Pour votre information, et contrairemenr à ce que vous affirmez , la motivation de la condamnation a été divulguée lors du jugement et a été dans l’heure mise en ligne par plusieurs sites ( par exemple ici ).
Cet article et les précédents seraient plus crédibles si, encore une fois, emporté par l’élan de vos convictions, vous ne prenniez quelques libertés avec les faits, sans doute par méconnaissance du dossier.
Vous consacrez en effet un paragraphe aux témoignages de Paul Donzella et de Sylvie Cortesi. Selon vous ils auraient déclaré avoir vu Yvan Colonna "le soir de l’assassinat" à Carghjese. Vous seriez bien inspiré de relire la presse les concernant ; leurs témoignages portent en effet sur la soirée de l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella en septembre 97, pas du tout de l’assassinat du préfet le 6 février 98.
L’auteur écrit :
"Parce que en ce qui concerne les prescriptions en matière pénale, un doute, un seul doute sur la culpabilité de la personne mise en cause doit conduire à l’acquittement (même s’il ne vient que d’un seul juré)."
C’est assez personnel comme interprétation des "prescritions en matière pénale" et même un peu fantaisiste.
Il y a quelques explications (sérieuses celles-là) sur le délibéré en cour d’assises ici.
Concernant le témoignage de Jeanne Finidori, je crains que ce le pompon ne soit pas pour Me Chabert, mais pour vous, Roseau.
Vous occultez en effet soigneusement deux détails essentiels :
Premier détail : Jeanne Finidori (ex-épouse d’Alain Ferrandi) a mis en cause Yvan Colonna en 99 en garde à vue et devant des magistrats :
"J’ai vu arriver mon mari avec Pierre Alessandri et Yvan Colonna. Il a tiré les rideaux intérieurs, ils sont partis vers la salle de bains, je suis restée dans le séjour. (…) Mon mari est revenu dans le séjour. Il a allumé la radio, qui annonçait l’assassinat du préfet”
Deuxième détail : En ce qui la concerne, elle n’est JAMAIS revenue sur ses accusations, jamais,
par exemple lors du premier procès, à la défense qui lui demandait :
« Nous défendons un homme qui, comme votre mari, risque la réclusion criminelle à perpétuité. Qui, comme vous, a un fils. Madame, l’avez-vous vu le soir du 6 février chez vous ? S’il y était, dites-le. S’il n’y était pas, dîtes-le aussi. Vous êtes sous serment. Avez-vous vu Yvan Colonna ce soir là chez vous ou ne l’avez-vous pas vu ? »
Sa réponse fut : « Je ne sais pas »
Aussi et même si cela ne fait pas forcément d’Yvan Colonna un coupable, que quelqu’un qui a porté des accusations contre Yvan Colonna, qui ne s’est pas rétractée, réponde « je n’ai rien à déclarer » n’est guère comparable à un quidam qui, comme vous le dites, répondrait cela à un contrôle de douane.
A la différence d’autres accusateurs, ceux qui se sont plus ou moins tardivement, rétractés, et pour lesquels pour les juges la question est de savoir s’ils mentent quand ils accusent ou s’ils mentent quand ils se rétractent, il ne reste en effet des dépositions de Jeanne Finidori que des accusations, sur lesquelles elle n’a rien à déclarer.
C’est ce que lui ont fait remarquer les avocats généraux :
« Cela signifie, poursuit Jean-Claude Kross, que vos déclarations en garde à vue, le 24 mai 1999, qui mettent en évidence que le 6 février 1998, vers 21H15 ou 21H30, sont arrivés chez vous votre mari, Pierre Alessandri et Yvan Colonna, sont acquises pour des vérités absolues. »
Et la réponse fut : "je n’ai rien à déclarer"
question de l’autre avocat général Christophe Tessier : "Vous n’avez rien à déclarer sur l’innocence d’Yvan Colonna ?"
et la réponse : "je n’ai rien à déclarer »
Dans cet exemple du témoignage de Jeanne Ferrandi, vous occultez des éléments essentiels et arrangez un peu la réalité.
Je trouve que cette occultation et cet arrangement sont pour une large part à l’image de vos écrits sur ce procès, qui relèvent plus de la propagande, habile mais pas toujours d’une honnêteté intellectuelle absolue, que de l’expression argumentée de convictions, même militantes.
Claude Papi
Je ne sais pas comment la cour interprète le silence de Jeanne Filidori.
Votre commentaire oublie je pense une différence essentielle entre Jeanne Filidori et ceux qui, comme Martin Ottaviani, se sont tus devant la cour compte tenu de l’absence d’Yvan Colonna et de ses avocats :
A ma connaissance, Jeanne Filidori, elle, n’a jamais rétracté ses déclarations iniales mettant en cause Yvan Colonna.
Aussi son silence hier n’est pas assimilable à celui de Martin Ottaviani.