D’après les règlements actuels de l’Union européenne, l’une des
conditions d’accessions à l’Union européenne, est que l’État candidat soit un
État européen. La définition de ce que signifie « européen » n’est pas donnée
dans les textes et il n’est pas clair si cela se réfère à la géographie ou à
d’autres aspects. Les formulations ambiguës permettant des interprétations
diverses sont fréquentes dans les textes législatifs : les imprécisions est
voulues afin que l’application des textes puisse être modulée selon les forces
socio-politiquent qui prévalent à un moment donné, en somme selon les lobbies
qui influencent les cercles du pouvoir au mépris de la démocratie et de
l’impartialité des lois.
Ceci-dit « un État européen », en dehors du sens géographie
pourrait aussi être entendu dans le sens historique, culturel, racial. Ces
critères non-géographiques pourraient donner alors aux dirigeants de l’UE la
justification à l’adhésion du Chypre.
La France,
la Grande Bretagne,
l’Espagne et la Hollande
ont une part de leur territoire sur d’autres continents. La France est-elle pour autant
un État américain ou asiatique ? La condition qui décide si un État est un État
européen, serait donc que la capitale et la majorité de la population au moment
de l’adhésion, soient sur le continent européen.
On pourrait imaginer qu’un État européen vende une part de son
territoire européen à un État non européen. Des transactions de ce genre ont
déjà eu lieu (exemple d’un gros territoire : Alaska - racheté à la Russie par les États-Unis
d’Amérique en 1867), donc ce n’est pas une hypothèse utopique. Avec ce bout de
territoire en Europe l’État non européen pourrait-il prétendre qu’il est devenu
européen ? Non, donc il ne suffit pas qu’un bout de territoire soit sur le
continent européen pour être géographiquement un État européen : il faut que la
capitale ainsi que la grande majorité de la population soient sur le continent
européen.
La Fédération
de Russie, dont la capitale ainsi que la grande majorité de la population sont
sur le continent européen, est donc selon ces critères un État européen et
pourrait donc rejoindre l’UE.
Par contre on pourrait aisément argumenter que la Turquie, selon les
critères « capitale, majeure part de la population », n’est pas un État
européen.
Mais comme nous l’avons vu avec le cas du Chypre les critères
politico-démographico-géographiques ne sont pas les seuls qui jusqu’à présent
ont été retenus. L’exception est le cas du Chypre où ce sont les critères
raciaux et culturels qui ont manifestement fourni la définition de ce qu’est «
un État européen ».
Alors qui et selon quels critères décide à quels pays on peut
lancer les invitation et quelles demandes d’adhésion on peut envisager ou
accepter ? Une chose est sure : ces décisions ne sont pas prises selon les
règles démocratiques de conformité avec la volonté de la majorité des citoyens
qui désirent s’exprimer sur la décision. Dans l’Union européenne la volonté de
la majorité des citoyens n’est pas respectée sur de nombreux points.
Alors comment, dans quelle direction devrait s’élargir l’Union
européenne ?
Pendant des siècles et des millénaires, les populations sur le
continent européen se sont mélangées de manière permanente. C’était un mélange
isolé à l’intérieur d’une branche particulière de l’humanité qui s’est
développée sur une aire géographique qui, en passant au nord de la mer
Caspienne, réunit le continent européen à la Sibérie et à l’orient russe jusqu’à Vladivostok.
Au fil des millénaires une identité est ainsi apparue, associée à une identité
culturelle, puis religieuse. Cette aire géographique, de Lisbonne en passant au
nord de la mer Noire et de la mer Caspienne jusqu’à Vladivostok, devrait
correspondre à la zone limite maximale pour l’expansion potentielle de l’Union
européenne.
Progressivement, lorsque les conditions d’harmonisation juridique
et économique seront réunies, l’Ukraine, la Russie et les autres pays de l’est européen pourraient
recevoir l’invitation à rejoindre l’Union européenne.
Mais non, ceux qui ont le pouvoir ont décidé que c’est vers le
sud que doit s’élargir l’Union européenne, vers l’islam et vers les Turcs. Les
représentants des gouvernements des 27 États membres de l’Union européenne ont
décidé, le 28 mars 2007, la poursuite des pourparlers avec la Turquie, en choisissant de
continuer le processus de passage en revue des 35 chapitres de mise en
conformité qui conditionnent l’adhésion.
Ce genre de décision doit être pris à l’unanimité des États
membres. Il y a actuellement 28 États membres. Donc chacun des 28 gouvernements
devrait d’abord être certain de représenter la volonté majoritaire de ses
citoyens avant d’inviter la
Turquie à rejoindre l’UE.
Concernant l’adhésion de la Turquie la majorité des citoyens européens est
contre mais les politiques et en général les cercles au pouvoir (médias,
milieux d’affaires...) ont décidé qu’il faut passer outre, qu’il faut ignorer
la volonté de la majorité des citoyens européens et donc ont décidé d’appeler la Turquie à entrer dans
l’UE.