Six siècles plus tôt, Diodore (B.H. III XLIV) mentionne « un temple vénéré de tous les Arabes » à proximité d’une baie rocheuse. Cela rappelle tout de même beaucoup La Mecque et Djeddah. Aujourd’hui l’agglomération de La Mecque est très étendue. Les archéologues n’ont pas cherché au bon endroit ou se sont trompés dans leur datation. En Méditerranée Occidentale, ce sont toutes les villes gauloises et puniques qui ont mystérieusement « disparu ».
Si les premières mosquées n’étaient pas tournées vers La Mecque, c’est probablement parce qu’il s’agissait d’églises, temples et synagogues reconvertis. L’importance de la Mecque à l’époque de Mahomet n’était peut-être pas économique et démographique mais symbolique et religieuse. S’il s’agissait d’une sorte de grand sanctuaire confédéral des clans Arabes ; celui qui tenait La Mecque était considéré comme désigné par les cieux. Les successeurs de Mahomet ont pu vouloir faire oublier le passé païen de La Mecque au point qu’ils ont fini par en faire le centre de l’Islam au détriment de Jérusalem.
On peut interpréter la représentation de Triton de deux manières. Au niveau local, il représente la Montagne de la Serre à l’extrémité de laquelle est perchée Gergovie au Crest qui est symbolisée par la tête du personnage. Le vase grec célèbrerait ainsi une domination des Eduens sur les Arvernes. Il est à replacer dans le contexte de la fondation de Marseille. La tour / carquois semble bien implantée sur la tête de Triton et sa forme évoque plutôt celle du Crest. Il s’agit peut-être d’une tour-fanum semblable à celle dite du « Temple de Janus » à Autun. Ses vestiges doivent toujours se trouver autour des fondations de l’actuel petit clocher du Crest.
Mais Triton est effectivement aussi un fleuve et sa forme fait ici penser non pas à la Saône mais à la Loire que se disputaient Arvernes et Eduens. La queue symbolise l’estuaire qui s’élargit à Saint-Nazaire. Le fleuve descend ensuite légèrement avant de monter vers le Bassin Parisien. Il redescend à nouveau et surprise il remonte encore ! Pourquoi ? Parce qu’il s’agit ici de la Bourbince qui « grimpe » jusqu’au pied de Bibracte à Mont-Saint-Vincent représentée par la tête de lion, assurant la liaison avec la Saône via la Dheune.
On reconnait l’éminence du Crest dans le crâne arrondi de Triton et le sommet plus plat et légèrement incliné de Mont-Saint-Vincent sur la peau de lion recouvrant la tête d’Héraklès. On peut même se demander si l’extrémité du carquois ne figure pas l’ancienne tour du Crest toujours visible sur l’armorial de Revel et qui faisait office de clocher au Moyen-âge.
Ce solidus au cippe de Constantin est bien intrigant, ne dirait-on pas une médaille souvenir de Mont-Saint-Vincent ? Au sommet de la colonne trône la chouette, tel l’antique forteresse dominant la campagne chalonnaise. A ses pieds à droite est appuyé le bouclier éduen frappé du lion. La lance pointée vers le ciel nous indique que c’est bien depuis les cieux qu’est vu le bouclier, image idéalisée de la forteresse voir du pagus tout entier.
En bas à gauche, un petit dessin d’interprétation plus difficile. S’agit-il d’un prisonnier barbare implorant face contre terre, les cheveux hirsutes ? S’agit-il d’une représentation assez simpliste du Sol Invictus se couchant dans l’océan dont les vagues formeraient un S et un I courbe ? Non, le S c’est la Saône et le I (D), c’est le Doubs. La tête en forme de C, c’est Chalon dans le coude de la Saône et les rayons sont les routes qui y mènent.
L’église de Mont-Saint-Vincent existait à l’époque de Constantin, il n’y a plus à en douter. Ses chapiteaux sont sans doute l’expression de ce qu’on appellerait aujourd’hui un gnosticisme judaïque pré-chrétien à relier à Philon d’Alexandrie. On y trouve des thèmes rappelant les évangiles apocryphes de Nag Hammadi dits chrétiens gnostique mais toutefois Jésus y est absent. Le personnage du tympan n’est probablement pas le Christ mais l’Ancien des Jours de Daniel, ajout ultérieur peut-être par l’empereur Julien.
Cet autre solidus au lion de Constantin nous donne la signification du V gravé sur le chapiteau de Mont-Saint-Vincent : Virtus.