• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Cédric 23 septembre 2007 02:28

Merci ddacoudre pour ta réaction.

Cependant, il s’agit d’un vieux serpent de mer qui ressurgit périodiquement à propos du parti socialiste. De la même manière que ceux qui voudraient qu’il y ait une rupture avec les origines marxistes de ce mouvement, un peu à l’allemande, comme barrer d’un trait les termes de « socialisme, marxisme » et autres étaient en soi de nature à changer pronfondément l’analyse de la société que pourrait faire ce parti. Je ne dirai pas que cela serait sans entrainer des évolutions notables qu’apprécierait peu des personnes à la gauche de ce parti, mais fondamentalement cela ne changerait pas la donne.

Pour autant, cela fait bien longtemps que le PS n’est plus un parti « socialisant », terme auquel je donnerai une acception autre à savoir : révolutionnaire. On le sait parce que le PS ne l’a jamais caché. C’est au congrès de 1933 que la SFIO rompt véritablement avec la doctrine « révolutionnaire » qui est restée chère à d’autres mouvements marxistes. C’est un parti réformiste, ce qu’on lui a d’ailleurs suffisamment reproché à gauche. Or je ne crois pas que ce réformisme soit dépassé, bien au contraire on va s’apercevoir qu’il est plus utile que jamais dans les mois qui viennent si l’actuelle majorité met en place ce qu’elle promet notamment en matière de sécurité sociale. Il est d’autant moins déplacé qu’il s’inscrit pleinement avec l’idée que l’on se fait de la République dans ce pays, autrement dit un régime qui est conçu pour pallier les inégalités croissantes que suscite le système économique dans lequel nous vivons et que peu de personnes aujourd’hui contestent. Et là, c’est la question qui est de savoir ce que signifie « être à gauche aujourd’hui ». Pour moi, il y a deux réponses à cela :

- la première se concentre sur le modèle économique et plus particulièrement sur le problème de la production. Cette gauche là est pour moi dépassée faute de pouvoir proposer une alternative économique crédible. C’est d’ailleurs tout le problème du PCF et de nombreux autres mouvements qui se confondent plus ou (et souvent) moins la dynamique altermondialistes. Dépassée parce qu’inaudible même si elle a souvent des choses intéressantes à dire, dépassée parce qu’elle a également une sainte horreur du pouvoir parce que qui dit pouvoir dit également passif, bilan, dont il faut rendre compte. Quand on voit de quelle manière les mouvements d’extrême gauche se sont débrouillés pour passer d’une potentielle candidature unique à une véritable armée de candidat et quand on considère que la chose était hautement prévisible, alors évidemment la droite n’a rien à craindre.

- La deuxième se concentre sur le droit. Autrement dit faire évoluer la législation et les politiques qui en découlent afin de pallier les inégalités, de permettre une meilleure redistribution des richesses, permettre aux gens de s’élever socialement par le biais de l’éducation, par la possibilité d’avoir accès aux soins, à la protection de leur intégrité physique et morale dans le cadre de leur emploi. En clair, faire en sorte que le concept de solidarité ne soit pas circonscrit en un paternalisme. Et pour ce faire, pour réaliser cela, il est logique de vouloir accéder au pouvoir, c’est la condition sine canon.

Alors il est évident que le PS n’a pas toujours, loin s’en faut, réalisé ces objectifs. Il a d’ailleurs été sanctionné pour cela. De la même manière que certains de ses membres les plus éminents n’ont pas tous eu une attitude exemplaire une fois arrivée aux affaires. C’est aussi pour cela que je ne vois pas d’un si mauvais oeil une personne, que tu décris comme étant quelque peu puritaine, qui parle de morale publique. De la même manière, il est évident que les deux gauches que j’ai décrit plus haut ne sont pas séparées de manière aussi abrupte dans la réalité ou que l’on peut trouver parfois à droite des personnes qui sont capables d’avoir une réflexion qui prenne en compte la dimension de solidarité. Pour autant, j’ai la faiblesse de penser que c’est bel et bien le PS qui correspond le plus dans ses idées et aspirations à cette gauche là et que nous allons en avoir de plus en plus besoin face à un président dont le programme économique et social ressemble à s’y méprendre à celui d’Alain Madelin.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès