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En réponse à :


Loindelà (---.---.66.13) 28 février 2007 18:45

Antony,

J’essaye de suivre le débat mais avec le décalage horaire c’est dur. Je reviens sur des remarques que vous avez faites :

Préférer la solidarité à la charité c’est un peu jouer avec les mots : donner de l’argent aux pauvres via le gouvernement n’est-ce pas de la charité ? Inversement, verser de l’argent à une association caritative pour aider les pauvres ou les malades, n’est-ce pas une forme de solidarité. C’est marrant que selon vous, l’idée de solidarité ne peut être que rattaché à un système étatatique, c’est forcément plus noble de recevoir de l’argent du gouvernement que de la recevoir d’une association. J’y vois là une signe de votre idéologie, tout le monde le sait que vous êtes socialo. smiley

Deuxièmement, la redistribution des richesses par l’état n’est ni très efficace ni très juste malgré la progressivité de l’impôt, certaines études l’ont montré. Certes ceux qui gagnent plus d’argent payent plus d’impôt mais ils profitent aussi plus du système : par exemple leurs enfants vont profiter de l’université gratuite ou des grandes écoles alors que les enfants des classes inférieures non. Au total, beaucoup d’argent est brassé mais la redistribution marche assez mal et coûte très cher en frais d’administration car il faut embaucher beaucoup de fonctionnaires pour gérer cela.

Les études PISA testent le niveau des gamins de 15 ans et le système scolaire américain est plutôt mauvais, il faut le dire, avant l’université. Le système universitaire est en revanche excellent et très souple : il y est très facile de changer de spécialité à tout moment, ce qui limite les risques de s’emmancher dans une voie sans issue.

Sur la question de savoir si les pauvres sont des victimes du système (comme le pensent les français) ou des fainéants (comme le pensent beaucoup d’américains, mais pas tous), cela m’a causé beaucoup de conflit je dois le dire. Au début, j’étais révolté d’entendre les Américains dire cela mais au fil du temps, je suis arrivé à la conclusion suivante : les deux ont finalement assez raison ! Je m’explique : le système est différent aux US et en France. En France, il est vrai de dire que ceux qui ne s’en sortent pas sont victimes du système : tout est fait pour décourager l’initiative individuelle, les procédures sont lourdes, les impôts sont lourds, on n’admire pas la réussite, on est jugé en fonction de son appartenance ethnique, sociale, politique, à son diplôme, à ses fringues, sa façon de parler, pas tellement à son talent, le système est verrouillé par le copinage et les coups de pistons, le patron ne fait pas confiance en ses employés et l’inverse, bref effectivement ceux qui partent de bas n’ont que peux de chances de s’en sortir. En revanche ici, l’initiative individuelle est louée, les gens sont jugés pour leur talent, pas sur leur apparence ou leur milieu social, il y a peu de paperasse, il est facile d’emprunter, d’embaucher, il y a du boulot de partout pour ceux qui veulent bosser ; je comprends donc pourquoi certains pensent que ne réussissent pas soient des fainéants, bien que je trouve ça extrême comme point de vue (surtout l’usage du mot fainéant). La vérité est sûrement entre les deux.


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