• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Christian Labrune

sur Timing parfait !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christian Labrune Christian Labrune 25 mars 2012 11:47

@Frida
L’histoire n’est assurément pas qu’une « suite de crimes ». Une formule aussi réductrices est parfaitement stupide. L’écrasement des puissances fascistes au milieu du siècle dernier n’est pas un crime, et je ne songerais même pas à considérer que lorsque Churchill « oublie » de signaler aux Américains (ça c’est réellement machiavélien) que ses services secrets prévoient une attaque sur Pearl Harbor, c’est un crime : il sait que si les intérêts Américains ne sont pas eux-mêmes attaqués, Roosevelt ne parviendra jamais à faire entrer l’Amérique dans le conflit.
Il y a eu et il yaura encore (je n’ai jamais dit le contraire) toute sorte de calculs stratégiques, et des décisions qui coûteront à la vie à bien des pauvres bougres. Quant on décide une guerre, il y a forcément des morts, mais quand le pacifisme bêlant s’en mêle et prétend imposer la paix sans condition, ça peut aisément être pire. Marcel Déat, qui devait devenir un des pires soutiens du régime de Vichy et de l’hitlérisme, écrivait en 39 qu’il fallait absolument refuser de « mourir pour Dantzig », par conséquent laisser le Reich s’étendre, ce qu’il fit, et on a vu les conséquences...
Même erreur de raisonnement lorsque vous prétendez me représenter que l’assassin musulman est un homme avant d’être un musulman. Ai-je jamais dit le contraire ? Ceux qui ont des responsabilités politiques importantes, à ce compte-là, sont aussi des hommes. Ils peuvent être abominables aussi bien que vertueux, comme tout un chacun. C’est vous qui, contre toute raison, décidez qu’il y a des ensembles humains pires que d’autres, et c’est là un des traits fondamentaux du populisme qui considère que ceux qui sont « en bas » sont nécessairement bons et qu’il n’y a « en haut » que des salauds. Il y a autant de salauds en bas qu’en haut, et inversement. Ce n’est pas parce qu’on est un chef d’état qu’on est nécessairement une crapule et ce n’est pas parce qu’on est un musulman qu’on est nécessairement un assassin en puissance.
Enfin, quand vous dites que l’essence de l’état c’est la force et la violence, vous définissez non pas l’état en général, mais la tyrannie. Montesquieu définit ainsi, effectivement, le ressort de la tyrannie, lequel n’est ni celui de la monarchie ni celui de la démocratie. Tout état dispose de la force publique ; dans la tyrannie elle est au service du tyran. Dans la démocratie, elle est (en principe) au service de l’intérêt général. Il y a bien évidemment toute sorte de débordements possibles et de situations d’exception, mais il convient quand même de savoir ce que les mots veulent dire et se garder de tout mélanger, de tomber dans la confusion et les délires qui en résultent ordinairement.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès