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doctorix 28 mai 2013 16:26
doctorix, complotiste

« ...il est de plus en plus évident que des armes chimiques sont employées par le gouvernement contre l’opposition »

Ben non, justement, c’est pas évident.
Les mercenaires étrangers et l’ASL ont parfaitement compris qu’il fallait que la ligne rouge soit franchie pour que l’Occident intervienne.
Alors c’est bien tentant de balancer des gaz soi-même, en une fausse bannière typique.
Et les résultats des analyses ne diront en aucun cas qui a balancé ces gaz (qui me paraissent, pour des gaz de combat, bien peu efficaces).
D’autre part, on a relevé déjà pas mal d’incongruités dans l’exposé des « faits ».
Je les cite pour ce qu’elles valent :

Première invraisemblance du récit : les gaz neurotoxiques utilisés comme armes de guerre sont certes inodores et incolores, mais les signes digestifs sont sur le même plan que les signes respiratoires. L’antidote doit être immédiatement administré pour lever le blocage des terminaisons nerveuses sans quoi la paralysie est rapidement mortelle.

Deuxième incongruité. L’iconographie censée illustrer le texte montre un homme qui tente avec une seringue de prodiguer des instillations oculaires. Les effets des gaz neurotoxiques à pénétration cutanée et respiratoire n’ont aucune chance d’être levés par des lavages oculaires. Ceux-ci ne peuvent soulager qu’en cas de gaz irritants des muqueuses.

Troisième aberration. Le médecin rebelle rapporte le cas d’un combattant qui lui a été confié avec un rythme cardiaque fou. Le blocage enzymatique qui conduit à l’accumulation du neurotransmetteur l’acétylcholine induit surtout une bradycardie, et l’hypotension majeure par absence du tonus vasculaire est l’urgence absolue. On restitue une tension artérielle inexistante avant de vouloir contrôler un rythme cardiaque, même aberrant, même anarchique. Pour être rigoureux une phase d’hypertension avec tachycardie peut être observée dans les premières minutes de l’intoxication. Le délai nécessaire pour transporter un patient jusqu’à un centre de secours à travers le dédale imposé par une zone de guerre en milieu urbain exclut cette hypothèse. 

Quatrième anomalie. La consultation de n’importe encyclopédie en ligne indique comme symptôme cardinal des effets neurotoxiques les convulsions. Le sujet mortellement atteint suffoque dans un contexte de crises cloniques spectaculaires. Ce type de manifestations est si impressionnant que leur absence dans le roman permet de qualifier le récit de faux témoignage.

Tout ceci doit faire réfléchir avant d’affirmer. Mais je ne vois pas l’intérêt du gouvernement syrien à déclencher l’ire des occidentaux, en fournissant le prétexte qu’ils attendent, pour de si maigres résultats.

Savoir que la décision de l’Europe de lever l’embargo repose sur le témoignage de deux journalistes, sans envoi d’observateurs et sans vérification, me laisse pantois.

Serait-ce la presse qui dirige le monde ?



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