• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Xenozoid

sur On ne peut à la fois rêver de devenir riche et en même temps vouloir la justice sociale


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Xenozoid 31 décembre 2015 21:10

L’opinion publique est la valeur absolue pour l’homme et la femme bourgeoise parce qu’ils savent qu’ils vivent dans un troupeau : un troupeau d’animaux effrayés, qui se tournera contre n’importe qui n’est reconnu comme sien. Ils frissonnent de peur quand ils se demandent ce que « les voisins » vont penser de la nouvelle coiffure de leur fils. Ils s’emploient à trouver des moyens pour paraître plus normal que leurs amis et collègues. Ils ne manqueront jamais de tourner leurs tuyaux d’arrosage le samedi ou de porter une robe appropriée pour les « vendredis décontractés » du bureau. Tout ce qui peut les faire glisser hors de leur routine est considéré comme suspect au mieux. L’Amour devient, potentiellement mortelle, comme le sont toutes les autres passions qui pourraient signifier l’expulsion du troupeau. Parquez-les en quarantaine, comme des affaires secrètes et autres dates adolescentes, dans des boîtes de nuit et clubs de rencontres - pour l’amour de Dieu, ne contaminez pas le reste d’entre nous. Devenez sauvage quand « votre » équipe de foot gagne un match, Saoulez-vous à mort dans l’oubli quand le week-end arrive, louez des films obscènes si vous voulez , mais ne vous avisez pas de chanter ou faire l’amour ici. En aucun cas, admettez des sentiments qui n’ont pas leurs places dans la salle du personnel ou au dîner mondain. N’admettez en aucun cas vouloir quelque chose de plus ou de différent de ce que « tout le monde » veut, quoi que ce soit et quel qu’il soit.

Et bien sûr, leurs enfants ont appris cela, aussi, même parmi les plus rebelles et radicaux des non-conformistes, les mêmes règles sont en place : ne mettez pas en doute votre place dans le groupe, n’utilisez pas de mauvais signes extérieur et ne souscrivez pas aux mauvais codes. Ne dansez pas quand vous êtes censé être tranquille, ne parlez pas quand vous êtes censé danser, n’oubliez pas vous êtes surveillé. Assurez-vous que vous avez assez de fric pour participer aux différents rituels. Pour garder votre identité intacte, identifiez-vous aux sous-cultures et styles, alignez vous à des bandes et des modes et à la politique qui en sont associées. Vous n’oseriez pas risquer votre identité, n’est-ce pas ? C’est votre seule protection contre une mort certaine aux mains de vos amis. Sans identité, sans frontières pour vous définir, vous devenez du vide, dans le néant . . . n’est-ce pas ?

Le Fossé des générations

Les vieilles générations de la bourgeoisie n’ont rien à offrir aux plus jeunes parce qu’elles n’ont rien en premier lieu. Tous leurs normes sont creuses, toutes leurs richesses sont des prix de consolation, aucune valeur ne se référent à la joie ou la plenité. Leurs enfants le sentent, et se rebellent en conséquence, chaque fois qu’ils le peuvent en tout cas, ceux qui n’ont pas déjà été battus dans une terrifiante soumission..

Alors, comment cette société bourgeoise continue à se perpétuer à travers tant de générations ? En absorbant cette rébellion comme une partie d’un cycle de vie naturel. Puisque à tous les


enfants rebelles, cette rébellion est présentée comme une partie intégrante de l’adolescence et donc, qui veut continuer sa rébellion à l’âge adulte se sentira restant toujours un enfant.

Cette rébellion perpétuelle de la jeunesse crée également des vagues profondes entre les différentes générations de la bourgeoisie, qui jouent un rôle crucial dans le maintien de l’existence de la bourgeoisie en tant que tel. Et parce que les adultes semblent toujours être les responsables de l’application du statu quo, et les jeunes n’ont pas encore la perspective de voir que leur rébellion a également été absorbée dans le statu quo, génération après génération, ils font la même erreur d’identifier les personnes plus âgées comme la source de leurs propres malheurs plutôt que de se rendre compte que ces malheurs sont le résultat d’un système de misères beaucoup plus vaste et complexe.
Ils grandissent et deviennent des bourgeois adultes eux-mêmes, incapables de reconnaître qu’ils ne font que remplacer leurs anciens ennemis, et toujours pas en mesure de combler le fossé et d’apprendre de l’expérience des plus âgés... et encore moins d’établir une sorte de résistance unifiée avec eux. Ainsi, les différentes générations de la bourgeoisie, se battant entre eux en apparence, travaillent en fait main dans la main harmonieusement en tant que composants de la machine sociale plus large pour assurer l’aliénation maximale pour tous.

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès