@bakerstreet
J’ai ramassé des salsifis sauvages, câliné mes chevaux, baladé avec ma petite chienne valide, le coeur gros de laisser l’autre seule et blessée à la maison ; la beauté de la lumière était à couper le souffle comme toujours quand du gris dans le ciel avive les verts et les contrastes ; le soleil tombait à vue d’oeil, pas de vent, juste la douceur de l’air ; et en rentrant la surprise de voir mon chat rentré d’une semaine d’escapade.
Mais remontant le long de la vigne, des lignes d’herbes rases et jaunes tandis que dans les fossés du tour, les vertes hautes et gaillardes se mêlaient aux violacées.
Je n’y peux rien si j’ai vu.
Quand j’avais dix sept ans, on m’appelait déjà éternels regrets ; mes racines dans le passé, mon corps dans le présent et mes feuilles dans l’avenir, je me dis que les mots parlent du vécu, le reste n’est que confusion ; et je me disais que si ça se trouve, l’ovule dont je suis issue, à peine fécondée s’est dit : merde ! c’était mieux avant !