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Pierre Régnier Pierre Régnier 4 décembre 2012 18:44

@ Philouie (du 3 à 13 h 16, du 3 à 20 h 15 et du 4 à 13 H 15)

 

Continuez à m’imaginer tel que vous avez besoin que je sois pour construire vos fantasmes. Je continuerai de mon côté, à l’occasion, de tenter de vous faire connaître un peu la réalité de mon combat.

 

Vous pensez que je sous-estime l’antisémitisme des chrétiens tout au long de l’Histoire du christianisme parce que je serais atteint du "syndrome du saint« . Je ne m’arrête pas sur votre »diagnostic médical" mais je veux vous citer ce que j’écrivais déjà sur l’antisémitisme des chrétiens dans mon petit essai de mars 2000 "Désacraliser la violence religieuse" :

«  Dès son origine l’église catholique, traduisant dans les faits le terme grec « katholicos » par « totalitaire » plutôt que par « universel » a, sur le problème de la violence, non seulement annulé le progrès amené par Jérémie et Ezéchiel mais introduit une épouvantable aggravation de la conception énoncée par le « Dieu jaloux » de l’Exode. Son nouveau dogme de « Jésus homme-Dieu » l’a amenée à considérer logiquement que ceux qui l’avaient condamné à mort étaient « déicides » mais elle n’a pas arrêté là sa folie interprétative. Elle a décidé que ce n’étaient pas seulement les quelques juifs qui, avec Pilate, avaient effectivement prononcé la sentence qui se faisaient ainsi déicides mais aussi tous leurs contemporains juifs qui refusaient le nouveau dogme. Puis elle est allée beaucoup plus loin encore : seraient aussi déicides tous leurs descendants. Et pas seulement jusqu’à quatre générations : presque vingt siècles plus tard ceux des juifs qui continuaient toujours la tradition de l’Ancien Testament étaient encore considérés comme déicides par le catholicisme papiste.  »

J’ajoute que, dans le catéchisme de mon enfance - j’ai 74 ans - comme dans les sermons de la messe du dimanche, la définition du peuple juif comme « peuple meurtrier de Dieu » était couramment enseignée et justifiée. C’est seulement à cette époque que l’Eglise catholique, réfléchissant sur le génocide qui venait d’être pratiqué par l’Allemagne nazie, a songé sérieusement à se débarrasser de son horrible judéophobie.

Hélas elle ne s’est pas débarrassée, par la même occasion, de sa conception criminogène de Dieu elle-même et, au début du troisième millénaire, le pape Jean-Paul II l’a réanimée en lançant le nouveau catéchisme rédigé sous la direction de son futur successeur Benoît XVI. Celui-ci maintient toujours, avec la complicité du Magistère et de toute la hiérarchie de son Eglise, la théologie criminogène enseignant que Dieu a bel et bien appelé à de grands massacres, incluant un très explicite génocide au moins, qu’il faut "bien comprendre et bien interpréter« .

Vous dites que »chacun ici se pare de sa supériorité sans jamais avoir conscience des problèmes réels que pose le monde occidental, qui pourtant aujourd’hui représente le vrai danger pour la terre et pour l’humanité« . Et vous ajoutez »à mon sens la cause est théologique".

Sur ce tout dernier point, justement, je pense à peu près la même chose que vous. Mais vient ensuite ma proposition opposée à la vôtre : le rôle dramatique que joue la théologie est principalement dans sa composante criminogène et il n’a pas des effets épouvantables seulement dans ce que vous appelez « le monde occidental ». C’est même, selon moi, dans le monde arabe et plus généralement dans le monde islamisé que ses effets sont les pires.

Ce n’est pas de manière suffisamment explicite que le prophète juif Jésus a rejeté de sa religion la théologie criminogène. Il a au contraire situé dans sa continuité sa volonté de réforme radicale. Il a seulement, comme traduit plus tard par ses disciples dans les Evangiles, prôné un "dépassement définitif« de la violence prétendument »divine" dans la conception de l’amour universel et de la paix pour tous les peuples. Quelques siècles plus tard, les fondateurs de l’Eglise catholique, trahissant le Jésus dont ils se réclamaient, ont hélas redonné sa valeur hébraïque à la violence prétendument "voulue par Dieu". C’est ce qui a permis au prophète Mohamed de créer par la suite sa nouvelle religion en la dotant, dans sa théologie même, de nombreuses raisons de pratiquer à nouveau la prétendue « bonne violence » prétenduement « voulue et justifiée par Dieu ».

On en est toujours là et certains, comme moi, s’efforcent de faire rejeter la conception criminogène de Dieu de toutes les religions tandis que d’autres, comme vous, demandent une « meilleure application » de la violence « authentiquement divine » maintenue. Vous voulez que l’on prenne conscience que le Dieu violent des juifs et des musulmans était « réaliste », connaissant bien le caractère violent de l’homme qu’il avait créé, et qu’il veut que l’on utilise la violence "à bon escient" comme le proposent le prophète Mohamed et les rédacteurs du Coran, eux aussi plus « réalistes » que les anciens prophètes.

Vous exposez ainsi très bien le caractère le plus fondamental de l’islam : sa nature politique et belliqueuse, ce par quoi il empoisonne le plus durablement le monde.



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