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5A3N5D 28 janvier 2008 15:39

@ mon colonel,

Merci de nous ramener au vif du sujet. Il est parfaitement vrai que la devise de l’Education Nationale est de ne "pas faire de vagues".

Partant de ce principe courageux, l’enseignant "de base" se trouve coincé entre, d’un côté, l’opinion publique (qui peut lui être défavorable en certaines cisronstances) et la hiérarchie qui ne le soutient jamais. Vous pouvez considérer ceci comme une règle générale. C’est donc à l’enseignant de se débrouiller seul (le directeur d’établissement le renvoyant à ses responsabilités et l’autorité académique prenant systématiquement parti contre l’enseignant, malgré les dispositions du statut général des fonctionnaires. )

Je ne partage pourtant pas votre analyse sur le charisme du chef d’établissement sur lequel pourrait se reposer l’enseignant en difficulté "relationnelle" car celui-ci est lui aussi confronté au même problème que ses collègues enseignants : l’inspection académique se retourne systématiquement contre lui. Donc, demander à un directeur d’école primaire de prendre des risques en défendant ses collègues relève de l’utopie. Par ailleurs, c’est une fonction qu’aucun enseignant ne veut accepter, si bien que les directeurs sont désignés d’office, qu’ils remplissent bien souvent les deux fonctions (instit et administratif) pour quelques euros de plus.

Je dois l’avouer, je n’ai guère de solution au problème de la violence à l’école, mais je suis convaincu que d’avoir transformé notre vieille "Instruction Publique" en "Education Nationale" peut laisser à penser aux parents que, après tout, l’enseignant se chargera de l’éducation de l’enfant. C’est vrai dans une certaine mesure, mais cela ne justifie pas la démission totale de trop nombreux parents. 

Quant à l’application des textes protégeant l’enseignant contre les violences, outrages, menaces ... elle est, à mon sens difficile d’application. Prenons le cas d’un enseignant qui se fait agresser dans sa classe : il n’y a "pas photo", surtout s’il y a des frais médicaux à récupérer, et la législation s’appliquera assez facilement. Il en est autrement dans le cas, par exemple, d’une simple injure, et je connais un cas actuel de prof insulté gravement et qui se retrouve maintenant accusé de dénonciation calomnieuse et de propos racistres par un de ses élèves. Elle ne peut pas apporter la preuve qu’elle a été injuriée et pas davantage la preuve qu’elle n’a jamais proféré de propos racistes. C’est dire que la marge ne manoeuvre est étroite. Ne soyons donc pas surpris si la violence (envers le personnel enseignant) ne fait que s’accroître : l’enseignant est sans cesse placé en situation d’impuissance à agir. 

Le travail d’éducation devrait bien évidemment commencer à la maison et le plus tôt possible : que dire et que faire quand on voit des parents au bord de la dépression tous les jours à cause d’un mioche de 4 ans qui fait tourner en bourrique toute une famille qui n’a d’autre solution que faire appel à "Super nanny" ? Vous imaginez les ravages que peuvent occasionner de tels comportements sur les enseignants et sur le reste de la classe ?


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