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Commentaire de Walid Haïdar

sur Nano-bio-technologies, méga-business et macro-irresponsabilité


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Walid Haïdar 30 juin 2008 00:28

Ok la pipe et le cuni c’est sale, c’est du sexe. Ou c’est vulgaire, ou les deux. Néanmoins je crois que mon message est difficilement attaquable sur le terrain de l’agressivité. J’espérais un moindre mépris de votre part vis à vis du message de paix que je voulais faire passer. Vous l’avez lu ou est-il trop niannian pour vous ?

Je n’ai pas dis que vous aviez fait une erreur dans votre argumentation, et en l’occurence, je suis plutôt d’accord avec vous (et en partie d’accord avec vos deux interlocuteurs). Néanmoins, c’est justement le dialogue avec l’autre qui nous permet de mieux afiner notre point de vue, et, entre autres, de mieux repérer nos propres erreurs.

C’est pourquoi quand vous dites "je ne vois aucune erreur dans mon argumentation", ça me semble témoigner d’une conviction très dure, peut-être présomptueuse (même si elle reste relativement fondée, et peut-être très juste). Peut-être que la forme de l’échange intellectuel, dialogique plutôt que réthorique (et qui suppose un peu plus d’humilité a priori vis à vis de sa propre argumentation), est importante en tant qu’elle peut assouplir votre appréhension de votre propre point de vue dans la perspective d’un échange humble et décomplexé (je sais, c’est dur quand on est révolté de ne pas monter sur ses grands chevaux, en tous cas j’ai parfois moi-même cette tendance). Ce qui est certain, c’est que le dialogue est toujours plus efficace que la réthorique pour faire converger les points de vue vers le vrai. La réthorique (ou dialogue guerrier) est plus efficace pour faire pensher la balance dans le camp du meilleur réthoricien, non pas tant en étant convaincant pour son interlocuteur, mais plutôt en sortant vainqueur de la joute du point de vue des observateurs de celle-ci.

Pour être plus précis, et concret, il me semble que vos échanges, en faisant plus oeuvre de dialogue, mèneraient à un énorme sujet, pour ne pas dire un énorme péril : le retard de nos conceptions morales, sociales, éthiques, philosophiques, surtout celles qui impregnent la masse de nos système, cet énorme retard, ou décalage, avec les potentialités offertes par la techonologie et la science galopantes.

C’est peut-être là que se situe plus globalement, à mon avis, le grand problème du développement technologique et scientifique.

Les avancées en neurosciences notemment posent d’immenses problèmes éthiques, que seule une grande finesse intellectuelle, éthique, sociale et politique nous permettra d’assimiler sans trop de heurts (c’est pas avec la droite au pouvoir ou les éléphants du PS que la france risque de contribuer à quoi que ce soit, mais une mobilisation et un dialogue entre la science et la société, que je ne vois pas suffisemment à l’oeuvre, pourrait faire du bien).

Une des carences les plus périlleuses de notre temps est ce décalage, ce manque d’assimilation des avancées scientifiques et technologiques, par le tissu social de l’humanité.

C’est une des raisons pour lesquelles les débats sont si passionnés : on y manque de lucidité, parcequ’on débat sur les bases d’une société qui n’a pas assimilé ces avancées multiples, et souvent plus ou moins directement interdépendantes.

C’est une problématique que l’on ne peut aborder sans remettre en question globalement nos systèmes économiques, sociaux, politiques.

Parmi les innombrables questions que pose cette problématique s’en trouve une qui me passionne :

 Arrivons nous à un temps où, disposant des moyens de nourrir et de vêtir la planète entière, nous devrions considérer comme une urgence, non plus les avancées scientifiques, mais leur assimilation par le tissu social afin de mieux les exploiter et de mieux mener les explorations du futur (et accessoirement d’éviter des catastrophes) ?

De mon point de vue (d’ignorant), la réponse est plutôt oui, et va dans le sens d’un changement de société aussi simple que difficile à mettre en oeuvre : travailler moins pour de réflechir plus.

Ce qui ne veux pas dire qu’il faut arrêter la recherche, mais peut-être qu’il faudrait calmer notre frénésie pour se concentrer sur des problèmes privilégiés, et non plus baser la dynamique scientifique sur l’avidité intrinsèque des industries, avidité démultipliée dans le contexte du capitalisme financier dans lequel on baigne depuis des décenies.


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