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Tristan Valmour 2 juillet 2008 09:49

@ electron

 

La décision de tourner la page me revient puisque je suis l’auteur du livre de ma vie. Je ne me sens donc nullement comptable des fautes politiques d’une minorité d’individus qui ont exercé un pouvoir autocrate sur la France. Je suis farouchement partisan de la liberté, contre toute forme d’oppression ; et le colonialisme en fut une. Je rejette donc tout rôle positif de la colonisation.

 

Je suis opposé à la politique de Sarkozy le petit, à l’esprit qui l’anime et ne cautionne nullement ses discours néocolonialistes. Et la présence de Sarkozy à la tête de l’Etat est l’une des raisons pour lesquelles j’ai quitté la France. Pour cela, je ne me sens nullement comptable des décisions que cet autiste prend au nom de la France, en mon nom, au nom de toutes les personnes qui partagent mes idées. Je n’ai aucune influence sur la politique étrangère de la France, je ne peux que me comporter du mieux possible avec autrui. Et j’ai suffisamment dit que la démocratie n’était qu’un leurre pour garantir la paix sociale tout en permettant à la même minorité d’exercer un pouvoir autocrate. Alors oui, la décision de tourner la page me revient. J’ai une identité individuelle faite de multiples appartenances, et on ne saurait m’associer d’office à un groupe.

 

Je considère que les hommes sont égaux, que les peuples sont égaux, qu’il n’y a point d’hommes ou de peuples supérieurs ; que chaque individu ou chaque peuple se grandit par l’apport des autres.

 

Je suis (presque) né en Afrique, j’y ai vécu pendant longtemps, dans de nombreux pays. J’ai partagé la vie de la classe moyenne africaine, en ville comme en brousse, dans les mêmes conditions que n’importe quel Africain, avant de partager celle de la classe aisée. Je connais donc parfaitement bien les problématiques de l’Afrique, les us et coutumes. Je combats tous les préjugés, ceux que nourrissent les Occidentaux aussi bien que ceux que nourrissent les Africains. J’aime l’Afrique et le peuple Noir au sein duquel je compte beaucoup de relations et d’amis. Je suis donc également un Africain, et de bien des manières que je ne détaillerai pas ici.

 

Mais j’ai aussi été un historien, or l’histoire de l’Afrique était l’une de mes spécialités. Certes, je n’en sais pas autant qu’Elika M’Bokolo qui est l’un des meilleurs spécialistes du domaine. Et je connais naturellement les travaux et livres de Cheikh Anta Diop. Et comme tout historien, je sais au vu des preuves scientifiques que tous les peuples ont conquis, colonisé et soumis d’autres peuples. Les peuples africains ne forment pas l’exception. Et affirmer que la colonisation d’un peuple par un peuple d’une autre couleur est pire que la colonisation d’un peuple par un peuple de même couleur est une thèse raciste que je ne partage pas. L’Afrique précoloniale a connu l’esclavage, ce n’est pas une importation Européenne ou Arabe. De même, des rois de France étaient opposés à l’esclavage, mais les intérêts marchands ont été trop forts. Je suis parfaitement capable de regarder en face l’histoire de chaque pays avec toute la rigueur historique que cela requiert puisque je constate et ne juge pas.

 

Le titre de cet article était « un certain regard sur l’idéologie coloniale », et on aurait pu s’attendre à un énoncé sur l’idéologie coloniale. Mais l’auteur a restreint ses propos à la colonisation occidentale quand un agrégatif en Histoire aurait abordé toutes les colonisations. Il s’agit donc encore de stigmatiser l’Occident en faisant croire qu’il est seul concerné par le sujet. Et cela ne peut que ranimer les tensions au moment où tout le monde a besoin de concorde. Je pourrai me fendre d’un énième article sur la colonisation ou l’esclavage, et je vous assure que vous en apprendriez de belles sur l’histoire de votre continent ; des épisodes que les nationalistes occultent pour ne conserver à l’Afrique que le statut de victime.

 

Les choses sont toujours beaucoup plus compliquées qu’on ne le laisse croire, et les peuples ne doivent pas se laisser entraîner par les actes et positions nauséabondes de leurs dirigeants.

 

Pour terminer, voici ce que j’ai écris sur un autre fil, et prouve que je connais bien l’Afrique, que je m’intéresse à ce continent.

 

« Il y a donc 4 solutions pour aider l’Afrique

- Développer le système fiscal ;

- Renégocier les contrats léonins qui lient les pays d’Afrique à leurs partenaires pour les rendre plus équilibrés ;

- Développer la formation technique puis secondaire et supérieure ;

- Aider financièrement les individus (en limitant la redistribution aux autres membres de la famille) afin de créer une classe moyenne au lieu de développer des programmes humanitaires. La France pourrait par exemple aider des individus francophiles et leur octroyer un statut particulier avec certains droits et devoirs qui incombent aux français ; en fait une francophilie politique. J’appelle cela le transfrançais. Cela redorerait en plus le blason de la France. »

Bien à vous, ce sera ma dernière intervention.

 

 


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