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benevole (---.---.51.18) 27 février 2007 19:07

Bonjour,

Votre dernier paragraphe vaut à lui seul un débat. Si, comme vous le dites, toutes ces lois déresponsabilisent l’individu et si, comme vous l’indiquez, elles n’ont pas été votées sans raison, la conclusion est qu’elles ont été votées pour déresponsabiliser l’individu. Je dirais même plus : se l’approprier.

Aujourd’hui même, au Parlement wallon (Belgique) la majorité socialiste-sociale chrétienne tente de faire passer un projet de loi visant à interdire le changement d’école dans l’enseignement primaire (entre 6 et 12 ans). L’opposition (libéraux et écologistes) tente de s’y opposer

Selon les promoteurs de cette loi, elle favoriserait la mixité sociale, selon l’opposition, c’est une atteinte à la liberté de choix des parents. Selon moi, c’est une déresponsabilisation de ces derniers. Quand surgit un problème à l’école, les parents n’ont plus aucun moyen de le résoudre.

Voyez-vous, les prétextes peuvent être nombreux et apparemment plus ou moins logiques mais leur résultante est toujours la déresponsabilisation. Et celle-ci produit naturellement des comportements infantiles qui justifient de nouvelles déresponsabilisations.

Vous me reprochez l’exemple du tabac. Il est pourtant éclairant. S’il s’agissait de respecter la liberté des non-fumeurs, il suffirait d’inciter par primes ou mesures fiscales les restaurateurs, propriétaires de bars, etc... à offrir au public, en nombre proportionnel à la demande, des établissements exclusivement non fumeurs et ouverts à tous. Chaque citoyen aurait alors le choix.

L’argument du coût des soins de santé est faux. Les recettes de l’Etat sur la vente de cigatettes dépassent les 30 millions d’euros par jour et les fumeurs cotisent en plus aux soins de santé.

S’il s’agissait de protéger la santé des citoyens, l’Etat se garderait bien de ses propagandes alarmistes qui acrroît de 30% le nombre de victimes du tabagisme actif et passif par effet nocebo.

La véritable finalité de cette loi consiste à priver les gens de leur liberté individuelle et les restaurateurs du libre usage de leur droit de propriété. Il s’agit de formater les gens, de leur imposer un style de vie et de les habituer à courber l’échine.

Le choix d’un style de vie (comment s’équilibrer face au stress de l’existence) , la hiérarchie des valeurs (vivre le plus longtemps possible doit-il devenir le but de chacun ?) appartenaient jusqu’ici à la sphère privée. Le but est de s’approprier ces prérogatives.

Il semble à tous normal d’interdire l’alcool au volant. Il est cependant moins normal que le conducteur ivre craigne davantage l’amende ou le retrait de permis que l’accident.

S’il vous est déjà arrivé de lever le pied de l’accélérateur lorsque vous apercevez un radar ou un véhicule de police, avez-vous réfléchi à ce que cela signifie ? Apparemment, vous estimiez ne pas courir de risque ni en faire courir aux autres usagers, ce qui devrait être votre seule responsabilité au volant mais voilà qu’une autre priorité s’impose à vous : la loi.

Le code de la route doit bien sûr exister mais il devrait être perçu comme un conseil. En cas d’infraction sans conséquence, vous devriez ne recevoir qu’un avertissement mais si, en revanche, après avoir enfreint le code de la route, vous provoquiez un accident ou pire encore mort d’homme, la sanction devrait être un retrait définitif du permis de conduire en plus de la réparation financière du dommage avec la possibilité, pour la compagnie d’assurances, de se retourner contre vous.

Pour responsabiliser les citoyens, il faut d’abord les conscientiser (cet aspect passe actuellement au second plan par rapport à la répression) et ensuite leurimposer ni plus ni moins que la conséquence de leurs actes.

Si vous êtes pris en défaut d’assurance lors d’un contrôle, la sanction sera trop lourde s’il n’y a pas eu de suite mais beaucoup trop lègère si vous avez provoqué un accident. Puisque la peur de l’amende se substitue à la peur de l’accident, cela conduit à la banalisation de l’infraction. Un pneu lisse : autant ! Un feu rouge : autant ! Alors que les conséquences pourraient être beaucoup plus graves.

Il y a parfois des raisons qui peuvent pousser un conducteur à enfreindre le code de la route et certaines peuvent être légitimes mais en aucun cas ses raisons ne peuvent être imposées aux tiers. Si, pour éviter à ma fille d’attendre un bus la nuit dans un quartier mal famé, je conduis une voiture sans assurance, je dois prendre en compte le risque d’accident plutôt que le risque d’un contrôle et conduire en conséquence. Si je ne suis pas sûr de maîtriser mon véhicule quoi qu’il arrive, je roulerai moins vite que la vitesse autorisée. Ma seule responsabilité reste le respect des autres usagers.

Une politique de responsabilisation n’était pas impossible mais aurait privé l’Etat de recettes liées aux infractions et, surtout, aurait conduit à une génération de citoyens plus conscients et intelligents, donc plus difficiles à mener où on veut les mener.

Pour voter, il faut avoir 18 ans, l’âge de la majorité légale, l’âge auquel chacun est réputé responsable de ses actes. Il est tout de même curieux qu’une démocratie soit disant représentative aboutisse à nous considérer tous comme des enfants.


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