• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de tikhomir

sur 30 propositions pour changer le regard sur la prostitution…


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

tikhomir 21 avril 2011 20:06

Ah merci ! Je constate avec plaisir donc que vous vouliez dire les Hommes et non les hommes smiley.


Je ne suis pas tout à fait d’accord avec l’idée que vous avez sur le fait de « freiner ses instincts » pour la « sauvegarde » certains l’ont fait oui, mais nous y reviendrons car il faut distinguer plusieurs cas. Certains ont souhaité freiner leurs pulsions sexuelles pour la simple et bonne raison que le sexe ne les intéressait pas et qu’ils estimaient qu’il avaient mieux à faire, d’autres l’ont fait considérant cela « impur » pour eux, d’autres l’ont fait par principe moral, le leur ou celui qu’on leur a appris, d’autres l’ont fait à cause de la pression sociale, et autres raisons du même type. La catégorie qui à mes yeux est la plus intéressante est celle qui a pu se dire que plutôt qu’être esclave de ses instincts, d’être obligé de les assouvir, il valait mieux apprendre à contrôler ces pulsions pour pouvoir être libre d’avoir sa sexualité entièrement choisie, d’être libre sexuellement, libre de faire ce que l’on veut ou à contrario libre de ne pas le faire. Mais libre. La voilà la véritable sexualité libre à mes yeux aussi. La question de la « sauvegarde » que vous abordez est à mon sens plus du genre « si je suis esclave de mes pulsions et que je ne maîtrise rien alors cela peut me mener à tout et n’importe quoi sans que je maîtrise, donc mieux vaut se maîtriser » et là on rejoint la liberté sexuelle, la vraie mais ces dérives graves sont rares et suivant la façon dont est tourné le discours cela peut être trop moraliste. C’est aussi un point de vue mais qui je ne pense pas peut être pris seul, il intervient à mon avis avec d’autres pensées et réflexions philosophiques sur la sexualité. Au delà de ça, être sans arrêt esclave de ses pulsions nuit à la relation entre personnes, la maîtrise permet de passer de « J’assouvis ma pulsion, ça me soulage et si ça fait plaisir à l’autre tant mieux » à « Nous exprimons notre amour ensemble » et on sort donc de l’individualisme.

En ce sens, si vous supprimez la prostitution, vous coupez une source qui permet d’assouvir ses pulsions facilement et vous frustrez les gens qui n’ont pas demandé à se maîtriser. Vous donnez aussi l’impression aux gens de les priver d’une liberté (mais une fausse liberté), la liberté de se prostituer ou de consommer du sexe. En plus vous dites ça si abruptement dans une société qui rejette tout code moral à ce sujet... (mais oui, vous êtres libres ont vous dit, mais protégez-vous !). Et vous voyez donc la réaction que cela provoque... Changez donc votre angle d’attaque pour discuter de tout ça, ça passera certainement mieux smiley

Formatage moral, comme vous y allez fort... Peut-être (ce n’est que mon avis) que vous percevez qu’il est difficile de dissocier sexualité et amour (amour au sens large, je ne connais pas vos convictions à ce sujet), la sexualité pouvant être considérée comme étant l’expression intime de l’amour.

Ce dont vous parlez (séduction, sexe, désordre, instantané, définitif, etc.) existe de moins en moins, sauf pour l’instantané, mais c’est tellement froid de simplement se soulager avec un autre. C’est toute la difficulté de retrouver la beauté de la sexualité lorsque la société l’a banalisée et en a perverti le sens le réduisant à la simple « génitalité » et à l’assouvissement de pulsions. Tant que ces discours réduits et pervers sur la sexualité seront prônés dans la société « faites ce que vous voulez mais protégez-vous », ce sera de pire en pire.

Pour ma part, je suis surtout consterné de voir le rapport qu’ont les jeunes avec la sexualité (et j’en fréquente pourtant un tas de jeunes, étant moi-même jeune...), qui, s’ils ont des rapports relativement fréquents sont dans la misère sexuelle et souvent aussi affective la plus totale tout autant que ceux qui n’ont pas de rapports sexuels. Consternant de les voir ne pas le temps de réfléchir à ce qu’ils font, ils le font c’est tout, par pulsion. Pure consommation de sexe ou frustration, cela ne conduit pas au bonheur, contrairement à la sexualité riche et libre qui, elle, est une partie du chemin vers le bonheur.

Bref, le sujet est très vaste, simplement effleuré ici (hummm smiley ) et je vais m’arrêter là car en plus, ce n’est pas le sujet de l’article mais peut-être que cela vous donnera quelques pistes de réflexion car je trouve étrange la façon dont vous en parlez (la sauvegarde, etc...).

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès