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Commentaire de Martin sur AgoraVox

sur L'inutile « Longue Marche » de la Turquie : Interdite de Graal européen


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Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 31 janvier 2014 23:01

D’après les règlements actuels de l’Union européenne, l’une des conditions d’accessions à l’Union européenne, est que l’État candidat soit un État européen. La définition de ce que signifie « européen » n’est pas donnée dans les textes et il n’est pas clair si cela se réfère à la géographie ou à d’autres aspects. Les formulations ambiguës permettant des interprétations diverses sont fréquentes dans les textes législatifs : les imprécisions est voulues afin que l’application des textes puisse être modulée selon les forces socio-politiquent qui prévalent à un moment donné, en somme selon les lobbies qui influencent les cercles du pouvoir au mépris de la démocratie et de l’impartialité des lois.

Ceci-dit « un État européen », en dehors du sens géographie pourrait aussi être entendu dans le sens historique, culturel, racial. Ces critères non-géographiques pourraient donner alors aux dirigeants de l’UE la justification à l’adhésion du Chypre.

La France, la Grande Bretagne, l’Espagne et la Hollande ont une part de leur territoire sur d’autres continents. La France est-elle pour autant un État américain ou asiatique ? La condition qui décide si un État est un État européen, serait donc que la capitale et la majorité de la population au moment de l’adhésion, soient sur le continent européen.

On pourrait imaginer qu’un État européen vende une part de son territoire européen à un État non européen. Des transactions de ce genre ont déjà eu lieu (exemple d’un gros territoire : Alaska - racheté à la Russie par les États-Unis d’Amérique en 1867), donc ce n’est pas une hypothèse utopique. Avec ce bout de territoire en Europe l’État non européen pourrait-il prétendre qu’il est devenu européen ? Non, donc il ne suffit pas qu’un bout de territoire soit sur le continent européen pour être géographiquement un État européen : il faut que la capitale ainsi que la grande majorité de la population soient sur le continent européen.

La Fédération de Russie, dont la capitale ainsi que la grande majorité de la population sont sur le continent européen, est donc selon ces critères un État européen et pourrait donc rejoindre l’UE.

Par contre on pourrait aisément argumenter que la Turquie, selon les critères « capitale, majeure part de la population », n’est pas un État européen.

Mais comme nous l’avons vu avec le cas du Chypre les critères politico-démographico-géographiques ne sont pas les seuls qui jusqu’à présent ont été retenus. L’exception est le cas du Chypre où ce sont les critères raciaux et culturels qui ont manifestement fourni la définition de ce qu’est «  un État européen ».

Alors qui et selon quels critères décide à quels pays on peut lancer les invitation et quelles demandes d’adhésion on peut envisager ou accepter ? Une chose est sure : ces décisions ne sont pas prises selon les règles démocratiques de conformité avec la volonté de la majorité des citoyens qui désirent s’exprimer sur la décision. Dans l’Union européenne la volonté de la majorité des citoyens n’est pas respectée sur de nombreux points.

Alors comment, dans quelle direction devrait s’élargir l’Union européenne ?

Pendant des siècles et des millénaires, les populations sur le continent européen se sont mélangées de manière permanente. C’était un mélange isolé à l’intérieur d’une branche particulière de l’humanité qui s’est développée sur une aire géographique qui, en passant au nord de la mer Caspienne, réunit le continent européen à la Sibérie et à l’orient russe jusqu’à Vladivostok. Au fil des millénaires une identité est ainsi apparue, associée à une identité culturelle, puis religieuse. Cette aire géographique, de Lisbonne en passant au nord de la mer Noire et de la mer Caspienne jusqu’à Vladivostok, devrait correspondre à la zone limite maximale pour l’expansion potentielle de l’Union européenne.

Progressivement, lorsque les conditions d’harmonisation juridique et économique seront réunies, l’Ukraine, la Russie et les autres pays de l’est européen pourraient recevoir l’invitation à rejoindre l’Union européenne.

Mais non, ceux qui ont le pouvoir ont décidé que c’est vers le sud que doit s’élargir l’Union européenne, vers l’islam et vers les Turcs. Les représentants des gouvernements des 27 États membres de l’Union européenne ont décidé, le 28 mars 2007, la poursuite des pourparlers avec la Turquie, en choisissant de continuer le processus de passage en revue des 35 chapitres de mise en conformité qui conditionnent l’adhésion.

Ce genre de décision doit être pris à l’unanimité des États membres. Il y a actuellement 28 États membres. Donc chacun des 28 gouvernements devrait d’abord être certain de représenter la volonté majoritaire de ses citoyens avant d’inviter la Turquie à rejoindre l’UE.

Concernant l’adhésion de la Turquie la majorité des citoyens européens est contre mais les politiques et en général les cercles au pouvoir (médias, milieux d’affaires...) ont décidé qu’il faut passer outre, qu’il faut ignorer la volonté de la majorité des citoyens européens et donc ont décidé d’appeler la Turquie à entrer dans l’UE.


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