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décurion 18 mai 2009 20:12

Quand j’étais jeune, une paille et deux fétus, nous étions en moyenne une 40taine par classe, et pas vraiment des chérubins harpistes. Loin s’en faut.

Déjà à l’époque, il y avait le fils du maçon italien, celui du platrier espagnol, du portuguais au métier imprononçable, et l’incontournable arabe dont le père était collecteur de l’impôt FLN. Régulièrement, nous recevions des enfants de rémouleurs et autres rempailleurs.

Autant dire que cela n’aidait pas à maintenir la discipline. Pour corser le tout, l’indépendance de l’Algérie , s’est soldé par l’apport d’élèves français, à part (d’un tiers ou entière, selon les avis)

Nous avions droit à ¼ d’heure de morale chaque matin, à savoir que faute avouée est à moitié pardonnée, bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée, mais personne n’y croyait à part l’ éternel fayot, et nous savions tous , que les « traitres » intouchables et enrichis en piochant dans les parachutages de la résistances le paieraient un jour de leurs tripes à l’air.

Personnellement, je me souviens avoir dit « la putain de ta mère » et mis des coups de pieds dans les tibias de Monsieur E... , aprés qu’il m’ait giflé, pour avoir mis un coup de poing à L... qui avait mis une punaise sur mon banc avant que je m’assied.

Et j’étais de l’avis général un gentil garçon !

L’enseignement était débile, nous apprenions par coeur des leçons auxquels personne ne croyait,nous étions indisciplinés,sauvageons avant la lettre, adeptes du mois de Juin, en baignade au pont Dorieux quand la maison nous croyait à l’école et l’école à la maison.

Nous étions rebelles contre l’ordre établi, contre les flics, mais les maîtres d’école, mêmes détestés n’en faisaient pas partis. Pourquoi ?

Quand j’étais petit, face à un grand , la menace consistait à en appeler à son frère, et en dernier, à son père. Menace uniquement verbale, sauf à risquer la raclée paternelle due au dégonflé.

Il y a peu encore, dans le pire des cas, l’élève en appelait à des copains de l’extérieur.

Que s’est il passé pour que l’élève se sente capable de faire le poids face à un adulte, il n’y guère encore intouchable (sauf exception), en raison de son statut de Maître ?

Si l’on convient que l’élève ne s’est pas grandi au niveau de son Maître, on doit admettre que le Maître s’est rabaissé ( ou qu’on l’a rabaissé), consciemment ou pas, et , cause ou conséquence, a abdiqué devant l’élève.

Nous savions déjà , à mon époque, que l’éducation était au service des puissants, mais l’autorité parentale était intacte, et régulièrement les baffes nous remettaient sur la « voie de la raison ».

Les parents d’aujourd’hui, ne sont plus l’ Autorité. S’ils sont précaires, et c’est la majorité, ce sont des looser sans envergure, sous diplômés, même pas indispensables pour qu’une mineure obtienne sa pilule du lendemain.

Bon, je veux bien croire que l’immigration soit un facteur aggravant, mais si des gosses poussent sans tuteurs, c’est bien parce que l’éducation a aidé à la taille.

C’est dommage qu’une enseignante le paye de sa personne, mais ce serait pire, que l’on n’en tire pas les leçons qui s’imposent.




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