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Commentaire de Goda

sur Quand la drogue s'invite au lycée...


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Goda Goda 15 mars 2017 19:09

@rosemar

Beaucoup de gens cultivés et avides de culture sont également consommateurs de produits.
Baudelaire, Rimbaud, Cocteau, Shakespeare, Benjamin Franklin, Van Gogh, Toulouse Lautrec, Freud, Malraux, Lou Reed, etc... Mettre dos à dos consommation versus culture me parait être totalement a coté de la plaque et terriblement caricatural, voire meme suspicieux mais bon, n’allons pas jusque là.
Alcool, cannabis, cocaine, heroine, MDMA, LSD, crack, ether, codeine, colle, speed, etc... Tous ces produits ne sont que des « vecteurs ». Tout comme ce ne sont pas les armes a feu qui tuent les gens mais bel et bien des gens qui utilisent des armes a feu pour tuer des gens, la problématique regroupe plusieurs points d’achoppement. 

Premièrement, le business de la plupart de ces produits est tenu par les mafias, avec tout ce que cela implique. Le noeud est là et pas ailleurs. Ces produits n’arrivent pas par hasard, et tout comme pour d’autres produits plus légaux, le besoin doit être créé chez le consommateur. Et la chimie fait le reste on dira, hélas.

Deuxièmement, les problèmes de santé publique, de salubrité, de prévention et d’addiction liés à ce traffic doivent être considérés en prenant en compte toutes les conséquences de ce problème majeur de société qu’est la consommation de produits, c’est à dire qu’on ne peut pas traiter ce problème sans mettre les mains dans la mmm... que représente le traffic, et si on commence par là, ca peut aller loin.. ou s’arrêter très vite aussi (plouf). C’est selon le degré de nuisance que vous mettrez face aux trafiquants.

Parellelement à tout cela, des « petits » en arrivent jusqu’à se verser des bouchons d’alcool par les yeux. Oui, par les yeux. Le concept étant que l’effet de l’alcool se ferait ressentir plus vite, car les yeux étant proches du cerveau, etc. Je vous laisse imaginer la « beauté » de la scène. 
D’autres encore vivent dans des « no mans land » ruraux, où des situations surréalistes existent comme par exemple certains endroits en France où il y a zero traffic de cannabis, mais ou bien sûr, l’alcool coule a flots, mais où se greffe de façon étrange d’autres types de traffics, comme par exemple celui de l’heroine ou de la cocaine. Imaginez un bled, un petit village de campagne, où la jeunesse, au lieu d’être exposée comme quasiment partout à l’alcool et au cannabis se voit proposer uniquement de l’heroine en parallèle du sacro saint et culturellement correct, alcool. Imaginez un peu des jeunes en manque d’heroine qui s’injectent de l’alcool, du vin ou que sais-je, directement dans les veines, avec les effets que l’on connait. Voila où nous mène une politique hypocrite de fausse lutte contre la drogue. 
D’autres personnes pratiquent aussi la défonce dite « légale », à grand coup de valium, de codeine, de prozac, etc. Les pratiques ne sont en effet plus à la consommation récréative et cela transcende les classes sociales. 
Soit dit en passant, l’hypocrisie de la lutte contre le traffic de drogue est d’une profondeur sans limite. La course est biaisée et les dés sont pipés. La société fait l’apologie de l’addiction si on y refléchit un tant soit peu. L’altération de la perception est une pratique caricaturée, traitée d’une façon naive et binaire, mais est subrepticement encouragée, et quand bien meme la réalité serait toute rose, il y aurait quand meme des dealers pour vous en vendre, car le business est tellement juteux, qu’il fait partie intégrante de notre société, et des fois est lié directement au contrôle des « masses ». « Tout est bon dans la dope ». Les benefices financiers. L’implication des plus démunis dans le traffic (les petites mains corvéables et condamnables-sacrifiables) permet de tenir les quartiers, et les consommateurs lénifiés et dépendants seront plus aisément contrôlables, et de toute façon, vu qu’ils flinguent leur vie ils ne représenteront donc pas de menace pour un système aussi bien huilé.
La drogue écoulée dans le 93 (ou ailleurs) par exemple génère beaucoup d’argent, certes, mais cet argent se voit blanchi au final par des mafieux et des nantis protégés par le pouvoir, et au final les billets sont repassés dans le 92 (ou ailleurs) et finissent par gonfler les poches de nantis et de corrompus qui évoluent bien au-delà de la populace de base qui subit réellement les méfaits de ces traffics au quotidien. C’est bien pour cela que stigmatiser la jeunesse des quartiers est d ’une stupidité crasse et relève d’un déni de réalité ou alors d’une simple ignorance. Bref, le traffic profite à des bourgeois bien ancrés dans le système, qui seront les premiers à sortir des theories scabreuses pour se faire reluire et enfoncer les quartiers plus populaires, où ils écoulent leurs produits (effet de diversion primaire). En clair, du pur déni, du « bottage en touche », exercé par des gens impliqués jusqu’au cou et profitant pour le coup réellement du système mafieux bien établi et des protections des notables et de apolitiques nécessaires à la pérennité du business. Tout cela s’inscrit bien entendu dans la tradition mafieuse et républicaine de notre beau pays. L’omerta étant de mise.

La spirale de la guerre contre les trafffics de stupéfiants peut se résumer de façon simple.
Les trafiquants sont plus que couverts par les politiques, ils sont associés.
Les produits sont cultivés, conditionnés et transportés en quasi totale impunité. 
Combien de go-fast se voient arrêtés sur le nombre total de go-fast pratiqués ? 
Combien d’argent génère le traffic ? 
Quel est, du coup, l’envergure de la « pieuvre » ? 
Quel est le budget réellement alloué à la lutte contre les traffics de drogue ? 
Combien pèse-t-il face au budget alloué au traffic et à son bon fonctionnement ? 
Qu’est-ce que cela implique, au niveau technologique, logistique, organisationnel de ces réseaux ? Les trafiquants ayant toujours une longueurs d’avance sur les forces de police.
Quels sont les connections à haut niveau ? Et le degré de corruption ? (cf. les stucs de Lyon, de Paris, impliqués dans des affaires)
Mafias, polices, politiciens, diplomates, familles royales, grand business men de tous poils, exportateurs, firmes liées à « big pharma », etc. Voilà encore où se situe le noeud du problème. Le réseau est vaste et tous les chemins mènent au plus hauts niveaux du pouvoir. Argent non imposable. Caisse noire. Blanchiment massif. Etc.

Alors en effet les lycées , les collèges, la culture de la défonce, la pop culture, les hippies, les surréalistes, ou que sais-je... ca existe. Oui l’appropriation (artificielle) du phénomène par les consommateurs est inévitable : ritualisation de la prise, idéalisation du produit, positionnement du consommateur par rapport à la doxa, et par rapport à la société, fausse rebellion occultant une vraie soumission, vrais combats contre la dépendance, contre l’isolement, etc... 
Le marché est vaste, rapporte tellement ; la banalisation est réelle, la pratique est calquée sur le consumérisme le plus abject, et tout cela est bel et bien voulu. Comme l’a dit quelqu’un plus haut les jeunes se sont toujours défoncés. Mais j’ajouterais que ce n’est certainement pas l’apanage de la jeunesse, bien au contraire, c’est juste typiquement humain. Mais c’est le consumérisme et le business qui provoque les grandes dérives et les crises sanitaires, c’est le business qui guide la main du traffiquant à celle du client, c’est encore le business qui met des freins a des politiques de preventions et de protection des consommateurs. 
Se verser dans le bizarre, sniffer de la colle ou de l’eau écarlate, « boire » par les yeux, se codéiner la tete tous les jours en parallèle à une consommation d’alcool, etc.. la culture de la « défonce » est prégnante qui plus est. 
Bref, interrogeons nous sur ceux à qui profite réellement le crime au lieu de chialer, et d’être pétrifiés dans la peur ou la condamnation des jeunes, qui ne sont une fois de plus que les pantins d’un système bien rôdé et bien établit. Pointons du doigt et enfonçons-le là où çà fait mal. Sinon on peut tourner en rond longtemps. Et rien ne s’arrangera. La mafia et la politique. Les mamelles du traffic. Le foyer de la corruption. 







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