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fullwood fullwood 7 février 2007 11:57

Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cet article. Sur le principe de ne pas culpabiliser, de n’être pas responsable des agissements de ses parents, je ne vois en effet rien à redire.

Là ou je je suis moins d’accord, c’est sur une tendance lourde qui est une vraie tendance de société, et qui veut que la reconnaissance de ses actions passées et de ses erreur soit une humiliation.

Reconnaître que certains membres de l’armée, parfois avec l’accord ou la complicité passive de certains hommes politiques, ont agit de manière parfois inhumaine en Algérie n’engendre pas pour autant le repentir des fils ou leur culpabilité. Il s’agit simplement d’accepter des faits. Point. Il ne s’agit pas de se faire mal ou de s’auto-flageller, mais si on l’a fait, de dire « oui on l’a fait »

Je considère personnellement la reconnaissance d’actes ou de paroles passées comme acte visant à progresser, à se blinder contre sa propre barbarie potentielle en reconnaissant que qui que nous soyons, nous sommes en tant qu’être humains capables d’erreurs, d’injustices, voire d’agir en Barbare dans certaines circonstances. Renier ces fait signifie ne pas se regarder en face et risquer justement le jour venu d’être piégé par son côté sombre parce qu’on ne l’aura pas senti venir, parce qu’on était tellement persuadé d’être quelqu’un de bien, incapable d’agir mal. Reconnaître ses actes, même les pires, même ceux dont on est pas fier signifie simplement s’accepter en tant qu’humain, donc imparfait et perfectible. Ce principe valable pour un individu l’est aussi pour un état.

Je dit qu’il s’agit d’une tendance forte dans notre société car je constate également dans les entreprises que la consigne est « en cas de faute, ne jamais avouer, toujours trouver une porte de sortie en analysant le flux d’actions et chercher à tout prix les failles qui permettrait de montrer que non, on ne s’est pas planté ! » Hors, je raisonne différemment et j’ai toujours constaté que faire amende honorable était la plupart du temps une source de pacification des relations avec celui ou celle qui se trouvait victime de notre erreur, mais qu’en plus cette reconnaissance servait la vérité tout simplement, vérité qui est le fondement d’une relation saine entre individus, entreprises, ou états.

Dans le cas contraire, on encourage le mensonge y compris le mensonge d’état. Qu’on ne mette plus hors le loi alors le négationisme ou la non reconnaissance de certains crimes dits « crimes contre l’humanité ». Si l’on est soit même incapable de reconnaître des exactions « ponctuelles » (le mot ponctuel ne minimise pas les actes de torture, il les remet à l’échelle par rapport à des crimes plus massifs et systématiques ) alors n’exigeons pas des autres qu’ils reconnaissent des crimes plus lourds.

Dans le cas contraire, le mensonge devient source de fierté alors que la reconnaissance de la vérité est humiliante.

Drôle de sens de l’honneur en vérité !


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