Je voudrais apporter un témoignage personnel au sujet du voile.

J’ai longtemps pensé que tous les discours « libertaires » disant qu’une femme a le droit de faire ce qu’elle veut de son corps et donc de ses cheveux etait faux.
Qu’une femme portant le voile le faisait uniquement à cause de la pression sociale qu’elle subissait etc etc (ce qui certainement vrai dans bien des pays/milieux).
J’ai encore du mal à comprendre comment/pourquoi quelqu’un de raisoonablement intelligent porte un « machin » sur la tête, ou pire un vêtement tout sauf pratique (imperméable, manches longues l’été, maillot de bain déble sinon dangereux, etc)

Et pourtant...

J’habite à Istanbul, cité de 15 millions d’habitants avec des quartiers qui ressemblent comme deux goutes d’eau à n’importe quelle capitale européenne et d’autres qui sont plus proches de la Syrie ou de l’Arabie Saoudite. Les deux se mélangeant assez peu...

Ma femme de ménage a une 40aine d’années et est mère de deux enfants.
Elle porte le voile et l’imperméable à manches longues traditionel en Turquie.
Quand nous avons évoqué le sujet, elle m’a dit n’avoir « pris le voile » qu’il y a quelques années et que sont mari n’avait pas été content.
De façon évidente elle n’a subit aucune « pression sociale » la poussant à mettre un voile et pourtant... Je ne l’ai jamais vu prier (pourtant les musulmans pieux prient 5 fois par jour sans faute où qu’ils soient) .

Donc voila une femme, adulte, pas forcée, musulmane modéré et qui malgré l’opposion de son mari a préféré se voiler.

Peut-être se sent-elle plus en « sécurité » grâce/à cause du voile ?
Peut-être que dans le quartier où elle habite la majorité des femmes sont voilées (ce qui est sans doute le cas) et qu’il y a un effet de mimétisme ?

En tout état de cause, bien que ne pouvant le comprendre ni l’expliquer, je suis obliger d’admettre que certaines femmes font ce choix de façon volontaire...
C’est peut être rare, mais cela existe...

Attention : ces réflexions sont à replacer dans leur contexte ; la Turquie. Il me semble que le même cas de figure à Paris devrait plutôt être considéré comme un acte « politique » et non un choix vestimentaire personnel.