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Commentaire de Adrien

sur Des ires intégristes au rire intégral


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Adrien 28 février 2015 23:37

@Alex

Sur la définition de la caricature on peut s’entendre. Quoique vous donnez une vertu bien pédagogique et intellectuelle à ce genre qui n’est pas à confondre avec une étude de texte. Pour moi c’est surtout un pied de nez à toute fatuité trop bien installée. Après on peut disserter à l’infini sur la portée du dessin qui, s’il est réussi, doit avoir cet effet immédiat : le rire. Je pense que Charlie n’est pas celui qui démérite le plus en la matière.

Votre point de vue sur la notion de caricature « réussie pour les chrétiens coptes » est un bien mauvais procès, une imposture intellectuelle scandaleuse : si on vous suit jusqu’au bout on en vient à rendre coupable Charlie des meurtres commis en raison d’un simple dessin. Quelle que soit la portée que lui donne des imbéciles, le problème est leur imbécilité avant le dessin. Le dessin s’il réveille cette imbécilité n’en est pas la cause première. On ne va pas demander à tous les caricaturistes du monde de s’auto-censurer parce qu’ils déplaisent aux bourreaux ou bien la Fatwa aura gagné. C’est ce que vous prêchez. Vous enterrez Charb une deuxième fois.

Pourquoi voulez-vous que Charlie soit Voltaire ? Voltaire le « discret et habile » était aussi un courtisan des grands de ce monde et avait su, par ce motif, s’attirer les faveurs de tous les monarques européens et ses entrées à la Cour. C’est pourquoi sans doute ses caricatures plus consensuelles étaient mieux tolérées.

je veux dire qu’on ne raisonne pas au XXIème siècle avec les artifices littéraires du XVIII siècle, en proie à la Charia et autres âneries bibliques. Voltaire perruqué n’a jamais eu à en découdre avec ceux-là. La littérature est contingentée par l’époque comme toute production intellectuelle au demeurant. Voltaire représente - avec un immense talent - une autre époque et voilà tout.

Il vous faut une grande naïveté de vouloir le ressusciter face aux Ayatollahs des temps modernes. Cela démontre chez vous une méconnaissance complète du rapport de la connaissance à l’histoire sociale d’un pays.

La qualité de Voltaire n’est pas en cause ici. Ni celle des croyants qui souvent (pas toujours) valent mieux que leurs représentants.


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