support. Chaque cellule, chaque atome du végétal se positionne pour créer cet infléchissement de la tige qui s’en ira rejoindre le morceau de bambou comme attirée par une mystérieuse puissance plastique exerçant son efficace à distance, sans aucun mécanisme nécessitant une communication transitant par l’espace-temps. Aucun contact matériel, ni lumineux, ni sonore, ni olfactif. Bien évidemment, ces expériences doivent être reproduites afin de confirmer qu’il n’y a pas eu artefact et qu’il s’agit là d’une découverte majeure concernant la gravitation universelle.
Vous pouvez tous réaliser l’expérience. Même en intérieur. Il suffit d’acquérir un dipladénia et d’attendre qu’une de ses tiges ait poussé à l’écart de la partie palissée accrochée aux tuteurs. Vous n’avez plus qu’à placer un morceau de bambou ou même un bâton en bois ou tout autre support rigide près de la tige, à une distance d’environ 5 centimètres. Vous verrez la tige aller au contact du support et même amorcer un mouvement de circumnutation. Vous pouvez jouer en déplaçant le tuteur tous les deux ou trois jours. En changeant l’orientation. Cette expérience convient parfaitement aux enfants, servant d’initiation au sens de l’observation scientifique. Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’une des plus grandes découvertes du 21ème siècle pourra être expérimentée par des milliers d’internautes, à l’écart des laboratoires. N’hésitez pas à placer vos résultats dans les espaces prévus pour les commentaires.
Si les résultats sont probants, il faudra proposer une interprétation des enjeux scientifiques et philosophiques liés à cette découverte dont l’expérience pourrait rester dans l’histoire, avec une valeur empirique éminente, doublée d’un contenu symbolique comme celui véhiculé par la pomme de Newton. Un fruit tombe et c’est la mécanique rationnelle qui devient le fruit de la physique. Une tige s’enroule et c’est un nouveau paradigme qui s’enroule autour de la gravitation entropique et holographique.
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