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Commentaire de Tomas Lotuyo

sur Fidel Castro, la révolution et l'histoire


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Tomas Lotuyo 2 janvier 2017 10:47
@Bruno Guigue

Pourquoi ce cirage de pompes posthume ?

Pour vous rassurer, essayer de vous persuader que vous n’avez pas eu tort d’approuver sans réserve un gouvernement cubain qui agit à l’encontre des idées que vous défendez ?

Oui, il y avait des millions de cubains au bord de la route pour saluer Fidel, j’ai moi-même accompagné des amis place de la révolution faire 4 heures de queue sous le soleil pour un dernier au revoir. Il y avait un peu une ambiance « Tour de France », selfies à profusion, l’événement tant attendu à ne pas manquer... mais aussi une vraie admiration pour le disparu.

Pour l’homme, pas pour son « oeuvre politique », un ami m’a expliqué pourquoi il tenait en si haute estime celui qu’il appelle toujours « Mi comandante ». D’abord, comme tout le monde, parce qu’avec lui, un petit pays est passé du statut de paillasson des USA à « autorité morale reconnue dans toute la planète ». Puis, parce qu’il a toujours su anticiper les manoeuvres des autres dans la conquête et la maitrise du pouvoir, en gros, parce qu’il était plus malin que tout le monde.   

J’ai eu droit à des comparaisons pour le moins spéciales, « lui au moins, il ne s’est jamais fait choper » « Pas de procès comme Pinochet, pas d’exécution comme Escobar, il a réussi jusqu’au bout à rester intouchable... »

Quand on écrit à 30 ans un livre intitulé « L’histoire m’absoudra », il faut avoir une obsession bien ancrée de son devenir posthume. Fidel était donc prêt à tout pour se façonner une image de géant de l’histoire, et c’était un génie de son propre marketing. 

Le Fidel des discours à l’ONU a fait un sans faute, mais à la maison, il n’a cessé d’accumuler les erreurs contre-productives dans tous les domaines, masquant le désastre généralisé de son action derrière la vraie réussite de la santé (pour l’éducation, on repassera, la qualité de l’enseignement est en chute libre à Cuba depuis un bon moment). 

Je ne comprends pas non plus pourquoi dans ce mode de gouvernement où un seul homme décide de tout on ne cesse de répéter que c’est le peuple qui est souverain, ça rappelle les contes de fée sur la démocratie en Europe. 

Pour le fond de l’article « Les USA sont pires que l’URSS », je ne peux qu’approuver, mais les américains ont atteint un tel degré dans le cynisme malfaisant qu’il doit être très difficile de faire pire. Avec le recul, même dans le cas de l’invasion de l’Afghanistan par l’armée rouge, la responsabilité US a été à l’origine de ce chaos. 

Dans le cas de Fidel, je crains fort que quand la poussière sera retombée on retienne surtout une intelligence politique hors du commun au service d’une mégalomanie sans limite. 

Vous pouvez y aller sur l’embargo... qui justifie tout, même de transmettre un pays à son propre frère.

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