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Commentaire de Thomas

sur Une forêt de policiers qui cache la rue de l'analyse


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Thomas 16 octobre 2015 13:33


@ddacoudre
Bonjour,
Il vous faut tout de même rapporter les morts au travail à l’effectif pour connaître la dangerosité, en l’occurrence 25 millions d’actifs dans le premier cas et 150 000 policiers dans le second. Vous verrez alors que la dangerosité du métier de policier reste très élevée. 
Mais mon argument n’était pas de dire que la mort d’un policier est plus ou moins grave que celle d’un salarié (et j’espère que ce n’est pas le vôtre non plus), mon argument était que toute mort est de trop, et que face aux défaillances de la justice une colère des policiers est justifiée.
Pour le lien de causalité entre pauvreté et criminalité, je n’y souscris pas vraiment car nous avons sur la planète des pays très riches comme les Etats Unis avec un taux de criminalité supérieur à la France mais aussi des pays pauvres comme la Chine avec un taux de criminalité plus faible. Une étude suédoise publiée en Aout 2014 sur 526127 personnes nées entre 1983 et 1993 réfute par exemple un lien de causalité direct entre le comportement criminel des adolescents et le revenu de leurs parents une fois que d’autres facteurs familiaux et environnementaux aient été pris en compte.
http://bjp.rcpsych.org/content/early/2014/08/14/bjp.bp.113.136200.abstract
Je pense pour ma part que la pauvreté et de la criminalité sont corrélées du fait qu’elles sont directement influencées (ou ignorées) par les institutions au sens large, entre autres la police, la justice, le système politique ainsi que le cadre législatif et que si l’on veut résoudre les problèmes de pauvreté et de criminalité, il faut avant tout régler les dysfonctionnements des institutions. C’est me semble-t-il également la conclusion des organismes chargés de l’aide au développement qui ont recentré ces derniers temps leur action vers l’établissement d’institutions publiques solides dans les pays pauvres. Je vous recommande cette excellente présentation (en anglais) qui développe cette idée.
http://www.ted.com/talks/gary_haugen_the_hidden_reason_for_poverty_the_worl d_needs_to_address_now
En comparant avec d’autres pays, il me paraît que nos institutions actuelles en France, notamment l’institution judiciaire, renvoient globalement un signal que l’activité criminelle donne un avantage économique relatif au risque qui est bien supérieur à beaucoup d’activités légales, ce qui a pour conséquence d’encourager cette même activité criminelle et donne un profond sentiment d’injustice à ceux qui s’efforcent de respecter les règles ainsi qu’aux policiers qui doivent arrêter ces mêmes criminels et risquer parfois leur vie pour un salaire dans l’ensemble modeste.
Vous vous félicitez de l’augmentation du budget de la justice (mais les places de prison elles n’augmentent pas) et vous semblez excuser les erreurs des magistrats, j’aimerais quant à moi une politique judiciaire et pénale qui ne décide pas de la durée et de l’exécution des peines de prison en fonction du nombre de places de disponibles mais vraiment en fonction de la gravité du crime commis et par ailleurs que le Garde des Sceaux se rende compte du coût humain énorme des erreurs judiciaires (y compris de la récidive) et apporte en conséquence des solutions susceptibles de réduire au maximum ces erreurs au lieu de chercher à détourner l’attention. 
Tout comme dans nos usines aujourd’hui l’objectif est, à juste titre, de 0 accidents et 0 morts, l’objectif de la police et de la justice devrait être une tolérance zéro, ce qui ne veut pas dire exécuter tous les criminels ni faire la guerre aux pauvres mais mettre tout en oeuvre pour que TOUT crime et délit soit puni en proportion de sa gravité, sans délais, sans erreurs et sans excuses.
Cordialement


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