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Accueil du site > Tribune Libre > L’imposture des biocarburants

L’imposture des biocarburants

Dans l’agitation climatophobique qui règne dans tous nos médias aujourd’hui, qu’elle soit le fruit de rapports scientifiques internationaux, de discours politiques récupérateurs, d’ONG de diverses obédiences ou encore de publicistes sans vergogne, tout le monde parle d’environnement avec plus ou moins d’honnêteté. De nombreuses initiatives sont louables, mais...

...lorsque l’on recherche les causes véritables du drame qui s’invite dans nos existences à la vitesse d’un tsunami planétaire, les pistes conduisent toutes vers cette religion totalitaire et dogmatique qui a étendu son emprise sur presque l’entièreté des Etats dits « libres ». Je veux parler de cette idée destructrice qui veut que : (dogme n°1) l’homme soit programmé pour vouloir accumuler des biens au détriment de ses semblables sans avoir à tenir compte de l’environnement qu’il prétend dominer.

Comme tout dogme, il s’agit tout au plus d’une croyance surnaturelle qu’il faut que tout fidèle révère et impose au plus grand nombre pour la pérennité du culte. Voilà pourquoi le discours dominant ne remet pas en cause la croissance de consommation matérielle et énergétique, préférant imposer des pseudo-alternatives qui ne résoudront en rien les problématiques du réchauffement planétaire conjuguées à l’épuisement des différentes ressources naturelles surexploitées. Les biocarburants sont un exemple parfait du mensonge néolibéral (ou capitaliste).

L’imposture sémantique

Car de bio, cette alternative n’a que le nom. Ce nom que l’on rapproche de nos jours à un sentiment de qualité que la plupart de nos produits de consommation ont perdu. Synonyme de pureté et de respect de l’environnement, l’appellation Bio est particulièrement maladroite dans le cadre d’une adition de maximum 5% d’huile végétale (colza, betterave, froment) à du pétrole. Il est donc facile de comprendre qu’un carburant à base de 95% de pétrole ne participera en rien au sauvetage de notre biosphère. De plus, l’Union européenne acceptera d’autant plus facilement que les semences pour ses cultures soient génétiquement modifiées et que les quantités de pesticides et engrais chimiques ne soient en rien réglementées puisque la destination de ces cultures ne sera pas l’assiette du consommateur. Ceci allant complètement à l’encontre d’un concept méritant le label Bio.

La facture écologique de la filière des biocarburants

Si les habitants de la planète imposaient une relocalisation de l’économie et un retour à une gestion du bien commun par le biais d’institutions nationales réellement démocratiques, notre besoin en carburant chuterait considérablement et rapidement, laissant des centaines de millions de barils sous terre. L’humanité créerait alors, par son inaction, des puits de carbone naturels, évitant des émissions inacceptables de gaz à effets de serre (GES) et de particules cancérigènes dans l’air. Permettant ainsi aux générations à venir la possibilité d’avoir recours parcimonieusement à cette ressource en cas de besoin, tout en sachant que l’arrêt du gaspillage pétrolier inciterait de brillants cerveaux humains à innover dans la recherche d’alternatives non-polluantes.

Mais hélas, aujourd’hui, nous voulons tous des produits manufacturés en Asie dans des conditions sociales que nous n’accepterions pas pour nos enfants. Nous considérons comme acquis le droit de pouvoir aller bronzer sur les îles du bout du monde que l’on voit à la télévision en prenant l’avion pour s’y rendre. Tout cela a un coup environnemental majeur. Alors le système invente des solutions qui n’en sont pas, car la filière des biocarburants européenne sera alimentée par de l’éthanol provenant des cultures de canne à sucre et de pétrole végétal issu de la culture de soja transgénique cultivé en lieu et place de la forêt amazonienne. Ainsi, le système économique que nous laissons saccager notre planète va, sous couvert d’une conscience écologique médiatiquement porteuse :

  1. Réduire encore plus largement la superficie de la forêt amazonienne ;
  2. Utiliser des semences issues des laboratoires génétiques (avec les risques sanitaires que l’on connaît) ;
  3. Noyer tout cela de pétrole à travers les différents intrants chimiques que ces cultures nécessitent (pesticides et engrais chimiques proviennent tout les deux de la transformation du pétrole et du gaz « naturel ») ;
  4. Exproprier de nombreux paysans brésiliens et les priver ainsi de la terre dont ils ont besoin pour nourrir leur famille sans même leur proposer du travail en échange puisque l’exploitation du soja sera mécanisée au maximum ;
  5. Et enfin, transporter à travers le monde ces productions inutiles avec les risques de pollutions en cas de naufrages et en tout cas, générant la pollution constante liée au transport intercontinental.

Piètre bilan donc, qu’il est bon de garder à l’esprit quand nous demandons des comptes à nos élus.

Les gains ne seront que financiers, vous en doutiez ?

Les filières locales de productions d’additif végétal sont-elles une solution moins toxique et plus avantageuse pour sauver le climat ?

Certainement en ce qui concerne la réduction d’émission de GES dû au transport par mer, mais c’est la porte ouverte qu’attend le lobby des semenciers transgéniques pour répandre leurs coûteux poisons dans nos contrées réfractaires à ce genre de « progrès ».

Quand aux réductions de GES dans le transport européen, l’impact au vu des chiffres sera ridiculement minime. Et ne soyons pas crédules en y voyant une alternative à l’épuisement des ressources de pétrole ; en France, si on cultive du colza / pétrole végétal sur 60% des surfaces désignées pour ce type de culture, on produira de quoi permettre aux camions français de rouler deux jours.

A l’époque où l’on tente de nous vendre les OGM pour lutter contre la faim, consacrer des surfaces cultivables pour faire rouler des 4X4 prétentieux est un non-sens de plus...

Mais surtout, gardons à l’esprit qu’il n’est plus temps de vouloir une production d’énergie moins polluante, mais bien d’exiger des économies d’énergie vigoureuses et la mise en place d’une société où le respect de tous est un objectif et non une barrière. Pensons global, vivons local.


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29 réactions à cet article    


  • eric de ruest (---.---.62.51) 27 mars 2007 13:27

    Vous trouverez un article extremement bien documenté à propos de l’imposture des carburants végétaux sur : http://www.kokopelli.asso.fr/actu/new_news.cgi?id_news=90

    Bien à vous et...

    RESISTANCE ANTI-CAPITALISTE !!! smiley


    • Tom (---.---.135.212) 27 mars 2007 13:54

      L’article est assez bien mais :

      « Noyer tout cela de pétrole à travers les différents intrants chimiques que ces cultures nécessites (pesticides et engrais chimiques proviennent tout les deux de la transformation du pétrole et du gaz « naturel ») »

      Je veux juste dire que l’ont peut fabriquer des pesticides et engrais chimiques grace au charbon, on peut tout remplacer par le charbon ( plastique, essence...).

      Avec environ 1200 milliards de tonnes, je dis « vive le charbon ! »


      • eric de ruest (---.---.62.51) 27 mars 2007 14:04

        ON FABRIQUERA AUSSI GRÂCE AU CHARBON CE QU’IL FAUT DE DIOXINE DE SOUFFRE POUR RENDRE L’AIR ABSOLUMENT IRRESPIRABLE, EN EFFET, VIVE LE CHARBON smiley


      • aquad69 (---.---.100.34) 27 mars 2007 14:21

        Bravo Eric,

        je vous suis complètement, y compris dans l’image de concept religieux de la consommation.

        Rien ne sera fait tant que nous n’aurons pas profondément remis en question notre mode de vie, et donc la vision que nous avons de nous-mêmes ; au demeurant respect pour nous-même et pour l’environnement sont liés.

        Mais c’est évidemment ce que nous ne ferons pas, car personne n’a envie d’en payer le prix ; et puis c’est interdit, ce serait un blasphème contre le dogme du progrès universel...

        Cordialement Thierry


        • Comenius (---.---.40.174) 1er avril 2007 17:22

          A partir de 2007 ou 2008, la production mondiale de pétrole va décroître à un rythme de plus en plus important, le pétrole conventionnel facile à extraire comme le pétrole dont l’extraction est difficile et très coûteuse.

          Selon une estimation raisonnable, nous aurions une production limitée à 80 % dans 12 ans et à 50 % dans 20 ans de celle d’aujourd’hui, car les réserves de pétrole ont été surestimées.

          Le nucléaire, les piles à combustible et les biocarburants sont des solutions illusoires (il faudrait 3 à 4 fois la surface agricole de la France pour remplacer le seul pétrole utilisé comme carburant).

          D’autres informations ici : La fin progressive du pétrole

          Lorsque l’on étudie la consommation de pétrole (carburants, engrais et autres produits pétrochimiques) utilisée pour produire l’équivalent en biocarburants, on constate qu’il faut, sur un hectare de culture, en tonne équivalent pétrole (tep) :
          - huile de colza : 0,50 tep consommée pour produire 1,37 tep = 0,87 tep à l’hectare,
          - huile de tournesol : 0,29 tep pour 1,06 tep = 0,77 tep / ha,
          - éthanol de betterave : 3,22 tep pour 3,98 tep = 0,76 tep / ha.

          Pour produire l’équivalent des 49 millions de tonnes de pétrole consommées par les seuls transports (sans compter les autres usages) il faudrait utiliser dans le meilleur des cas (huile de colza) 56.400.000 hectares (564.000 km2) soit plus que la superficie de la France et 3,6 fois la superficie des terres cultivées du pays.

          La situation n’est pas meilleure dans les régions tropicales. Celles-ci permettent un meilleur bilan énergétique à court terme (en utilisant beaucoup de produits chimiques pétroliers), mais les sols de ces régions sont fragiles et deviendraient rapidement stériles, sans compter les ravages de la déforestation.

          Nous devons consommer beaucoup moins d’énergie et nous préparer à des réalités contraignantes, en changeant de façon radicale notre mode de vie, l’organisation du territoire (passer de l’exode rural à l’exode urbain), l’urbanisme, l’architecture, l’organisation économique et sociale.

          Lire aussi sur Actuchômage ces deux débats : Pétrole : c’est la fin

          Corée du nord, pétrole, famine


        • aurelien 27 mars 2007 14:28

          Bonjour,

          Oui, merci pour cet article !

          En lien une vidéo montrant un exemple de manipulation sémantique, puis de censure par un grand journal télévisuel sur ce sujet :


          • Marie Pierre (---.---.93.148) 27 mars 2007 14:52

            Merci Eric, cet article devrait être sur NaturaVox.


            • eric de ruest (---.---.62.51) 27 mars 2007 14:58

              C’est article est libre et ouvert. Vous pouvez le publier ou bon vous semble.

              La gratuité et la liberté m’enrichissent plus que tout


            • gem gem 27 mars 2007 19:10

              pff... trop agressif et trop peu factuel.

              Les bio-carburants sont économiquement morts-nés, parce que leur rendement de conversion de l’énergie solaire en énergie utile est bien trop mauvais (sans oublier les aléas, et les capitaux et le travail qu’il faut investir...). Il peut leur rester quelques niches (« les tracteurs et les avions de chasse » selon le mot de JM Jancovici) ou le recyclage d’invendus (marchandise pourrie, excédents...). Alors à quoi bon être aussi méchant ???

              Les biocarburants sont un pur produit de l’interventionnisme étatique, qui ne pourraient exister dans un monde économique libéral que si les produits agricoles avaient une valeur comparable à celle du pétrole, c’est à dire pratiquement nulle. Aujourd’hui, il faut les subventionner pour qu’ils existent ! Dans cette affaire, il n’y a pas de « mensonge néolibéral (ou capitaliste) » (sic), en revanche il y a un bon gros mensonge antilibéral.

              L’imposture sémantique, c’est l’annexion du prévixe « bio » par des ayatollahs rétrogrades. « bio », ça veut dire « vivant », et à coup sur les productions agricoles le sont, TOUTES, sans exceptions, celles qui sont chouchoutées et soignées avec des produits étudiés et normalisés, aussi bien que celle qui ne bénéficient que de cocktails bio-chimiques mal connus...

              Et le système économique à bon dos : les hommes font comme tous les êtres vivants, ils consomment toutes les ressources disponibles jusqu’à ce qu’elles leur manque. En détruisant tout sur leur passage, du plus petit microbe (pourtant innoffensif dans 99,9999... % des cas) à la plus grosse baleine. Rançon de la puissance que donne la science et l’énergie quasiment gratuite.


              • Eric De Ruest (---.---.62.51) 27 mars 2007 22:21

                Bonjour Gem, Croyez-vous que Total se vente d’être le premier producteur mondial d’éthanol pour véhicule si cela était économiquement mort-né ? Croyez-vous que Peugeot, Ford, Renault et encore d’autres feraient le déplacement au salon de l’agriculture pour vanter les mérites des biocarburants si ceux-ci n’étaient pas une source ciblée de profits colossaux ? Hélas, je pense que vous ignorez à peu prêt tout de la question et que vous aillez juste eu envie de réagir contre mon analyse du modèle économique qui nous empoisonne un peu plus chaque jour, tout en vous positionnant en « sage ». Il est évident (j’ai lu JM Jancovici dans son livre « le plein s’il vous plait » et sur son site manicore) qu’en France, il n’y a pas de surfaces cultivables suffisantes pour les agros-carburants, mais croyez moi, avec les prêts de la Banque Mondiale, les gouvernements du Sud soumis au remboursement de la dette n’auront pas le choix que de sacrifier à ces monocultures mortifères. De plus, les cours des céréales et de la betterave sont en plein boum, et devinez à cause de quoi ? Non, décidément, je vous respecte mais votre jugement est trop peu factuel et manque de lucidité, je ne peu donc que vous conseiller de cliquer sur ce lien pour un article parfaitement documenté : http://www.kokopelli.asso.fr/actu/new_news.cgi?id_news=90

                De plus, le label bio est un fait de notre société. C’est un label de qualité et de respect de l’environnement soumis à des normes strictes et produits localement par des artisans qui aiment, eux, la nature et les choses saines.

                J’aimerai pouvoir vous inviter à plus de circonspection mais je sens que votre cœur est baigné dans un spleen et une certaine morosité. Et contre cela, je ne peux que vous inviter à vous ouvrir un peu plus à l’amour...


              • Aldoo Aldoo 28 mars 2007 13:48

                Oui enfin Gem a raison sur un point : bio veut dire biologique, c’est-à-dire d’origine vivante, et sauf mention contraire, on ne parle en général pas du label « Bio », qui lui voudrait plutôt dire « respectueux de la vie »... donc plutôt « biophile » que biologique.

                Là où je ne suis pas d’accord c’est quand il dit qu’un marché libre et dérèglementé éviterait nécessairement les absurdités dénoncées dans l’article.

                Un marché totalement dérèglementé ne mène pas nécessairement à un état idéal, mais seulement à un état où chaque acteur s’en sort le mieux possible (selon ses critères, en général économiques) en supposant que les autres acteurs gardent la même stratégie, soit peu ou prou un équilibre de Nash (modulo les incertitudes et l’irrationalité de certains acteurs).

                Ainsi on peut facilement se retrouver à utiliser des solutions qui ont tout leur sens localement, mais qui sont globalement, en considérant tout l’espace des solutions, absurdes et indéfendables par rapport à la solution optimale, si ce n’est que les acteurs économiques ne se dirigeront pas naturellement vers cette dernière sans incitation des états politiques.


              • Eric De Ruest (---.---.171.9) 28 mars 2007 15:07

                Bonjour Aldo, lorsque l’on parle de pétrole, parle-t-on de bio pétrole ? cette énergie est pourtant la résultante de la dégradation/transformations dematière d’origine végetale et animale ? Il est évident ici que Bio signifie propre dans le langage des consommateurs et dans le stress environnemental. Pour concocter vos petites salades en été, allez vous acheter de la Bio huile au magasin ? ou encore du bio jus pour vous désaltérer ? Non, la dénomination est intentionnellement trompeuse, j’en veux pour preuve la communication des multinationnales agro-chimiques, pétrolières et automobiles à ce sujet. A les entendre, ils vont sauver le monde grâce au Bio... Sortez donc vos têtes du trou dans lequel elles se planquent depuis trop longtemps. Et la rationnalité du systeme dérégulé me laisse pantois. Tout prouve que c’est absolument dangereux socialement et environnementalement... Et quand le Sud, les jeunes, les pauvres, les travailleurs précarisés, les exclus de tout et tous les sans se réapproprieront la société civile qui leur est confisquée sous couvert de liberté économique, ces théories mortifères ne serviront pas à grand choses et seront prises pour ce qu’elles sont, c’est à dire l’appologie bestiale de la loi du plus fort. Mais hélas pour les tenants de ces balivernes, c’est le peuple le plus fort... Regardez en Irak... Ouvrez vos coeur au partage et au respect, nous sommes sortis de nos cavernes depuis longtemps Bordel !!!


              • wawa (---.---.236.124) 27 mars 2007 19:41

                au dela du probleme des biocarburants, (au passage bio n’est pas une marque déposée reservée à la cultures sans pesticide et l’appelation biocarburant me semble correcte), il me semble tout a fait vain de croire que l’on peut espèrer reduire les emission de gaz à effet de serre et la pression sur l’envirronement en général sans renoncer au dogme « religieux » qui veut que la logique libérale doit s’appliquer sans entrave ni reglementation, et que la « croissance » prime sur tout. il faudra passer par des taxes voir des péage pour limiter les délocalisations au plus offrant (dumping social) dont nous sommes tous responsable, (j’achete aussi chinois, c’est moins cher) et limiter le nombre de kilometre parcouru donc d’énergie fossile par objet. il s’ensuivra necessairement une baisse de notre pouvoir d’achat, a laquelle il va a mon avis falloir se resoudre.

                pour revenir aux biocarburants, entre le gaz naturel brulé necessaire pour fabriquer les engrais, le gasoil des tracteurs, l’augmentation du N20,gaz hilarant puissant gaz a effet de serre, produit de maniere naturelle par le sol par decomposition des engrais azote, la diminution du carbone stocke dans les prairie ou foret convertie en culture plus le cout d’extraction/fabrication du carburant, il n’est pas sur que le bilan en terme de rechauffement global soit positf, ou si peu ! il permettrait déja de limiter la fuite de devises vers les pays producteurs et c’est dèja pas mal. Mais alors si en plus on se met a importer du biocarburant (ethanol de canne a sucre et huile de palme) et il me semble qu’on ce dirige vers cette option, avec les destruction de foret amazonnienne et d’asie ; avec des terrains acquis par la force (expropriation des ethnies indigènes et rasage des foret)par des multinationnale de l’agroalimentaire où est l’interet ? donner moins d’argent au petromonarchie du golfe pour le donner a la junte militaire birmane ?

                Là encore il me semble capital que les biocarburants ne soient pas importés (autant continuer avec le pétrole), quitte à ne pas remplir des objectifs de substitution imposé par la loi


                • cdg (---.---.228.110) 27 mars 2007 20:21

                  bravo

                  le bio carburants sont une imposture pour faire plaisir aux copians de chirac, les paysans de la FNSEA !

                  Produire de l essence a partir de vegetaux n est pas rentable a moins de subvention (ou d exemption de TIPP ce qui revient a peu pres au meme). Le pire c est que dans certains cas il faut plus d 1 litre petrole pour faire un litre de bio carburant ! (eh oui, les tracteurs ca roule pas a l eau, et les pesticides il faut bien les fabriquer) !


                  • bidon (---.---.105.154) 27 mars 2007 20:48

                    je suis d’accord sur le fond, à savoir que ce type de biocarburant que l’on essaie de produire est à plus ou moins long terme voué à disparaitre, qu’il ne reduit pas suffisemment la production de GES et qu’il ne crée pas assez d’independance vis a vis des carburants fossiles. MAIS c’est une 1er pas dans le bon sens pour le pachiderme France qui est à la traine pour appliquer toute innovation de ce genre. pour l’anecdote, ca a pris 10ans à la France pour se mettre au sans plomb en comparaison avec les USA. dommage qu’à l’heure actuelle les USA ne considerent la promotion des biocarburants que dans leur lutte contre le terrorisme. l’application à outrance -comme on sait si bien le faire dans l’agriculture moderne- de pesticides, d’insecticides et/ou d’engrais ne favorise en rien le bilan energetique, mais il n’y a pas que les USA et l’Europe est soucieuse de ce probleme et investit dans la recherche pour que la production de bioethanol soit un progres pour l’environement. Saluons au passage les travaux de recherche francais sur la pile a combustible et autres technologies basées sur l’hydrogene. Esperons que ce sera la revolution « bleue » de l’energie tant attendue et que les craintes sur la vapeur d’eau en tant que GES ne soient pas fondées. je ne suis pas d’accord avec Mr de Ruest sur la forme. son article est un amalgame visant à faire peur. il est un peu facile d’accoler ogm-capital-cancer-amazonie-pollution et de parler des pauvres bresiliens qu’on spolie. ca fait peut etre verser une larme à Arlette mais ca decredibilise l’argumentaire. dommage ! je suis pourtant 100% d’accord sur la conclusion(dernier paragraphe !)


                    • Eric De Ruest (---.---.62.51) 27 mars 2007 22:37

                      Afin que chacun puisse mieux percevoir l’étendue du désastre imposé par les multinationales aux pays du Sud, n’hésitez pas à voir le film « We feed the world » de Erwin Wangenhofer qui vient de sortir. Et puis, si le racisme primaire ne vous étouffe pas trop, n’hésitez pas à découvrir les politiques néo-coloniales de la banque mondiale et du FMI sur l’excellent site du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde www.cadtm.org, vous comprendrez pourquoi les pauvres petits brésilliens méritent qu’on arrète de les prendre pour des primates... Les agros-carburants sont une plongée dans l’extreme misère pour encore plus de populations du Sud imposées par les riches capitalistes du Nord. C’est dommage de n’en avoir cure...


                      • Forest Ent Forest Ent 27 mars 2007 23:04

                        Tout à fait d’accord avec cet article. Il faut avant tout consommer moins. Pour cela, il peut être utile de limiter le transport international de marchandises.

                        Le risque, bien illustré par l’article récent du marsupial sur le Mexique, est que l’agriculture du tiers monde fasse pousser de l’essence plutôt que de la nourriture.


                        • micha (---.---.144.82) 28 mars 2007 04:27

                          En abusant du néo-con-isme on oublie facilement qu’à ce jour les pires catastrophes écologiques ont été commises par les pays à « démocratie réelle » à savoir URSS/Russie et Chine.

                          A part Tchernobyl, les dépôts chemio/radioactifs entourant les villes de production et les bases navales, les lacs déséchés, les barrages qui ont bouleversé des écosystèmes complets.

                          Que W. Bush soit un idiot n’empèche pas que de l’autre côté on ait eu des crétins sinon des salauds du même calibre ... qui ont falsifié pendant 50 ans toutes les données pour être à la hauteur des « plans sur 5 ans » au point à ne plus savoir ce qu’ils faisaient ... des ENRONs communistes ?


                          • Eric De Ruest (---.---.171.9) 28 mars 2007 09:20

                            Bonjour, il ne s’agit nullement d’encenser quelques dictatures que ce soit. Les révolutions populaires ont toujours été récupérée par des despotes. Mais est-ce pour cela que cela va toujours être ainsi ? De plus, l’URSS était basée sur le productivisme et donc soumise à des logiques capitalistes ; salaires contre travail, etc. Et puis faire fit d’Hiroshima, de Nagazaki, de Three Miles Island, de Mururoa, et d’une autre centaines d’événements dramatiques consécutifs au nucléaire, c’est encore et toujours de la négation par omission, non ? Sans parler des centaines de milliers de morts et malformés qu’engendrairent l’agent orange de Monsanto qui veut ouvrir les marchés agro-carburants du Sud pour répendre ses nouveaux poisons. Il existe peut-être des solutions non polluantes de productions de phyto-carburants, mais ils n’intéressent pas les multinationales au pouvoir pour le momoent. C’est un peu la raison pour laquelle on nous a imposé le pétrole et le nucléaire plutôt que le solaire, c’est immédiatement accaparable et directement CAPITALISABLE, c’est aussi simple que ça


                          • Personne (---.---.42.18) 28 mars 2007 08:00

                            Mais laissez donc le temps à cette nouvelle filière d’évoluer bon sang !!! Renseignez-vous sur les biocarburants de seconde génération qui, bientôt, on le souhaite utiliseront toute la plante quelle qu’elle soit au lieu de seulement quelques graines afin d’obtenir de l’ethanol, ou bien sur l’utilisation des algues qui sont naturellement grasses pour faire du diester. Il y a plethore de techniques encore balbutiantes qui evitent l’emploi de pesticides et autres engrais. Même si je suis opposé à la societé de consommation, je ne vois pas beaucoup d’alternative se profiler la concernant. Allez faire comprendre à des gens qui ont besoin de tout (les pauvres s’entend) qu’il faudra qu’ils s’en passent. Peut-être pourrons-nous nous développer autrement, mais ne pas nous développer (au niveau mondial), je n’y crois pas.


                            • Eric De Ruest (---.---.171.9) 28 mars 2007 09:30

                              Les pauvres sont essentielement pauvre à cause des politiques d’endettements imposées par la Banque Mondiale du FMI et de l’OMC. La misère est renouvellée chaque année dans des plans de réajustements structurels de la dette. En Afrique, continent immensément riche de resource et de cerveaux, la dette absorbe jusqu’à la moitié du budget annuel de l’état. Cet argent investi dans l’éducation, l’infrastructure et les soins de santé verait l’Afrique bien mieux en point. Sur le site www.cadtm.org c’est très clair et totalement documenté par des intélectuels renommés et ce, depuis plus de 10 ans. L’Afrique est riche, la logique néo-colonialiste seul l’appauvrit.


                            • personne (---.---.42.18) 28 mars 2007 22:42

                              Le consensus de washington, ça commence à dater. Depuis quatre ou cinq ans le FMI comme la banque mondiale on revu leurs stratégies. Ils pronent à présent la croissance comme seul but et auraient cessé d’imposer les ajustements structurels en contrepartie de leurs prêts financiers. Il reste encore à baisser les taux d’interêt ou même annuler les dettes.

                              Certaines voix s’élèvent d’ailleurs en Afrique afin d’appeler à un néo-colonialisme intelligent (si tant est que cela puisse exister) car les intellectuels de ces pays ne voient pas comment venir à bout de la gangraine de la corruption qui sape toute politique sociale à la base, mène à l’abrutissement général, aux guerres, aux famines et qui anéantit tout effort de développement.

                              Ils souhaitent que des puissances étrangères investissent dans leur pays en échange de matières premières mais s’assurent de la bonne utilisation des fonds versés afin que ceux-ci n’échouent pas en Suisse. En gros, au lieu de continuer à spolier les peuples de leurs richesses, on les paierait en médecins, en écoles, en usines afin de donner de la valeur à ces matières premières, en débouchés commerciaux sans subventions, en institutions administratives, bancaires fiables, en droits de proprieté etc etc... et cela, sur des décennies.

                              La colonisation a été un drame, la décolonisation, un autre drame pour beaucoup.


                            • Eric De Ruest (---.---.37.5) 28 mars 2007 22:57

                              Bonjour personne, j’ai récement été reçu au siège de la banque mondiale à Bruxelles, tandis qu’ils tenaient sommet à Singapour. La responsable européenne a tenté de nous vendre cette version des choses qui est leur nouvelle stratégie de communication depuis que cette institution est contestée par de nombreux acteurs de la société civile. J’ai filmé l’entièreté et croyez moi, ça ne cadre nullement avec la réalité de terrain. De plus, nombres de chefs d’états sont en place car ils vont dans le sens des IFI... L’échec des nouvelles stratégies de la BM en matière de réduction de la pauvreté n’est en rien différente des échecs du passé, seul le langage a changé... Et les chiffres de la croissance africaine sont consécutifs à une conjoncture économique, par conséquent, cette croissance est, par définition, limitée dans le temps. (6 mois, 1 an, voir 2 années) Et surtout, une croissance ne signifie nullement l’amélioration du niveau de vie des populations. Puisque l’argent en circulation va comme vous le dite vers les riches banques du Nord quand il ne sert pas à rembourser la dette pour la 8 ou 9 ème fois.


                            • personne (---.---.42.18) 29 mars 2007 11:00

                              Je ne suis pas spécialiste mais peut-on juger d’un changement de politique au bout de quatre ou cinq ans lorsqu’on sait que celle des ajustements structurels a duré une vingtaine d’années ?

                              Lorsque les pays Africains auront à leur tête de vrais dirigeants sensibles aux conditions de vie de leur peuple (comme un hugo chavez malgré les reproches nationalistes qu’on peut lui adresser) et non pas des marionnettes manipulées en sous-main par les anciennes puissances coloniales ou les pays voisins peut-être pourront-ils avancer.


                            • (---.---.141.33) 28 mars 2007 09:49

                              Bon sujet !

                              Nous débordons d’énergies ! Manque de bol, les plus intéressantes ne rentrent pas dans notre système économique !

                              Ce n’est pas, effectivement, les biocarburants qui vont résoudre nos soucis énergétiques.

                              Le cumul des différentes solutions appropriées à chaque utilisation sera une partie de la solution.

                              L’autre partie, c’est une rupture avec les lobbys démesurés des différents acteurs concernés.

                              Mais rassurez-vous, la simplicité naturelle aura toujours une longueur d’avance sur la complexité artificielle.

                              Aujourd’hui, si Total investit dans le solaire, c’est pour nous contraindre demain à prendre un abonnement ! Erreur de stratégie !

                              Ces groupes sont condamnés, car l’énergie ne sera jamais un but en soi, mais un moyen de survie pour défendre des objectifs communs. C’est déjà une réalité occultée.

                              Nous allons devoir définir ces objectifs le plus rapidement possible, si nous souhaitons éviter des catastrophes. (humaines avant écologiques !)

                              Nous avons la chance d’avoir une planète riche de ressources qui nous permettent de faire face à tous nos petits soucis.

                              Hélas, tout est fait pour créer la pénurie ou la rareté afin d’en tirer un maximum de profits superficiels.

                              Nous changeons d’époque, et certains n’acceptent pas cette évolution majeure inéluctable de nos sociétés, sur tous ses niveaux !

                              La raison l’emportera, de gré ou de force. Évitons les conflits inutiles, et focalisons nos énergies à de nobles fins. C’est mon souhait.


                              • Eric De Ruest (---.---.171.9) 28 mars 2007 11:01

                                Yes ! dommage que tu ne signes pas ton commentaire, la société civile a besoin d’exemples de gens posant des avis clair et courageux. CETTE SOCIETE CIVILE QUI SE REUNIT A HEILLIGENDAMM/ROSTOCK ENTRE LE 1 ET LE 9 JUIN POUR UN CONTRE-SOMMET DU G8... VENEZ MONTRER VOTRE DESAPROBATION A LA DESTRUCTION DES PEUPLES ET DES RESSOURCES PAR CES ELITES FINANCIERES COMPLICES DES MULTINATIONNALES... MERCI POUR NOS ENFANTS smiley


                                • chmoll chmoll 29 mars 2007 07:12

                                  ben ouié l’bios carburant,et vous croyez que les pétroliers vont laisser faire ? pasque dans s’domaine c pas un gouvernement qui décide,ce sont eux les pétroliers devinez comment(c’est pas dur à trouver)

                                  aller koi un effort !


                                  • Eric De Ruest (---.---.205.248) 29 mars 2007 18:11

                                    Les forêts coupées pour permettre la monoculture de soya, est-ce vraiment une solution pour l’absorption du CO² ?


                                  • zelectron zelectron 20 avril 2008 12:07

                                    SARKOSY ferait bien de devancer tout le monde en interdisant la production, l’importation des biocarburants issus des cultures vivrières ! Ca ce serait la bonne idée choc et redorerait son blason, mais il n’a pas les conseillers necessaires peut-être ?

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