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Christian Labrune Christian Labrune 28 janvier 2017 20:56

il est vraiment surprenant que Flaubert n’ait pas été accusé de misogynie. Sans doute est-ce parce qu’Emma est indéfendable ; comprenez : personne ne peut vouloir lui ressembler car un tel désir signifierait un aveu d’impuissance et de sottise. Personne n’aura ce courage.
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C’est tout à fait inexact. Il suffit de lire dans la correspondance de Flaubert plusieurs lettres conservées d’une vieille bigote un peu frustrée, Mademoiselle Leroyer de Chantepie. Ellle a lu le roman et elle a cru pouvoir immédiatement se reconnaître dans l’héroïne. Contresens énorme et comique, évidemment, mais Gustave est un bon garçon. Il ne rencontrera jamais sa correspondante mais il prend soin de lui répondre fort longuement sans la désabuser ni lui dire jamais le plaisir qu’il eut, arrivant à l’écriture des derniers chapitres, de pouvoir se dire, comme il le confiera à Louis Bouilhet : « Enfin, ça y est, la Bovary a son arsenic dans le ventre ».

Emma n’est peut-être pas sans talent : elle ne manque pas de sens esthétique, et il y a même une tête de Minerve - quel symbole ! - dessinée par elle dans la salle à manger de la ferme. Elle lit beaucoup, mais l’éducation reçue dans un couvent n’est évidemment pas de celles qui forgent les intelligences critiques.


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