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abraham200307 20 mars 2007 11:41

A lire le billet et la déclaration de Jospin, combien révélatrice de l’anachronisme mental de beaucoup de nos « vieilles personnalités de la politique », j’ai sincèrement l’impression de vivre anachroniquement du temps du front populaire, où cette dichotomie ou cette césure de la typologie politique droite-gauche était béante.

La société française réelle ne se reconnaît plus dans cette caricature binaire de la posturation idéologique de la politique.

Je me suis toujours considère comme libéral dans tout ce qui concerne l’architecture du déploiement du pouvoir et de sa répartition dans des institutions dynamiques transparentes renouvelées et contrôlables par le corps électoral. Je me considère Social-libéral dans tout ce qui concerne la production et la distribution des richesses matérielles et le renforcement du rôle régulateur, accompagnateur et surtout réparateur à l’avantage des petites gens.

L’histoire mondiale des 25 dernières années corrobore la justesse de cette sage posture politique. La Droite comme la gauche dans certains pays avec cette tradition binaire dans le champ politique et électoral, commencent sans complexes à s’en réclamer d’une manière où d’une autre.

Je considère « l’extreme-droite » tout comme « l’extrême-gauche » comme étant des résidus pathologiques du vivre ensemble de la communauté des citoyens.

La disposition d’esprit de ces soit-disant observateurs de la vie politique et de la société française et de ces « vieilles personnalités apparentes du champ politique » est de l’antédiluvien, incapables de modifier leur perception pour voir les réalités du temps et du changement d’atmosphère mentale de ladite société.

Il faut que la réalité se plie à eux pour s’adapter à leurs catégories de perception surranées et semi-aveugles.

La crise de la société française n’est pas actuellement de l’ordre de la résolution en termes sectoriels ; ça aurait été trés facile et d’ailleurs beaucoup de gouvernements successifs se sont essayés pourvus d’énormes ressources à cette gageure en vain.

Cette crise est de l’ordre sociétal global, c.à.d. de l’ordre du renouvellement du contrat social de la nation. Sur quels bases procéder à cette mise à jour du contrat social ; là il n’y a pas de recette toute faite comme c’est le cas des problèmes sectoriels.

L’avènement de ce nouveau contrat social ne peut advenir que de la symbiose des efforts de 2 volontés : la volonté collective des citoyens animée par une volonté d’exemple de leaders à horizon stratégique rivé au loin, 20 ans au minimum, et à capacités de pilotage au jour le jour vers ce cap, par tous moyens licites.

Et ce genre de vision ne peut se faire contenir dans un programme électoraliste, parce que le sentier de ce pilotage bien que plus ou moins perçu, n’en est pas moins de par la force des choses pleins d’incertitudes, et c’est par tâtonnement qu’on y avance dans le nouveau monde façonné par le contrat social à venir.

Le moyen le plus sûr de réussir les passages de ce sentier, est cette adhérence maillée organique entre les citoyens, dont parmi eux et comme eux des leaders les animent et leur ouvrent les premiers les portes de ce nouvel âge de l’auto-gouvernance de la communauté des citoyens.

Il y’a trois sortes d’hommes (mâle ou femelle)qui s’adonnent à la politique, entendue comme recherche d’une représentativité légitime donnant force publique de proposition et d’influence dans la gouvernance de la communauté de citoyens ( de la cité, diront les héllènes). On peut établir cette typologie comme suit : 1.]des hommes qui enfantent la politique, 2.]des hommes que la politique enfante par avortement,et 3.]des hommes qui sont à l’entre-deux des 2 sortes précitées, et qui peuvent pencher vers l’un ou l’autre versant, selon l’évolution de leur déploiement et leur choix de conscience.

A mon sens, la politique est une chose trés sérieuse pour n’être confiée qu’aux politiques, et à fortiori aux « politicards » qui sont légion prépondérante aujourd’hui.

La politique n’est pas du ressort de la catégorie des fins, elle n’est qu’un moyen, mais combien vital et prégnant, pour retisser en permanence par la négociation via des rapports de force d’influence et de représentativité, les liens sociétaux induits par la conduite des affaires publiques.

La donne nouvelle et inédite à travers l’histoire institutionnelle de l’humanité, aujourd’hui en matière politique concerne le rapport serviteur-servi.

Si pendant des siècles, le serviteur a été toujours le client politique et le servi l’homme politique, aujourd’hui, on assiste a un renversement du rapport sous l’approfondissement du déploiement démocratique (certes trés contrasté mais tout de même réel dans des interstices, pouvant appeler l’avenir).

La thèse que l’architecture des systèmes de gouvernance arrivera à son terme, avec l’avènement d’une démocratie réelle, gouvernement des citoyens par les citoyens, me paraît recevable, à la condition de ne pas user de l’expression trompeuse « Fin de l’histoire », titre du livre de fukuyama.

L’histoire institutionnelle continue ne seraît-ce que pour accompagner son déploiement et sa mise à l’épreuve en temps de crise inédites, et pour se préparer à l’évitement des « trous noirs » et aux itérations non-linéaires que réservent l’advenue de l’innovation institutionnelle humaine.In fine, cette architecture du déroulement du politique constitue aujourd’hui « un attracteur » mais qui n’est pas étrange parce que voulu.

La classe 1 est celle des hommes dont l’objectif premier est l’amélioration réelle du gouvernement de la cité, quitte à payer de sa personne. Cette classe requiert des hommes pleins d’audace contrebalancée par de la sagesse et la compassion sincère envers autrui.

La classe 2 est celle des « politicards », ce sobriquet indique qu’on a affaire avec des hommes sans scrupules et dont la finalité est l’occupation du « fauteuil pour le fauteuil ». Ils usent de l’imposture pour dissimuler leur personnalité politique véritable et leurs desseins égocentristes le plus souvent pathogènes et de clientèle intéressée, , et veulent toujours briller devant les caméras.Ils hument le goût du jour et s’y adaptent. Ils s’y complaisent en politique jusqu à la confondre avec le spectacle et le show-biz . La politique est leur mère, mais qui n’en veut pas d’eux puisqu’elle les a enfantés par avortement , ils en sont sortis saufs ; c’est des monstruosités

La classe 3 regroupe les bons samaritains spécialistes de l’adaptation à l’air du temps , non pas réel mais dicté par le voile des stéréotypes et des médias spécialisés dans le superficiel préfabriqué et commercialisé à des clientèles intéressés bien ciblés. A vrai dire , ces types plus ou moins inactifs, ne sont pas des hommes politiques, et agissent comme l’est le bureaucrate dans son administration. Certains de ces types peuvent évoluer et se transmuer en l’une ou l’autre classe.

Je pense que vu le parcours et le profil de personnalité qu’est F. bayrou, on est en présence du bon samaritain très actif qui a évolué pour se rapprocher de l’homme politique enfantant l’authentique politique ; il relève donc beaucoup plus de la classe 1.

Dans le mental de beaucoup de nos concitoyens_ je dirais archetypal pour reprendre la terminilogie de jung- le charisme d’un homme de la politique est proportionnel à sa mine autoritaire, à sa gestuelle aristocratique préfabriquée et à son parler discoureur ou d’ordres à donner, à débit non naturel maquillé. Eh bien, le charisme ne ressort pas du tout de cette veine.

Le vrai charisme d’un leader est dans sa volonté de créer avec la participation des concernés, une vision partagée mise en branle quotidiennement au travers d’institutions et de structures transparentes équitables et ouvertes, permettant la marche des choses aussi bien en son absence qu’en sa présence.

Est-ce qu’il est préférable d’avoir un acteur de guignol « à la funès », mais en piètre qualité comme l’est Sarkozy ; ou un bohomme affichant naturellement sa modestie de citoyen pour dialoguer avec ses semblables.

La vraie modestie est une perle rare qui s’apprend par les tripes, elle est en fait le pilier de la sagesse, et encore plus de la sagesse active de l’homme politique.

L’ostentation, la fanfaronnade, la gestuelle de l’imposteur et l’arrivisme d’ignare ne font pas l’homme politique ; elles font le politicard.

Il y’a plus de 2500 ans , un traité de sagesse chinois appelé « tao to king » appelle les souverains dans leur guidance de leurs peuples à des postures d’inactivité et de vide (en soubassement de valeurs et de visions partagées et d’exemple de leurs observations par le meneur), comme l’est la marche du monde stellaire ou l’art du jardinier.

Bayrou quoiqu’on en dise sur ses positions passées sur un certain nombre de dossiers, ainsi que sur sa soi-disant brève expérience gouvernementale,il me paraît à même de relever le défi grandiose de passage de la société française d’une architecture centrée sur le « souverainisme » dans la gouvernance publique vers un début d’auto-gouvernance citoyenne de la france.

Il faut sérieusement prendre conscience qu’on vient de quitter un cycle civilisationnel mais sans pour antant, arriver à bon port du nouveau cycle ; nous sommes en cours de chemin(s) à construire.

Le malheur est que cette occasion temporelle est fort propice à la culture de l’illusion ; et du côté de la population et de celui des « politicards ».

Le court terme adossé à un égocentrisme expansionniste constitue alors la seule carte de navigation des individus, électeurs ou candidats.

Le vrai problème de la société française, à savoir le renouvellement du pacte social global pour son adhérence à cette nouvelle ère civilisationnelle est laissée aux calendes grecques et à la production d’idées pour les idées.

Les valeurs de dialogue, de coopération et d’entraide entre des hommes libres, n’est pas de l’ordre du totalitarisme (fascisme rouge ou brun ; il est de l’ordre de la vision construite ensemble, volontairement acceptée et pleinement partagée de rendre encore plus les hommes plus libres dans leur citoyenneté au moyen de solides institutions de véritable démocratie transparentes bravant en permanence le déni de justice, l’abus du pouvoir par « fait du prince » et les atteintes à la liberté d’expression et à l’alternance dans la bonne gouvernance des affaires publiques.



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