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Commentaire de Thierry LEITZ

sur Les 160 ans de l'élection présidentielle française


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Thierry LEITZ 11 décembre 2008 06:59

Voir des héros en Napoléon 1er ou De Gaulle relève d’une vaste psychothérapie nationale.

Pour le petit caporal :
Comme si la victoire dans une guerre était tout. Comme si Napo n’avait pas entraîné dans la mort des millions de jeunes hommes au service de son ambition qu’il a su vendre via les idéaux de la RF et ses talents militaires. Comme si la grandeur d’une nation était quelque chose...

Pour le grand Charles :
Comme si la France avait gagné la guerre. Comme s’il n’y avait pas eu Vichy. Comme si nous n’avions pas massivement collaboré via un positionnement idéologique, qui a largement été pour "l’ordre" le "travail", contre les "rouges" et tout autre ennemi désigné dont il fallait "se débarrasser".

Les excès de pouvoir Napoléoniens même s’ils ont exporté les ideaux républicains, nous ont valu de grandes humiliations des monarchistes en 1815 d’abord, de l’Empire allemand en 1870 à Sedan, les errements nationalistes en 1914 et sa revanche à Versailles en 1919 puis la contre-veangeance allemande en 1939. Dès les années 50, les humanistes européens nous ont -enfin- apporté la Paix.

L’art politique du Général a réussi à nous mettre au camp des vainqueurs en 45, certes. Mais il a aussi engagé la France, au nom de la grandeur et de la fierté retrouvée, dans de folles dépenses militaires dont nous constatons l’inutilité historique dès lors que l’UE était bâtie dans les esprits d’abord, les faits ensuite. Et ce militarisme s’est prolongé durant la Guerre froide à un coût exhorbitant, l’arme nucléaire, qui a creusé nos déficits, année après année et qui deviendra en 2010 le 1er budget de l’Etat : les intérêts de la DETTE, 60 milliards € par an. C’est aussi çà, l’héritage gaullien.

Il faut être nourri à une propagande nationaliste pour admirer sans conditions de tels héros. Quand nos politiques d’aujourd’hui s’inspirent de Napoléon, c’est qu’ils lisent l’Histoire avec des yeux d’enfants, mais pratiquent le pouvoir avec un cynisme impérial. C’est à pleurer. Et que De Gaulle s’efface de leurs logiciels au profit de Napoléon serait la pire des hypothèses. Elle est pourtant à craindre...

Assumer son Histoire est un signe de maturité démocratique. En faire une hagiographie, c’est promouvoir un culte patriotique utile au suivisme des masses dans la guerre.

A vous de choisir.



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