Pardon ???
Voici les chiffres qui datent de Juin 2008, sachant que la situation s’est aggravée depuis :
Les prisons françaises n’ont jamais été aussi pleines : 63.838 détenus
au 1er juin, pour une densité carcérale de près de 126%, ce qui place
la France largement au-dessus de la moyenne européenne.
En Europe, selon des données datant de 2003 fournies par le Conseil de
l’Europe, la densité carcérale atteint 95,5% dans le Royaume Uni, 95%
aux Pays-Bas et descend jusqu’à 80,9% en Suisse.
Les prisons allemandes sont tout juste surpeuplées avec un indice de
101,9%. Il est de 107,4% en Belgique, 114,1% en Espagne, 134,2% en
Italie et grimpe jusqu’à 159,5% en Bulgarie.
Pour les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe, la moyenne de la densité carcérale est de 102%.
Par ailleurs ;
Les 194 prisons françaises, déjà surpeuplées, vont connaître
une explosion du nombre de détenus, à plus de 80.000 en 2017, si aucune
réforme n’est adoptée, conclut un rapport officiel. « Les projections
de population sous écrou effectuées par l’administration pénitentiaire
(…) aboutissent à la prévision de 71.000 détenus en 2012 et de 80.500
en 2017″, écrit l’Inspection générale des services judiciaires (IGSJ)
dans ce rapport daté de mars.
Si les programmes de construction sont menés à bien, les prisons
compteront au mieux 64.500 places en 2012, une capacité que
l’administration ne souhaite pas augmenter pour des raisons d’économies
budgétaires. Ces données mathématiques soulèvent donc le problème de la
politique pénale. Ce rapport commandé par l’ancienne ministre de la
Justice Rachida Dati, jusqu’ici tenu secret, a été publié par son
successeur Michèle Alliot-Marie.
L’organisme conclut que 82.153 peines de prison ferme sont en instance de mise à exécution en France.
Par ailleurs, encore, au delà du seul problème de la surpopulation, se pose le problème des conditions de détention :
Régulièrement, les prisons françaises font l’objet de critiques, que
ce soit au niveau national (rapports d’enquêtes parlementaires de 2000,
de la Commission nationale de déontologie de la sécurité,
d’associations comme l’Observatoire international des prisons) ou international, tels les rapports de l’ONU,
du Comité européen de prévention de la torture (CPT) | Le Comité
Européen de prévention de la Torture (CPT) dénonce depuis 1991 et plus
récemment dans un rapport de 2007[3]
faisant suite à des visites menées en 2006 des "traitements inhumains
et dégradants", plus particulièrement sur les questions de la santé, du
placement à l’isolement et de la surpopulation carcérale. La
législation sur l’isolement administratif améliorée par décret en juin
2006 n’est que très peu appliquée. L’isolement administratif est
considéré comme un traitement inhumain et dégradant en raison de sa
longueur excessive. Le CPT reconnait les efforts menés par la France
pour développer les peines alternatives.
Les rapports parlementaires sur les prisons sont très critiques sur
la surpopulation, l’insalubrité et les sous-effectifs chroniques de
personnel[4].
La politique carcérale des différents gouvernements successifs est
critiquée, soit pour leur inaction, soit pour leur politique du tout
répressif.
Bof, on exagère la situation : tout va bien, sinon...