Le pari insensé de franchir allègrement ce que la Russie déclarait depuis 2008 être une ligne rouge absolue (souvenons nous de la crise des missiles à Cuba et de la doctrine « Monroe » ) a pour le moment concrétisé ce que les accords de Minsk prévoyaient pour l’essentiel, à savoir une large autonomie de la région du Donbass (il aura falllu probablement plus d’un million de soldats ukrainiens tués et blessés pour y parvenir, un détail pour nos dirigeants) vis à vis du pouvoir central ukrainien.
C’était le souhait de la Russie qui pendant 8 ans a refusé la demande de rattachement à la Russie des républiques auto proclamées de l’est ukrainien, avant de se faire forcer la main.
Tout aurait pu et dû s’arrêter fin mars 2022, cela aussi était le souhait de la Russie qui n’avait engagé qu’un contingent de taille réduite pour cette opération spéciale dans une région largement favorable à l’invasion russe.
Ni la Crimée ni le Donbass ne redeviendront ukrainien, ce n’est pas le souhait majoritaire des habitants et la géopolitique a aussi son mot à dire.
Par ailleurs, la démilitarisation de l’Ukraine est largement amorcée. Sa population est en chute libre, via la fuite vers l’Europe, l’intégration à la Russie et les pertes énormes en hommes (entre 400 et 500 000 tués dans l’armée ukrainienne et le double de blessés qui ne retourneront pas combattre).
L’Ukraine ne serait pas en train de recruter des femmes, des seniors, voire des étudiants si son armée avait a peine été égratignée (600 000 hommes au début des hostilités) et on ne forme pas des civils au maniement d’armes de guerre sophistiquées en quelques semaines...
Cela fait plus d’un an que la Russie forme massivement une armée qui doit être 5 fois plus importante (on parle d’un million de soldats) qu’en février 2022 et sa réserve humaine est très supérieure à celle de l’Ukraine.
L’économie ukrainienne est exsangue et celle de la Russie se porte plutôt bien.
Ceci dit en l’absence de la garantie que l’Ukraine ne sera jamais une menace pour la Russie, cette guerre ne peut que durer. Aucune signature ne suffira à rassurer les dirigeants russes, vu que la parole occidentale ne vaut plus un rouble pour eux.