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Commentaire de docdory

sur DSK : quand « Le Canard Enchaîné » ne fait pas sourire…


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docdory docdory 20 mai 2011 18:16

Cher Paul Villach

Personnellement , quand j’ai vu le titre du « Canard enchaîné », j’ai éclaté de rire ! Evidemment vous pourriez me faire remarquer ( ce qui ne serait pas totalement faux ) que le sens de l’humour des médecins reste en général pendant toute leur vie du niveau des plaisanteries de salle de garde, et que l’humour du « Canard » est du même niveau. Mais je vous trouve très sévère vis-à-vis du « Canard » .
Il faut remarquer que le « Canard » était soumis à une triple contrainte vis-à-vis de l’affaire Strauss-Kahn :
- D’une part, personne n’aurait compris qu’il n’en fasse pas sa « une » ,
- d’autre part, il ne pouvait pas faire un titre « sérieux » puisqu’il s’agit d’un journal satirique dont la vocation première est par conséquent de susciter l’hilarité de ses lecteurs, même si sa vocation annexe est d’être souvent souvent une source d’information valable.
-enfin, il ne devait pas trop prendre position sur le fond, qui n’était pas encore connu dans son intégralité au moment ou le « Canard » était en cours d’impression, d’où l’ambiguïté du titre, que d’aileurs vous soulignez. ( A vrai dire , compte tenu des éléments qui sont maintenant apparus depuis le début de l’affaire, il devient extrêmement difficile de croire à l’innocence de DSK ... )
Je crois que le titre du « Canard enchaîné » est bien plus profond que le laisse supposer sa paillardise apparente.
En effet, le slogan « élections piège à cons » ( déformé par le « Canard » en « érection piège à cons » ) est un des trépieds idéologiques de mai 68, avec les slogans « il est interdit d’interdire » et « jouissez sans entraves ».
Ce trépied idéologique est celui de la gauche bobo post soixante-huitarde dont des gens comme DSK et Cohn Bendit sont les leaders emblématiques.
Au fond, qu’a fait DSK ? Il s’est approprié et appliqué à lui même les deux derniers slogans de mai 68. « Il est interdit d’interdire » est simplement devenu « je m’interdis de m’interdire », et « jouissez sans entrave » est devenu une sorte d’ injonction morale moderne « je dois jouir sans entrave » . Or, la seule entrave à la jouissance de DSK est l’absence de désir de jouissance de la personne de sexe féminin qui est en sa présence, qui, cette fois-ci ( parce qu’il semblerait y en avoir eu d’autres ) était cette femme de chambre. Autrement dit, cette entrave que n’a pas supporté DSK, c’est la liberté de cette femme.
Il y a longtemps, Michel Jobert, Ministre des affaires étrangères à qui l’on demandait « que reste t-il de la politique arabe de la France ? » répondait « Barbès Rochechouart » !
 Dans le même ordre d’idées, à la question « que reste t-il de mai 68 ? » , on peut maintenant répondre « l’affaire DSK » ! ( et, accessoirement « entre les murs » ) . 
Cette affaire DSK, et le soutien qu’il a massivement reçu de son parti, symbolise la faillite idéologique d’une génération pour laquelle la lutte contre l’ordre moral s’est transformé en complaisance excessive pour le désordre immoral.
Le titre du « Canard », en détournant un des slogans-phares de mai 68, n’est il pas l’illustration subtile de cet effondrement idéologique d’une certaine gauche ?

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