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Commentaire de Shawford42

sur Théorie de la mimesis générale II


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Shawford42 1er mars 2013 15:59

C’est tout aussi plaisant de prendre le temps d’écrire un commentaire chez vous, car on sait que l’interaction avec l’auteur sera au rendez vous (suivez ou ne suivez pas mon regard sur qui n’aurait pas cette attitude d’auteur commentateur vertueux dans l’agora smiley )


Je voulais ainsi suivre une autre piste de réflexion, que je souhaitais mener à la seule lecture de l’article, mais qui se voit renforcée à la suite de votre commentaire ici présent.

Vous parlez en effet des vertus d’Agoravox qui est un laboratoire effectivement vraiment adéquat en vue de cette quête « adaptative » et « discursive ».

Vous dîtes notamment qu’on rencontre ici des citoyens lambda, et pas des scientifiques.

Je dirai pour ma part que dans Agoravox, des scientifiques il y en a (que je sache vous êtes ici en plein dans le prolongement de vos travaux académiques), des citoyens qui se veulent lamda il y en a aussi.

 En fait il y a de tout ici, ce qui en fait la particularité c’est le décloisonnement permanent, et in fine le fait que chacun puisse y être remis à sa place de citoyen lambda quelque soient ses distinctions et vertus supposées ou bien étalées au grand jour. Un Dupont Aignan sera ainsi soumis exactement au même traitement que tout autre auteur commentateur lambda.

C’est je crois une des vertus cardinales de cet espace dont les nombreux détracteurs n’arriveront jamais à épuiser les mérites.

Par delà je souhaiterai mettre en exergue quelques points comme autant de réflexions ébauchées ou qui ont trouvé prolongement sous d’autres fils, ou dans le cas d’Alinea ont carrément suscité l’écriture d’article en réponse.

Je partirai de ce dernier cas, et si j’ai bien compris sa démarche à partir de votre article précédent, Alinea découvrant cette logique de mimétisme en quelque sorte « déterministe » a écrit sur sa façon de considérer son apprentissage de la vie pour mener à bien l’idée, en vue d’aboutir à un forme d’intelligence collective, de trouver une sorte d’inter-imitation, ou malléabilité interpersonnelle.

Or pour y parvenir, il faut déjà arriver à se bien projeter dans l’arène en intégrant la problématique du JE , de cet égo dont on est toujours affublé et qui détermine avant tout notre positionnement aux autres.
Un article d’hier, « Je a la vie dure » a permis je crois des commentaires très intéressants sur la difficulté de la démarche dès lors même que tous les échanges vont êtres inféodés à l’expression de ce JE dominateur vis à vis de soi tout autant que vis à vis des autres. 

En fait et pour raccrocher les wagons avec l’article présent, alors même que tout participe d’une mise en résonance des différents contributeurs qui se succèdent ou cohabitent sur le même espace de discussion au fil du temps, on a plutôt l’impression au contraire d’une forme d’autisme.
Je m’explique, alors même qu’au fil du temps se dégagent des contradictions ressassées entre intervenants, que l’espace en lui même ne semble dégager aucune ligne directrice ni action découchant sur quoi que ce soit de concret en dehors de ce qui se dit sur la seule agora, il y a par contre bel et bien une forme d’addiction à la participation à ces débats. 

Elle provient je crois d’une forme d’assimilation dans la façon même d’appréhender les débats, et qui consiste dans la génération de formes de synchronismes. 

Ainsi sur tel sujet vont apparaître des intervenants habituels, qui vont immanquablement ressortir les mêmes arguments et s’écharper ou se conforter dans leurs points de vue, ça c’est classique.

Mais tout aussi immanquablement ces accrochages/alliances vont se répercuter sous d’autres fils, avec les mêmes ou avec de nouveaux s’y agglomérant, ou même surtout avec d’autres intervenants qui vont rebondir sur d’autres sujets pour mettre en lumière au final des problématiques plus transversales.
Ou encore hors de tout sujet pratique, vont remettre sur la table des problématiques relevant uniquement des querelles égotiques (avec le plus souvent à l’appui des accusations d’utilisation de pseudos multiples).

In fine le phénomène vraiment singulier qui s’en dégage est que vous allez retrouver des intervenants aux profils a priori complètement dissemblables, ne partageant aucun centre d’intérêt commun et non présupposés appartenir à la même frange idéologique ou socio culturelle, qui vont s’entendre en ce qui concerne les mérites à attribuer ou non à tel type d’intervenant avec lesquels ils seront de façon transversale en conflit direct ou complète symbiose/osmose.

L’intérêt de ce phénomène peut trouver un prolongement extrêmement utile.


Si on prend en effet un article du jour, d’Hervé hum intitulé Une idée réolutionnaire, celui ci écrit sur la nécessité de plus en plus souvent développée, de création d’une assemblée constituante pour essayer de redonner un nouveau souffle à notre système politique.

Or je lui ai objecté que quand bien même ce serait solution pour sortir de l’impasse, il ne suffit d’énumérer les vertus d’une telle démarche.

Il faut surtout se pencher sur comment garantir un débat pluraliste et non vicié, que tout le problème se situe à ce niveau, avec l’impossibilité de créer et alimenter un débat non vicié au vu de la sclérose manifeste au sein même de la population, et vis à vis de la façon même de mener et qualifier les débats.

Et bien en fait, la façon dont l’agora ici évolue, et la mise en oeuvre de mécanismes d’assimilation et de reconnaissance par mimétisme, avec des synchronismes capables d’annihiler les clivages fondamentaux, est peut être bel et bien une des seules voies viables pour éclairer le débat et trouver des débouchés concrets face à la sclérose du débat public.

A l’appui les égos conscients de leurs limites individuelles se devraient de prendre à bras le corps cette problématique pour faire avancer les choses en trouvant au sein même de l’agora les formes propices à contrecarrer les mécanismes destructeurs et inhibiteurs en usage.

Sauf que jusqu’ici cela apparaît aux yeux de presque tous comme la dernière roue du carrosse, alors que c’est exactement le contraire.

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