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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 29 mai 2020 14:36

@cettegrenouilleci
Bonjour Gérard,
Je suis pour l’essentiel d’accord avec tes conclusions mais je suis beaucoup moins d’accord avec l’importance que tu accordes à des « programmes politiques ». Je tiens, pour jouer un rôle d’avant-garde, à dire l’essentiel à ce sujet quand je m’adresse à tous les militants du mouvement ouvrier qui sont tous confrontés plus ou moins aux programmes de leur parti. Actuellement ceux qui sont les plus concernés sont sans doute ceux de la FI. La première chose à dire c’est ceci :
Avez-vous déjà vu un programme élaboré par des politiciens qui s’est réalisé ? La réponse, c’est : jamais. Strictement jamais depuis plus de 170 ans que le mouvement ouvrier existe . Cela ne s’est vu dans absolument aucun pays. Deuxième question : avez vous vu des politiciens de « gauche » (du mouvement ouvrier) exercer des responsabilités dans la gestion d’un état capitaliste (arrivés au gouvernement) faire le contraire de ce qui était dans leur programme ? La réponse c’est : Oui. Souvent.
Si on veut faire un tout petit peu d’éducation politique, élevé le niveau de conscience des militants de tous bords, c’est la première chose à dire.
Maintenant il faut s’entendre sur ce que nous devons appeler un programme pour un militant du mouvement ouvrier qui aspire au socialisme. Pour moi, jusqu’à ce jour, il y en a eu deux. Tu seras sans doute d’accord avec moi pour ce qui concerne le premier : c’était le manifeste du parti communiste. Pour ce qui est du second, je ne t’oblige pas à être d’accord avec moi : c’était le programme de transition élaboré par Léon Trotsky en 1938 et qui est maintenant dépassé sur plusieurs points mais reste valable pour l’essentiel.
Dans les deux cas, il ne s’agit surtout pas de promesses à faire pour séduire des électeurs afin de se faire élire à tel ou tel niveau pour gérer un état capitaliste. Bien au contraire, dans les deux cas, il s’agit de définir une stratégie pour en finir avec le système capitaliste mais en partant des aspirations immédiates des exploités.
Il s’agit donc de définir une stratégie, mais nous ne sommes pas devin. Nous savons dans quel sens nous voulons aller mais nous ne savons pas exactement comment les événements se dérouleront. Donc, pour nous, avancer un programme ce n’est surtout pas faire des promesses. Cela distingue les vrais révolutionnaires qui cherchent la vérité et veulent la dire aux marchands de politique qui veulent séduire des électorats avec un programme de promesse pour leur mauvaises causes de carriéristes.
 

Voici exactement ce que disait le programme de transition à ce sujet :

 

« Il est impossible de prévoir quelles seront les étapes concrètes de la mobilisation révolutionnaire des masses. Les sections de la IV° Internationale doivent s’orienter de façon critique à chaque nouvelle étape et lancer les mots d’ordre qui appuient la tendance des ouvriers à une politique indépendante, approfondissent le caractère de classe de cette politique, détruisent les illusions réformistes et pacifiques, renforcent la liaison de l’avant-garde avec les masses et préparent la prise révolutionnaire du pouvoir. »

 

Voici maintenant un extrait de ce programme de transition qui prend l’exemple de la révolution russe pour montrer ce qu’il faut faire.

 

« D’avril à septembre 1917, les bolcheviks réclamèrent que les socialistes-révolutionnaires et les mencheviks rompent avec la bourgeoisie libérale et prennent le pouvoir dans leurs propres mains. A cette condition, les bolcheviks promettaient aux mencheviks et aux socialistes-révolutionnaires, représentants petits-bourgeois des ouvriers et des paysans, leur aide révolutionnaire contre la bourgeoisie »

 

Le parti bolchevique qui était encore nettement minoritaire quelques mois avant la révolution demandait aux socialistes-révolutionnaires et aux mencheviks, dirigés l’un comme l’autre, par des traîtres à la cause des exploités, de prendre le pouvoir. Les bolcheviques étaient loin d’essayer de vendre leur boutique comme le miracle qui sauverait le peuple.


C’est exactement ma démarche quand je demande que soient élu un candidat du PCF. du PS et de la FI et que je le fais sans semer d’illusions sur ce qui se passera après. Nous leur dirons alors sortez le l’UE, de l’OTAN et de l’euro, « rompez avec les capitalistes, prenez le pouvoir dans vos mains » et on leur expliquera ce qu’il faut faire des fortunes des milliardaires car on ne marie pas l’eau avec le feu. Je serai évidemment encore plus ridicule que les bolcheviques (ou que, dans une moindre mesure, François Asselineau) si je disais : la seule solution c’est que je sois élu et que l’AGIMO arrive au pouvoir. Je suis par contre, bien évidemment d’accord avec la démarche unitaire du CNR pour le Frexit.

 

 


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