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Commentaire de Étirév

sur L'homme, cet inconnu, a la capacité unique du moins jusqu'à ce stade de la connaissance humaine de « penser seul l'univers »


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Étirév 28 mars 10:05

« Le fond de l’être est d’or. Voilà où mène l’épreuve. Le fond de l’être est joie, légèreté, fraîcheur, mais il fallait désencombrer la source, quitter les oripeaux, abandonner le « vieil homme » ses souffrances et ses certitudes. Le fond de l’être est d’or, infiniment délicat, indestructible et radieux. Et je peux y avoir accès, je peux renouer avec ce moi intemporel, originel, « primitif », grâce au silence et à la méditation, grâce aux amitiés et aux rencontres amoureuses, par les émotions qui naissent devant la beauté des choses, et aussi par toutes les épreuves et les douleurs qu’offre l’humaine existence. » (J. Kelen)
Georges Bernanos disait qu’on ne peut rien comprendre à la modernité, si l’on ne comprend pas qu’elle est un vaste complot contre « l’Intériorité ».
En effet, la Société ne tient qu’en « bouchant » toutes les « issues » vers le « haut » et en entravant « les conduites singulières ».
Tout est fait pour détourner l’être humain de son intériorité. Une formule à la mode résume à elle seule ce projet néfaste : « s’éclater », c’est-à-dire penser surtout à se disperser vers l’extérieur.
Une légende hindoue narre que dans des temps immémoriaux, tous les hommes étaient dieux. Evidemment, ils usèrent et abusèrent de leur pouvoir. Brahma voyait la situation lui échapper, s’il laissait faire. Il décida d’ôter ce pouvoir divin et de le dissimuler en un endroit où l’homme serait bien en peine de le découvrir. Où trouver cette cachette ? Tous les dieux furent convoqués à un conseil pour résoudre la question. « Enterrons la divinité de l’homme dans la terre », proposa l’un d’eux. « Non ! répondit le maître des dieux, il fera des fouilles et la déterrera. ». Un autre pensa à l’insondable profondeur des océans. « Non ! dit encore Brahma, il viendra un temps où les explorations sous-marines conduiront à la remontée à la surface de ce précieux don. »
À court d’imagination, les dieux se sentaient impuissants et désemparés. « Nous ne savons que proposer. » L’homme semblait plus inventif qu’eux ! Brahma eut alors un trait de génie : « Nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c’est bien le seul endroit où il n’aura certainement pas l’idée de pousser ses investigations. »
La clé de notre prison est cachée en nous.
« A côté des grands courants de ce monde, écrit Julius Evola, il existe encore des hommes ancrés dans les “terres immobiles”. Ce sont généralement des inconnus qui se tiennent à l’écart de tous les carrefours de la notoriété et de la culture moderne. Ils gardent les lignes de crête et n’appartiennent pas à ce monde. Bien que dispersés sur la terre, s’ignorant souvent les uns les autres, ils sont invisiblement unis et forment une “chaîne” incassable dans l’esprit traditionnel. Ce noyau n’agit pas : sa fonction correspond au symbolisme du “feu éternel”. Grâce à ces hommes, la Tradition est présente malgré tout, la flamme brûle secrètement, quelque chose rattache encore le monde au supramonde. »
À des journalistes de grands quotidiens Uruguayens qui demandaient un jour à Jiddu Krishnamurti s’il était heureux de son succès, il répondit : « Le succès ne m’intéresse pas. Il est utile pour les clowns au cirque. ».
« Quand l’Homme Intérieur parle, il s’adresse au Cœur des hommes, c’est d’ailleurs le seul langage qui convient », écrit Marie-Madeleine Davy dans son ouvrage « L’Homme intérieur et ses métamorphoses ».
Aussi, l’Homme Intérieur parle sans savoir qui pourra l’entendre, il n’en éprouve d’ailleurs aucun souci, son but est de rendre témoignage.
Dégagé du fruit de ses actions, l’Homme Intérieur n’a pas à connaître ce qu’il advient de son contact avec autrui ; privé de toute curiosité il ne se pose aucune question.
Avec le poète persan Djalāl ad-Dīn Rûmî l’Homme Intérieur peut seulement dire à ceux qu’il rencontre sur sa route :
« Cherche en toi-même… car tu es tout. »

Le Livre de soi-même est le seul qui n’est fermé pour personne


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