• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Renaud Bouchard

sur La Grande Muette qui murmure. Pronunciamiento feutré ou la mise en garde amicale des Forces Armées


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Renaud Bouchard Renaud Bouchard 27 avril 2021 11:09

@Buzzcocks

Les Etats ne valent que par ceux qui en sont les véritables chefs.

La trouille dont fait preuve l’exécutif face à ce que j’appelle un « pronuniciamiento-soft » est risible.

Elle montre surtout que tous ces gens ont peur de leur ombre et commencent à comprendre que la plaisanterie est terminée.

« […] Enfin, M. Albert Lebrun vint joindre à l’approbation générale celle du fantôme mélancolique de la IIIe République.

Je le reçus le 13 octobre. » J’ai toujours été, je suis, » me déclara le président, » en plein accord avec ce que vous faites. Sans vous, tout était perdu. Grâce à vous, tout peut être sauvé. Personnellement, je ne saurais me manifester d’aucune manière, sauf toutefois par cette visite que je vous prie de faire publier. Il est vrai que, formellement, je n’ai jamais donné ma démission. À qui, d’ailleurs, l’aurais-je remise puisqu’il n’existait plus d’Assemblée nationale pour me remplacer ? Mais je tiens à vous attester que je vous suis tout acquis. « 

Nous parlâmes des événements de 1940. Albert Lebrun revint avec chagrin sur cette journée du 16 juin où il avait accepté la démission de M. Paul Reynaud et chargé le Maréchal de former le nouveau ministère. » Ce qui m’a, dit-il, décidé dans le mauvais sens, comme la plupart des ministres, ce fut l’attitude de Weygand. Il était si catégorique en exigeant l’armistice ! Il affirmait si péremptoirement qu’il n’y avait rien d’autre à faire ! Pourtant je croyais, comme Reynaud, Jeanneney, Herriot, Mandel, vous-même, qu’il fallait aller en Afrique, qu’on pouvait poursuivre la guerre avec l’armée qui s’y trouvait, les forces que l’on avait encore les moyens d’y transporter, notre flotte intacte, notre empire, nos alliés. Mais le Conseil a cédé aux arguments véhéments du Commandant en chef. Que voulez-vous ? On lui avait fait une telle réputation ! Ah ! quel malheur quand, dans l’extrême péril, ce sont les généraux qui se refusent à combattre ! « 

Le président Lebrun prit congé. Je lui serrai la main avec compassion et cordialité. Au fond, comme chef de l’État, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un État. »

Charles de Gaulle : Mémoires de guerre, Le Salut

Renaud Bouchard


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès