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Tristan Valmour 13 mars 2009 13:35

Salut ma zénitude

Je ne suis pas certain que tu as bien lu ce que j’ai écrit. J’ai écrit que l’administration de l’enseignement privé catholique était plus performante. Je ne comprends donc pas ce que vient faire ta phrase « Pas étonnant, quand on tient compte du milieu de recrutement, des règles et des effectifs différents.. ».

Je m’explique donc. Le public est très centralisé, la gestion est donc lourde. Les principaux et proviseurs passent des concours. Une fois le concours réussi, qu’ils aient l’étoffe de leur profession ou non, ils sont conservés. Dans le privé, le mauvais directeur des études est renvoyé. Or, la personnalité comme la compétence d’un chef d’établissement sont capitales pour le bon fonctionnement d’un établissement scolaire. C’est même le poste clef. Dans le public, il y a presque plus de place aux concours qu’il y a de postulants. Et c’est normal vu les responsabilités et la charge de travail pour un salaire de misère. L’administration est également plus décentralisée chez les cathos ; les établissements disposent d’une certaine autonomie. Les parents sont souvent plus impliqués (en réalité, comme toujours il y a une poignée qui s’implique beaucoup, et la majorité qui suit).

On fantasme beaucoup sur les établissements cathos, alors permets-moi de rétablir quelques vérités :

Si certains établissements cathos font du prosélytisme et prennent en compte la religion dans l’enseignement (surtout en SVT), la plupart d’entre eux n’intègrent pas cette donnée. Des retraites monastiques sont bien proposées, mais on n’en fait pas trop la publicité. Les titulaires du CAFEP (équivalent du CAPES pour le privé) ne sont pas recrutés sur leur appartenance religieuse ; de nombreux professeurs sont athées ou agnostiques. En général, il y a très peu de professeurs véritablement croyants. Et les profs en soutanes relèvent de l’exception. Bref, à part quelques affiches, on ne voit pas la différence entre une école catho et publique.

Les établissements cathos sont-ils riches ? Ca dépend. Il y a beaucoup d’écoles primaires cathos dans un état pitoyable (les parents vont même jusqu’à fournir des photocopies) car elles ne reçoivent pas de subvention des municipalités. Je ne me souviens plus de la loi qui régit les subventions des écoles primaires, mais le système est très complexe, et les maires/président de conseils généraux de gauche font de la résistance. Les collèges et lycées sont un peu mieux lotis que les écoles primaires ; en général, guère plus. A côté de cela, il y a effectivement des établissements riches, comme dans le public.

Dans les établissements cathos, il y a autant de problèmes de drogue ou d’alcool que dans les autres. L’affaire se règle plus discrètement, c’est pourquoi on en parle moins. Il y a des établissements qui accueillent les enfants rejetés par le public et leur donnent une seconde chance. La règle est que l’on peut démarrer de très bas (notes et comportement), mais qu’il faut progresser. D’autres établissements qui visent le palmarès n’acceptent effectivement que les bons élèves. Mais dans le public, c’est exactement la même chose.

Conclusion : il n’y a guère de différences fondamentales entre le public et le privé. Je sais, ça n’est pas sexy, mais c’est la vérité. La différence essentielle se situe dans l’administration qui est plus efficace et plus réactive. Et j’allais oublier : les établissements cathos ont une liste de prestataires externes (psychologues, soutien scolaire, conseillers privés d’orientation, etc.) pour régler les problèmes qui ont été identifiés chez les élèves. La neutralité du public exige que chacun doit se débrouiller.



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