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Tythan 22 mars 2017 18:14

@Brice

Je comprends que vous souhaitez mettre un terme au débat et ne vous répond donc que pour être exhaustif, en espérant que vous me lisiez.

[Mais justement, c’est en exerçant mon esprit critique que je me rends compte que le programme de NDA n’est pas cohérent.]

Pardonnez-moi, mais tous les arguments que vous avez employé ne viennent pas de vous, mais sont la reprise d’arguments évoqués par François Asselineau.

[Déjà au point 3, en fait, de quels traités parle-t-on ? TFUE ? TUE ? Accords de Schengen ? Autre ? C’est très, très flou. Trop flou. Les travailleurs détachés c’est une directive, ça ne peut pas être dénoncé tel quel]

Il faut regarder au cas par cas. Peut-être que le vocabulaire de NDA est imprécis, mais il n’est en aucune manière flou. NDA est clair : dénoncer les traités européens, cela signifie donc dénoncer les traités qui ont ce caractère. TUE, TFUE et Schengen sont dans ce cas.

Quant à la directives des travailleurs détachés, NDA indique simplement qu’elle ne sera plus appliquée (et il a mille fois raisons sur ce point. Je crois d’ailleurs que François Asselineau est lui aussi sur cette position). Au delà de la validité intrinsèque de cette mesure, ce sera un signal fort envoyé aux partenaires européens.

[Si on dénonce les TUE et TFUE, pourquoi faire un référendum sur le Frexit ?] Vous ne comprenez pas l’articulation du programme européen. NDA veut dénoncer les traités européens, c’est entendu. Mais il ne va pas cesser du jour au lendemain d’appliquer le droit européen. Pour prendre un exemple, si la CJUE rend un arrêt le jour d’après son élection dans un litige privé, je pense que cet arrêt sera exécuté en France (à condition qu’il ne soit pas attentatoire à quoi que ce soit d’intérêt national bien sûr). Il s’agit d’une posture vis-à-vis des partenaires de la France pour leur signifier très clairement que la France ne joue plus ce jeu perdant auquel elle est abonnée.

NDA négociera. Et là, il y a deux possibilités : soit un compromis est trouvé, et dans ce cas il proposera par référendum d’adopter le nouveau traité. Soit ce n’est pas le cas et dans ce cas il proposera d’activer l’article 50 et dans ce cas il fera valider par réferendum ce choix. C’est très simple, il suffit de lire son programme.

[Et votre réponse me laisse à penser que dans votre tête NDA dénonce les TUE et TFUE (en parlant de pays indépendant et souverain)].

Ce n’est pas dans ma tête. C’est écrit, dit et redit par NDA à chaque fois qu’il est interrogé sur le sujet. Vous avez une curieuse manière de débattre.

[Concernant le viol des traités, je pense pour ma part que c’est justement la procédure qui énerverait les allemands].

La procédure, c’est le prétexte que l’on prend quand on cherche à éviter de répondre sur le fond, c’est un artifice. Il s’agit d’une question secondaire, que l’on aborde qu’une fois que les parties ont décidé ce qu’elles cherchaient à obtenir dans le cadre d’un litige.

Regardez d’ailleurs l’exemple anglais : lors du débat sur le référendum, l’article 50 était en fait relativement absent des débats et la procédure n’était invoquée que par les partisans du « Bremain » qui expliquaient que cette procédure serait longue et compliquée, et donc susceptible de générer de l’instabilité (ce qui en soi n’est pas faux). T May, une fois arrivée au pouvoir, a pris tout son temps, résisté aux pressions qui voulaient qu’elle active l’article 50 immédiatement (ce qu’elle n’a toujours, à l’heure actuelle pas fait... ce serait a priori le 29 mars, soit près d’un an après le réferendum). Pourtant, les européistes n’avaient pas tort lorsqu’ils expliquaient que le Royaume-Uni aurait dû déclenché rapidement l’article 50... Bref, vouloir faire un enjeu des questions de procédures est une erreur politique.

[Et concernant le respect du droit quand l’intérêt national est en jeu, c’est au contraire vital, surtout quand ils s’agit de ses voisins. C’est dans le mépris de l’autre qu’on sème les germes de la guerre.]

Mais à quel moment le programme de Nicolas Dupont-Aignan impliquerait-il un mépris de qui que ce soit ? Au contraire, son attitude est extrêmement claire et raisonnée. Oui, il propose de ne plus respecter l’odieuse directive des travailleurs détachés (et il a mille fois raisons... La directive travailleurs détachées est rejetée par les Français mais aussi les Européens).

Quant au fait d’éventuellement ne pas respecter l’article 50, je ne vois pas en quoi cela serait problématique. D’abord parce que NDA ne ferme pas la porte et se laisse la possibilité de passer par là. Ensuite parce que si la France quitte l’UE, cette-dernière, après le séisme qu’a constitué et constituera la sortie du Royaume-Uni, sera sinon détruite du moins profondément transformée : il est évident que l’euro ne sera plus viable pour les autres économies du sud qui l’ont adopté (sans le contrepoids de la France). Dans ces conditions, le respect des procédures de l’article 50 risque d’être le cadet des soucis des européens.

Enfin parce que l’attitude de NDA est très claire et qu’il renverse la table : l’article 50 est fait pour mettre l’Etat retrayant sur la sellette. Si NDA était élu, il ne ferait que renverser les choses : je vous propose de renégocier, si vous ne faites rien, je m’en vais (éventuellement sans respecter l’article 50). Ce sont donc les Européens qui, en cas de refus, porteraient la charge du mépris des peuples.

[Les pays européens violent les traités... et payent les pénalités correspondantes].


Bien entendu. Mais pourquoi ? Parce que ces pays européens acceptent de se contraindre par les traités. A partir du moment où ce ne sera plus le cas, il est évident qu’aucune pénalité ne devra être payée. Par ailleurs, le délai des procédures devant les juridictions européennes fait que lorsqu’elles seraient prises, elles n’auraient plus de sens puisque trop éloignées des faits jugés.

[Je tiens à signaler que le rachat des dettes souveraines n’est pas un viol des traités, l’OMT ayant été avalisé par la cour de justice de l’UE].

Vous irez expliquer ça à la cour constitutionnelle de Karlsruhe... Trêves de plaisanterie : tout le monde sait que cette décision est juridiquement complètement bancale et ne se justifie que par des considérations d’opportunité (qui sont bien entendu tout à fait valables, bien sûr. Simplement faut arrêter de jouer au petit garçon respectant les règles, parce que ce n’est pas le cas).

[En matière de négociation des traités, on peut très bien négocier aimablement, ça ne veut pas dire qu’on doit se laisser marcher sur les pieds.]

Donc vous n’employez pas le bon mot. Le mot que vous voulez employer, ce serait respectueusement.

[J’entendais surtout par le mot aimable que dans ce contexte, les autres pays enverront paître NDA et ses rêves d’autre Europe.]


Et bien très bien. Dans ce cas, ce sera le Frexit.

[Concernant Asselineau, oui c’est un homme de droite, rien de neuf sous le soleil. La question de l’immigration : mais au moins il y aura une question et ce seront les français qui choisiront.]

Et ça, c’est l’excuse typique que s’invente les mecs prétendument de gauche qui choisissent de soutenir Asselineau. Ok, pas de pb.

[Si ça ne convient pas un gouvernement de gauche remettra ça en ordre.]

Donc si Asselineau est renversé...

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